Réfléchir : qu’adviendra-t-il de nos centrales nucléaires dans un contexte d’effondrement de la société thermo-industrielle?

C’est une question que je me pose depuis longtemps, et même le film/documentaire catastrophe “Après l’Apocalypse“, n’en fait pas mention en détail. Comme ce ne sera pratiquement pas gérable, il serait grand temps de poser les bonnes questions à nos décideurs, qui n’ont pas l’air pressés de nous informer à ce sujet. Quand on voit ce qu’ont pu faire au niveau mondial, Tchernobyl et Fukushima, il y a de quoi s’inquiéter. Merci à la Coordination Anti-Nucléaire du Sud-Est. Partagez ! Volti

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Auteur :  Thierry Bourgeois et Laetitia Harutunian pour Coordination Anti-Nucléaire Sud-Est

Illustration

Les écrits sur “le nucléaire après le pétrole” sont rares. Or, s’il y a effondrement économique, comment maintenir les techniciens et ingénieurs à leurs postes ? S’il y a une rupture d’approvisionnement en énergie, et en particulier en pétrole, les procédures d’arrêts seront-elles toutes opérationnelles ? Pouvons-nous laisser des centaines de réacteurs nucléaires à travers le monde (450 réacteurs nucléaires civils dans le monde, 144 en Europe dont 58 en France) à l’abandon fondre les uns après les autres, expulsant dans les airs et les cours d’eau une radiation mortelle ? Faut-il imaginer les employés des centrales atomiques transporter des seaux d’eau pour assurer le refroidissement ?

La cause de la collapsologie (étude de l’effondrement de notre société thermo-industrielle) semble une cause entendue, à tout le moins dans les pages de ce journal. Une notion est pourtant rarement abordée : qu’adviendra-t-il de nos centrales nucléaires dans un tel contexte ? Cette question est entourée d’un véritable tabou. Dans une des seules publications sur le sujet, Pablo Servigne souligne que les écrits sur le nucléaire après le pétrole sont rares. Les informations qu’il nous donne sont cependant cruciales : « Une centrale nucléaire est la seule installation énergétique à ne pas pouvoir être arrêtée, voire abandonnée, du jour au lendemain. Il faut des mois de travail, d’énergie et de manutention pour refroidir les réacteurs. Or, s’il y a effondrement économique, comment maintenir les techniciens et ingénieurs à leurs postes ? S’il y a une rupture d’approvisionnement en énergie, et en particulier en pétrole, les procédures d’arrêts seront-elles toutes opérationnelles ? »(1). Piero San Giorgio écrit : « Nous ne pouvons pas laisser des centaines de réacteurs nucléaires à l’abandon fondre les uns après les autres, expulsant dans les airs et les cours d’eau une radiation mortelle. »(2)

Un incident de niveau 6 ou 7 serait d’une ampleur telle que les autorités ne pourraient le gérer

Cette question est-elle cependant aussi grave ? Peut-on espérer que les responsables politiques ou industriels aient pris les mesures nécessaires à un arrêt rapide et sans danger des réacteurs ? Il faut savoir que le simple arrêt d’urgence prévu en cas de problème n’est qu’une mesure toute temporaire : il est nécessaire de refroidir en continu le réacteur qui produit encore 7% de son énergie de fonctionnement(3). Ce qui, vu la capacité d’un réacteur, reste énorme. Quand on sait que le plan fédéral (de Belgique) pour un incident nucléaire s’arrête à INES-5(4) parce qu’un incident de niveau 6 ou 7 serait d’une ampleur telle que les autorités ne pourraient le gérer, cela ne rassure pas vraiment. Nous savons qu’actuellement 450 réacteurs nucléaires civils sont en activité dans le monde, dont 144 en Europe(5) (la plus grande concentration de population et de réacteurs en activité). Au vu de ces éléments, nous comprenons aisément pourquoi ce sujet redoutable semble être la bête noire de la collapsologie.

Besoin constant d’eau et d’électricité pour refroidir les piscines de stockage nucléaire et les réacteurs eux-mêmes

Nous avons trouvé instructif de prendre connaissance des études liées au risque terroriste. L’information est encore plus confidentielle. Laure Noualhat dans son documentaire(6) ne dévoile pas l’intégralité des informations récoltées au cours de leur enquête et Greenpeace France ne livre qu’un résumé de leur rapport(7). Ce qu’on y apprend est malgré tout éloquent. Prenons la question des piscines d’entreposage du combustible usé. Celui-ci est hautement radioactif. Il doit être refroidi par un apport constant en eau. Les piscines sont de simples bassins sans protection particulière. Fukushima a mis en évidence le risque d’un relâchement massif de radioactivité en cas de perte durable de la capacité de refroidissement.

Quand on sait que parmi les conséquences probables d’un effondrement figurent des coupures de la distribution d’eau… Faut-il imaginer les employés des centrales transporter des seaux d’eau pour assurer le refroidissement ? Sans pétrole abondant, nous n’aurons pas à notre disposition les moyens démesurés dont nous disposons aujourd’hui pour gérer les accidents. De plus, il ne s’agira pas d’accidents ponctuels, comme Tchernobyl ou Fukushima, mais bien de réacteurs et de bassins de refroidissement qui se transformeraient dans des périodes rapprochées en sources permanentes de radioactivité mortelle…

Une étude glaçante : un seul réacteur aurait la capacité à lui seul d’irradier l’Europe tout entière

Une université autrichienne a mené une étude poussée sur la contamination radioactive en cas d’accident majeur dans les réacteurs européens(8). Pour chaque réacteur, dans 88 situations météorologiques au cours de l’année 1995, on peut voir comment les nuages radioactifs se répandraient. Cela permet de réaliser qu’en cas d’accident majeur un seul réacteur aurait la capacité à lui seul d’irradier l’Europe tout entière. Or, rappelons que nous avons 144 réacteurs en activité à ce jour sur notre continent(9).

Nous ne savons pas ce que représenterait au niveau mondial un accident majeur dans l’ensemble des réacteurs. La question mérite d’être posée car c’est un scénario possible. Les conséquences de la fin du pétrole abondant sur la gestion des centrales est un sujet d’une gravité extrême. Le sentiment d’horreur et d’impuissance qu’il suscite est sans égal.

