Éducation nationale : « Petit à petit, on balkanise la France »…

Nous n’arrêtons pas de le dire, les propos de cette ex-enseignante ne font que confirmer ce que nous constatons. J’ai reçu un pps avec les questions du certificat d’étude d’antan, il n’est pas prouvé, que les bacheliers d’aujourd’hui puissent y répondre. Et on nous enfume avec la “dette illégitime” pour tirer encore plus vers le bas, la soi disant “éducation”. Les fumeuses GOPE de l’UE dans leurs basses œuvres de destruction des nations. Volti.

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Source Aphadolie via RT.com

Alors que la cloche sonne la fin de l’année scolaire, une ex-enseignante de français tire la sonnette d’alarme. Pour elle, les politiques néolibérales sont en train de détruire l’école de la République pour « casser l’unicité de la France ».

RT France : Le 6 juillet, les bacheliers ont découvert leurs résultats. Quel est pour vous le résultat de la première année de Jean-Michel Blanquer à la tête du ministère de l’Education nationale ?

Danielle Goussot (D. G.) : Le résultat c’est à la fois du nouveau et, surtout, du continu. Depuis une trentaine d’années, on essaie de réformer l’Education nationale en limitant les coûts à cause de, soi-disant, la dette publique. Mais on essaie en réalité de la rendre moins républicaine, un peu moins nationale. Jean-Michel Blanquer s’inscrit donc dans la continuité des politiques depuis les années 1980.

RT France : N’est-ce pas étonnant, puisque Jean-Michel Blanquer durant ses premiers mois au gouvernement était considéré, par certains, comme l’anti-pédagogiste, l’anti-Najat Vallaud-Belkacem ? Il était vu comme un ministre qui allait remettre l’autorité et du sens à l’école. Finalement, l’espoir a-t-il été de courte durée ?

D. G : Bien sûr, mais c’est parce que tout simplement les gouvernements successifs obéissent aux recommandations de Bruxelles. Ils font du copier-coller.

RT France : Quelles sont ces recommandations de Bruxelles ?

D. G : Les recommandations visent, avant tout, à réduire la dette, puisque aujourd’hui les Etats sont obligés d’emprunter sur les marchés financiers pour traiter leur politique sociale. Celle-ci se retrouve donc limitée. Et en même temps, il faut créer des régions, il faut casser le modèle républicain national. C’était d’ailleurs l’objet de la loi NOTRe sous François Hollande. Là, je vois que Jean-Michel Blanquer a créé des super-recteurs. Du coup, je me demande si, à la fin, on aura besoin d’un ministère de l’Education nationale… En effet, les programmes scolaires ne sont plus nationaux et le bac n’est plus un diplôme national.

RT France : Vous évoquez une école moins républicaine, des programmes qui ne sont plus nationaux, quelles sont les conséquences concrètement ?

D. G : Cela signifie que d’une région à l’autre, il n’y a pas le même programme, il n’y a pas le même nombre d’heures pour chaque matière. J’ai lu le livre de Jean-Michel Blanquer, Construisons ensemble l’école de la confiance. Moi, je n’ai pas confiance. Il écrit qu’il veut créer la République des professeurs. Moi je préfèrerais qu’il construise les professeurs de la République. Aussi, il est évident qu’on ne remplacera pas des postes qui partent à la retraite.

« Petit à petit, on balkanise la France »

On casse l’école de la nation. On le voit par exemple avec la place de la langue régionale au collège. Avant, on choisissait deux langues étrangères. Dans les nouveaux programmes, la deuxième langue pourra être la langue régionale. C’est grave. Je ne suis pas contre les langues régionales, elles appartiennent au patrimoine linguistique de la France. Mais, jusqu’à maintenant, on enseignait la langue régionale comme troisième langue, en option. Maintenant, elle va remplacer la deuxième langue étrangère. C’est Najat Vallaud-Belkacem, sous François Hollande, qui avait mis en place ce programme.

RT France : Qui définit les programmes si ce n’est plus l’Education nationale ?

D. G : Ce sont les recteurs et les inspections académiques. Avant, il y avait plusieurs inspections académiques dans une même région. Maintenant, il n’y en n’aura plus qu’une, correspondant aux super-recteurs. Avec cela, on fait aussi des économies de personnel.

RT France : Selon vous, les gouvernements veulent clairement porter atteinte à la République…

D. G : On veut casser l’unicité de la France. Que ce soit avec la santé par les ARS [Agences régionales de santé], avec les transports par la casse du statut de la SNCF ou avec l’éducation, on arrive à une France démembrée et une volonté de déstructurer notre pays. En effet, notre pays gêne la gouvernance néolibérale par son histoire politique et sociale. Les lois de décentralisation, depuis 1983, ont préparé le terrain. Petit à petit, on balkanise la France.

Le but est de créer une école par région pour casser l’idée de la République. Le néolibéralisme met la main sur tout ce qui est rentable. Il y a 20 ans, un recteur m’a même dit : « L’école de la République est un marché captif. » Mais l’école est un service public : doit-elle être rentable ? Aujourd’hui, ce n’est même plus l’Etat qui cherche à rentabiliser l’école, c’est la gouvernance. Les Etats ne décident plus de rien sinon d’obéir aux lois néolibérales, inscrites dans les traités européens.

