Et si nous rendions le travail de la terre obligatoire ?…

Sylvain Rochex nous propose une piste à suivre, pour le salut de l’humanité. Qu’est-ce que ça vous inspire ? Partagez!

Plantation de pommes de terre/Pixabay

Rendre le travail de la terre obligatoire.. (Premiers jalons)

​Voilà une piste de salut pour l’humanité qui n’est jamais évoquée. Comme toutes les idées les plus radicales, la terreur l’emporte trop souvent malheureusement. Les idées qui prennent les problèmes de l’humanité à la racine, pour peu que leur énoncé soit vif et concis, elles disent combien les œuvres des hommes sont mauvaises, et engendrent une violente réaction, souvent sous la forme d’une criminalisation de leurs auteurs.
Déscolariser la société, abolir la propriété privée et l’argent, en finir avec les élections, vivre avec le strict nécessaire, limiter collectivement l’énergie dépensée par tête, en voici d’autres des idées qui transforment souvent l’interlocuteur en bête féroce qui croit que qu’une autre bête féroce cherche lui à prendre son bout de viande.

Pour la terre, sans même parler de chose obligatoire, dès que l’idée s’avance, même timidement, d’un « il faut », dès que certains sentent se rapprocher d’eux les injonctions liées aux semis ou aux récoltes et qu’il va peut-être falloir poser un genou sur le sol et mettre les mains dans la terre, ils peuvent en devenir très méchants. On peut donc imaginer que l’idée d’obligation en la matière les rendent complètement fous et sanguinaires. (D’ailleurs tout l’esclavage et les servages dans le monde ne sont-ils pas venus de ce que certains ne veulent pas mettre les mains dans la terre et cherchent toujours le moyen que d’autres le fassent à leur place…?).

Le plus incompréhensible est que, la plupart du temps, ceux-là même qui peuvent devenir méchants lorsqu’ils sentent le travail de la terre se rapprocher d’eux, sont ceux qui passent leur vie totalement humiliés et harassés par les mécanismes du travail liés à la loi de l’argent alors que le travail de la terre permet justement de renverser toutes choses pernicieuses et assommantes, en bonheur :

« Que sont donc, toutes les peines qu’on supporte dans le commerce immédiat avec la nature, qu’à force de volonté on arrive à dompter, en comparaison des souffrances morales d’une conscience humiliée et écrasée sous le joug de l’argent ! Aujourd’hui, je me fais à la vie et personne n’a plus prise sur moi ; personne n’ose me toucher, ni offenser mon travail par la moindre allusion — je m’appartiens complètement. Et cette félicité, on ne peut l’atteindre qu’ici, au milieu des terres vierges. » (un avocat devenu paysan cité par E. Halpérine-Kaminsky dans La loi du travail selon Tolstoï)

Dans le même esprit, il y a beaucoup d’autres passages chez Tolstoï mais on en trouve aussi chez Alain :
« L’agriculture est donc le plus agréable des travaux, dès que l’on cultive son propre champ. La rêverie va continuellement au travail, aux effets, du travail commencé au travail continué ; le gain même n’est pas si présent ni si continuellement perçu que la terre elle-même, ornée des marques de l’homme. C’est un plaisir démesuré que de charroyer à l’aise sur des cailloux que l’on a mis. Et l’on se passe encore bien des profits si l’on est assuré de travailler toujours sur le même coteau.»
On pourrait penser que si on rendait obligatoire le travail de la terre, l’avocat cité par Ely Halpérine-Kaminsky ou Alain ne diraient plus la même chose car l’obligation aurait un impact sur le sentiment de liberté et donc sur la saveur.

Mais il existe deux sortes d’obligations qui souvent se superposent (mais qui sont parfois distinctes) : l’obligation morale et l’obligation légale. Je pense que pour le travail de la terre, la première suffirait amplement et n’abîmerait en rien les sentiments exprimés dans les deux citations précédentes ; mais une telle obligation morale ne pourrait naître que d’une profonde mutation sociétale et on ne voit pas comment cela pourrait advenir.

L’obligation morale est ce qui émane du contrôle social organique, ce que d’autres nomment le surmoi : tout ce que nous faisons ou ne faisons pas par peur du jugement moral d’autrui. De nos jours, il n’existe aucune sorte de jugement moral à l’encontre de ceux qui ne tirent pas leur subsistance de la terre. C’est même l’inverse qui se passe.