Pablo Servigne en dit : « Je ne conseille pas d’aller plus loin… si vous voulez préserver une certaine santé mentale. »(10) Nous pensons, quant à nous, qu’il faut aller plus loin, par-delà ce sentiment d’horreur et d’impuissance. Rappelons-le, en matière de collapsologie, lucidité et courage sont de mise. Ayons l’audace d’affronter cette question et de ne pas succomber à la tentation du déni ou du tabou. Abordons-la publiquement. Diffusons-la le plus largement possible. Comme le dit Bouli Lanners : « Il faut communiquer (…) il faut que les gens sachent. Parce que quand les gens sont au courant de la réalité des choses, une nouvelle conscience collective s’installe et on peut, nous aussi, faire pression sur le gouvernement »(11).

Le courage de la lucidité et l’action sont un devoir moral

Un pronostic fatal vient d’être posé. Nous avons le droit, voire le devoir, d’en refuser l’inéluctabilité. Dans les cas de rémissions « miraculeuses » de cancer avancé, deux facteurs essentiels de guérison sont le refus de cette fatalité (à distinguer du déni) et un engagement personnel important dans son processus de guérison(12). L’espoir, après avoir eu la lucidité et le courage d’admettre les faits, n’est plus une option, c’est un devoir moral, un ingrédient incontournable pour conserver une chance de sauvegarde.

Quant à l’engagement personnel, on peut l’envisager ainsi : à partir du moment où l’on a conscience du risque nucléaire post-effondrement, la plus grande urgence est d’obtenir l’arrêt rapide (ndlr : immédiat) de tous les réacteurs. Mettons toute notre énergie à atteindre ce but(13). Et sortons du silence radio.

Thierry Bourgeois et Laetitia Harutunian pour Coordination Anti-Nucléaire du Sud-Est

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(1) P. Servigne, « Le nucléaire pour l’après-pétrole », Barricade, février 2014, p. 7 et 8.
(2) P. San Giorgio, « Survivre à l’effondrement économique », Le Retour aux Sources, 2011 p. 179.
(3) G. Girardin, chercheur en génie nucléaire, site de l’école polytechnique fédérale de Lausanne.
(4) International Nuclear Event Scale, mesure la gravité d’un accident nucléaire civil. Le niveau 5 entraîne « un risque hors du site ». 6 ou 7 sont respectivement des accidents graves et majeurs.
(5) Données de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique.
(6) Sécurité nucléaire : le grand mensonge.
(7) Résumé du rapport Sécurité des centrales nucléaires (2017), publié le 10 octobre 2017.
(8) http://flexrisk.boku.ac.at
(9) Site de l’AIEA.
(10) P. Servigne, Op. cit., p. 11.
(11) Dans « Nous ne serons jamais des potes », texte de la vidéo Facebook du samedi 14 octobre 2017 de Bouli Lanners.
(12) Cf Kelly A. Turner, Les 9 clés de la rémission, Flammarion, 2017.
(13) En interpellant par exemple son conseil communal, cf le site de l’asbl Fin du Nucléaire. https://findunucleaire.be/echo/interpellation.htm

Voir aussi :

La France devient une poubelle nucléaire internationale : Hulot valide l’importation en France des déchets radioactifs de Monaco

En plein été et par une décision des plus discrètes, Nicolas Hulot vient d’autoriser l’importation et le stockage en France de déchets nucléaires monégasques. Les uns en provenance d’une société privée de cosmétique et les autres “du “centre scientifique de Monaco”. Le business de la mort atomique devient écolo-compatible et la France une poubelle nucléaire internationale.

Vampirisme : après avoir tout bousillé les pro-nucléaires s’en prennent maintenant aux océans

Ils trépignent d’impatience. Quelle partie de notre petite Terre pourrait encore bien être détruite, exploitée, mutilée, contaminée ? Face au tarissement des ressources terrestres d’uranium, des scientifiques états-uniens lorgnent à présent vers les mers et océans pour exploiter quelques grammes de métal radioactif. Leur fanatisme le dispute à l’inacceptable.

Marcoule-CEA : incident nucléaire-risque de criticité sur le réacteur de recherche “Phénix” en cours de démantèlement

Le réacteur de recherche à neutrons rapides et sodium Phénix/INB n°71 du Commissariat à l’énergie atomique à Marcoule fait encore parler de lui. En mal. On y a frôlé le risque de criticité lors du déplacement d’étuis d’aiguilles de produits de fission. L’incident détecté en interne le 19 juin 2018 n’a été mentionné par l’ASN sur son site internet que le 5 juillet 2018. La transparence et l’information des riverains ne sont toujours pas à l’ordre du jour. Les menaces et atteintes sanitaires : si.

80% du parc nucléaire français vérolé : EDF avoue 1775 anomalies et 449 “non-conformités” sur au moins 46 réacteurs.

Depuis plus d’un an le scandale des falsifications de pièces et de dossiers au sein de Creusot-Forge d’Areva n’en finit pas de rebondir malgré les tentatives désespérées de la nucléocratie d’étouffer l’affaire. EDF, dont les réacteurs nucléaires fonctionnent avec ces pièces défectueuses, menace tout le pays et l’Europe entière. L’électricien atomiste avoue à présent avoir comptabilisé pas moins de 1775 anomalies et 449 “non-conformités” sur au moins 46 des 58 réacteurs nucléaires contrôlés à ce jour. En début d’année il annonçait déjà 1.063 anomalies et 233 non-conformités sur 23 réacteurs. Et l’ASN ne met toujours pas à l’arrêt immédiat et définitif ces tueurs en série.

Incident nucléaire au Tricastin dans la “piscine” d’entreposage des produits usés de fission atomique

Un incident nucléaire, classé au niveau 1 sur 7 par l’ASN s’est produit sur le réacteur n°1 de la centrale atomique du Tricastin. Alors que cet incident est en cours depuis le 7 juin ce n’est que le 28 juin qu’il a été déclaré officiellement et discrètement à l’Autorité, EDF ne s’en étant aperçu que le 23 juin. Le public et les riverains, eux, n’en savent toujours rien. Ce sont deux ventilateurs du système de ventilation du bâtiment d’entreposage des déchets de fission nucléaire en charge d’éviter les rejets radioactifs dans l’air qui sont en cause. Rejets ? pas rejets ? la roulette russe du nucléaire se banalise et se poursuit jusqu’au grand “boum” final…

Volti

65 Commentaires

  1. Pourquoi s’attacher a des détails;?

  2. Faut-il imaginer les employés des centrales atomiques transporter des seaux d’eau pour assurer le refroidissement ?
    Solution : Embaucher les migrants pour pomper.

