Il nous reste 20 ans pour changer le monde (Documentaire)

Il faudra tout réapprendre aux producteurs agricoles. On ne peut pas les appeler paysans qui eux, aiment la terre et la respectent.

Vingt ans pour changer le monde. C’est court. C’est pourtant le défi que s’est lancé Fermes d’avenir, une association française qui a pour objet la promotion des méthodes alternatives de culture, soutenables écologiquement et socialement, pour accélérer la transition agricole. Afin de contribuer au changement de notre modèle agricole, elle encourage la création de 30.000 micro-fermes dans les deux prochaines décennies en France. Hélène Médigue propose de suivre les acteurs de cette démarche dans son film-documentaire intitulé « On a vingt ans pour changer le monde » et qui sort dans les salles ce 11 avril.

Depuis 2013, Maxime de Rostolan à l’origine de l’association Ferme d’avenir s’engage pour la promotion de l’agro-écologie en France. Entre analyse des sols, rencontres ministérielles et échanges avec les agriculteurs et les agricultrices, l’ingénieur et les personnes qui l’accompagnent dans ce combat, comme Hélène Le Teno, spécialiste des transitions écologiques et numériques, ont fort à faire. C’est eux, et tant d’autres âmes inspirantes, que nous découvrons dans le film d’Hélène Médique bercé de la remarquable musique de Christian Olivier.

Depuis les champs jusqu’aux ministères

Une agriculture résiliente est-elle possible ? Est-ce bien sérieux ou un rêve irréalisable ? L’agro-écologie peut-elle être plus rentable que l’agriculture conventionnelle ? Ferme d’avenir le pense et veut non seulement le prouver, mais également revaloriser le métier de paysans ! Pour cela, les membres de mouvement s’arment de patience et de pragmatisme, n’hésitent pas à se rendre jusque dans le bureau de Stéphane Le Foll (Ministre de l’agriculture sous François hollande) et de Nicolas Hulot, Ministre de la transition écologique et solidaire. Pourtant, du propre aveux de ces derniers, mettre le temps long de la transition à l’agenda des politiques est particulièrement compliqué.

Alors, faut-il tout abandonner ? Non, certainement pas : la révolution, elle se passera d’abord dans les champs, là où bon nombre de personnes, qu’elles soient professionnelles ou bénévoles, s’activent déjà à construire une autre agriculture. C’est du moins le sentiment que nous avons à la vue de ce documentaire. Dès ses débuts, Ferme d’avenir a fait le pari de lancer des fermes expérimentales, notamment celle de La Bourdaisière,, pour montrer qu’il est possible de se passer de pesticides et d’intrants chimiques pour toute notre alimentation, mais aussi de susciter un intérêt croissant pour cette démarche. Face à l’attentisme et l’inaction, ils mettent les mains dans la terre.

Répondre de manière positive à l’urgence

Car il y a vraiment urgence. Le film d’Hélène Médigue s’ouvre sur le constat alarmant de Claude et Lydia Bourguignon, deux agronomes spécialistes des sols et célèbres dans le milieu de la permaculture et de l’agro-écologie : à force de labours trop profonds et d’usage massif d’intrants chimiques, « nous avons des sols fertilisés mais qui ne sont pas fertiles ». Aujourd’hui, l’agriculture consomme plus d’énergie qu’elle n’en produit, elle est entièrement dépendante du pétrole et de ses dérivés. Au regard de la raréfaction des ressources fossiles (qui ne peuvent pas être substituées par une autre énergie) et des prix de plus en plus élevés, nous sommes face à un « état de faillite programmée ». D’autant qu’à ce jour, l’essentiel des exploitations ne survivraient pas sans les subventions qui leur sont allouées. L’agriculture industrielle moderne irait donc droit dans un mur, avec l’illusion dangereuse de pouvoir toujours nourrir les populations.

Ces remarques ne manqueront pas de faire écho à l’actualité la plus récente. Il y a quelques jours, une étude mondiale à propos de la dégradation des sols mettait en lumière l’aggravation du phénomène de désertification et ses conséquences : des populations de plus en plus nombreuses sont contraintes de quitter leurs terres et de migrer. Si rien n’est fait pour ralentir le phénomène (non seulement en limitant le changement climatique, mais également en soignant les sols), des dizaines de millions de personnes seront contraintes à migrer dans les prochaines décennies. 20 ans pour changer le monde ? Le compte à rebours a déjà commencé, et Hélène Médique nous fait découvrir certains de ceux qui font la course contre-la-montre.

