Le Donbass se rapproche de plus en plus de la Russie et s’éloigne de plus en plus de l’Ukraine par la faute de Kiev et de Bruxelles…

C’est de plus en plus compliqué en Ukraine, pour les habitants des républiques de Lougansk et Donetsk. Merci à Christelle Néant..

Plus le temps passe et plus les actions hostiles de Kiev repoussent le Donbass hors de l’Ukraine et la poussent dans les bras de la Russie. Et à force de vouloir plaire au patron de l’Ukraine, à savoir Washington, Bruxelles en vient à enfoncer encore un peu plus le coin qui est entrain de séparer irrémédiablement le Donbass de son ancienne patrie.

Kiev a tout fait pour dégoûter le Donbass de vouloir revenir sous son giron : génocide délibéré de la population civile, blocus économique et commercial, blocus des transports, tentatives récurrentes de détruire les infrastructures vitales (eau, gaz, électricité, téléphone, hôpitaux, etc), propos publics d’officiels ukrainiens traitant la population du Donbass comme des citoyens de seconde zone tout juste bon à être exterminés ou parqués dans des camps de concentration, coupure du versement des retraites et des prestations sociales, etc.

C’est sur ce dernier point que nous allons nous concentrer. Car l’actualité récente vient de démontrer que l’Ukraine est prête à tout pour ne pas devoir assumer ses engagements concernant un territoire sur lequel elle revendique la souveraineté. Or on ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre, le cul de la crémière et son sourire avec.

Quand on déclare à cor et à cri qu’un territoire nous appartient, il faut en assumer aussi les conséquences à savoir fournir les services vitaux et ce qui est dû au titre des prestations sociales pour lesquelles les gens habitant sur ce territoire ont cotisé. D’ailleurs pour comparaison, lors de la guerre de Tchétchénie, la Russie n’a jamais cessé le versement des retraites et autres prestations sociales, et ce malgré les risques de détournement par les terroristes islamistes. Pourquoi ? Parce que la fédération de Russie a considéré qu’étant souveraine sur ce territoire elle devait continuer à en assumer les charges.

Or depuis le début de la guerre, Kiev a tout fait pour se défausser de ses responsabilités, entre autre sur la question des retraites. Malgré plusieurs jugements (y compris de cours ukrainiennes) demandant le versement des retraites, et même des avis rendus par l’ONU sur ce sujet, Kiev fait toujours la sourde oreille.

Alors certains habitants du Donbass ont porté l’affaire (naïvement) devant la CEDH, et se sont vus déboutés sous des prétextes plus que fallacieux. Se contredisant elle-même, la CEDH explique qu’ils n’ont pas épuisé tous les recours juridiques possibles, alors que ces personnes doivent franchir la ligne de front pour aller déposer plainte devant un tribunal ukrainien, qu’ils risquent de se faire arrêter par le SBU pour cela, et que la CEDH elle-même a admis dans un autre jugement que le système judiciaire ukrainien était totalement inefficace.

En gros la CEDH a jugé sur la « théorie » alors que ces gens vivent une situation de guerre civile qui n’a pas lieu en théorie mais dans le monde réel !!! Par contre la CEDH se souvient miraculeusement du « réel » quand il s’agit des obligations de Kiev, en arguant qu’au vu de la situation de guerre, elle ne peut faire plus.

Si un concours de l’institution la plus hypocrite est créé, je propose la CEDH pour la palme d’or toutes catégories confondues ! Parce que là on touche vraiment le fond en termes de double standard répugnant. Je vous encourage d’ailleurs à aller lire l’analyse complète du jugement qu’a fait Karine Béchet-Golovko.

Car elle y souligne un point très important dans sa conclusion à savoir que « par cette décision, la Cour ampute l’Ukraine d’une partie de son territoire : si les obligations de l’État ukrainien envers les populations s’arrêtent à la ligne de front, la souveraineté sur son territoire également ».

En clair, à force de vouloir plaire à Kiev pour ne pas fâcher Wahsington, la CEDH vient en fait de commettre une grave erreur stratégique qui sape les revendications territoriales de l’Ukraine sur le Donbass.

Pire encore, en s’obstinant dans cette voie, Kiev est en train de renforcer la corruption dans le pays (et donc d’accélérer la désintégration de ce dernier), comme l’a déclaré Guéorgui Touka, le ministre adjoint des Territoires occupés et des déplacés internes en Ukraine. Pour ce dernier, la décision de Kiev d’imposer des restrictions pour le versement des retraites est une grave erreur.

En effet, pour ne pas verser leur retraite aux gens qui habitent en République Populaire de Donetsk (RPD) ou en République Populaire de Lougansk (RPL), l’Ukraine exige que les retraités venant du Donbass soient enregistrés comme réfugiés internes. Résultat, un véritable trafic illégal de faux certificats d’enregistrement comme réfugiés internes s’est développé, et la corruption avec.

En clair, l’État ukrainien a poussé les gens à fournir délibérément de fausses informations – à frauder – pour toucher une retraite pour laquelle ils ont cotisé toute leur vie. Ceux qui vivent en RPD et en RPL, mais qui ont droit à des retraites ukrainiennes, payent ainsi grassement des intermédiaires qui leur fournissent des certificats attestant de leur statut de personnes déplacées à l’intérieur du pays.