    • Sur ce coup là, je ne crois pas. Toute activité industrielle fait encourir un risque non nul.
      Le risque est dans ce cas probablement faible. Sauf que les cas de Tchernobyl et plus récemment de Fukushima n’incitent pas à un optimisme total !
      Le maillon faible est effectivement le refroidissement qui dépend de l’alimentation électrique. En cas de défaillance, il y a des groupes de secours qui dépendent des réserves en carburants et de aussi de la fiabilité mécanique. Dans le meilleur des mondes, on n’enchaîne pas les pannes. Mais la loi de Murphy se manifestant toujours quand on ne l’a pas sollicitée, on ne saurait être complètement rassurés.

      • Exactement.

        A Blayais (Gironde) nous sommes passés à un cheveu de la catastrophe nucléaire.
        Pourtant cet accident ne fut classé que 2 en risque.
        …Honte de rien!

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Inondation_de_la_centrale_nucl%C3%A9aire_du_Blayais_en_1999

        Et après ça, des “p’tits rigolos”, pourtant bien au fait de ce type de problème, vont nous parlez de “Pessimism porn”.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

        B’hein moi, dans ce cas, je parlerai plutôt “optimism-porno”.

        • Mais Chuuuuut, cette fois-ci c’est passée.
          Certes de justesse, mais c’est passée…

          Et la prochaine fois peut-être que “Nul ne pouvait prévoir…”, “si on avez su…”, “pourtant toutes les précautions avaient été prises en amont…”.

          Parfois la chance tournant, le feu nous touche.
          Cette fois là, il n’y aura pas d’exception…même pour ceux partis en W.E. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif

      • Mon ancien contrat de travail dans cette industrie incluait une clause de discrétion, qui restait applicable après la fin du contrat.
        Néanmoins, ce que je peux dire, c’est qu’on était pas mal à l’époque dans les bureaux d’ingénierie à dire qu’on n’irait jamais habiter à proximité d’une centrale. Voilà qui devrait donner une idée de mon positionnement sur la question…

        Après, même si il y a des craintes légitimes (je ne le conteste pas), je m’amuse toujours de ces articles dramatiques et sur-exagérés publiés par les associations anti-nucléaires, qui cherchent toujours à dresser le tableau le plus noir possible, y compris sur des points sans aucun intérêt. Et ça brode, et ça brode dans la noirceur… Du beau et grand pessimism porn !
        D’ailleurs je trouve que cette posture nuit à leur crédibilité. Comme on dit, le mieux est l’ennemi du bien (si tant est qu’on peut parler de “bien” ici).

        • Puisque tu es de la partie, peux tu nous dire ce qui est prévu pour refroidir les “crayons” en cas de black out total ? Plus d’eau, plus de courant et bien sûr, plus de fuel pour les groupes électrogènes. C’est une question à laquelle personne n’a pu répondre, pas même un “gros cerveau” de Cadarache qui m’a dit “Ça n’arrivera jamais, nous sommes les meilleurs” !!! Question optimisme, je lui ai décerné le premier prix des chevilles enflées 🙁

          • Et pourtant une installation en thermosiphon résoud le problème. Ou du moins, le limite sacrement.
            Mais bon, comme c’est le profit absolu et non la sécurité absolue qui prévaut, les choix sont vites faits…

          • Voltigeur,
            T’as des mauvaises fréquentations!!!!!…!!!…! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif

            • En vue du projet Iter, il y a plein de “grosses têtes” qui sont venues dans le coin, et on fait des rencontres “fortuites”.
              Déjà ce truc “Tokamak” m’inquiète, en réfléchissant que l’on arrête pas une centrale comme on éteint la lumière, j’ai posé quelques questions sur la sécurité, mais bon sang!! Quelle prétention! En plus ce sera une plateforme de tests, et si les tests se passent mal ? Bhououou!!! On verra bien, pas le choix! 🙁

          • Tout d’abord, un des principes fondamentaux de la culture de la sûreté, c’est de considérer que le risque zéro n’existe pas, mais qu’on doit mettre en œuvre tout ce qui est raisonnablement concevable pour limiter les risques à leur minimum. Toute la question réside dans le “raisonnablement”, car on peut toujours imaginer des systèmes toujours plus élaborés pour réduire tel ou tel risque, mais évidemment ça coûte, à la conception, à l’exploitation, à l’entretien. Il y a donc un équilibre à trouver entre sécurité et coût, dont les critères sont définis par les normes de sûreté (par exemple une probabilité calculée de 1 défaillance d’un certain composant sur 10^5 années), et dont le respect est démontré par les études de FMEA (Failure Modes and Effects Analysis). Là aussi on peut débattre longtemps de la représentativité des modèles et de la justesse des méthodes employés pour faire ces études, mais c’est un autre sujet (qui occupe suffisamment les normalisateurs).
            Pour faire baisser cette probabilité de défaillance théorique au dessous du plafond de validité (qui entrainera acceptation par l’autorité de sûreté), de nombreuses techniques sont développées et mises en œuvre, la plus simple d’entre elles étant la redondance des équipements (double, triple, voire quadruple), mais aussi la réalisation de tests périodiques des équipements (pour s’assurer qu’ils sont aptes à répondre dès qu’on en a besoin), ou encore les maintenances préventives (on n’attend pas qu’un composant tombe en panne pour le remplacer). Cela donne lieu à des modèles et calculs assez complexes.

