Le scandale de Yavatmal …

C’est criminel d’interdire des poisons dans un endroit et les exporter dans d’autres. Aucune conscience.. Et on retrouve toujours les mêmes empoisonneurs, dans cet article Syngenta. Partagez ! Volti

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Source Exportationstoxiques.publiceye.ch via Odilon (que l’on remercie)

Dans un village de Yavatmal, des femmes désherbent les cotonniers (juillet 2018).

Dans le district de Yavatmal, au centre de l’Inde, des centaines d’agriculteurs ont été empoisonnés entre juillet et octobre 2017. Plus de vingt personnes ont trouvé la mort. En cause : des cocktails de pesticides extrêmement dangereux, parmi lesquels le Polo. Cet insecticide est exporté par Syngenta depuis la Suisse, où il est interdit. Notre reportage.

Bandu Sonule hurlait. Il était tellement agité qu’on avait dû l’attacher à son lit. Sa femme, Geeta, ne le reconnaissait plus, il était en plein délire. Puis il a perdu connaissance, est revenu à lui, et s’est évanoui à nouveau. Avant de se rendre à l’hôpital, Geeta avait mis en gage sa chaîne en or pour rassembler un peu d’argent, puis avait traîné son mari jusqu’au bus qui allait le conduire du village de Manoli à l’hôpital de la petite ville de Yavatmal, à deux heures de route. Elle était maintenant assise à son chevet, impuissante. «J’ai prié pour qu’il s’en sorte», nous raconte-t-elle, le regard vide et épuisé. «Nous n’avions plus d’argent pour payer un autre traitement.»

Le mari de Geeta ne s’en est pas sorti. Le samedi 23 septembre 2017, à 13h35, Bandu Chandrabhan Sonule a été déclaré mort au Government Medical College & Hospital. «Les constatations post mortem indiquent une mort par intoxication», lit-on dans le rapport d’autopsie.

Agé de 42 ans, ce père de deux enfants travaillait dans les champs de coton, où il épandait des pesticides. Parmi ceux-ci, le Polo, un insecticide extrêmement dangereux vendu par Syngenta. Il avait inhalé une telle quantité de pesticides que les médecins n’ont rien pu faire pour le sauver. Le frère de Geeta a loué une voiture pour transporter le corps de son beau-frère jusqu’au village.

Sa veuve a touché une indemnisation de la part du gouvernement. Mais elle doit désormais tenter de subvenir aux besoins de sa famille sans l’aide de son mari, qui gagnait l’équivalent de quatre francs suisses par jour en épandant des pesticides sur les cotonniers.

Geeta travaille aussi dans les champs de coton, qu’elle désherbe à la faucille. Les journées sont longues. Durant notre visite, en juillet dernier, elle n’a eu le temps de discuter avec nous qu’en raison des pluies incessantes qui l’empêchaient de travailler. Pour son dur labeur, Geeta ne gagne que 1,50 franc par jour. Depuis la mort de leur père, la jeune Puga, 16 ans, et son frère Saurabh, de trois ans son aîné, travaillent aussi dans les champs. Ils désherbent, ensemencent ou épandent des engrais.

Bandu Sonule fait partie de la cinquantaine d’hommes décédés par intoxication après avoir épandu des pesticides, entre juillet et octobre 2017, dans la région de Vidarbha, située dans la partie orientale de l’État du Maharashtra. Pour le seul district de Yavatmal, le bilan s’élève à plus de vingt morts. Au total, quelque 800 agriculteurs et travailleurs agricoles* du district ont dû être hospitalisés en raison d’intoxication aiguë après avoir pulvérisé des pesticides. Plusieurs centaines d’entre eux avaient temporairement perdu la vue. Cette vague d’empoisonnement est survenue en quelques semaines seulement.

* Comme l’épandage est une activité presque exclusivement masculine, nous parlerons d’«agriculteurs» et de «travailleurs agricoles».

Source(s) : Exportationstoxiques.publiceye.ch via Odilon (que l’ont remercie)

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Volti

5 Commentaires

  1. La vie n’a aucune valeur face à la cupidité des riches !
    Mais leur vie, a t’elle de la valeur pour nous ?
    Outre qu’ils nous sont nuisibles ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

  2. Bonjour,
    Nous pouvons être des consom’acteurs responsables.
    Un minimum , en achetant du coton bio ou du recyclé ou pas du tout.
    En éduquant nos enfants à remonter les filières jusqu’à la réalité de la production.
    En ouvrant les yeux de ceux qui nous entourent sur ce qu’ils souffriraient par notre défaut d’implication s’ils étaient nés là-bas.

  3. Dans le district de Yavatmal ça va mal … c’est nord mal

  4. Quand cyavatmal, cyavatmal !!

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