RT France : Jean-Michel Blanquer va instaurer une prime au mérite pour les professeurs enseignant en REP+ (réseaux d’éducation prioritaire renforcés). Qu’en pensez-vous ?

D. G : Pourquoi une prime au mérite ? Quel est le mérite ? De quel mérite s’agit-il ? Et comment va-t-on le mesurer ? S’il s’agit de mettre de bonnes notes aux élèves ? Cela n’a pas de sens.

« En France les professeurs de la maternelle au lycée sont très mal rémunérés. Ils sont au niveau de la Colombie ! »

Allons plus loin : Pourquoi est-ce qu’il y a des collèges et des écoles primaires REP ? Pourquoi a-t-on des zones dites « périphériques », en déshérence ? La vraie question est sociale et politique plus qu’éducative. Instaurer une prime au mérite, c’est mettre un plâtre sur une jambe de bois.

RT France : Pour vous, il faudrait donc davantage cibler les causes sociales qui sont à l’origine des classifications des zones en REP, REP+, et ne pas s’attarder à financer des primes pour attirer des professeurs dans ces zones ?

D. G.: Parlons des attraits financiers pour les professeurs : en France les professeurs de la maternelle au lycée sont très mal rémunérés. Ils sont au niveau de la Colombie ! Les professeurs français sont parmi les moins bien rémunérés de l’Union européenne. En Allemagne, leur salaire est quasiment deux fois plus élevé. Donc le gouvernement essaie d’attirer des collègues, notamment ceux qui ont des difficultés à se loger dans des zones comme la région parisienne où les loyers sont très chers. Mais cette prime de 3 000 euros par an [en réalité 1 000 euros et éventuellement jusqu’à 3 000 selon leur « mérite »], qui ne représente pas grand-chose, ne pourra pas compenser le prix du loyer par exemple.

Cette prime a déjà existé. On a vu que les collègues restaient un ou deux ans, et puis s’en sont allés car cela ne représentait pas une prime suffisante. Ce n’est pas la solution ! La solution, c’est une autre politique nationale qui soit sociale.

RT France : Cette prime au mérite ne ressemblerait-elle pas à un fonctionnement d’entreprise, où l’élève et le parent seraient les clients, le ministre de l’Education nationale le chef livrant une prime à ses meilleurs employés, les professeurs ?

D. G.: C’est en effet le début d’une rémunération en fonction de critères qui peuvent être terribles. On voit notamment que le nombre de postes attribués sur concours a déjà diminué [les enseignants doivent passer un concours pour être titulaires de leur poste], ce qui a pour conséquence d’accroître le recours à la contractualisation de la profession, pour pallier ce manque. C’est exactement ce qu’il s’est passé et se passe à La Poste ou à la SNCF. Les professeurs contractuels seront ainsi payés bien moins cher que les titulaires.

Le but est de casser le service public. En effet, quand on est professeur, on passe un concours hautement difficile avant de se voir confier une mission de service public. Alors que le contractuel, pour sa part, a un contrat d’un an, sans certitude de rester à son poste. S’il ne convient pas, son contrat n’est pas prolongé. C’est la suppression du service public de l’Education nationale.

« On aura une école publique qui sera d’un petit niveau pour contenter tout le monde »

De plus, tout est fait pour favoriser les écoles privées. On va ainsi avoir une école à deux vitesses : d’un côté, une école qui sera privée, où on va enseigner le grec, le latin ou les mathématiques d’un haut niveau. De l’autre, on aura une école publique qui sera d’un faible niveau pour contenter tout le monde. Comme on ne peut pas contenter les parents sur le plan social, on va les contenter sur le plan éducatif, en baissant le niveau. Le cahier numéro 13 de l’OCDE explique d’ailleurs comment faire pour ne pas éveiller l’attention des parents tout en baissant le niveau. Ce texte explique notamment que « si l’on diminue les dépenses de fonctionnement [des services publics], il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse ».

Lycée Janson de Sailly, la classe de philosophie ; agence Meurisse, 1923 ; source Gallica BnF / Une autre époque…

Source Aphadolie via :

https://francais.rt.com/entretiens/52206-danielle-goussot-on-casse-l-ecole-de-la-nation

Note :

Danielle Goussot était professeur de lettres modernes en collège et lycée pendant près de 40 ans. Elle est également à l’origine du parti politique RPS-Fiers.

Voir aussi:

 

 

Volti

13 Commentaires

  1. Ce site ne tourne plus qu’à RT et Sputniknews…

    PS : laissez donc ce pauvre Balkany tranquille.