            Pour ce qui est du refroidissement pour lequel tu m’interroges, cela dépend du type de centrale, par exemple (entre autres) s’il s’agit d’un réacteur bouillant à modérateur graphite, ou un réacteur à eau pressurisé. Et là encore pour ces derniers, on a diverses conceptions différentes, ayant des influences sur le nombre de boucles dans le circuit primaire, la simple ou double peau de l’enceinte de confinement, la redondance des groupes diesel, etc.
            En France, on a 58 réacteurs en service à eau pressurisée, construits par paliers (cad par séries de réacteurs de conception identique) : P4, P’4, N4, EPR, etc. pour des questions de facilité d’exploitation (et historiquement de production de plutonium…).
            Ces réacteurs à eau pressurisée ont un principe de fonctionnement commun :
            – le circuit primaire est composé du coeur (avec les crayons d’uranium), des GMPP (groupes motopompes primaires) sur chacune des boucles, du pressuriseur, et d’un certain nombre de systèmes auxiliaires en charge par exemple du contrôle de la volumétrie et de la chimie de l’eau qui y circule, ou encore du refroidissement à l’arrêt, etc.
            – le circuit secondaire composé des générateurs de vapeur (ils extraient la chaleur du circuit primaire et contribuent ainsi au refroidissement du coeur), de la turbine (qui entraine les alternateurs), du condenseur.
            – un circuit tertiaire, la source froide (eau des rivières, tours de réfrigération,…) , qui permet au condenseur du circuit secondaire de convertir la vapeur en eau et la renvoyer vers les générateurs de vapeur.

            Donc de base, le refroidissement nominal est effectué par les générateurs de vapeur.
            Ensuite se pose la question du contrôle de la réaction neutronique en chaine. Elle se fait de 2 façons principales :
            – le contrôle rapide par l’insertion des barres de contrôle neutrophages dans le coeur
            – le contrôle lent par l’injection d’acide borique dans l’eau du circuit primaire
            Ces deux systèmes permettent, si besoin, de stopper immédiatement la réaction en chaine. Mais même si la réaction est stoppée, le coeur continue à chauffer, car les produits de fission sont instables et continuent très longtemps de se désintégrer en dégageant des rayonnements et surtout de la chaleur : il faut donc continuer à les refroidir : c’est à ça que servent les systèmes auxiliaires de refroidissement, et les piscines d’entreposage du combustible usé. Le refroidissement se fait ainsi par une circulation d’eau boriquée assurée par des pompes électriques.
            Quand la centrale fonctionne, l’électricité de ces pompes est fournie par l’alternateur. Quand il y a une défaillance, l’électricité peut être fournie par le réseau électrique, ou s’il y a ilotage (coupure avec le réseau électrique) par des groupes de secours diesel qui sont redondants.

            Normalement tout est effectivement fait pour que le risque soit réduit au niveau complètement improbable, sur la base d’hypothèses et scénarios de défaillance.
            Un défaut des groupes diesel est hautement improbable selon les études. Mais Fukushima, qui a cumulé tremblement de terre et tsunami, nous a toutefois montré qu’on n’était pas à l’abri d’un scénario “cygne noir”.

            Quant au comportement que tu évoques, on rencontre effectivement parfois des personnes qui sont un peu trop sûres d’elles à mon goût (souvent d’ailleurs des personnes issues d’écoles “élites de l’élite de la crème de la Nation”…), par caractère ou par trop grande confiance face à un large parc en exploitation. De mon point de vue, c’est ennuyeux.

            • Merci Gros très bien expliqué, mais s’il n’y a plus personne pour s’en occuper (au cas où), plus d’approvisionnement en fuel, les pompes en pannes, etc.. La vérité, c’est qu’en cas de vrai scénario catastrophe, RIEN n’est prévu.. Parce que personne n’a pensé que ça pourrait arriver. 58 réacteurs rien qu’en France tu imagines que la réaction en chaîne s’amorce ? Rien qu’un seul, on a vu ce que ça a donné avec Tchernobyl. Ceux qui alertent sont loin d’être des pessimistes, on a déjà pas la totale maîtrise du bouzin, rien qu’avec les déchets et, il y a toujours l’erreur humaine. Pas rassurant tout ça, avec nos “mémés” qui ont passé l’âge de la retraite et que l’on continue à faire durer… 🙁

              • On peut toujours élaborer des scénarios toujours plus complexes et improbables : c’est sans fin. Il faut se définir une limite.
                Comme je le disais initialement, le risque zéro n’existe pas.

                • Les gens ne conçoivent pas que notre civilisation puisse s’effondrer ,je leur conseille d’aller faire un tour en Egypte pour voir une civilisation qui a duré 4 ou 5 millénaires et qui s’est éffondrée et dont les traces avaient disparu totalement il y a encore 2 siècles et aujourd’hui on ne sait toujours pas reconstruire leur réalisation

                  • La civilisation égyptienne a énormément muté. Elle n’a pas disparue. Les pharaons ont laissé leurs place aux dynasties hellénistiques , qui ont été dominés par les romains , qui ont laissé leur places aux arabo-musulmans. L’Egypte , ce n’est pas la civilisation de l’Indus ou les Mayas. Les pyramides ont été laissé de coté car les gens n’en avaient pas besoin.

            • J’attendais exactement ce genre de réponse. Un étalage de connaissances (tout à ton honneur) pour noyer le poisson et au final éluder la question initiale, soit : qu’est-il prévu pour gérer le refroidissement des centrales en cas de black-out total qui dure dans le temps. Plus d’eau, plus de courant et bien sûr, plus de fuel pour les groupes électrogènes.

              J’imagine que personne ne s’est vraiment prononcé sur ce genre de cas de figure qui n’arrive que dans les films de fiction ou dans l’imaginaire des conspi …

              M.G.

              • En plus c’est comme les voitures, les concepteurs ne sont pas ceux qui y mettent les mains.J’ai vu un reportage sur Fukushima avec plein de dessins animés qui montraient ce qui s’était passé. Rien que pour accéder à certaines vannes, il fallait être un serpent et se faufiler dans des endroits pas possibles. D’accord les japonais ont merdé, les 3/4 ne connaissaient rien à la centrale, le temps qu’ils épluchent les plans, qu’ils prennent les “mauvaises” décisions,(et ils les ont accumulées) on connaît la suite.. Je ne fais vraiment pas confiance.

                • Je ne suis pas sûr que nos ingénieurs soient plus doués que les japonnais, même s’ils voudraient bien nous le faire croire. Ils ont construit des bêtes qu’ils ne maîtrisent pas totalement …

                  M.G.

