Italie : Pour le Sud, pas d’investissements mais un Hub de guerre….

Voilà comment les “invités” s’installent en Europe. Merci Françoise G.

Annoncé par la ministre Pinotti dans la rencontre avec le chef du Pentagone à Washington..

Qui dit que les investissements dans le Mezzogiorno se raréfient ? La ministre Pinotti a annoncé hier la réalisation d’une grand chantier à Naples : le Hub pour le Sud. Après sa rencontre avec le chef du Pentagone James Mattis, hier (10 juillet) à Washington, elle a déclaré : “Nous sommes satisfaits qu’ait été accueillie notre requête de transformer le Commandement Otan de Naples en Hub pour le Sud”.

Le Commandement dont elle parle est le Jfc Naples, le Commandement de la Force conjointe alliée avec quartier général à Lago Patria (Naples), sous les ordres de l’amirale étasunienne Michelle Howard qui, en plus d’être à la tête du Commandement Otan, est commandante des Forces navales USA pour l’Europe et des Forces navales USA pour l’Afrique.

Les trois commandements de Naples, toujours sous les ordres d’un amiral étasunien nommé par le Pentagone, ont une “aire de responsabilité” qui embrasse toute l’Europe, toute la Russie, la Méditerranée et l’Afrique. La guerre contre la Libye en 2011, où la contribution italienne a été déterminante, a été dirigée par l’Otan à travers le Jfc Naples. De Naples toujours ont été conduites les opérations militaires à l’intérieur de la Syrie. Ceci est la première cause du dramatique exode de réfugiés et de la “crise des migrants que l’Italie est en train de vivre quasiment dans la solitude”, comme Pinotti l’a définie à Washington comme si c’était une malédiction tombée du ciel.

Le nouveau Hub pour le Sud, qui entre lui aussi dans la chaîne de commandement du Pentagone, constituera la base opérationnelle pour la projection des forces terrestres, aériennes et navales. Les forces et les armes nécessaires seront fournies par tout le réseau de bases USA/Otan en Italie, notamment Aviano, Camp Darby, Gaeta, Sigonella, Augusta ; tandis que la station Muos de Niscemi et autres s’occuperont des communications.

Pour ces opérations, que l’Otan définit comme “projection de stabilité au-delà de nos frontières”, est disponible la Force de riposte de l’Otan, augmentée à 40 000 hommes, en particulier sa Force de pointe, qui peut être projetée en 48 heures “n’importe où à n’importe quel moment”.

James Mattis a remercié l’Italie à la fois pour son “hospitalité envers les plus de 30 000 militaires, employés civils et leurs familles étasuniens”, et son importante coopération pour affronter les “menaces à la sécurité en Méditerranée, au Moyen-Orient et en Afrique”. Pinotti a envisagé, au passage, la possibilité d’étendre les missions des 1400 militaires italiens en Irak, y compris en fonction d’entraînement à Raqa.

Concernant le Hub pour le Sud, la ministre a annoncé, avec satisfaction, que “dans la dernière réunion ministérielle Otan ont déjà été identifiées les ressources pour sa réalisation”. Mais elle ne les a pas quantifiées. On peut cependant les estimer en milliards d’euros, avec une part notable à la charge de l’Italie. La seule construction du nouveau quartier général du Jfc Naples, inauguré en 2012 à Lago Patria (85mille mètres carrés couverts extensibles, où travaillent 2500 militaires) a coûté environ 200 millions d’euros. Argent entièrement public, qui va s’ajouter aux dépenses Otan pour la “Défense” en continuelle augmentation (la dépense italienne est estimée à une moyenne d’environ 70 millions d’euros par jour).

Au Jfc Naples, annonce Pinotti, on est en train d’adapter le personnel parce que, en devenant le Hub pour le Sud, le commandement doit assumer aussi la capacité de “reconstruire des Etats faillis”. Travail à cycle continu : après avoir transformé la Libye en “Etat failli” en la démolissant par la guerre, maintenant le même commandement va “la reconstruire”.

Manlio Dinucci pour Il Manifesto

Traduit de l’italien par M-A Patrizio

Source Mondialisation.ca

Volti

2 Commentaires

  1. Devise américaine:
    “Si tu veux la guerre, prépare la guerre”.

  2. P*tain, z’en ont pas mare de jouer à la guéguerre les cinglés de l’asile ! De plus ils se prennent carrément au sérieux – et nous pour des cons au passage – quand ils pensent faire croire au monde qu’ils œuvrent pour la paix en détruisant un pays pour le reconstruire !
    Pour rajouter à l’ignominie de leurs actes ils viennent ensuite se pavaner devant les médias, vomissant une écœurante auto-satisfaction du devoir accompli au nom de la démocratie.
    Ce mot qui ne veut plus rien dire, démocratie, ils en usent et en abusent pour légitimer les cadavres qui peuplent les allées du pouvoir et le sang répandu sur les trottoirs de la planète pour quelques dollars de plus; sang bien trop souvent versé par des enfants qui n’auront vu le jour que pour finir dans un entrefilet, entre deux encarts publicitaires, avec pour unique déférence post-mortem émanant de leurs bourreaux ces deux mots gravés sur une stèle de papier : dommages collatéraux …

    J’exècre les semeurs de mort, déficients mentaux qui depuis la nuit des temps promettent paix, justice et prospérité; plus encore j’en veux aux imbéciles qui les croient sur parole et les servent comme le feraient de vulgaires laquais.

    M.G.

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