L’écriture pas très inclusive…

Notre Wil “mains d’or” qui, bien que discret, officie dans l’ombre à la bonne marche du site, m’a donné un lien vers un article de novembre 2017, qui parle de cette aberration qu’est l’écriture inclusive. Comme j’ai bien ri, puisque l’auteur a beaucoup d’humour, je le partage. Ne vous privez pas de lire les nombreux commentaires, certains sont “savoureux”. En conclusion l’auteur dit :”

Dans cet article sans écriture inclusive, j’ai expliqué que « Il » était égal à « Elle », que fille, ce n’était pas une insulte, et accessoirement, mon article est intégralement accessible aux malvoyants, sans compter qu’en cas d’impression, il consommera moins de papier.

L’écriture inclusive ? C’est exactement l’inverse.

Maintenant, vous faites comme vous voulez.

Au vu du titre de cet article, je sens déjà des yeux se plisser, des sourcils se froncer, voire des couteaux être tirés. Mais, puisque le débat fait rage en ce moment, permettez-moi humblement d’y prendre part en énonçant ce fait tout simple :

L’écriture n’est pas faite pour se sentir bien.

Voilà. Du calme. Respirez bien fort. Si vous êtes un partisan de l’écriture inclusive, qui consiste pour rappel à accorder les phrases à tous les genres en les séparant par des points (ex : Ces larron.ne.s sont lourd.e.s) vous devez probablement être en train d’hyperventiler. Doucement. Voilààà.

Pourtant il est temps d’admettre la vérité : lorsque sur les bords de l’Euphrate, on grava il y a plus de 5000 ans d’archaïques tablettes pour y coucher des détails administratifs (l’administration étant connue pour durer dans le temps ; les Mésopotamiens le savaient déjà), personne ne se posa de questions quant au sexisme de la chose. Ou alors, ça a dû donner ça.

« Vois, Mikoub, comme cet outil est pratique. Il permet de communiquer simplement et rapidement une idée sans passer par la langue orale ! Ici par exemple, avec ces quelques signes, j’ai écrit : « La cité de Shuruppak compte 7000 habitants. »
– Habitant.e.s.
– De ?
– Je dis : habitant.e.s. Non parce que sinon c’est pas représentatif.
– Que ? Mais ? Bordel de pipe mon petit Mikoub ? On compte les habitants, pas les couilles ! Alors on s’en fiche de savoir s’ils en ont une, deux ou pas du tout !
– Oui mais c’est pas représentatif.
– Bon Mikoub… on est d’accord, l’écriture, c’est pour communiquer ?
– Oui.
– Communiquer une idée, c’est l’énoncer clairement et sans y passer trois plombes ?
– Oui.
– Hé ben on va au plus simple pour rester compréhensible. Parce que là l’idée ici, c’est pas le genre des locaux, c’est ce qu’ils font. Combien de gens habitent là ? 7000 ? Ça fait 7000 habitants. Combien de gens touchent une solde ? 100 ? Hé ben ça fait 100 soldats.
– Soldat.e.s »

Tels furent les derniers mots de Mikoub, peu avant d’être lapidé à coups de tablette gravée.

Car oui, l’écriture est un outil qui permet d’énoncer une idée dans le but de la communiquer efficacement à son prochain. Par exemple, vous noterez que dans aucune langue, il ne faut deux heures pour écrire le mot « chien » ou « moi ». Pourquoi ? Parce que le but reste d’être pratique. Sans tomber dans le SMS, sinon ça perd en clarté. C’est fou.

Alors, pourquoi diable vouloir alourdir la langue au seul motif de créer de la représentation

Mettons que, alors que vous faites les courses chez Leclerc, soudain, vous entendez du bruit. Vous vous tournez et apercevez Gengis Khan accompagné de toute la horde mongole en train d’envahir le rayon frais et de décapiter les passants qui cherchaient les yaourts 0%. C’est embêtant. Mais n’écoutant que votre courage, vous plongez entre deux laitues, et pour ne pas attirer l’attention, envoyez par SMS à votre ami dans la maréchaussée :

« À l’aide ! D’affreux Mongols montés sur des poneys s’en prennent aux clients !«

Si en lisant ceci, vous espérez qu’il va répondre :

« Ah bon, il n’y a que des mâles ? Tu voulais sûrement dire : « À l’aide ! D’affreu.x.se.s Mongol.e.s monté.e.s sur des pon.ette.ey.s s’en prennent aux client.e.s ! » »

Vous méritez d’être donné à manger aux ponettes, et votre ami aussi.