La première réponse systématique de cette écrasante majorité qui ne cultive pas la terre est toujours relative à l’idéologie pernicieuse de la division du travail : “certains cultivent la terre, mais moi, non, ce n’est pas mon truc, je fais autre chose d’utile pour l’humanité”. Sachant que chacun fait bien souvent la même chose que son voisin, c’est-à-dire qu’il ne cultive pas la terre, et qu’il passe sa journée « de travail » assis dans un fauteuil derrière un écran d’ordinateur. Alors peut-être que celui-ci fait des sites web, cet autre de la comptabilité et ce troisième de la gestion de commandes, leur expérience vécue à tous est d’être assis derrière un ordinateur. Mais ils sont tous persuadés que d’autres cultivent la terre… qu’à eux ce n’est pas “leur truc” mais que pour d’autres ça l’est ! Pourtant si on regarde les chiffres (ou même simplement autour de soi), on peut affirmer selon une légère approximation que personne ne la cultive (et que c’est pour cela que la terre se meurt et que tout le monde est malheureux).

Pour la période, la plus récente, l’informatique comme centre des stations de travail pour les uns et les autres, a joué un rôle certain pour aggraver notre éloignement d’avec la terre. Il y a actuellement un tel écart qui est ressenti entre un travail sur ordinateur, installé dans un fauteuil, au chaud (la situation de la majorité des travailleurs de ce pays), et puis un travail, au grand air, en contact avec les éléments. C’est devenu le jour et la nuit. Et tous ceux qui font l’expérience ponctuelle de quitter soudainement leur ordinateur de travail pour rejoindre la nature, la terre et les éléments ressentent comme une vive douleur : il fait froid, les mains font mal, ils tombent, se prennent une branche dans le visage, le cosmos les violente. Ils se sentent nus et agressés sans toutes leurs prothèses.

Et si nous rendions le travail de la terre moralement obligatoire ? C’est une question si difficile qu’il faudrait écrire des livres entiers sur le sujet pour pouvoir en délivrer tous les arguments et s’essayer à de la logique en la matière. Il en existe au moins un que je recherche, celui de Timofeï Bondarev : « Le triomphe de l’agriculteur, ou, l’industrie et le parasitisme. » (La version française serait de 1890 et s’intitule : Tolstoï et Bondaref : Le Travail — il est à la BNF et ça ne va pas être facile d’en avoir une copie). C’est un livre argumentaire (rédigé par un simple paysan) sur l’obligation spirituelle, morale (et juridique ?) pour chacun de nous de travailler la terre.

Ce paysan avait passionné Tolstoï (plus passionné que de nombreux auteurs célèbres dixit Tolstoï) et Tolstoï avait rédigé pour Bondarev, préfaces et commentaires, et avait entrepris de le faire lire le plus possible. (Mais Bondarev comme Tolstoï ont dû souffrir de la censure).

Je précise bien que je ne suis pas pour un monde où l’on juge judiciairement celui qui n’a pas cultivé ses pommes-de-terre. En revanche, je crois que je suis pour un monde où celui qui n’a pas planté ses patates, récolte presque systématiquement de la part de ses frères humains des “Ha bon ?!“, interloqués et choqués (le fameux contrôle social spontané).

Car pourquoi opérons-nous un contrôle social si méchant pour des choses si nocives et si inutiles comme : aller à l’école par exemple et aucun concernant les choses vraiment essentielles ??!
Alors, à suivre.

Sylvain Rochex de déscolarisation.org

Volti

42 Commentaires

  1. Et bien avec mes amis nous ne travaillons pas la terre ni ne la cultivons et pourtant nous avons un jardin potager et donc des légumes comme on dit bio.
    Par contre, la terre, nous faisons attention à la nourrire et à ce qu’elle reste vivante.
    Donc pas de labourage, ni remuer la terre, pas d’apport de fumier, seulement du compost et surtout le paillage.

  2. De nos jours, ne pas “cultiver” un bout de terre pour faire pousser une partie de sa propre nourriture devient presque de l’inconscience. C’est un peu comme tenter de traverser un désert en comptant sur les éventuelles oasis pour se sustenter …

    M.G.

    • Salut M.G.
      On en avait parlé sur le forum, il y a quelques temps, je ne suis pas un adepte des bonnes résolutions de nouvelle année mais j’en ai pris une seule.
      Transformer ma petite friche agricole (un peu moins de 2 hectares) en un potager pour pousser plus loin ma vie de résilience avec je l’espère à terme, la possibilité de m’y installer.

