« Croissance en France au plus haut… Vraiment ? » L’édito de Charles SANNAT…

La crôôôassance expliquée par Charles Sannat. Nous savons qu’avec les chiffres, on peut tout leur faire dire. Même un mandala et un mantra, sont inutiles. Il ne reste que les chiffres et les déclarations optimistes serinées à l’envi par tous les “experts”, pour rassurer.

Ceux qui me lisent depuis quelques années connaissent mon sens de l’humour parfois quelque peu décalé je le concède, et savent aussi à quel point j’aime rire, et rire de tout mais pas avec n’importe qui comme on dit ! Surtout ces dernières années d’ailleurs.

Bref, tout cela pour vous dire que la joie et la bonne humeur sont des dispositions indispensables au bonheur.

Je suis d’un naturel profondément optimiste et je tente de faire en sorte que « le petit garçon de 10 ans que j’étais soit fier de l’adulte que je suis devenu ».

Je ne suis donc pas en train de brûler des cierges lors de messes noires consacrées à la hausse de l’or en demandant au diable de nous envoyer les pires souffrances économiques pour faire monter mon petit métal jaune favori.

Non, c’est l’inverse. C’est parce que la situation économique est très complexe et très risquée que posséder de l’or en couverture et en assurance est plutôt une bonne idée.

D’ailleurs, cette idée, de vous à moi, elle n’est pas franchement neuve.

La règle des 3 tiers… 

Le patrimoine des grandes familles européennes très, très fortunées et sachant passer et survivre à travers les siècles se compose exclusivement de 33 % d’or, de 33 % de terres agricoles et forêts et de 33 % d’œuvres d’art. Le poil immobilier, vous le répartissez dans le « foncier » qui n’est pas forcément agricole uniquement, et vous pouvez réduire d’un chouia la poche « œuvre d’art » mais en gros, c’est l’idée.

Lorsqu’il y a une révolution en Russie, et que l’on perd tous ses biens, eh bien on s’en va rapidement avec son or et on roule les toiles de maître pour les glisser dans quelques malles et l’on va se réfugier sous des cieux plus cléments.

Lorsque la situation le permet, on revient dans son pays d’origine, parfois deux générations plus tard et 70 ans après (durée de vie du communisme, ce qui fut une expérience douloureuse, mais relativement courte) et l’or permet de financer les procédures nécessaires pour faire valoir à nouveau ses droits à la propriété.

Cela marche comme cela depuis… 2 000 ans ! Eh oui…

Il n’y a donc aucune idéologie de ma part dans tout cela mais de simples constats, ce qui nous amène directement à l’actualité du jour, qui est une bonne nouvelle, enfin, pas pour tout le monde. Si c’est une bonne nouvelle que d’avoir un taux de croissance important, cela pose des questions environnementales et de soutenabilité. Mais ce n’est pas le débat.

Réjouissons-nous du retour de la sainte croissance, un retour que l’on vous demande de célébrer à peu près tous les ans, mais là encore, c’est un autre débat !

La croissance au plus haut depuis 2011 en France

Voici ce que vous rapporte l’agence Reuters ! « L’économie française a fini 2017 comme elle l’avait commencé, avec une croissance trimestrielle de 0,6 %, pour signer sur les douze derniers mois sa meilleure performance depuis six ans, selon la première estimation publiée mardi par l’Insee.

En moyenne sur l’an passé, le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 1,9 %, son niveau le plus élevé depuis 2011 (+2,1 %).

Il marque une nette accélération par rapport aux trois années précédentes, où il stagnait autour de 1,0 %/1,1 %, à la faveur d’une demande intérieure (consommation des ménages et investissement des entreprises) solide.

La France reste néanmoins à la traîne de la zone euro qui, selon une première estimation également publiée mardi, a connu l’an passé une croissance de 2,5 %.

Pour la suite, Bruno Le Maire souligne que, selon les derniers indicateurs, cette tendance devrait se poursuivre en 2018.

De fait, l’ensemble des données sur le climat des affaires en France sont au beau fixe et l’économie aborde 2018 avec un élan (acquis de croissance) de 0,9 %, plus du double de celui de début 2017 (+0,4 %).