Par contre s’il répond : « J’envoie le RAID. » il y a déjà plus d’espoir.

Car, disons-le, le contenu du slip des Mongols nous importe peu dans le cas présent. Par contre leur venue en armes, si. Et ça marche avec plein de choses.

Tenez, si je parle d’étudiants, je dis étudiants. Parce que ce sont les gens qui étudient à l’endroit dont je parle. En somme : les gens… étudiant. D’où le nom. Je sais, c’est audacieux. Par contre, si la question du genre vient dans la conversation, par exemple si on demande quelles proportions il y a, là on parlera d’étudiantes et d’étudiants. Pas d’étudiants tout court. Parce que l’évocation du genre aura ici un intérêt. Mais sinon, on prend la catégorie dont on parle : agriculteurs, électriciens ou ninjas (seul Sean Connery a le droit de dire « ninjasses », revoyez vos classiques).

J’entends d’ici l’hyperventilation qui reprend chez les plus militants d’entre vous. Et un cri guttural, venu du fond du cœur qui me dit :

« Ouais, mais on apprend aux enfants que le masculin l’emporte sur le féminin, et ça, c’est dégueulasse !« 

La formulation l’est clairement en effet. Du coup, on pourrait simplement la transformer en « Dans le cas d’un groupe de genres divers, par commodité, on écrit au plus court. ». Donc le masculin. Ou même le renommer le neutre. J’ai beau être un homme, vous pouvez  effacer mon genre de la langue française, j’espère avoir un peu plus de profondeur qu’une kikounette.

Mais s’il s’agit de remettre en question les règles à partir du moment où elles n’ont plus lieu d’être dans nos sociétés modernes, on peut y aller : tenez, nous roulons à droite car nos postes de conduite sont situés de manière à ce qu’un droitier puissent manœuvrer le véhicule plus aisément. Mais si je suis gaucher ? Ou pire, Anglais (… je demanderais l’euthanasie, notez) ? Les règles de conduite m’oppressent ! Alors pourquoi ne puis-je pas rouler où je veux ? On n’aura qu’à tous faire plus attention et à aller plus doucement et ça passera !

Vous me direz : c’est con.

Oui. Mais l’est-ce plus que de faire plus attention et d’aller plus lentement en écrivant pour aller contre une règle parce qu’un macho l’a formulée de manière absurde il y a des siècles ?

Si une andouille énonce une règle pratique, on peut garder la règle et jeter l’andouille.

Mourants sur leurs sièges à la vue de ce parallèle honteux, et s’étranglant d’un « Spapareil© » (la formule officielle de tous les gens qui n’aiment pas avoir le nez dans le caca), les défenseurs de l’inclusif me diront :

« Oui mais dans un groupe, ça invisibilise les femmes !« 

Pire, mes bons amis, cela invisibilise le genre de tout le monde. Que ce soit un être humain, un objet ou un concept. Parce qu’à nouveau, on s’en fout. Mais vous noterez que cela existe en sens inverse.

Reprenons l’exemple de la horde mongole qui sème la terreur au rayon frais. Hé bien, vous n’avez pas cillé quand j’ai dit parlé de ses « armes ». Alors qu’il y a dedans des arcs (masculins) et des épées (féminins). Le mot désignant un regroupement d’objets mortels est féminin. Notez que c’est logique. Idem, juste au-dessus, j’ai écrit « la horde ». Pourtant, elle est probablement majoritairement masculine. Faut-il en déduire que nos Mongols sont en fait transexuels et que Gengis Khan est secrètement danseuse de cabaret ? Pas sûr.

Mieux encore : quand vous désignez quelqu’un comme « une personne », vous n’avez même pas l’excuse du groupe. Pourtant, vous invisibilisez son genre. Et si à chaque fois que vous disiez à un garçon qu’il est « une personne », ses couilles tombaient dans la foulée, marcher dans les cours d’école demanderait une certaine adresse.

Raison pour laquelle le genre des mots et celui des gens sont deux choses différentes. Et si vous ne faites pas ladite différence, je préfère ne pas savoir ce qui sort de votre bouche.

« Oui mais c’est sexiste quand même. »

Non. L’outil n’est pas sexiste. Ce que l’on en fait, si.

Par exemple, si j’écris :

« Hommes et femmes égaux. » ce serait sexiste car je n’ai pas accordé « égaux » de toutes les manières possible. Remarquez, j’aurais pu utiliser la règle de proximité et mettre « égales », comme en vieux françois (et j’aime le vieux françois), mais ce serait toujours sexiste selon vos critères puisque ça invisibilise un des deux genres. Il faudrait donc comprendre que je serai un rabouin machiste tant que je n’aurai pas écrit « éga.l.s.ux ».

