A Barcelone, une communauté écolo et autogérée ouverte sur le monde…

Où le droit à la vie prime sur le droit de propriété. En droite ligne de la pensée anarchiste, qui prône l’implication de tous, pour le bien commun.

Sans idéaliser le concept, qui demande de prime abord, un changement radical de vie et de pensées, une furieuse envie de liberté et reconnaître le droit à chacun, de disposer d’un “coin” bien à lui. C’est la désobéissance civile pacifique, en ignorant le système esclavagiste et spoliateur. Pour une étude approfondie, lisez les PDF de JBL1960 et les articles de Résistance71 dont celui sur L’illusion de la démocratie, qui dit en substance ” Cette rubrique aidera nous l’espérons nos lecteurs à mieux comprendre l’envers du décor et à agir en conséquence en reprenant en masse le pouvoir usurpé et qui ne peut s’exercer démocratiquement qu’à travers l’autogestion et la fédération des associations volontaires de citoyens égaux et donc libres. C’est le but de la révolution sociale: libérer l’Homme de l’oppression étatique et du gouvernement illusoire et criminel de l’homme par l’homme.

Niché dans les collines du parc naturel de Collserola, à l’ouest de Barcelone, l’écovillage Can Mas Deu occupe depuis quinze ans les murs d’une ancienne léproserie. Près de trente personnes y vivent, prônant l’autogestion, la reconnexion avec la nature et la « désobéissance créative ».

Rares sont les écovillages accessibles en métro. Celui Can Mas Deu, aux portes de Barcelone, fait figure d’exception. En sortant de la station Canyelles, il faut cheminer le long du « cami Sant Llàtzer » une piste de terre qui serpente au milieu des pins. Après une vingtaine de minutes de marche, on aperçoit, accrochée à la montagne, une ancienne léproserie, où vivent aujourd’hui les vingt-sept membres de Can Mas Deu. Les papillons virevoltent entre les fleurs sauvages, les enfants jouent à cache-cache dans la cour en riant, les jardins sont verdoyants : la communauté située sur les collines du parc naturel de Collserola est une véritable oasis de tranquillité qui surplombe le nuage de pollution la capitale catalane.

Esther Cerro vit ici depuis quinze ans. Elle fait partie des résidents historiques qui ont résisté à l’expulsion du site à l’hiver 2001. Au début des années 2000, un groupe de gens appartenant aux mouvements sociaux cherchaient un site pour préparer une rencontre internationale sur le climat. Ils s’installèrent dans cette ancienne léproserie, désaffectée depuis 40 ans. Une occupation qui déplut au propriétaire, l’hôpital de Sant Pau, qui demanda leur expulsion par la police, afin de transformer les bâtiments en résidences privées pour médecins aisés. Mais les habitants résistèrent lors d’un siège de trois jours, soutenu par plusieurs centaines de Barcelonais. L’affaire fut portée devant les tribunaux et le juge déclara alors que « le droit à la vie est plus important que le droit à la propriété ». Cependant, l’acharnement judiciaire a continué. En 2005, le tribunal de première instance de Barcelone estimait que l’hôpital pouvait récupérer l’utilisation du bâtiment tout en reconnaissant la légitimité du projet en cours, exhortant les deux parties à « trouver un accord ».

Depuis, les habitants sont expulsables à tout moment, mais bénéficient d’une certaine « protection » depuis l’arrivée à la mairie d’Ada Colau, une ancienne militante du droit au logement, et de sa liste citoyenne, Barcelona en Comù. La ville de Barcelone fait en effet partie de la structure qui, avec la région et l’archevêché, dirige l’hôpital de Sant Pau. L’épée de Damoclès ne risque pas de se décrocher. Du moins pas avant les prochaines élections, prévues dans deux ans.

« C’est un lieu particulièrement agréable pour se poser, pour réfléchir ensemble » 

Après quinze années d’occupation, Can Mas Deu a désormais acquis une certaine légitimité morale et surtout une utilité sociale, avec la gestion de trente-trois parcelles de potagers communautaires pour les voisins, soit environ soixante à quatre-vingt personnes, principalement des retraités. Il programme aussi de multiples activités sociales et éducatives autour de l’environnement ou de l’agroécologie. Des collectifs politiques et militants y organisent leurs réunions, à l’instar de Barcelona en Comù, dont les membres ont passé de longues soirées à préparer ici leur stratégie électorale. « C’est un lieu particulièrement agréable pour se poser, pour réfléchir ensemble », confirme Emma Avilés, une militante du 15-M [mouvement dit aussi des Indignés, né le 15 mai 2011 avec l’occupation de la place Puerta del Sol à Madrid] active dans différents collectifs, comme la plateforme d’audit citoyen de la dette. La dimension politique est au cœur de la philosophie des habitants et résumée sur le site internet : ici on lutte contre « le monde de l’argent, le bruit et la rapidité » ; on propose de créer un nouveau paradigme « une proposition de coopération collective et de coexistence entre les générations » et on veut soustraire les espaces publics de la logique mercantile.

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Lire le reportage en intégralité

Source : Laury-Anne Cholez pour Reporterre

Lire aussi: Ni capitalisme, ni État – la Coopérative intégrale s’épanouit à Barcelone

Volti

3 Commentaires

  1. Pour ceux qui cherchent à rejoindre des lieux d’habitat collectif, voici un lien: ” http://www.parasol35.org/les-projets/

    Pour moi, vivre en communauté dans l’entraide, le partage, la culture de nourriture sera fondamental pour l’avenir de la planète Terre et notre espèce.

  2. Sur le plan emplacement, c’est à déconseiller du fait de la ligne UHT juste au-dessus, même si le bâtiment est superbe et le lieu magnifique.
    Sur le plan du principe, c’est vraiment le futur proche et notre intérêt !
    Très bien la carte, Raph !

  3. Pour y avoir passé une semaine en 2009, je confirme le bon état d’esprit des habitants et la réelle acceptation locale. Superbe expérience riche d’enseignements. Vous assurez les catalans! Merci encore 🙂

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