Les pesticides à ARN, nouvelle « révolution agricole » controversée…

Nous pouvons difficilement croire qu’ils cherchent à nourrir le monde. On ne combat pas la Nature, nous en faisons partie.. Ils sont vraiment abrutis, à toujours chercher à tout contrôler et soumettre…

Illustration

Et si, au lieu d’asperger les champs avec des produits chimiques, on vaporisait dessus de petits bouts de code génétique éliminant les parasites et les maladies ? Les géants de l’agrochimie y croient, y voyant une façon d’échapper aux polémiques sur les OGM. Alors que le Salon de l’Agriculture a ouvert ses portes à Paris samedi 24 février, Usbek & Rica se penche sur cette technique qui, malgré ses promesses théoriques, semble difficile à mettre en œuvre à grande échelle.

« C’est l’un des progrès en agriculture les plus excitants de ma carrière », s’enflammait Robb Fraley lors d’une conférence de presse en 2013. Le directeur de la recherche chez Monsanto ne parlait pas d’une tomate OGM quatre fois plus grosse ou d’un herbicide surpuissant massacrant toutes les mauvaises herbes, mais de « l’interférence ARN ».

Un terme intriguant, désignant une technologie génétique qui pourrait, selon lui, révolutionner l’agriculture. Aujourd’hui, selon la FAO les insectes et les maladies détruisent 20 à 40 % des récoltes à travers le monde. Un gâchis colossal, qui pourrait permettre de nourrir environ un milliard d’êtres humains.

Pour répondre à ce désastre, l’agriculteur pouvait jusqu’ici choisir d’arroser son champ d’herbicides et d’insecticides chimiques, et/ou opter pour des semences OGM, susceptibles de devenir à leur tour résistants aux ravageurs. Mais depuis quelques années, une autre idée a germé chez les scientifiques : le spray à ARN. Plus exactement l’ARNi (ARN interférent). La découverte de ce mécanisme, qui a valu le prix Nobel en 2006 à deux chercheurs américains, Andrew Fire et Craig Mello, a d’abord trouvé des applications dans la santé, avant que les géants de l’agro-industrie ne se penchent dessus.

Changer la couleur d’une fleur d’un simple pschitt 

Pour comprendre comment ça marche, un petit cours de biologie cellulaire s’impose. Chaque cellule stocke l’information génétique dans son noyau sous forme d’ADN. Pour fabriquer des protéines, elle doit envoyer la séquence génétique correspondante à sa surface, là où la protéine sera synthétisée. C’est le rôle de l’ARN messager.

Or, il est possible de bloquer ce processus en injectant dans la cellule des petits morceaux d’ARN, appelés ARN interférents, qui viennent se coller à l’ARN messager flottant pour empêcher la fabrication de la protéine.

Il suffirait donc de « choisir » la séquence correspondante à l’effet choisi, puis de « vaporiser » ces brins d’ARN interférents sur la plante pour moduler l’expression de ses gènes. A partir de là, on peut théoriquement agir sur n’importe quel effet. Pour se débarrasser d’un ver, par exemple, on peut empêcher l’expression d’une protéine vitale à son métabolisme. Mais on peut imaginer toutes sortes d’autres applications : rendre la plante moins sensible à la sécheresse ou au sel, lui faire produire plus de feuilles pour améliorer sa photosynthèse, accélérer sa croissance, ou même changer provisoirement la couleur d’une fleur d’un simple pschitt.

Une technique peu coûteuse inspirée de la nature 

Les plantes transgéniques modifiées via l’interférence ARN sont connues depuis plusieurs années déjà, à l’instar de la tomate Flavr Savr à longue conservation, de la pomme Arctic qui ne brunit pas ou de la papaye hawaïenne, sauvée in extremis d’un virus grâce à cette technique.

Mais plutôt que de modifier la plante en laboratoire, l’idée du spray à ARN est d’agir directement dans le champ, avec un processus réversible et temporaire : l’ARNi disparait naturellement au bout de quelques jours ou quelques semaines. Autre intérêt par rapport aux herbicides chimiques et aux OGM : l’ARNi n’entraîne pas de résistance à long terme. Il suffit de changer quelques nucléotides (les « lettres » de la séquence ARN) pour obtenir un nouveau traitement efficace. Et comme il suffit de 20 nucléotides pour que l’ARNi se lie avec l’ARN messager (qui en compte 200), on obtient des milliards de combinaisons possibles.

