Dans l’énergie, la grève contre une future privatisation dont très peu de médias parlent…

Il est à souligner qu’Énédis est une filiale possédée à 100% par EDF et non par ENGIE ( ex Gaz de France) comme dit dans l’article. Erreur signalée en commentaire par Arzi77 et Rikus. Merci à tous les deux. Volti

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Un article de Rachel Knaebel pour BastaMag

Depuis plusieurs semaines, un mouvement de grève prend de l’ampleur dans les entreprises françaises de l’énergie : Enedis (ex-ERDF), filiale d’EDF, chargée de la distribution d’électricité, et GRDF, filiale d’Engie, chargée de la distribution du gaz. Jusqu’à 150 sites de maintenance ou de production ont été bloqués à travers la France. Une réunion entre la direction nationale de GRDF et les représentants syndicaux s’est tenue le 27 juin, alors que le nombre de sites occupés ou bloqués avoisine la centaine. « Il y a aussi des négociations au niveau local. Si elles échouent, les blocages peuvent repartir à la hausse », prévient Loïc Delpech, représentant de la CGT-Mines-Energie, la fédération syndicale qui mène le mouvement.

La grève touche aussi des sites de production d’électricité d’EDF, y compris des centrales nucléaires. Le plus grand barrage hydroélectrique de France, Grand’Maison (Isère), s’est ainsi retrouvé à l’arrêt la semaine dernière. « À la centrale de Cruas, cela fait dix jours qu’il y a une grève, à la conduite. La grève se traduit par une baisse de production sur la tranche 2 de la centrale, et la maintenance de la tranche 4 est bloquée », détaille le représentant de la CGT-Énergie.

Vers un démantèlement d’EDF ?

Ces grèves s’inscrivent dans le cadre de revendications de la fédération syndicale sur la préservation du service public de l’énergie. La CGT demande un maintien des emplois – « pour pouvoir effectuer un travail de service public de l’énergie de qualité » – ainsi qu’une augmentation du salaire de base chez Enedis et GRDF. « Sur les dix dernières années, l’évolution du salaire de base, comparée à l’évolution du coût de la vie, équivaut en fait à un recul des salaires », fait valoir Loïc Delpech. La maison-mère d’Enedis, Engie, a distribué 29 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires entre 2009 à 2017.

C’est surtout la question de la privatisation qui est en jeu dans cette grève. D’une part, le gouvernement projette d’ouvrir davantage le capital d’Engie à l’actionnariat privé, une mesure qui devrait être permise par la loi Pacte (« Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises »), qui sera en discussion au Parlement à partir de septembre. La possibilité d’un démantèlement d’EDF et d’une privatisation de certains outils de production, comme les barrages, commencent à être évoquée [1]« Sur la possibilité d’une ouverture totale du capital d’Engie au secteur privé, nous n’avons de réponse ni d’Engie ni du gouvernement, déplore Loïc Delpech. En ce qui concerne EDF, le gouvernement nous assure que ce n’est pas à l’ordre du jour, tout en nous refusant un démenti écrit… »

Auteur Rachel Knaebel pour BastaMag.net

Note:

[1Voir ici.

Voir aussi:

La perquisition qui a visé l’avocat des militants anti-nucléaire de Bure jugée illégale

Brésil : quand la police mitraille les alentours d’une école publique

Volti

2 Commentaires

  1. surement encore une partie du peuple qui veut sauver ses avantages sociaux ,en prétextant vouloir protéger le fond plutôt que la forme …….
    est il encore possible d y croire dans ce monde individualiste ?????

  2. Au nom de quoi ne protégeraient-ils pas leurs acquis ? Ils se sont battus pour les avoir, et les descendre au rang des moins fortunés (au sens ancien du terme) ne fera pas plus riches ceux qui n’ont pas ces acquis (mais qui peuvent en avoir d’autres).

    Une chose m’échappe: il n’y a pas de coupure d’électricité. Est-ce à dire que, finalement, on peut se passer de certaines centrales ? Oh, c’est juste une question comme ça…

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