Les prévisions des économistes pour l’ensemble de l’année se situent aujourd’hui en moyenne autour de 1,9 %/2,0 %. »

Youpi tralala…

C’est génial, c’est superbe. Mais c’est faux.

Comprenez-moi bien, les chiffres officiels ont toujours raison, et si vous dites qu’ils ont tort, alors vous êtes qualifié de « cake news » (je dis “cake” pour ne pas être repéré par les moteurs de recherche et autres filtres secrets je le rappelle).

Il y a une croissance de 10 %… de la masse monétaire !!

Je ne prends donc en considération toujours que les sources officielles, et je ne vous dirai jamais que les chiffres sont faux !

Je pense que dans l’épaisseur du trait, et il y aura des « révisions », le taux donné est bon, et s’il est faux, nous le saurons, et l’histoire économique récente nous a montré que les USA par exemple n’ont jamais hésité à publier des taux élevés de croissance pour tenter de faire face à la reprise, mais les ont corrigés par la suite par des révisions statistiques parfois très significatives et de grande ampleur.

Les chiffres sont donc bons.

Mais ils doivent être mis en perspective, et mettre en perspective, ce n’est pas uniquement regarder la même courbe sur un horizon de temps plus grand, c’est aussi regarder d’autres paramètres.

Pour cela, il faut deux choses.

D’une part, il faut penser et réfléchir, ce qui est de plus en plus rare et difficile.

D’autre part, il faut travailler, ce qui demande des efforts et là aussi, c’est de plus en plus rare et difficile.

Si vous voulez parler de croissance, vous devez toujours regarder et pondérer le taux de croissance affiché ou énoncé par deux autres éléments.

Le premier c’est le taux d’inflation. Si vous avez 10 % de croissance et une inflation de 20 %, vous vous êtes en réalité appauvri de 10 %… car votre croissance est inférieure à votre inflation qui érode votre pouvoir d’achat.

Le deuxième c’est le taux d’évolution de votre croissance de la masse monétaire… Si la masse monétaire augmente de 10 % et que votre croissance est de 2 %, cela veut dire que pour créer 2 % de croissance, vous avez été obligé de créer 10 % de monnaie en plus, autant dire que ce n’est pas un résultat brillant et que cela risque de mal se terminer si c’est une méthode durable de création de fausse monnaie.

Or si l’inflation est faible, vous pourrez constater, sur ce tableau de la BCE elle-même donc évidemment une source totalement officielle, que l’on augmente notre masse monétaire de 5 à 10 % en fonction de l’agrégat que l’on prend en compte. 5 % pour M3 et 10 % de croissance pour M1.

La conclusion est simple.

La croissance actuelle est une fausse croissance basée uniquement sur la création de fausse monnaie et sur des programmes de stimulation de l’économie.

Si l’on ne peut que se réjouir que le système « tourne » encore et que nous ne soyons pas en train de nous entre-tuer dans des rayons vides de supermarché, il n’en reste pas moins que la croissance économique affichée est bidon !

Et c’est parce qu’elle est totalement faussée et malsaine que l’or, doucement, poursuit son mouvement haussier initié l’année dernière après un fort mouvement de consolidation.

Nous vivons, dans une grande illusion!

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT pour Insolentiae

Voir:

Dingue ! 107 milliards de dollars extorqués !

Promo à -70 % chez Carrefour… Vers de nouvelles émeutes en plus de celles d’Intermarché ?

Pas bon ! Vives tensions sur le marché de la dette publique

Volti

4 Commentaires

  1. Charles, à quand un article sur la décroissance ? Volontaire cela va de soi. Car des bruits de couloirs font entendre que les matières premières disponibles sur notre belle planète, et semble-t-il nécessaires au maintien de la fausse croissance, sont, à l’instar des grands requins (pas nos banquiers), en voie de disparition …

    M.G.

  2. le couloir doit être très long, car ça fait pas mal d années que l on murmure cette rengaine
    « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »

  3. L’Insee accepte d’intégrer le trafic de drogue dans son calcul du PIB… mais pas la prostitution
    Tu m’étonne, si ils intégraient ce que rapportent les politiciens cela exploserait le PIB.

  4. Trop de croissance et on finit par marcher avec des béquilles…..

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