« La plante fabrique elle-même des bouts d’ARNi pour se défendre lorsqu’elle est attaquée par un virus »

Surtout, l’interférence ARN se fonde sur un mécanisme naturel : « La plante fabrique elle-même des bouts d’ARNi pour se défendre lorsqu’elle est attaquée par un virus », explique Olivier Lemaire, directeur de recherche à l’Inra. « Même des producteurs de bio foncièrement opposés aux OGM m’ont appelé et sont très impatients de pouvoir utiliser cette technologie », assurait en janvier 2017, dans les colonnes du New Scientist, John Killmer, le président d’APSE, leader mondial de la production d’ARN.

Il y a quelques années, il fallait débourser un million de dollars pour fabriquer de petits bouts d’ARN. Aujourd’hui, le tarif est de deux dollars le gramme

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Source UsbeketRica

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Volti

7 Commentaires

  1. On connaît le discours: la plante fabrique elle-même ceci ou cela… Sauf que ce n’est pas toujours le cas semble-t-il.
    J’appelle cela encore des OGM, même si la technique varie. Entre la plante qui meurt de maladie ou par les insectes, et les OGM, il y a beaucoup de méthodes saines et naturelles pour les protéger. Mais bien sûr… ça ne rapporte pas…

  2. J’ai même pas pu lire un quart de cette propagande industrielle.
    On ne vit pas dans le même monde, leur seul objectif étant de faire du fric.
    La paysannerie est définitivement morte.
    Heureusement que l’on a encore le droit de faire son potager, mais jusqu’à quant?

  3. Les petits brins d’ARN se retrouvent ensuite dans les organismes humains. c’est pas mal comme idée de meutre silencieux.

  4. Le Dicamba l’herbicide de l’apocalypse de Monsanto

    Vous pensiez avoir tout vu avec le Glyphosate, mais ce n’est rien a côté du Dicamba. Il détruit toutes les plantes autour de lui, très volatile vous le pulvérisez sur un champ et il s’envole pour détruire les champs du voisin. Arme de destruction massive de la nature. Mais vous allez comprendre: seuls lui résistent les semences Monsanto génétiquement modifiées, évidements hors de prix. Façon incroyable d’imposer un mode de fonctionnement qui relève franchement de pratiques mafieuses. Si tu ne payes pas la redevance, je détruis tout ce que tu as. Aux USA les plaintes se multiplient. En France la résistance s’organise. De nombreuses pétitions sont disponibles comme celle de SNI.

    Notons aussi au passage qu’il se produit avec les plantes et les pesticides la même chose qu’avec l’apparition chez les humains des résistances aux antibiotiques. Les plantes résistent au pesticides et de plus en plus au Glyphosate. D’où cette escalade mortelle.

    http://www.lessymboles.com/dicamba-lherbicide-de-lapocalypse/?utm_source=wysija&utm_medium=email&utm_campaign=Lettre-MDS-197

    Pour signer la pétition : https://petition.santenatureinnovation.com/dicamba-herbicide-apocalypse/

    • La loi de l’hormèse que l’on connait pour l’homme, s’applique à tout le vivant, donc également aux plantes vis à vis des pesticides et aux antibiotiques. Les LOIS mises en place par le Créateurs sont parfaites et incontournables et l’homme avec toute sa science ne pourra jamais y échapper.

      • On peut être d’accord avec vos propos, mais pas besoin de faire du prosélytisme, parler d’un créateur c’est votre foi et ça vous regarde, mais ça n’est pas un argument recevable.

        Ce qui est vérifiable par contre, c’est que des millions d’espèces aussi variées les unes que les autres ont apprises à se différencier et cohabiter ensemble, chacune occupant sa propre niche écologique, et que la vie a horreur du vide.

  5. Les accords de libre-échange provoquent un génocide des agriculteurs

    Les traités de libre-échange déjà signés (par exemple le CETA avec le Canada), et ceux qui risquent de l’être avec l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Mercosur (marché commun de l’Amérique du Sud), organisent un massacre systématique de la paysannerie française. Les dégâts concernent toute la société, car cette course à la compétitivité agricole accélère la destruction de la nature avec l’usage massif des pesticides et autres intrants, et dégrade la qualité des produits alimentaires. Toute la société doit se révolter contre les politiques menées par l’Union européenne.

    Une excellente vidéo permet en quelques minutes de comprendre la situation et ses causes. Jacques Sapir, sur Radio Sputnik, a invité Thierry Pouch, économiste, chef du service études et prospective à l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture et chercheur associé au Laboratoire REGARDS de l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Il est l’auteur de La Chine au risque de la dépendance alimentaire, aux Presses Universitaires de Rennes.

    Pour regarder cette vidéo cliquez ci-dessous :

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=EMSmiT6UXuw

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