Or suisse: M Villiger a mené la politique nécessaire au bradage des années 2000. Par Vincent Held…

Il est évident que le cours de l’or est maintenu artificiellement à la baisse. Nous utilisons une monnaie, qui n’a de valeur que par la confiance que nous lui accordons, si cette confiance venait à disparaître, le système serait en péril.  Avant, la quantité de monnaie émise était garantie par les réserves d’or du pays et il y avait un équilibre. Aujourd’hui, la planche à billet, nous empêche de sombrer. Combien de milliards émis chaque mois soutenu par du vent, pour maintenir l’illusion ?  On peut se poser la question de savoir, qu’est ce qui pousse une banque à se défaire de son stock d’or, surtout au cours le plus bas.. ? Est-il devenu inutile de posséder de l’or ? Élément de réponse par l’économiste Vincent Held. Partagez ! Volti

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Auteur Vincent Held pour Liliane Held Khawam

La vente de 1’550 tonnes d’or par la Banque nationale suisse au moment où le cours du précieux métal était au plus bas a suscité bien des interrogations. Pourtant, des informations de base ont pu échapper à l’attention du public. Comme, par exemple, le fait que cette décision aberrante avait été prise par les milieux politiques suisses. La Banque nationale suisse (BNS) n’avait fait que prendre sur elle la responsabilité d’une politique voulue par le ministre des Finances Kaspar Villiger et approuvée par le Parlement…

Le 1er mai de l’an 2000, la Banque nationale suisse démarrait la vente de quelque 1’300 tonnes d’or à des prix historiquement bas. Le jour suivant le début de cette grande braderie, la BNS expliquera que tout ceci se déroulait dans le cadre d’un « accord sur l’or » conclu avec « 15 banques centrales européennes ». Sans plus de précisions quant à la finalité de cette démarche pour le moins radicale !

Bizarrement, l’accord en question, le Central Bank Gold Agreement (ou « Accord de Washington », car signé au FMI), avait pour but déclaré de limiter les ventes d’or des pays signataires… Il ne forçait donc aucunement la Banque nationale à vendre quoi que ce soit !

Le contexte était le suivant : le largage soudain par la Banque d’Angleterre, de la moitié de ses réserves d’or venait de faire plonger le prix du précieux métal à son plus bas niveau depuis vingt ans.

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Et pourtant, c’est précisément à ce moment-là que la BNS, présidée par Jean-Pierre Roth, décidera de se séparer de la moitié des stocks d’or accumulés par le pays au cours des décennies précédentes !

Mais d’où pouvait donc bien venir une idée aussi saugrenue ?

Ce sont les politiciens qui ont décidé de vendre l’or de la Suisse !

Lors du référendum du 18 avril 1999 sur la nouvelle Constitution fédérale, bien peu de votants avaient la question de l’étalon-or à l’esprit.

Mais les milieux politiques voyaient les choses beaucoup plus clairement…

Un mois plus tard à peine, le 26 mai 1999, le conseiller fédéral Kaspar Villiger allait en effet présenter un projet de refonte de la Loi sur l’unité monétaire, qu’il accompagnait des explications suivantes :

Avec la nouvelle Constitution, vous avez supprimé la parité-or – et il était temps – et maintenant cette loi permet concrètement à la BNS de vendre de l’or.

Et de préciser qu’avait été conclu « avec la Banque centrale européenne et quasiment toutes les banques centrales de l’UE» un accord qui prévoyait « la vente par la BNS de quelque 1’300 tonnes d’or »…

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Kaspar Villiger ouvre un sommet du G10 à Prague en l’an 2000 (Image : Wikimedia Commons)

Malgré cette déclaration fracassante, les débats parlementaires tourneront principalement autour de questions touchant à… l’émission de médailles commémoratives !

Sur la question de la vente de l’or, en revanche, Kaspar Villiger n’aura aucune difficulté à s’assurer du soutien du Parlement.

Adoptée par le 22 décembre 1999 (juste avant les fêtes de Noël !), la nouvelle Loi sur l’unité monétaire entrera en vigueur le 1er mai 2000. Comme on le sait, les programmes de ventes d’or de la BNS débuteront le jour-même.

Une BNS indépendante… mais obéissante !

La Banque nationale avait ainsi scrupuleusement exécuté la volonté des autorités fédérales, alors même que la nouvelle Constitution venait de la rendre indépendante vis-à-vis du pouvoir politique…

La BNS elle-même allait justifier sa décision, une fois l’opération terminée, par le fait « qu’auparavant, la position relative de la Suisse en matière de détention d’or était extrême au sein des pays du G10 ».

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Nous voyons que contrairement à ce que M Villiger a bien voulu dire, l’Allemagne et les Etats-Unis ont maintenu leur stock d’or inchangé. LHK

A en croire un certain Philipp Hildebrand, futur président de la BNS, l’institution était également gênée par un « capital excédentaire qui n’était plus nécessaire à la conduite de la politique monétaire ».

Aucun lien avec le monde politique, donc. La BNS se considérait tout simplement elle-même comme trop riche !

lingots-orAh oui, sauf que le même Philipp Hildebrand situe la décision de la BNS de vendre la moitié de ses stocks d’or en juin 1999. Soit un bon mois après la fameuse déclaration de Kaspar Villiger au Parlement !

La Banque nationale n’a sans doute pas fini d’assumer les décisions de certains dirigeants politiques, décidément assez prompts à se cacher derrière leur petit doigt…

PaCrépusculer Vincent Held, Master en Finance (HEC Lausanne) et auteur du Crépuscule de la Banque nationale suisse, publié aux Éditions Xenia.

Source Liliane Held Khawam

Volti

7 Commentaires

  1. Foutaises, pour comprendre pourquoi, suffit de savoir quelle devise ils ont acheté contre cet or, à votre avis ? https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif
    Aucune confiance envers ceux qui prétendent enquêter mais qui au final nous disent que les politiques sont des idiots, qu’ils font n’importe quoi, et en l’occurence, qu’ils aient vendu la moitité des stock d’or juste parce qu’ils pensaient en avoir trop, et tout ça juste après avoir rencontré le FMI, et que l’Angleterre ait fait la même idiotie juste avant eux, pure coïncidence comme chacun le sait aujourd’hui.

  2. bonjour

    éliminer le pouvoir et l’avoir aux mains des religieux, des banksters et des pouritiques…

  3. Pas un seul économiste n’est capable de comprendre. Ceux qui savent se taisent.
    Les ordres sont des ordres !
    N’ es ce pas Messieurs les Francmacs

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