      • Salut KromoZom.
        Sage décision. Mon conseil pour démarrer dès cette année sur un terrain non cultivé (en friche) : pas de labour, passer juste un coup de tondeuse ou de débroussailleuse, créer des zones (bandes de culture) avec une bonne couche de compost bien mûr recouverte d’un mulch (foin par exemple). Ça te permettra de repiquer et semer (grosses graines uniquement) dès ce printemps.

        Astuce : les plateformes de compostage proposent aujourd’hui des composts de qualité utilisable en Bio à prix raisonnables (autour de 40€ la tonne). Certaines livrent également.

        Je conseil également à tous le monde, et surtout aux fainéants https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_smile.gif, le bouquin de Dominique Soltner : “Guide du nouveau jardinage sans travail du sol, sur couvertures et composts végétaux”. C’est une mine de conseils pour jardiner naturellement …

        M.G.

      • Des plate-formes de compostage ? on trouve ça où ? sur le bout de terrain dont je dispose, j’ai de l’argile: elle forme une croûte à tel point que je ne peux parfois pas planter une bêche. Ce sera un peu plus facile au printemps, là où je l’ai déjà travaillée. Les vers de terre sont rares.
        Sur l’obligation de cultiver la terre ? Je suis contre toute obligation. Mais je dois dire que j’éprouve un véritable bonheur quand je me retrouve en contact avec cette terre. C’est la paix. Même si c’est parfois dur, c’est … jouissif.
        Alors oui, un stage obligatoire ? pourquoi pas ? Si c’est fait pour transmettre l’amour de la terre. Si c’est pour en dégoûter le monde, c’est raté…

      • Biquette, pour connaître la plateforme la plus proche de chez toi demande en mairie ou éventuellement à la déchetterie.

        J’ai la même terre que toi : quelques cm d’humus et de l’argile dure comme du béton ! Cet automne j’ai préparé des buttes de 30cm de compost mûr que j’ai couvertes avec 10cm de foin. Au printemps je repique directement à travers la couche de foin …

        https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif M.G.

      • les plateformes de compostage fabriquent un très mauvais compost à base principalement de tontes de gazons et coupe de thuyas

      • @biquette
        Pour attirer les vers de terre indispensable à la vie de la terre, c’est simple, il faut mettre de la matière organique; ils en sont friand. Par exemple les déchets de cuisine, sans viande, huile ou produits laitiers.
        Comme par magie, ils vont venir, venus de nulle part (coming out of the blue comme ils disent en anglais).

      • @MG
        Le brf est aussi tres sympa pour faire une premiere couche pour de bonnes “lasagnes”.
        Sur deux bandes de terrain, une avec brf et une autre sans, la difference est du simple au double dans la récolte et au niveau de la taille et productivité des plants. C’est assez impressionnant. Là ou je le vois c’est au niveau des feves et aussi des pucerons, beaucoup moins nombreux sur les plants plus vivaces dans le brf

        PS: pour les pucerons, 3 cuillères a soupe de savon noir dans 1 litre d’eau. Super efficace.

      • Merci à vous. J’ai eu accès à un compost de déchetterie. Beurk ! On y trouve de tout, même des bouts de plastique ! Je crois que je vais demander du fumier de cheval (il y a un ranch pas loin) et le mettre avant le printemps.
        Merci Thierry, je confirme pour les pucerons.

    • Faut quand même pas oublier que de plus en plus de Français reviennent au potager, par nécessité, plaisir ou encore effet de mode.
      On voit bien le boom de l’économie verte, certes cela reste de la consommation brute au final, plutôt que de la décroissance, mais je crois que les verts devraient se réjouir de ce qu’il se passe depuis une quinzaine d’années!

      Enfin, avant ce genre d’obligation, on devrait interdire la mise en friche de terres par l’accaparement et autres spéculations. Vivement qu’il y ait plus de pauvreté dans ce pays!!!

  3. Je suis opposé à tout ce qui est obligatoire ou interdit !!!
    Il vaut mieux que les gens agissent en conscience et donc il vaut mieux les aider à prendre conscience au lieu de les abrutir et de les formater d’une manière ou d’une autre.

