Du Bon, du Bio, du Bobard ?…

Un petit coup de gueule de Zioti, qui partage avec nous ses réflexions sur le “bio”. Comme je le dis souvent, ce sont les pièces du puzzle qui sont à assembler, pour révéler l’image.

Il est de bon ton d’acheter bio. Légumes et fruits bien calibrés, belle couleur, rien qui dépasse. Voyons voir… Ouf ! Le label AB est présent, j’achète ! Du bon, du bio… ?
Lidl, Leclerc et les autres vendent de plus en plus du Bio. Juteux le marché. La nouvelle tendance s’appelle le « Bobobiobio ».

Les grandes enseignes agro-alimentaires ont élargi la brèche. Du bio en tête de gondole et omniprésent dans tous les rayons. Impossible de l’ignorer.
Le même cirque est en train de naître avec la nouvelle tendance : Vegan. Même Mac Do vient de nous sortir le Hamburger Veggie. Pas vraiment Vegan puisqu’il y a de l’Emmental, mais nous y sommes presque.
C’est trop.
Comment peut-il y avoir autant de production bio ? Suspect.
Où va l’argent ? Où va le blé ?

Et bien voilà :
Les cartels agro-alimentaires comme Nestlé, Cargill, Coca-Cola ont acheté la plupart des distributeurs d’aliments biologiques. On y est !

Lima et Danival, pour la France, ont été rachetés par Hain Celestial (USA), derrière lequel se cache Monsanto, Walmart, Philipp Moris, City Group et Martin Lockeed. Du lourd, du très lourd.

En France :

Nous avons Bonneterre, Bjorg, Evernat, Allos, Tartex, Alter Eco… Mais quand vous achetez un yaourt Bonneterre, vous engraissez Royal Wessanen, monstre européen de l’agro-alimentaire.

Quant à Danone, ce sont les rois de la prestidigitation. Mieux qu’Houdini. Comment faire un yaourt aux fruits… Sans fruits. (voir le fameux Danonino pour les tous petits). Mais je m’égare un peu.

95% des légumes bio sont produits à partir de semences de variétés hybrides F1 (pas la F1 automobile). En clair, votre melon bio dans votre assiette dégusté sous une terrasse ombragée, a une “chance” sur deux d’avoir été engendré par les trois monstres sacrés du chimique : Monsanto/Bayer/Syngenta.
Glups… Même avec une tranche de jambon cru gorgé de nitrates, ça a du mal à passer.

Kokopelli (association française qui distribue des semences issues de l’agriculture biologique et de l’agriculture biodynamique dans le but de préserver la biodiversité semencière et potagère) est “certifiée” bio par Qualité France, elle-même rachetée par Véritas, l’un des leaders mondiaux du contrôle industriel. Décidément, tout est noyauté.

Au niveau planétaire, l’IFOAM (la fédération internationale de l’agriculture biologique) oblige le petit paysan pauvre à produire du bio, et encore plus de bio, au détriment des sols de son pays et de sa vie.

Monde cupide sans foi ni loi.
Nous sommes loin de l’image que les Bobobiobio se font du paysan Bolivien content de produire du café pour les satisfaire. La vérité est ailleurs. C’est comme en Espagne. On produit du bio en surexploitant une main d’œuvre de femmes émigrées vivant dans des conditions misérables. Ollé ! Asi es la vida

Voyageons un peu dans les rayons d’un supermarché.

Ah, le rayon fruits et légumes.
Chérie, une petite salade de tomates bio ce soir ? Voyons voir : Origine Espagne. Ah ! Ben non.
Désolé pour nos voisins espagnols, mais ce ne sont pas les rois du bio. En théorie, les cultures hors-sol sont interdites en agriculture bio, mais l’exemple de la province d’Almeria, en Andalousie montre à quel point la réglementation est contournée. Depuis les années 80, est né l’eldorado de plastique. Les tomates, courgettes, aubergines, poivrons, framboises sont produites toute l’année. Remarquable. Tout est cultivé dans du sable recouvert de plastique, avec des nutriments bio délivrés par un système de goutte-à-goutte continu.
Et voilà. Origine Espagne. C’est bio, mais c’est de l’arnaque. Seul le sable est bio, car local (et encore) et les nutriments sont bio.
C’est cultivé plein champ (expression à la mode) mais cela ne veut rien dire.
Déprimant.

Le rayon volaille. 

Chérie, oublions la salade de tomates bio espagnole. Et si on se faisait un petit poulet rôti ? Un label rouge, élevé en plein air et tout le tintouin.