Plus d’information à propos du film ici. L’association Ferme d’avenir est à découvrir sur son site internet. 

Source  Mr Mondialisation

https://www.facebook.com/ona20anspourchangerlemonde.lefilm/videos/1902921856595600/

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Volti

14 Commentaires

  1. Il est vain de vouloir changer le monde si on ne commence pas par soi-même. C’est une utopie qui a la vie dure. Tous les grands sages l’ont dit, mais l’homme est ainsi fait qu’il préfère rester ce qu’il est plutôt que de se remettre en cause.

    On peut changer des choses ici ou là d’une façon sporadique, mais cela ne va pas plus loin… ce qui et créé aujourd’hui sera détruit demain pour une raison ou une autre…
    illusion, illusion, tout n’est qu’illusion…

  2. S’il y a des leaders (avec terrains) pour lancer un tel projet d’envergure, il est bien possible que toutes les bonnes volontés en attente sortent de l’ombre. Un exemple tout bête: quand on n’a pas de terrain pour cultiver, et si une ferme vient se monter pas loin de chez nous, cela peut entraîner certains à se bouger et à venir participer à la culture.
    Surtout quand le leader est un connaisseur qui va dans le sens de notre idéal ! Il y a toujours à apprendre…

  3. Bien sûr Biquette mais c’est ce que je disais, cela reste très local ici ou là, ce n’est pas ça qui changera le monde…
    Enfin c’est mieux que de rester assis sur son canapé les pieds dans ses pantoufles à refaire le monde à sa façon…

  4. Ah bon ?
    Les Moutons n’ont-ils pas commencé à entretenir et fertliser les espaces qui les entourent ? 😊

  5. Mais dans ce paysage où les petits exploitants agricoles sont voués à disparaître, ce n’est pas au côté d’une implantation d’une ferme à mille vaches, cochons ou dix milles poulets que les alternatifs auront quelque chose à apprendre!

  6. En 1995 était sorti un livre qui s’appelait 15 ans pour sauver la planète! Le résultat vous pouvez le contempler autour de vous! Donc ces associations bienfaitrices qui du haut de leur petite subvention et petits profits se verraient lutter pour la préservation et l’inversion de la tendance au tout industriel sont de doux rêveurs qui ne savent pas ce qui les attend! Bien qu’il soient tout à fait louables dans leur démarche je penses que les limites de leur développement sont déjà bien délimitées et seront restreintes même s’ils parviennent à quelques succès! Agenda 21, Agenda 33…

    • dans ces associations , la maindoeuvre provient généralement de personnes en réinsertion, c est louable mais pas spécialement transposable à toutes les situations

  7. Bonsoir à tous.
    Pas d’accord avec le titre . Je dirai plutôt ” nous aurions dû changer le monde il y a 20 ans “.
    Et encore ce n’était pas gagné , même à l’époque . Maintenant que la planète est aux mains des lobbies on rejoint le com de Laspirateur :” je penses que les limites de leur développement sont déjà bien délimitées et seront restreintes même s’ils parviennent à quelques succès! Agenda 21, Agenda 33…”.
    Qui peut encore croire que dans un monde corrompu , où les gouvernants ne se soucient que de leur intérêts, où les banquiers mènent la danse , où les industriels forcent les lois, où les magistrats ne jugent qu’en fonction de leur idéologie , il est encore possible de changer les choses en douceur? Dans 20 ans il n’y aura plus rien à changer , la plupart des espèces sauvages auront disparu , les forêts primaires seront rasées, les océans vides et radioactifs et nous aurons continué à nous multiplier comme des blattes .
    Et non je ne suis pas pessimiste …..juste réaliste .Et je ne suis pas le seul :
    http://www.nationalgeographic.fr/environnement/la-sixieme-extinction-massive-deja-commence
    Désolé de vous plomber le week end .

  8. ce qui est bizarre c est que les migrants qui viennent en europe quittent des pays ou l agriculture est peu intensive et où ne sont pas spécialement utilisés ogm ghyphosate et compagnie mais l agriculture sur brulis
    http://www.agripo.net/agriculture-sur-brulis/

    le fabricant de tracteur fendt vient de sortir une gamme de tracteurs électrique ça va faire plaisir aux écolos

  9. Plaisir aux écolos ? en tout cas pas à moi, car qui dit fonctionner à l’électricité dit plus de centrales nucléaires dans un proche avenir et ce n’est pas écolo du tout !

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