  4. @ M.G.
    Je ne peux pas te répondre directement sous le post.
    C’est exactement ce que j’ai prévu et ma cousine que j’embarque avec moi connais tout les paysans du coins pour échanger balles de foin contre services à la ferme…
    L’objectif, un échange de services et de biens entre villageois, seule valeur d’échange (pour pas utiliser le terme monnaie) un peu de temps.
    Niveau potager, j’aime bien me référer au potager du paresseux.

    https://youtu.be/uK4NT7q9V2c

    • Oui, je connais bien le travail de Didier, je l’ai d’ailleurs testé l’an dernier sans grand succès, car la couche de foin directement sur le sol pour obtenir au printemps une terre prête à planter ça ne fonctionne que sur une terre équilibrée et vivante. Si comme moi tu as une terre trop argileuse avec 2 vers qui se battent en duel, ou à l’inverse très sableuse, il faudra attendre plusieurs années avant de pouvoir cultiver. Le remède pour gagner du temps c’est la butte ou lasagne…

      M.G.

      • Terre à vigne (entre deux mers) donc effectivement très argileuse.
        Oui de fait culture sur butte d’entrée de jeux en combinaison avec le côté “lasagnes” cartons pour l’isolation du sol, composte, paillage, j’ai pas précisé.
        https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_mail.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

        Edit
        @M.G.
        Je ne connaissais pas Mr Soltner, je vais me commander son bouquin.
        Merci

      • Ou alors si tu as une petite parcelle, tu mets du compost(de la plateforme de compostage) à gogo, la couche de foin très épaisse et cela fonctionne super!
        Tu n’es peut-être pas assez paresseux pour que ça fonctionne MG https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif.
        C’est un désert chez moi, malgré tout j’ai été autonome en courgettes, tomates cerises, j’ai eu des tomates, melons en arrosant quasi pas après le démarrage. Ma terre qui était comme la tienne, est déjà remplie de moisissures blanches, de vers, etc… J’avais fait dans mon ancienne maison qui était plus une ferme qu’une maison, un potager dans les règles de l’art, buttes, travail épuisant, eau à volonté, après quatre ans, ma terre était magnifique mais mes récoltes bien maigres. épuisé, on a vendu, aujourd’hui on a une maison type pavillonnaire avec un terrain sans eau, peu propice à la culture et sur mon petit carré de rien du tout, j’ai pourtant récolté un max en écoutant mon cœur, mon intuition avant ma tête et ma logique, avant l’apprentissage des livres et des vidéos. Le secret est peut-être là.

  5. Avec mes 2 ânesses j’ai du fumier pour mon potager et celui du voisin.

  6. Ce texte est intéressant et suscite la réflexion. Néanmoins, en dehors de la coercition, je ne vois pas comment faire en sorte que chacun cultive son lopin de terre. On ne peut faire le bonheur des gens contre leur volonté. Concrètement quelqu’un a bien mis en oeuvre une politique de retour à la terre obligatoire, de suppression de la propriété privée,de déscolarisation et même d’annihilation de la cellule familiale. Il s’appelait Pol Pot et était persuadé d’agir pour le bien de l’humanité. Les grands utopistes sont généralement de grands criminels.

  7. Passtec et ROSSEL, j’ai pourtant développé un peu concernant une différence entre l’obligation légale d’une part et l’obligation morale d’autre part qui repose, elle, sur le contrôle social “naturel”.
    Il y a déjà de nos jours quantité d’obligations morales saines issues du contrôle social spontané pour lesquelles personne ne crie à la dictature (tellement automatiques qu’elles sont devenues inconscientes). Cultiver la terre pourrait relever, demain, du même genre d’obligation : on se “sentirait” obligé, comme on se sent obligé à la maison de participer à la vaisselle ou de nettoyer le sol. Il y a bien une robuste obligation morale de faire la vaisselle dans son foyer et personne n’y voit un diktat.
    De plus concernant le titre et la question posée (rendre obligatoire la culture de la terre), je dirais qu’il faut toujours des formules choc pour tirer de la torpeur et créer des électro-choc pour faire prendre conscience que tout reste encore à faire, qu’on est vraiment loin du compte et qu’on est très loin d’avoir tout envisagé…
    Sinon, je reste anarchiste. Ce n’est pas parce je fais apparaître le vocable “obligation” qu’il y a un risque pour les valeurs (anarchistes) — c’est juste pour provoquer la pensée, pour jouer un instant avec le feu. S.R.

    • J’entends bien vos arguments mais ces obligations morales ne se sont pas imposées du jour au lendemain. Elles sont la conséquence de règles tacites nécessaires à la vie sociale qui ont émergé petit à petit face à l’adversité à la suite de déconvenues dramatiques. Une telle prise de conscience se fera donc de manière naturelle tôt ou tard pour répondre au besoin. En attendant elle ne peut être le fait de masses trop attachées à leur mode vie dévastateur. La plupart resteront sur le carreau. Ce n’est ni bien ni mal. La Nature reprend toujours ses droits au moyen de la sélection et de l’amour envers nos proches indispensables à la survie de l’espèce.