Oui, mais, le label AB dans la réglementation européenne stipule que l’animal peut s’ébattre en journée, mais… sur 40 centimètres carrés. Over top.
40 cm 2 ! Franchement, si j’étais un poulet, j’en rêverais…
Et puis, il faut savoir que les poulets sont souvent sans becs pour ne pas s’étriper.
Pfou… Ils ont le droit aux antibiotiques une fois par an… Quand même ! Et aux traitements contre les parasites sans limite. Ouf, me voici rassuré.
Pas de traçabilité garantie, pas de transparence sur le contenu de leur gamelle (nourriture importée). Comme son cousin industriel, le poulet estampillé AB se goinfre de soja importé, bio (?) mais qui peut contenir jusqu’à 0,9% d’OGM.
L’éleveur bio est devenu un simple exécutant qui engraisse pendant 81 jours des volailles qui ne lui appartiennent pas, nourries par les géants de l’agroalimentaire.
Bon et ben tu sais quoi… Et si on se prenait une pintade ?

Poursuivons.
Le rayon des produits transformés (laitages, biscuits, plats préparés).
Du bio ! Oui, mais là encore, ces aliments doivent être constitués d’au moins 95% d’ingrédients issus de l’agriculture biologique.
Pas d’OGM, ni produits chimiques, ni additifs, ni conservateurs.
Je veux bien, mais quid des 5% d’ingrédients qui restent ?
De plus, le label AB tolère 0,9 % d’OGM. Ennuyeux…

Il faut savoir également que l’Asie, l’Amérique latine, l’Afrique, la Roumanie et l’Espagne, principaux fournisseurs de produits bio, ne sont pas ou très peu consommateurs de bio.
C’est un non-sens. Des producteurs bio qui n’en n’ont rien à cirer du bio.

Décourageant. On va finir par se faire des pâtes ce soir. Bio ?
Tiens, le rayon vins et alcools :
Une petite bouteille de rouge pour oublier ?
Oui, mais, sulfites, or not sulfites ? Pesticides, or not pesticides ? Vin naturel ?
Bio ? Certifié Terra Vitis ? Vegan ?
Du vin Vegan ? Comprends pas.
Explication :

Pour faire du vin, il y a une étape qui s’appelle le collage.
(Coller le vin consiste à lui ajouter une substance d’origine protéique, qui coagule au contact des tanins, pour emprisonner et éliminer les particules en suspension. Cette étape prépare et optimise la filtration du vin.)
Dans le collage, on peut utiliser des produits animaux (lait, colle de poisson). Donc un collage avec par exemple des bentonites qui sont des argiles naturelles, seront des vins Vegan.

Vous suivez ? Un petit café bio, commerce équitable pour vous remonter le moral ?

Mais revenons au vin. AOC et AOP sont toutes les deux des appellations indispensables, car elles garantissent qu’un vigneron n’introduise pas des vins d’ailleurs dans un Sancerre ou un Corbières par exemple. Une charte oblige tous les vignerons d’une région à utiliser le ou les cépages locaux.

Mais aujourd’hui des vignerons veulent sortir des cépages imposés et ont envie de faire des vins avec d’autres cépages. Du coup, pas d’AOC ni d’AOP, mais des vins de pays ou des vins de France, et qui peuvent être bio.

Certains vignerons sont donc plus bio que bio, mais ne peuvent pas avoir le label AB. C’est une histoire de fous. Vous pouvez acheter un vin bio qui sera moins bio qu’un vin naturel sans le label bio.

Un deuxième café bien serré s’il vous plaît.

Bon, c’est quand même mieux d’acheter un vin bio qu’un Bordeaux par exemple qui ne l’est pas, car dans une bouteille classique, flotte 10 à 12 pesticides différents et 70 additifs chimiques. Merci BASF entre autres pour un produit qui s’appelle le Clameur et qui peut provoquer une Paresthésie (La Paresthésie désigne cette fameuse sensation de fourmillements. Elle se produit à la surface de la peau et donne la sensation de membres engourdis, de brûlure ou encore de fourmis envahissant une partie du corps). Un coup de rouge et hop, engourdi…Damned.

Enrichissant voyage au travers des rayons. Qu’est-ce que l’on n’a pas vu ?

L’huile d’Olive.
Alors là, c’est le grand délire. Toutes les huiles d’olive ou presque dans les grandes surfaces sont des huiles mélangées de provenance de la CEE et hors CEE. Labellisées bio. Faudra m’expliquer le contrôle sanitaire d’une huile en provenance de l’autre bout de la planète.