Maintenant, reprenez ce que j’ai écrit, insérez et lisez le tout à voix haute : ça ressemble à une inscription comme on en trouve dans les toilettes des aires d’autoroute. Charmant.

A contrario, si j’écris :

« La.es femme.s doit.vent rester dans sa.leur cuisine.s« , je ne suis pas sûr que ce soit tip top tolérant. Et pourtant, je m’adresse aussi bien à celles rôdant seules ou en groupes près de l’évier. C’est dire si je suis tolérant les enfants.

L’écriture inclusive nous vient tout droit des militants qui, justement, en restent à l’écrit : ils peuvent donner l’impression qu’ils combattent des symboles et se donner bonne conscience. Mais le souci des guerres contre les symboles, c’est qu’elles restent souvent symboliques. Ce qui est pratique quand on se contente de combattre depuis Twitter, notez.

Bref, ça ne règle rien, mais ça les viole toutes.

« Vous êtes de mauvaise foi ! La langue forge les esprits et donc, le sexisme !« 

Si la langue forgeait les esprits, au vu de la nôtre, mon concitoyen moyen serait bien moins con. Enfin, cela signifierait que dans les pays ou le genre des mots est quasiment absent (comme chez nos amis anglo-saxons par exemple), le sexisme n’existerait quasiment pas.

Je vais donc dire deux mots : Donald Trump.

Rajoutons tout de même que si la langue influençait tant et si bien les esprits, les féministes jusqu’alors auraient été bien emmerdées : qui ne se souvient pas de Simone de Beauvoir prenant feu en rédigeant son oeuvre car elle accordait au masculin ? Comment Élisabeth Badinter fait-elle pour oser continuer à écrire dans la langue de Molière et non de Jul ? Le mystère rester entier.

Ou bien, c’est du pipeau de compétition. Mais quiconque évoquera cela aura le droit à « Le masculin l’emporte sur le féminin, ce n’est pas sexiste, ça ? Ça n’influence pas la vision du monde ?« . Hé bien on en revient aux points précédents : en ce cas, rouler à droite oppresse les gauchers et il faut arrêter. « La règle peut évoluer » « Il suffit de faire attention » « Rien n’est figé« , etc. Alors braves gens, changez la formulation grossière de la règle, pas son efficacité. Et je vous re-propose d’appeler le masculin le neutre. Une castration offerte sur un plateau, ça ne saurait se refuser.

« De toute façon, je connais des profs qui ont commencé à l’enseigner à l’école. »

Voilà qui est très sain : placer son militantisme personnel au-dessus du programme scolaire.

Du coup, j’imagine que les gens qui défendent ce principe n’auront aucun souci avec des professeurs de biologie qui se mettent à enseigner le créationnisme, des enseignants de physique qui affirment que la Terre est plate, ou des professeurs d’Histoire qui assureront à leurs élèves que la colonisation n’avait que de bons côtés, parce que ce sont leurs convictions personnelles.

Ben quoi ? Ce sont leurs idées. Leurs combats. Alors pourquoi eux ne pourraient pas le faire, comme des professeurs de Français qui enseignent de fausses règles grammaticales ?

Ce à quoi on me rétorquera inévitablement que « Spapareil© » suivi de l’argument ultime  : ils ont tort. Certes. Mais eux aussi pensent avoir raison, sinon ils ne le feraient pas.

Non, sérieusement : défendre le militantisme à l’école n’a jamais été une bonne idée, hein. D’ailleurs, le saviez-vous ? L’Odieux Connard (ou bien sont-ce L’.es Odieu.se.s.x Conn.ard.asses, ce qui encore une fois, est splendide, n’est-il pas ?) est présent dans un manuel scolaire de collège cette année. Je laisse le soin aux gens qui bavent de rage devant cet article le soin de le retrouver pour s’insurger devant ces idées honteuses que l’on met dans la tête des élèves. Mais encore une fois : « Spapareil© ». Enfin, uniquement pour les autres.

« De toute façon, vous êtes de mauvaise foi. »

Hurleront mes détracteurs en se drapant dans la beauté de leur combat. Hé bien Mesdames et Messieurs, pour conclure cette démonstration qui n’a que trop traîné, je vais vous prouver que l’inclusif est en réalité exclusif, discriminant et que si j’étais végan, je n’y toucherais même pas avec mes baguettes en bois recyclé.

