Les Mejlis des Tatars de Crimée installés en Ukraine se disent prêts à bloquer le pont de Crimée…

Comment se ridiculiser, pour une minute d’attention médiatique, même si ce qui est dit, est d’une stupidité flagrante.

Depuis que la péninsule a rejoint la mère patrie (russe) en mars 2014, l’organisation des Mejlis des Tatars de Crimée (qui ne représente en réalité qu’une infime partie des Tatars de la péninsule) n’a eu de cesse de tout faire pour contrecarrer la volonté de la très grande majorité de la population criméenne.

Blocus économique et alimentaire en bloquant les routes menant à la péninsule, empêchant ainsi les camions de passer pour priver la Crimée de nourriture et de biens de première nécessité, destruction des pylônes électriques fournissant le courant à la péninsule en plein hiver (novembre 2015), et préparation d’actes terroristes par certains de ses membres font partie du tableau de chasse de cette organisation, interdite en Russie à cause de tous ces crimes.

Mais n’arrivant toujours pas à leurs fins avec ces méthodes, ils ont décidé de s’en prendre à ceux qui emprunteront le pont reliant la Crimée à la région de Koubane dès le mois de mai (les travaux étant en avance sur le calendrier établi, les voitures pourraient commencer à emprunter le pont d’ici deux mois).

Effrayés semble-t-il par le fait que ce pont permettra justement de désenclaver la péninsule, et facilitera l’accès à la Crimée (et donc à la vérité sur ce qui se passe sur place), les Mejlis des Tatars de Crimée (basés en Ukraine) ont l’intention de tout faire pour bloquer le trafic sur le pont, comme l’a déclaré Lenour Islyamov, l’un des dirigeants de l’organisation et initiateur du blocus de la péninsule.

Monsieur Islyamov a suggéré, entre autres, de prendre des notes sur tous les véhicules passant par le pont et d’imposer des sanctions contre les personnes qui entreront ainsi sur le territoire de Crimée. Pour lui il faudrait infliger les mêmes mesures restrictives aux artistes qui visitent la péninsule.

« Il faut noter tous les gens. Par leur nom. Puis imposer des sanctions partout où ils se déplacent », a déclaré Islyamov dans une interview accordée à la publication ukrainienne Obozrevatel.

Déjà là on a envie à minima de sourire, voire de rire à gorge déployée. J’imagine déjà les activistes de l’organisation installés sur le pont avec leurs petits carnets, essayant de noter les noms ou même les numéros de plaque d’immatriculation des voitures lancées à pleine vitesse !

Pensent-ils sincèrement que les gens vont s’arrêter pour leur permettre de noter leurs informations personnelles pour qu’ils puissent ensuite être sanctionnés ? Non, sérieux ?

Sans parler du nombre des voitures qui passeront sur le pont chaque jour ! Actuellement c’est plus de 16 500 personnes et presque 3 500 voitures qui prennent chaque jour les ferrys traversant le détroit de Kertch. Lorsque le pont sera utilisable, ces personnes vont dans une très large mesure se rabattre sur le pont ! Ils ne vont pas payer un billet de ferry alors qu’ils peuvent rester sur la route pour atteindre leur destination.

Ce qui veut dire que chaque jour ces activistes devraient noter des milliers de noms et de numéros de plaques d’immatriculation de voitures qui emprunteront le pont à pleine vitesse ! Du débilisme à l’état pur comme disent les Russes.

Interrogé par le journaliste sur la question de savoir si l’organisation entraverait physiquement la circulation sur le pont, Lenour Islyamov a indiqué qu’il envisagerait cette option si les sanctions ne donnaient pas les résultats escomptés.

« Tout d’abord, nous n’interférerons pas, nous attendrons et verrons comment les sanctions fonctionneront, et si nécessaire, nous nous préparerons pour les prochaines étapes », a promis Islyamov.

Il n’a pas précisé de quelles « étapes » il parlait, mais il a assuré que des « méthodes de lutte non violentes » seraient utilisées pour bloquer le pont.

Sauf que de l’autre côté du pont ce n’est pas l’Ukraine, mais la Russie. Est-ce que monsieur Islyamov croit sincèrement que les autorités russes vont le laisser bloquer le pont, fut-ce pacifiquement, sans rien faire ? Ce n’est pas parce qu’il a réussi à commettre des attentats (la destruction des pylônes électriques dans la région de Kherson) côté ukrainien, que la justice russe sera aussi laxiste…

L’entrave à la circulation est aussi punissable en Russie qu’en Occident, sans parler de la collecte illégale d’informations personnelles sur les gens… Et l’organisation qui fait des plans aussi délirants sur la comète prétend représenter les Tatars de Crimée ! Heureusement pour ces derniers que Moscou a compris depuis longtemps que cette organisation ne représente qu’elle-même et les intérêts politiques de certains de ses dirigeants. Et que ces derniers sont prêts à toutes les stupidités pourvu que cela leur donne un peu d’attention médiatique…

Christelle Néant pour DoniPress

Volti

Un Commentaire

  1. Sans compter qu’il y a des unités routieres du FSB en Crimée. Leurs motards ne sont pas les gentils motards français. J’ai vu quelques vidéos de ces agents en intervention, ce sont des vrais cosaques sur leurs motos. a la place des cheveaux.

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