Le miel.
Ce délicieux nectar. Impossible d’avoir du miel bio aujourd’hui. Pourquoi? Parce que les abeilles butinent là où elles veulent.

Malheureusement pour elles, quand elles butinent les produits chimiques du criminel Monsanto, elles en meurent. Tous comme les oiseaux d’ailleurs. Pour celles qui survivent encore à ce carnage, le miel sera forcément chargé de produits Monsanto.

Il faut savoir que tous les miels des grandes surfaces même labellisés bio, sont des miels mélangés à d’autres venant d’ailleurs. De Chine par exemple, et comme les Espagnols, les Chinois ne sont pas des parangons du bio.
J’ai rencontré un apiculteur qui produit un miel extraordinaire dans le Lubéron. Il est obligé d’installer ses abeilles dans des endroits choisis avec soin, afin d’éviter le plus possible les cultures OGM et les pesticides.

Il n’a pas eu le label AB, car il a refusé l’imposition de produits phytosanitaires pour nettoyer ses ruches. Il faut savoir que dans le cahier des charges AB, vous devez utiliser des produits de nettoyages soi-disant naturels.

Il préfère nettoyer ses ruches à l’ail. Plus antiseptique que l’ail, on ne trouve pas, mais du coup pas de label AB. Et pourtant, son miel est extra.

Allez comprendre.
Vous allez me dire, mais alors, que peut-on manger ?

Et bien, pour l’alimentation en général, privilégions les circuits courts. Moins vous avez d’intermédiaires, mieux c’est. Ne faites pas confiance aux super marchés, ni aux géants de l’agro-alimentaire.

Pour le chocolat, le café, le miel et autres, même chose. Privilégiez les circuits sans trop d’intermédiaires. Vous pouvez trouver de l’excellent chocolat en provenance d’Amérique Centrale par exemple. Il sera plus cher que la tablette du supermarché, mais au moins vous aurez la satisfaction de ne pas engraisser Nestlé.

Rien n’est parfait en ce bas monde et rien n’est idéal. Mais en conservant une analyse aiguisée, on peut arriver à se nourrir le plus sainement possible sans devenir obligatoirement des Bobiobobios extrémistes.

Claude Janvier

https://www.notre-planete.info/actualites/4280-BIO-multinationales

http://www.linternaute.com/actualite/societe/1215939-8-verites-qui-derangent-sur-l-agriculture-bio/1216382-pesticides

Les-Brinsd’Herbe, nouvelle arnaque au label bio

Source Come4News

Volti

26 Commentaires

  1. Un article frais (j’ai pas dit bio) et humoristique qui, je l’espère, en fera réfléchir plus d’un sur les quantités de saloperies qu’on peut s’enfiler dans le gosier à chaque repas. Avec l’industrie alimentaire “mourir à petit feu” prend tout son sens. Le circuit court, voire ultra-court, permet de connaître parfaitement les produits que l’on mange, il suffit de poser les bonnes questions aux producteurs. Ensuite, tout n’est qu’une question de confiance.

    En tout cas merci à l’auteur pour le tuyau : “nettoyer ses ruches à l’ail”

    Faites vos choix, dans ce monde rien ne va plus … M.G.

  2. Une règle d’or : ne JAMAIS acheter un produit étiqueté “bio” dans une grande surface ou n’importe quel super marché. D’abord ils sont plus chers que dans les magasins spécialisés, ensuite ils sont toujours sujets à caution !
    Déjà le “bio” vendu dans certaines boutiques de “régime” est souvent suspect alors…
    Cet article est sans pitié mais tellement réaliste !
    L’idéal, bien sûr, est d’avoir son propre jardin mais bien peu sont ceux qui ont cette chance, alors que reste-t-ils aux autres, ceux qui vivent en appartement ?
    Et bien d’avoir l’oeil ouvert et le bon ! se renseigner sur la provenance des produits vendus même dans les magasins bio, local ou pas local ? bien sûr c’est local qui prime, mais en plein hiver il ne reste pas grand chose de local sur les étals, surtout des choux de toutes sortes, mais on ne peut en manger tous les jours, et tous les légumes-racines, ça au moins il est pratiquement certain qu’ils peuvent être du coin.
    il y a une autre ressource que je pratique quand cela m’est possible : légumes bio et de saison congelés par mes soins, mais encore là tout le monde n’a pas un grand congélateur ni la place pour le mettre…

    ici dans le Midi, je suis toujours surprise et aussi atterrée de voir avec quelle inconscience et aussi persévérance, les gens achètent tous les légumes d’été en plein hiver en bio : tomates, courgettes, aubergines etc… venant d’Espagne, parfois d’Italie qui est presque frontalière. C’est à croire qu’ils ne peuvent vivre sans ces légumes !…
    Il y a peu de maraîchers bio dans ma région, la terre ne se prête pas à ces cultures, aussi en profitent-ils pour pratiquer des prix exagérés dès le départ. Dans ce cas c’est ce qui vient de Bretagne qui est le plus acceptable au point de vue prix, et ce, malgré les frais de transports, et tout est très frais, mais alors pour le local… on repassera !