D’abord, l’inclusif, c’est exclusif.

…/…

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Auteur: pour le blog Un Odieux Connard

 

Volti

11 Commentaires

  1. Je n’ai pas lu la suite, mais rien que cet extrait m’a tellement amusée que mes yeux en pleurent encore.
    merci Volti pour cet excellent moment !
    En fait tout ça me fait penser aux “précieuses ridicules” de ce bon Molière ! nous avons… quoi au fait ? des pédant-e- s au gouv ? des sonc sûrement ! c’est sans doute qu’ils n’ont rien d’autre à foutre ! (oui je sais le mot n’est pas beau, mais tant pis, j’en prends la responsabilité ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif)

  2. Rassurez-moi, il n’y a que les françai.se.s qui ont inclus cette absurdité dans leur écriture ?
    Les habitant.e.s d’autres pays ne sont pas si con.ne.s que ça quand-même ?

    P’tain c’est malin, j’ai mal aux yeux maintenant …
    M.G.

    • Déjà que les jeunes sortent des études en sachant à peine lire et écrire, avec ça, ils ont tiré le pompon 🙂 C’est d’une connerie rare!! Faut bien occuper les gens et, se servir du temps de cerveau disponible. Pendant ce temps; les couillonnades font leur petit bonhomme de chemin à l’insu de tous…

      • Voltig.eur(.euse.s), je(.nous) s.uis(.ommes) outré(.e.s) par ta dernière phrase qui est affreusement sexiste…

        Correction:
        “l.’.a.es ovairade.couillonnade.s fait.font son.sa.leur.s petit.e.s bon.ne.s.homme.femme.s de chemin.s. à l’insu de tou.te.s”

        Fais un petit(.moyen.grand) effort, c’est tellement plus clair et moins stigmatisant dit comme ça!

        Là où ça pose problème, c’est que “ovairade.couillonnade.s” discrimine les castrés et les ovariectomisées…
        https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_mail.gif

  3. Heureusement que tu ne vas plus à l’école ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

  4. le contenu du slip des mongols ??? fier, sans doute !!! (je n’en donne pas ma langue à la chatte) https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif

  5. Merci pour cet excellent article !

    En Allemand, si je me souviens bien, la fille se dit DAS Mächen : neutre !
    Elle est pas belle celle-là dans le genre sexiste?

  6. Je suis trans-espèce et trans-règne, né(.e) 3/4-chat(.te) 1/4-plante carnivore dans un corps d’homme(.femme.trans.non-binaire).

    Aujourd’hui aucun lieu public ne propose de toilettes adaptées à mon identité d’espèce, que des cuvettes et des pissotières.
    Respectez mon identité d’espèce! J’exige des bacs à litière, marre de chier dans les bacs à sable des parcs publics, toujours remplis d’enfants humains intolérants qui me jugent.

    Et pas moyen de trouver un resto à engrais azotés sur Paris…

  7. L’écriture inclusive je suis absolument contre car c’est un moyen de plus pour avoir une génération de petitEs imbéciles…”Nous sommes tous des con-ne-s…” qu’ils ou elles peuvent écrire…quant à prononcer l’ensemble de mots pouvant s’appeler encore phrase il n’y a plus de différences…
    Victor Hugo serait révolté tant il est criminel (j’écris bien criminel) de souiller la langue française à ce point.
    De sombres guignols ont décidé un jour de malmener notre langue jusqu’à l’absurde, ils ne peuvent qu’être des ennemis de la littérature française, et nous devons combattre de telles manoeuvres!
    Ne pas accepter d’écrire un seul mot en utilisant le point médian c’est déjà tourner le dos à cette grosse manipulation des esprits…qui a comme but certain de faire encore un peu plus d’abrutis et…d’abruties, mais qui sont-ils? De quel droit ils et/ou elles nous imposent une écriture puante ?
    La misogynie et la misandrie ne sont pas certes les critères sexistes que nous pouvons tolérer dans une société qui admet que les droits des personnes sexuées sont égaux, mais de là à imposer des règles nouvelles (orthographe et grammaire) c’est purement ridicule. Je ne saurai suivre de pareilles ignominies.
    Je pense à tous ces jeunes enfants qui à l’école se verront peut être imposé un livre de chez Hatier… bref, nous sommes bien gouvernés par des marionnettes, de piètres marionnettes et quelque soit leur sexe il n’y a pas de quoi en faire… un plat.
    Laissons aux imbéciles la place qui leur sied.

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