    • “Il y a bien une robuste obligation morale de faire la vaisselle dans son foyer et personne n’y voit un diktat.”
      Pas évident pour tout le monde.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif

  8. Encore faudrait-il que tous possèdent un lopin de terre cultivable.
    Ou aient accès à un jardin ouvrier ou partagé. Pas gagné.
    Avoir un bout de terrain non attenant à son logement, cas de la plupart des citadins :
    C’est l’assurance d’avoir la visite en votre absence de ceux qui aiment récolter sans travailler. Visiteurs qui souvent repartent aussi avec les outils stockés sur place. Pas si simple même si j’y pense.

  9. Faire travailler durement les français…https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif

    Et pourtant, il le faudra bien…

  10. C’est amusant cette inversion accusatoire, projeter d’imposer à des gens qui n’ont rien demandé des choses qu’ils n’ont pas envie de faire et les accuser ensuite de se conduire comme des bêtes féroces. Forcer physiquement ou moralement les gens à travailler la terre serait moralement condamnable, mais de plus inutile voire contre-productif, il suffit de se rappeler de la productivité des kolkhozes en URSS qui était nulle. Les petits jardins individuels auxquels les Russes avaient accès produisaient 10 fois plus que les immenses terrains communautaires où chacun était forcé de travailler.
    Moralité La meilleure solution est de donner l’exemple par sa propre conduite. Si vous réussissez à produire des beaux et bons légumes et que vous avez mis au point des techniques permettant de le faire facilement, vous aurez beaucoup d’émules, vous n’aurez pas besoin de les forcer, et ce sera beaucoup plus efficace.
    Dans le cas contraire, on se demande bien au nom de quoi vous auriez la légitimité morale d’imposer quoi que ce soit à vos congénères.

    • Premièrement, nous participons tous pour une part à la diffusion de la morale, et nous avons tous de la légitimité pour exprimer des jugement moraux de façon verbale ou non verbale. Nous avons même le devoir — moral — d’exprimer notre état interne quand quelque chose nous dérange sur le plan de ce qui nous semble raisonnable, et par cela nous participons à la morale. Et quand des millions répercutent régulièrement la même situation morale, cela engendre une obligation morale. En publiant l’article ci-dessus, cela va autoriser un plus grand nombre de gens à exprimer aux autres ce que leur raison leur dit en la matière, et on pourra tendre petit-à-petit vers une obligation morale. Je répète ce que j’ai mis à la fin de l’article : on oblige moralement les gens pour tout un tas de choses ineptes et sordides (par nos réactions et commentaires) — mais ce serait de la dictature que de faire comprendre à nos proches et amis que ce n’est pas NORMAL de ne pas cultiver la terre ? (C’est pour éviter de voir la vérité en face, que vous êtes nombreux à vous focaliser sur une culture de la terre avec un fusil sur la tempe alors que ça n’a jamais été le sujet ici ? — vous donnez raison à la première partie de mes propos qui était de dire qu’on criminalise toujours les idées radicales —)
      Quant à l’obligation légale, même si je ne suis pas pour, j’ai envie quand même de citer Alain qui rappelle que, non seulement nous participons tous à la morale, mais aussi nous serions tous Législateurs quelque-part : « Il faut penser à la politique ; si nous n’y pensons pas assez nous serons cruellement punis. (…) Personne ne fait les lois. Elles se font. De quoi je conclus, (…) que chacun est législateur pour sa part, et en toute matière, par la moindre de ses pensées. La vraie Paix ainsi se fera, si chacun suit tranquillement sa propre idée ; mais la Guerre, au contraire, si chacun veut accorder sa pensée à celle de son voisin. »
      Moralité et Légalité ont bien toujours leur intersection quelque-part, c’est sûr. S.R.

    • @Minotor
      Je suis désolé, mais en URSS les Kolkhozes n’avaient pas de problème de production, c’était le système de distribution qui péchait par une quasi inexistence sauf dans certaines régions. Et je tiens ces données d’amis russes qui ne se connaissaient pas entre eux et habitaient dans des régions différentes, mais qui me disaient la môme chose.
      Si les dirigeants des coopératives de transports n’étaient pas copains avec les responsables des coopératives de production agricoles (Kolkhozes) ceux ci n’étaient pas desservis.