    • Perso, je me demande si les légumes achetés en saison sont bien produits autrement que ceux achetés hors saison. J’ai des doutes…

      • Dans le doute on pose des questions aux producteurs, du moins sur les marchés, parce qu’en GS ils ne savent même pas ce qu’ils vendent. En général les producteurs “honnêtes” sont ravis de parler de leurs produits et de leur façon de les cultiver le plus sainement possible …

        M.G.

        • Ici aucun producteur ne vend sur le marché !sniff ! et les marchands non bio vendent leur marchandise aussi cher qu’en bio dans un magasin ad hoc.

  3. Si vous cherchez bien, vous trouverez des produits ukrainiens bio 🙂
    Origine proche de Tchernobyl.

  4. je pensais que l on avait touché le fond avec l élevage de chats arrière boutique de resto façon fake new…
    mais je vois qu il y en a qui creusent encore https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif
    les aliments susceptibles de contenir des ogm sont interdits , les antiparasites ,coccidioses …….sont encadrés et ne sont prescrits qu en cas de besoins, des coprologies sont effectués, en plus les traitements sont limités en nombres ,des antiparasitaires naturelles existes distribués par nutral https://www.animalcare-techna.com/fr/nutral
    la présence de pesticides dans des aliments bio sont souvent dus à la présence de cultures conventionnelles à proximité de champs bio
    d ailleurs les gens qui n ont pas de véhicules ne sont pas dispensés de respirer des dioxydes de carbone provenant des voitures
    et la F1 , l hybridation se fait dans la nature naturellement , je vois pas en quoi ça peut être incompatible avec le bio
    tu croises un mouton texel avec un mérinos tu obtiens un F1 ça ne va pas en faire des gigots toxiques

  5. Bon, tu nous fais quoi là ? https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

  6. “l hybridation se fait dans la nature naturellement ”

    L’hybridation faite par les “malins” du système est un croisement entre frères et sœurs, voir même entre frères et frères qui provoque une dégénérescence, une réduction du patrimoine biologique, génétique et culturel.

    Un maïs F1 c’est 8% de protéines alors qu’un maïs population monte à 12 %
    Ils sont fait pour que personne puise les replanter, c’est une arme pour déposséder les agriculteurs.

    Dans la nature, les hybrides spontanés ne survivent pas longtemps et chez l’homme le résultat de cette pratique est catastrophique, en gros les F1 sont des armes de destruction massive au même titre que les ogm.

    “les aliments susceptibles de contenir des ogm sont interdits ”

    C’est une fake news, il y en a partout dans notre alimentation.
    C’est pour te rassurer que tu dis ça Predateur ?

  7. Pour le coup c’est predateur qui semble avoir raison… moi aussi je pensais que les hybrides F1 étaient stériles, mais ce n’est apparemment pas le cas:
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hybride_F1
    “N’étant pas homozygotes, les plantes F1 ne peuvent pas s’auto-répliquer parfaitement, les graines produites par des plantes hybrides F1 sont des hybrides F2”

    • Les hybrides F1 ne sont pas vraiment stériles, mais seule la première génération est commercialisable, après ce ne sont que fruits rachitiques, déformés, trop petits etc.. Aucun intérêt à garder des graines d’hybrides, tarées volontairement au croisement, business oblige..

      • combien d agriculteurs en france produisent leurs semences de blé ?????céréale dans laquelle les hybrides sont peu représentés
        la thématique du business me parait un peu dépassé

        une dose de semence de maïs varie entre 40 et 90 euros
        la plus grosse partie des ventes se fait sur des doses entre 70 et 80 dans les coops

    • merci patrick https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

  8. A ne pas oublier aussi ce sont des plantes toxicomanes qui poussent bien qu’avec de la chimie.
    Avec ce système on a des paysans qui se voient pousser des seins…

  9. Bref, ne pas confondre Bio et écologique… https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif

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