                  • Si tu as l’occasion de regarder ce reportage, tu verras cette accumulation de bévues (et pour cause, ils n’y comprenaient rien et ont réagit beaucoup trop tard). Chez nous, pas sûr qu’on soit à l’abri le temps qu’ils réalisent ce qu’il se passe. Mais bon ! on est les meilleurs qu’il a dit le zoziau bardé de diplômes.. 🙂

              • Je répondais juste à la question de Volti;
                Je ne cherche pas à noyer le poisson, je ne défends personne. Sinon j’y serais resté…

                N’ayant personnellement pas participé aux études sur les groupes diesel et leur conception, je n’ai pas la réponse à cette question. Je ne sais pas selon quels critères et scénarios ces groupes et leurs réserves de carburant ont été dimensionnés.

                • Merci pour cette précision. Donc on peut dire que des incertitudes persistent quant à la gestion d’une catastrophe quelle qu’elle soit, touchant une ou plusieurs centrales …

                  M.G.

                  • Bien entendu, il y a toujours des incertitudes.

                    Moi je peux t’imaginer aussi le scénario de la chute d’une météorite dans le Golfe de Gascogne, entrainant un sol instable, des coulées de lave sur la source froide et une température ambiante de 150°C.
                    J’ai un scoop pour toi : ce scénario n’a pas été pris en compte dans les études de sûreté de nos centrales.
                    Improbable, mais pas impossible.

                • Toujours en cas de scénario catastrophe, s’il n’y a plus d’approvisionnement en fuel, que les techniciens ont rejoint leurs familles, et même s’il y a un stock qui ne sera pas éternel, c’est fichu. Essayons de ne pas y penser.. 😉

                  • Au delà d’une improbable catastrophe, ce qui est pour l’heure inquiétant c’est l’âge avancé de nos centrales qui peut fait redouter un accident plus ou moins grave à court terme.

                    J’ai également tendance à ne pas faire confiance à ceux qui possèdent la gestion des centrales, car, comme le précisait GROS, le coût est un des élément qui entre en jeu dans la gestion des risques. Et naturellement certaines impasses sur la sécurité et la gestion des risques ont dû être faites pour réduire ces coûts, alors que la sécurité des populations ne devrait pas avoir de prix …

                    M.G.

        • Gros,
          Dans ce cas,
          La neutralité voudrait que tu ne prennes pas parti.
          Surtout par une formule choc, généraliste, qui ne laisse aucune place à la médiane vérité*.

          *) Tant et que ce mot est encore un sens.

    • Selon GROS, l’accident de Fukushima n’est qu’un « fantasm-porn » sur-exagérés qui n’a dû se produire que dans l’inconscient collectif de 7 milliards de pébrons. Histoire d’eau en quelque sorte !

      Une société qui refuse d’envisager toutes les conséquences possibles de ses actes se réfugie invariablement derrière des mots qui détournent l’attention, rassurent le crédule et entretiennent le déni chez les imbéciles …

      M.G.

      • Je pense que tu n’as pas bien saisi le sens de mon propos.

        • Le sens de ton propos de 14h57 ? “Pessimism porn”
          Je n’appelle pas ça un propos, mais plutôt une tentative pour couper court à tout débat. Mais bon, tu t’es rattrapé par la suite …

          M.G.

          • Oui, pessimism porn.

          • Je savais qu’il interviendrait, il essaye de minimiser l’angoisse, car de toutes les façons, on ne pourra rien faire. Ce sont des cocottes minutes, puisque la fusion ou fission fait bouillir de l’eau qui génère de la vapeur et cette vapeur fait fonctionner des turbines qui produisent de l’électricité. On avait pas un moyen moins dangereux pour le même résultât ? Oui mais, on aurait pas de plutonium, ni de bombe atomique…

  3. Le problème est bien le choix des politiques de par le monde. Ils ont opté pour cette énergie mortifère sans penser qu’il faudrait assumer la maintenance et la fin de cette “mode”. Car tout a une fin n’est-ce pas !
    Nous sommes au siècle de tous les dangers pour l’humanité.
    Faire pression sur les inconscients qui nous gouvernent, je ne suis pas sûre …
    Eveiller la conscience collective pour moins et mieux consommer et mettre en oeuvre des solutions effectives, oui. Avons-nous le choix, nous, aujourd’hui ?

    • Natacha, je ne suis pas sûre qu’il sera plus facile d’éveiller la conscience collective que d’arriver à faire bouger les inconscients qui nous gouvernent ! A mon avis c’est cause perdue d’un côté comme de l’autre !
      Les exemples des compteurs communicants et de la vaccination à outrance, sont des exemples flagrants de la passivité collective et du manque de responsabilité des inconscients – c’est vraiment un pléonasme que de les cites en ce cas – !

  4. Un énorme problème en effet. Mais comme tu le dis, Natacha, avons-nous le choix ?
    La seule question à poser – hormis une lutte farouche contre ces énergies sales – c’est: quoi faire pour nous protéger au cas où ?
    Il y a des aides, même si ce ne sont en aucun cas des solutions.
    Une prophétie (pour notre Ami Gros https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif) dit: “ceux qui resteront regretteront d’être encore en vie.” Charmant !!

  5. Néanmoins, ce que je peux dire, c’est qu’on était pas mal à l’époque dans les bureaux d’ingénierie à dire qu’on n’irait jamais habiter à proximité d’une centrale.
    =*=
    Outre, qu’en France le nombre de centrales est, au km² le plus important, au monde déjà, que fais-tu de la vitesse du vent et de l’âge du capitaine ?

    https://ventsetterritoires.blogspot.com/2018/06/charente-maritime-estuaire-de-la.html

    Réfléchir sur comment on sort du nucléaire n’est pas du pessimisme porn rappelez-vous Nicolas Le Mauvais à l’époque de Fukushima ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2018/07/09/fukushima-mon-amour/ Et ses déclarations à l’emporte pièces.