      • Je suis assez d’accord avec ce que vous écrivez au sujet des Kolkhozes. Il n’empêche que je ne doute pas que les gens qui y travaillaient, s’ils en avaient eu le choix, auraient préféré s’occuper de leur lopin de terre à eux. Les bolcheviks prônaient l’abolition de la propriété privée et la mise en commun des moyens de production sous couvert d’un état omnipotent et totalitaire. Les socialistes révolutionnaires croyaient à la liberté de l’individu au sein d’une société policée. Ils se battaient pour la distribution des terres aux paysans et la petite propriété privée familiale.

      • Hummmmm,….b’hein non,
        …Il y avait bien un sacré problème de production!

        Dans le système collectiviste URSS,
        – 90% des terres étaient dédiées à l’état et leurs fruits vendus par la coopérative.
        – 10% restants étaient alloués de façon personnelle à chaque travailleur/paysan et le fruit de leurs parcelles etaient à leurs convenances/bénéfices personnels.
        La plupart revendaient le surplus de production dans le commerce de proximité.

        Résultat de ce système :
        10% des terres “privatisés” produisaient plus que les 90% de terres “communistisées”.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

      • @Engel, J’ai plus tendance a croire a ce que me disent mes amis russes que les articles de la presse ou les infos diffusées par wikipédia.
        Surtout si l’un deux a été journaliste et était responsable de la section en langue russe de R F I de 1992 a 1997. Viré d’ailleurs car refusant les directives de la direction au niveau de l’orientation des infos a diffuser.

      • Pour finir de convaincre tous tes amis russes, sûrement très jeunes ou amnésiques.

        Depuis, ou grâce aux sanctions, la Russie est devenue le 1er EXPORTATEUR MONDIAL de blé en 2016.
        …A comparer aux importations (voir famine) que subissait l’ex-URSS d’avant.

        Et pourtant, depuis la Russie actuelle a perdu un joyau de terre arable* que représentait l’Ukraine.
        Qui à l’époque était considérée comme le grenier à blé de ex-l’URSS.

        Conclusion évidente: Les Kolkhozes** et les sovkhozes** étaient une catastrophe en terme de production collective.

        Ps: Bien que je n’en fasse pas publicité, dans ce domaine mes infos sont loin, très loin d’être exclusivement livresque.

        *) Terre qui font actuellement la convoitise de la Chine et des USA via il me semble Mac Cain

        ** https://lfoxhistoire.wordpress.com/2012/10/24/les-sovkhozes-et-les-kolkhozes/

      • sûrement très jeunes ou amnésiques.
        Ils ne sont ni jeunes ni amnésiques. Ils connaissent un peu mieux ce qui se passait en URSS que ce qui en est annoncé en europe de l’ouest.
        Quand a ce qui s’y passe maintenant n’est surtout pas diffusé en ue.
        La désinfo continue a sévir mais ce n’est pas moi qui m’amusera a tenir le crachoir a longueur de temps sur ce qui se passe ou s’est passé la bas.
        C’est au gens de s’informer et de faire le boulot de compréhension. Les pistes sont données a chacun de bosser.

      • Pourquoi,
        …Qu’est-ce qui est faux dans ce que je dis?

        – Que l’ex-URSS avait besoin d’importer des céréales pour survivre.
        – Ou que la Russie actuelle est le 1er exportateur mondial de blé en 2016.

        https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

      • Sinon, le gars de RFI il a raison quand il dit que le copinage était nécessaire à la distribution de la production.

        …Mais ce problème était le problème N° 1 de l’URSS et de ses pays satellites, dans tous les domaines.
        Rien, absolument rien ne pouvait se faire sans copinage, “pourboire illégaux”, marché noir…

      • Ce n’est pas tout faux dans ce que tu dis mais la production en volume de légumes et cereales n’était pas le probleme. Mais la distribution dans le pays. Sinon le pays globalement était auto suffisant. mais les pénuries existaient a cause de la distribution. C’est là ou certains détournent l’info et l’oriente dans le sens qui les interessent

        Certaines productions pourrissaient sur place faute d’enlèvement et de répartition.
        Et maintenant que la chasse a la corruption bat son plein en Russie on hurle en occis-dent.
        PS: il ne faut pas oublier qu’il n’ a que 11 fuseaux horaires en Russie… Donc pour gérer une étendue pareille ce n’est pas de la tarte.

  11. Si je comprends bien cette personne est contre l’école obligatoire mais veut rendre le travail de la terre obligatoire

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