  2. En Suisse, il me semble que l’école marche par cantons, de même qu’en Allemagne par Länder. Je ne crois pas que les programmes soient nationaux, ou peut-être juste un tronc commun.
    Si l’enseignement était géré au plus près des spécificités régionales, sans devoir passer par les délires pédagogos parisiens il se porterait je pense, un peu mieux: par ex : recrutement prioritaire des profs dans leur région (comme les instits) Quand à la cohésion nationale…ça fait longtemps que l’école n’y contribue plus. le foot fait mieux en moins de temps!

  3. Il faudrait peut-être déjà rétablir une crédibilité des diplômes et en particulier du BAC ou bien devrait-on “des” BAC. Aujourd’hui en vertu d’un principe vicié d’égalité, des dizaines de milliers de gosses se fourvoient vers des études trop longues qui ne correspondent pas à leurs capacités mais sont invariablement sanctionnées par un hochet abusivement qualifié du nom de “BAC”. Combien parmi tous les heureux nouveaux titulaires de cet examen jadis réputé sélectif seraient-ils capables de l’obtenir selon les critères d’il y a quarante ans ? En dehors du BAC général, à condition de décrocher la mention “bien”, les autres ne sont que des gadgets destinés à tromper l’opinion. Ma remarque n’est nullement motivée par le mépris mais il me semble que pour être crédible il faut appeler les choses par leur nom et ne pas mélanger les genres. Et que penser des consignes de “bienveillance” imposées aux examinateurs qui tirent par tous les moyens les notes vers le haut ? est-ce rendre service aux jeunes que de les conforter sur une fausse voie et sur dans une interprétation erronée de leurs possibilités ? tôt ou tard la réalité reprend ses droits et ces malheureux finissent par se casser le nez après avoir perdu de précieuses années.

  4. Les problèmes qui affligent l’éducation nationale ne sont pas liés à un budget déjà pléthorique mais ont des origines sociétales, politiques et idéologiques. Croire que continuer à déverser en pure perte l’argent public dans un puits sans fond finira par apporter les solutions permet d’évacuer les causes réelles. L’école n’est que le reflet de la société : relâchement physique et moral, relativisme, refus de la sélection, usines à gaz pseudo pédagogiques, toute-puissance d’idéologues imposant leurs théories de fumistes, démission des parents, pression migratoire de certains quartiers qui tirent le niveau vers le bas, médiocrité du corps enseignant, clientélisme, angélisme, addiction aux écrans … avec toutes ces tares affligeantes, et j’en passe, on peu considérer qu’il est miraculeux que le niveau moyen ne soit pas encore plus nul.

  5. Salut à vous et merci voltigeur.
    Reprenons, l’école est obligatoire jusque 16ans, pourtant le “Bac” est la clef des études supérieurs, communément cela reste une discrimination d’état.

    C’est grave ( nul besoin d’attendre “La Liste de Schindler “)!
    Les agents publics restent, la mutation étant la solution.
    Ils n’y peuvent rien, à l’image des scélérats de ce pays.

    l’institution est malsaine.
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    On peut parler des radiations de pôle cons, ou des formations qui n’arrivent jamais.
    Les faits, parlent d’eux même, souvenez vous de Sapin ” l”ancien ministre du travail” qui vient saluer les assassins de pole emploi après l’auto brulage des gens… Sifflote.

  6. Les profs, ses grosses salopes qui ont pourris mon enfance de fils à papa (rires).

    CANCER : l’éducation nationale incurable !

    L’éducation nationale…..la planque à la française , les chiottes sales du courage au travail ! Le refuge providentiel des lâches , le creuset de la branlette socialo-france-culture , la cachette du furet ultime ! Dans cet immonde et coupable bestiaire, voici les créatures les plus représentatives !

    Il y a la grosse CPE

    Orné

  7. C’est pire que ça… Mais au moins, tu donnes le sens.

    Il faut savoir qu’en france, il est impossible d’appliquer ses droits avec l’institution publique… ( hospitalier, éducation, “sécurité” (police et maintenant gendarmerie)
    La France est une infamie juridique…
    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif

  8. Il faut aussi savoir qu’en France, on est passé de l’instruction nationale à l’éducation nationale ; depuis plus d’une dizaine d’années, on ne pense plus qu’à former les élèves et non à les éduquer.

    Comme la formation ne contient pas l’apprentissage des règles de société, il y a une volonté de débiliser les individus pour mieux les controler.

    • L’école n’est pas là pour se substituer aux parents. C’est au sein de la famille que doivent s’acquérir les règles de la politesse et de la vie sociale.

      • Le problème est que les parents ont leurs enfants auprès d’eux très peu comparé à l’école. C’est donc l’école et la cour de récré qui fait le plus gros du boulot. Rarement bien d’ailleurs. Sans parler des smartphones..https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cry.gif

  9. Les règles de savoir-vivre ne nécessitent pas 12h00 par jour pour être inculquées. Moins d’écrans, des repas partagés en famille (moment privilégié pour raconter la journée passée et communiquer), une attitude et des propos corrects, sont bien plus efficaces que toutes les heures de cours de “vivrensemble” prodiguées par les commissaires politiques de l’éducation nationale. Surtout il faudrait que certains parents prennent conscience qu’ils ne sont pas les copains de leurs enfants.

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