    Pour ceux qui peuvent, mieux, ou pire, replonger dans les fausses allégations lors de Tchernobyl, surtout en France, hein, là encore on est champignon du monde…

    Y’a qu’à voir comment on se fait latter en 2/2 lorsqu’on relaie juste la théorie russo-ukrainienne sur l’origine abiotique profonde du pétrole ► https://jbl1960blog.files.wordpress.com/2017/02/pdftheoriepetroleabiotiquer71.pdf

    Biotique ou abiotique : La vraie-fausse crise pétrolière ou la pseudoscience au service du contrôle énergétique par scarcité induite

    “Dans un monde de mensonge universel, dire la vérité est un acte révolutionnaire.” ► George Orwell

    “La suggestion que le pétrole puisse être dérivé d’une sorte de transformation de poisson compressé ou de détritus biologique est certainement la notion la plus idiote qui a été entretenue par un nombre substantiel de personnes pendant un laps de temps étendu.” ► Fred Hoyle (1982)

    “Il n’y a jamais eu d’observations faites d’une génération spontanée de pétrole naturel (pétrole brut) à partir de matière biologique à basse pression dans quelque laboratoire que ce soit, où que ce soit, jamais.” ► J.F. Kenney

    Une fois de plus, le pétrole et ses aléas viennent troubler la vie quotidienne des citoyens de France et d’ailleurs. Le pétrole est de fait la véritable monnaie d’échange du monde, bien au-delà des valeurs aléatoires des monnaies de singe utilisées pour les transactions globales. Qu’est-ce donc que cet or noir ? D’où provient-il ? Quelles conséquences a t’il sur nos vies et le monde ? La science sur laquelle est basée notre concept économique et d’exploitation du produit est-elle correcte ?

    Pourtant, la Théorie du RCA n’est rien d’autre qu’une théorie, aussi !

  6. je ne suis pas technicienne en la matière, mais en revanche, je ne crois pas que l’homme puisse nous sortir de ce bourbier dans lequel lui-même nous a plongés.

    Pas question non plus de venir cracher dans la soupe, mais de reconnaitre que nos expériences et notre technologie ne sont pas la panacée, et que nous avons peut-être fait de mauvais choix au départ ? Juste le reconnaitre, et nous enrichir de nos erreurs. Mais il me semble que personne ne souhaite opter pour une telle attitude mentale, l’humain est tellement orgueilleux…

    Nos équipements sont maintenant vieux et obsolètes, et le danger est maintenant présent. Mais… on continue à compter sur le facteur chance. Nous sommes sur une bombe à retardement.

    Quand on voit vu du ciel, via divers sites, ces machines, ces montre, cela effraye.

    Quand on sait qu’il peut suffire d’un infime grain de sable pour que ce monstre aussi nous engloutisse, nous carbonise, nous irradie…

    Je conçois bien évidemment que cela fait peur. Qui peut rester de marbre, indifférent ?

    MAIS, il est dit aussi par ailleurs (dans un tout autre registre vers lequel peu maintenant concèdent “humblement” à se tourner) :

    “ne mets pas ta confiance en l’homme tiré du sol”,
    “que celui qui a des yeux observe, et que celui qui a des oreilles, entende.”

    • En parlant d’orgueil et de vérité révolutionnaire , serait-ce trop de dire et de reconnaître qu’à l’instar de l’astéroïde qui a mis fin au Crétacé , nous sommes l’extincteur biologique de cette ère , et que nous aurons la possibilité de rendre plus difficile l’exploitation de ressources fissiles par d’autres espèces dans le futur. On a atteint le point de non retour , et on l’a atteint depuis le début de l’anthropocène , et même si l’homme disparaît demain en ayant démantelé et stocké en sécurité toutes les matières fissiles, les activités humaines auraient tellement d’inertie que l’extinction de masse continuerait. Au moins, en consommant l’uranium, les autres espèces intelligentes qui pourraient émerger dans le futur n’auront pas la possibilité de l’utiliser pour pratiquer la fission. C’est une vision hyper pessimiste et décomplexée au fond , mais est-ce moral de vouloir tenter en vain de sauver les meubles , au prix d’une déception totale ? Vaudrait-il mieux de continuer le sinistre travail …

  7. Science et vie de Novembre 2017 :

    Dans les quelques 200 centrales nucléaires du monde, le combustible usagé était stocké dans des piscines où, en attendant qu’il devienne moins radioactif, donc moins chaud, il était refroidi par une circulation d’eau fraîche. Une fois l’électricité coupée, des groupes électrogènes ont pris le relais, faisant circuler l’eau. Mais deux semaines plus tard, panne d’essence. Le matériau radioactif commence à chauffer les piscines stagnantes, et les hangars de stockage se remplissent de vapeur sous pression. Ils explosent les uns après les autres lors des premiers mois, éjectant dans l’atmosphère chacun autant de produits radioactifs que la catastrophe de Tchernobyl ou de Fukushima en 2011. Dans l’hémisphère Nord, la vie est empoisonnée et les arbres meurent par millions.

    Piero :

    Comment les combustibles et les matériaux irradiés vont-ils être isolés en cas d’arrêt d’urgence prolongé? S’il y a une chose que vous pouvez faire, c’est d’écrire dès maintenant à votre représentant (maire, député, président, roi, etc.) et demander à ce qu’une enquête puisse déterminer les risques en cas de crise majeure et quelles sont – de manière précise – les mesures qui seraient prises. Nous ne pouvons pas laisser des centaines de réacteurs nucléaires à l’abandon fondre les uns après les autres, expulsant dans les airs et dans les cours d’eau une radiation mortelle!