L’introduction de la procédure de vérification n’a fait que compliquer la vie des retraités et les a poussé à payer pour être avertis de l’arrivée des inspecteurs. Dans le même temps, les inspecteurs du ministère de la Politique sociale ne peuvent pas contrôler physiquement tous les retraités. Dans certaines villes comme Stanitsa Louganskaya (seul point de passage de la ligne de front entre la RPL et l’Ukraine) on arrive à des absurdités, comme un nombre de déplacés internes censés y vivre (11 000) quasi égal au nombre total d’habitants (13 000) de la localité !

« Dans Stanitsa Louganskaya, 11 000 déplacés internes sont enregistrés, alors qu’en fait, environ 1 300 y vivent. Tout le monde comprend qu’il est physiquement impossible de contrôler tous les migrants, et nous nous précipitons donc dans une impasse. Il ne s’agit pas seulement d’un problème bureaucratique, nous avons également impliqué nos concitoyens, en règle générale – les personnes âgées – dans des manœuvres de corruption déshonorantes. Je trouve cela inacceptable », a ainsi souligné Touka.

En procédant ainsi, et en privant une bonne partie des retraités de la pension à laquelle ils ont droit, l’Ukraine scie doublement la branche sur laquelle elle est assise. Car Kiev crée du mécontentement à son encontre parmi une population qu’elle prétend faire revenir un jour sous son giron, provoquant ainsi encore plus de rejet de l’Ukraine au sein de la population du Donbass, et elle augmente aussi la corruption, le marché noir et les trafics en tout genre qui sapent les fondements même de l’État, accélérant ainsi la désintégration de ce dernier.

Le résultat logique de cette gabegie à l’ukrainienne, c’est que le Donbass accélère son intégration avec la fédération de Russie, comme l’a souligné Denis Pouchiline à Minsk.

« Suite au processus de blocus économique et d’isolement extérieur des territoires hors de son contrôle, ainsi qu’à la persévérance, digne d’une meilleure application, à éviter la mise en œuvre des accords de Minsk, les officiels de Kiev ont en fait prédéfini la nature de nos actions visant à assurer notre propre sécurité et notre indépendance économique. Ainsi, les processus d’intégration avec la Fédération de Russie sont lancés et prennent de plus en plus d’ampleur, et leurs résultats ont déjà été notés et pas seulement par nos alliés », a déclaré Pouchiline.

Il a ajouté qu’en développant ses relations avec la fédération de Russie, la RPD a unilatéralement commencé à appliquer l’article 8 de la loi ukrainienne « Sur le régime spécial d’autonomie locale dans certaines régions des oblasts de Donetsk et de Lougansk » (loi prévue dans les accords de Minsk), qui prévoit le développement de la coopération transfrontalière visant à étendre et à approfondir les relations de bon voisinage avec la fédération de Russie.

L’Ukraine est comme un mari violent qui menace sa femme lorsqu’elle veut divorcer pour échapper à ses coups, et exige du juge qu’il refuse d’accorder le divorce. Dans la vie réelle, n’importe quel juge normal accéderait à la demande de cette femme pour un divorce afin de la mettre à l’abri de ce fou furieux. Alors pourquoi la communauté internationale n’est-elle pas capable de faire de même lorsqu’il s’agit non plus d’une personne mais de tout un peuple qui s’est exprimé par référendum pour dire « nous ne voulons plus que nos terres fassent partie de l’Ukraine » ?

Christelle Néant pour DoniPress

Voir:
Envoi de casques bleus dans le Donbass : un pas en avant, deux pas en arrière

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Volti

5 Commentaires

  1. Jim Mattis, secrétaire américain à la Défense : « La défense commune de l’Union européenne est une mission pour l’Otan, et pour l’Otan seule. »

    Jeudi 15 février 2018 :

    L’Union européenne est aujourd’hui totalement soumise aux États-Unis. Dernier exemple en date : la défense. Et c’est Jim Mattis, secrétaire américain à la Défense, qui vient de l’affirmer jeudi à Bruxelles, sans que ses collègues européens ne s’en offusquent.

    À l’origine, un coup de sang des États-Unis contre le projet d’Europe de la défense. « L’initiative européenne ne doit pas enlever des activités et des moyens à l’Otan », avait tempêté Katie Wheelbarger, chargée de la sécurité internationale au ministère américain de la Défense.

    « L’UE ne doit pas se substituer à ce que fait l’Otan », s’était écrié Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan, « elle ne doit pas fermer ses marchés de défense aux Américains et aux autres pays non membres de l’UE. »

    Moyennant quoi un “dîner de travail” fut organisé avec Federica Mogherini, représentante de la diplomatie européenne mercredi soir à Bruxelles. À la fin, tout le monde était content.

    « Ce dîner a été très constructif », ont déclaré les gens de l’Otan.

    « Je pense que les doutes qui devaient être dissipés hier ont été dissipés d’une manière très importante », a renchéri María Dolores de Cospedal, ministre de la Défense espagnole, en terminant son point presse par une bouillie langue de bois sur la nécessaire «coopération » et les « voies complémentaires non parallèles ».

    Et Jim Mattis de conclure, souverain :

    « Il y a un accord clair pour inclure dans le document de l’UE que la défense commune est une mission pour l’Otan et pour l’Otan seule. »

    Vous l’avez compris, il y a un suzerain : les États-Unis (dont l’Otan est le bras armé).

    Et les 28 vassaux de l’Union européenne qui, en un “dîner de travail”, ont baissé leurs culottes.

    https://yetiblog.org/officiel-les-etats-unis-annexent-la-defense-europeenne/

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