    Thierry Bourgeois et Laetitia Harutunian :

    Quant à l’engagement personnel, on peut l’envisager ainsi : à partir du moment où l’on a conscience du risque nucléaire post-effondrement, la plus grande urgence est d’obtenir l’arrêt rapide de tous les réacteurs. Mettons toute notre énergie à atteindre ce but. Et sortons du silence radio.

    http://www.kairospresse.be/article/gare-au-silence-radio-actif

    Corinne Morel Darleux :

    Comment ferons-nous à court et moyen terme face à l’arrêt brutal de l’ensemble des serveurs Internet, des systèmes de refroidissements des centrales, dans un pays paralysé par l’absence de carburant, où les services d’urgence ne peuvent plus se déplacer, dans lequel plus rien n’est livré ?

    https://reporterre.net/Face-a-l-effondrement-fondons-des-alliances-terrestres

    Pablo :

    « Après le démantèlement d’une mine d’uranium, il reste plus de 80 % des radio-isotopes dans les collines de déblai. Le vent diffuse des particules radioactives dans toutes les directions. L’eau ruisselante
    est contaminée et s’infitre dans les nappes phréatiques ou les ruisseaux. » Tout cela contamine évidemment les humains, la flre et la faune environnante…

    Homo disparitus :

    Si tout le monde disparaît ou s’enfuit, les quelques 200 centrales nucléaires, nombre d’entre elles dotées de plusieurs réacteurs, continueraient brièvement de fonctionner en mode automatique, le temps pour chacune de surchauffer. Comme les programmes de réapprovisionnement en combustible sont généralement conçus de sorte que certains réacteurs se régénèrent pendant que d’autres sont éteints, il y a de grandes chances pour que la moitié d’entre eux brûlent pendant que l’autre moitié fondra. Dans un cas comme dans l’autre, l’émission de radioactivité dans l’air sera proprement gigantesque et perdurera, pour ce qui est de l’uranium enrichi, dans les temps géologiques.

    La masse totale de déchet nucléaire à haute activité produite par les quelques 200 centrales de la planète avoisine les 13000 tonnes. Le combustible nucléaire usagé est jusqu’à un million de fois plus radioactif qu’avant son utilisation. Au cours de son passage dans le réacteur, il s’est mis à se transformer en éléments plus lourds que l’uranium enrichi: par exemple des isotopes du plutonium et de l’américanium. Or ce processus se poursuit dans les décharges, où les tiges usagées échangent des neutrons tout en rejetant des particules alpha et beta, des rayons gamma et de la chaleur.

    Si les humains venaient à disparaître subitement, l’eau des bassins de refroidissement aurait tôt fait de bouillir et de s’évaporer. Une fois le combustible usagé en contact avec l’air, sa chaleur enflammera le revêtement des tiges de combustible, déclenchant un incendie radioactif qui dégagera des nuages de cendres radioactives à travers le continent.

    Enfin, au vu de la carte mondiale des centrales nucléaires, on constate qu’il y en a une forte concentration dans l’hémisphère nord:

    https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/ff/Elektrownie_atomowe_na_%C5%9Bwiecie.png

    C’est notamment pour tout ça que j’ai toujours pensé: “je n’ai qu’une envie c’est de foutre le camp de cette planète, malheureusement, dans l’état actuel des connaissances scientifiques, je ne peux le faire que par la mort”.

  8. Au dela de la technologie, et de son démantèlement, chose que l’on ne sait pas faire.

    Le simple fait que les déchets de nos centrales ENGAGENT OBLIGATOIREMENT nos descendants pendant DES MILLIERS de GENERATIONS est juste INACCEPTABLE, tout cela pour fournir UN PEU d’énergie à 1 génération, peut être 2 !
    Toutes les centrales devraient être fermées ! pauvre monde

    • Vous êtes optimistes. De un je doute que les centrales seront fermées avant un bon bout de temps , à cause des lobbies , de deux , les milliers de générations , c’est aussi relativement optimiste (bien que l’humain pourrait survivre à lui même) et de trois , “pauvre monde” ? Notre biosphère est suffisamment riche pour se permettre de subir des extincteurs biologiques , sinon nous serions morts depuis longtemps , à cause des défrichements médiévaux et caetera.

      • Je ne doute pas un instant que la terre nous survivra, et c’est tant mieux, malheureusement nous emmenons une partie de la biodiversité avec nous.

        Le seul être vivant sur la terre qui crée des déchets non naturel et néfastes aux autres espèces est l’homme.

        Dans pauvre monde, je parlais de pauvre de nous.

  9. Un vieux tissus que l’on persiste à vouloir raccommoder, se déchirera juste à coté.

    Les réacteurs nucléaires étaient construits pour durer 40 ans. Aujourd’hui EDF essaye d’obtenir une prolongation jusqu’à 50 ans, voire 60 ans.

    http://www.transition-energetique.org/2014/09/l-age-des-58-reacteurs-nucleaires-francais-4.html

    La France (pays le plus nucléarisé au monde, avec ses 58 réacteurs en fonctionnement et ses dizaines d’installations civiles et militaires), se contente de protéger les populations dans une zone beaucoup trop restreinte en cas d’accident nucléaire.

    Pourtant, l’impact d’une catastrophe nucléaire peut s’étendre au-delà de 100 kilomètres (Fukushima) voire au-delà de 300 kilomètres (Tchernobyl).

    Test par région :

    https://nukemap.greenpeace.fr

    En dehors de la maintenance des centrales nucléaires qui vieillissent, qu’en est-il, de leur vulnérabilité, en terme de SECURITÉ ?

    Il ne faut pas se voiler la face, vu les temps qui courent : tout peut maintenant arriver.

    D’ailleurs, une expérience en ce sens, pour prouver leur vulnérabilité, a été menée :

    L’ONG Greenpeace a organisé, mardi 3 juillet 2018, le survol puis le crash d’un drone déguisé en Superman sur le site nucléaire du Bugey, près de Lyon.

    L’objectif : alerter sur le manque de sûreté de ces centrales. Les images tournées par l’ONG montrent l’engin volant s’écraser sur ce qu’elle désigne comme la piscine d’entreposage du combustible nucléaire usagé, un site particulièrement sensible.

    « Quand ces bâtiments nucléaires ont été conçus, dans les années 1970, la menace extérieure n’a pas été prise en compte. Contrairement, à ce qu’EDF tente de faire croire, ses installations n’ont pas été conçues pour résister à une chute d’avion de type gros porteur », affirme Greenpeace dans un communiqué.

    De son côté, EDF rétorque que « la présence de ces drones n’a eu aucun impact sur la sûreté des installations ».

    De l’enfumage, une fois de plus ! Et pour cause comme le dit EDF pour se défendre, que “la présence du drône n’a pas eu d’impact sur la sureté des installations” c’est que le drône ne trimbalait pas une bombe !! il s’est juste contenté de démontrer que les sites pouvaient être attaqués par voie aérienne. Mais si autre chose de malveillant, trimballait une bombe, il est maintenant démontré qu’elle peut exploser sur le réacteur !!

    https://www.youtube.com/watch?v=jJsOChEPpuE

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/07/03/greenpeace-lance-un-drone-contre-la-centrale-nucleaire-du-bugey_5325119_3244.html

    Le danger de ce type, concernant la mise en sécurité des centrales, n’avait pas été anticipé dans les années 1970, lors de leurs constructions.

    En effet, qui aurait pu prédire le devenir du monde, avec les risques d’attentats, aujourd’hui tristement bien réels.

    En lieu et place en toute humilité, d’oeuvrer tous ensemble pour pallier cette éventualité et trouver des solutions, les lanceurs d’alerte qui, ici, pointent le doigt sur la vulnérabilité des structures actuelles et l’impact qu’aurait une attaque par les airs, sur une centrale, au lieu d’être remerciés, ils sont poursuivis… et pas simplement dans ce domaine !

    Et oui, c’est le monde à l’envers….

    • Nous avons besoin du nucléaire, parce que nous avons tout misé la dessus. Maintenant, le temps aidant, la situation géopolitique étant ce qu’elle est et, les ÉCONOMIES à faire partout où cela est possible, ont un impact certain sur la sécurité. À mon humble avis, il faut soutenir les collectifs et associations qui œuvrent pour la fermeture des centrales, sans toutefois oublier, que nous n’avons RIEN pour remplacer cette énergie. Donc question primordiale, le mouton lambda acceptera-t-il de se passer de son confort actuel (génération bouton) pour que son environnement soit sans risque ?? Toujours à mon humble avis NON..Ils continuent à faire des bébés, à consommer à ulc ouvert, à contribuer à laisser une planète exsangue. Tout cela avec les meilleures intention du monde, c’est disponible, pourquoi se priver!. “Ils feront comme nous les petits, ils s’adapteront” Sauf que, notre vie avant et maintenant n’a rien de comparable.

      • Beaucoup souhaitent-ils sortir de leur “zone de confort” ? Ce qui se passe nous prouve tout le contraire.

        Et pourtant, sortir de sa zone de confort permet de poser un tout autre regard sur tout ce qui nous environne, sur les autres, progresser dans son évolution personnelle (voire spirituelle).

        Mais faut-il encore le vouloir ? opérer des changement dans ses petites habitudes, dans sa vie est tellement dérangeant…

        Il faut se résoudre à intégrer que ce n’est pas la volonté et la motivation de la majorité, qui préfère faire l’autruche. C’est ainsi.

        Mais individuellement, personne n’est obligé de suivre une telle léthargie psychologique et suivre grégairement la masse endormie ?

        Ainsi, pour ceux que cela intéresse, voici par exemple 4 tout petits exercices pour aider à sortir de cette prison dorée qu’est la ZONE DE CONFORT

        https://www.youtube.com/watch?v=wogTOxfx4a8

        Interview “Sortez de votre zone de confort et découvrez un nouvel aspect de vous même” Daniel Blouin :

        https://www.youtube.com/watch?v=YxzhYOrnumQ

        https://www.youtube.com/watch?v=8t5DUZBW3g8

        il y a aussi des gens courageux, et cela est réconfortant.

      • Non Volti, je ne suis pas d’accord avec ” nous n’avons RIEN pour remplacer cette énergie.”

        Nous avons déja tout ce qu’il faut…. et il faut aussi développer le futur énergétique.

        Comment font les autres pays qui n’ont pas de nucléaire ?? eh bien il font sans !

        L’énergie nucléaire représente MOINS de 20% de notre consommation energetique, alors on peut s’en passer…

        Cela ne sert presque a rien !!! SAUF a avoir du nucléaire MILITAIRE.

        Un pays qui a du nucléaire MILITAIRE a BESOIN du nucléaire CIVILE pour avoir les matières premières nécessaire a l’usage militaire.

        Voila la clef de cette industrie.

        OUI, on peut s’en passer,
        Le mieux est de baisser sa consommation, donc d’arrêter de gaspiller, d’isoler les bâtiments, d’arrêter les chauffages electrique, utiliser le chauffage solaire etc etc

        ensuite il faut développer les ALGUES, la biomasse etc etc

        TOUTES les énergie sont issues du SOLEIL, d’une manière directe ou indirect le pétrole aussi mais sur une période beaucoup plus longue, il nous faut passer vers une période courte.

        Le soleil nous fournit X fois notre besoin énergétique total…

        Encore une fois c’est juste une question de volonté politique et encore une fois on nous enfume !

        Bormes

        • Tout à fait.
          Avec des citrons, des lamelles de cuivre et de zinc, on fabrique des piles.
          Il suffit donc juste de faire pousser suffisamment de citrons.
          On a tout ce qu’il faut, on n’a pas besoin du nucléaire.

          • 2 électrodes dans une patate et je suis fournisseur pour ERDF…

            C’est très FIN

            Dans tous les cas, le nucléaire tel qu’on le conçoit ne sera jamais une solution, ca au moins c’est sur !

  10. c’est ce que j’ai essayé vainement à faire comprendre à une amie qui m’avait servi le même raisonnement ! Nous avons le même âge, elle a connu pas mal de problèmes : guerre, privations etc… et ne comprend absolument pas – ou continue à voir la vie en rose – que les temps ont changé. Elle a 4 jeunes petits-enfants et n’éprouve aucune crainte pour leur avenir… Je veux bien que craindre n’amène rien de positif, mais là c’est carrément les bisounours !
    Et combien sont-ils comme elle ??? ne changeons surtout pas tout va très bien madame la marquise !

    • Ok, sois préoccupée si ça te sied.
      Sauf que tu n’as aucune prise dessus, ni le pouvoir de changer quoi que ce soit.

      Alors bon, peut-être aimes-tu enrichir les fabricants de benzodiazépine…

    • Si vous voulez être pessimistes , bien à vous , mais au moins rendez vous à l’évidence que l’on ne peut pas grand chose. L’on est bien au delà du point de non retour. Les bisounours sont aussi ceux qui espèrent en vain que l’on peut quelque-chose à cette extinction de masse

  11. Désolée je ne prends aucun produit… https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

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