Hybrides F1 : l’alimentation naturelle perdue à jamais…..

Les aberrations qui se veulent des améliorations, mais qui n’ont en définitive pour but, que la production intensive, une plus longue conservation et, un aspect visuel uniforme et agréable (pour les tomates c’est flagrant! Ne cherchez pas le goût, c’est insipide. La faute aux con-sommateurs, qui demandent toujours plus de légumes sans défauts ? Sujet proposé par Res-communis.

Image d’illustration

A l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, les variétés dites « hybridées F1 » ont rapidement colonisé les champs européens. Elles atterrirent encore plus vite dans nos assiettes. A l’instar des OGM d’aujourd’hui, le maïs « hybride » n’était rien d’autre que le leitmotiv de l’agriculture conventionnelle occidentale d’hier. Si l’on regarde certaines variétés telles de nombreux légumes, le tournesol ou le colza, il est quasi impossible de trouver autre choses que des semences hybridées F1. Développées par l’industrie de la semence pour servir ses propres intérêts, ces dernières lui sont nettement plus profitables que toutes les tentatives d’amélioration variétale d’autrefois. L’hybridation F1 n’est, en effet, nulle autre chose qu’un regroupement des propriétés propres à différentes plantes en une seule semence. Pour se faire, les sélectionneurs ont pris un malin plaisir à puiser à volonté dans l’immense répertoire des variétés anciennes, à savoir celles autrefois cultivées. Très simplement, la généralisation de l’hybride F1 met un cran d’arrêt énorme à la biodiversité. De plus, elle donne les pleins pouvoirs aux semenciers et sélectionneurs. Bienvenue dans la face cachée du totalitarisme 2.0.

Explications…

Les variétés naturelles sont stables

Simplifions autant que faire se peut. Pour créer une semence F1, le sélectionneur cherche tout d’abord deux populations A et B présentant chacune des caractéristiques dignes d’intérêt, que l’autre ne possède pas. Très simplement, le rôle du sélectionneur est de rassembler plusieurs caractéristiques étrangères au sein même d’une seule variété. Pour réaliser cela, il se doit de cultiver A et B l’un à côté de l’autre. Cependant, il doit aussi veiller à les isoler de toute autre population. Par la suite, il doit féconder A par B, ce que l’on appelle une fécondation dirigée. Néanmoins, il doit faire cela tout en ayant pris soin de supprimer l’organe mâle de la reproduction végétale, appelé étamine.

Ceci a pour but d’empêcher l’auto-fécondation. Enfin, il ne lui reste plus qu’à récolter sur A la semence appelée « AB » de 1ère génération. Voilà ce qu’est une semence dite « F1 ». Ce dernier terme désigne, par ailleurs, la 1ère Fécondation. L’année d’après, le sélectionneur sème à son tour cette semence F1, puis laisse le temps aux populations de féconder entre elles. Puis, il récolte la semence F2 et il en sera ainsi de suite pendant environ 18 générations (afin de stabiliser définitivement AB).

Dans l’optique de produire des semences dites « hybrides », il faut alors mouvoir le processus de multiplication vers l’amont, à savoir directement chez le sélectionneur (ou semencier). Le croisement de A par B se voit alors effectué à très grande échelle dans les champs d’agriculteurs multiplicateurs qui sont alors sous contrat avec le semencier. Comme vous l’avez probablement compris, l’objectif est d’obtenir un nombre suffisant de semences afin de la vendre au stade F1 à l’agriculteur, qui l’utilisera par la suite.

Tout cela a pour seul et unique but de contourner la phase de stabilisation de la variété créée. Par conséquent, la semence vendue est tout à fait instable. De fait, l’agriculteur se verra dans l’incapacité de la ressemer et sera donc contraint de racheter, d’année en année, la même semence. Dans l’hypothèse où il la ressèmerait, il perdrait manifestement tous les avantages liés à l’hybridation … aussi bien du point de vue de la productivité que de l’homogénéité de la culture.

Profits augmentés, liberté surveillée et goût diminué

A la fois pour le semencier et le sélectionneur, les marges sont démultipliées chaque année du fait de la nécessité, pour le paysan, de racheter annuellement sa semence. En outre, une fois ce dernier entièrement dépendant, les coûts des semences grimpent très rapidement. Ces empires agro-alimentaires 2.0 disposent ensuite de moyens gigantesques, qui leur ouvrent la voie à l’investissement dans les biotechnologies et OGM.
Source : « Hétérosis et variétés hybrides en amélioration des plantes », Gallais A., 2009.

En ce qui concerne le paysan, la perte d’autonomie est directement liée à sa mise sous tutelle en amont, aux investissements indispensables (irrigation, épandages, etc…) et aux intrants chimiques nécessaires. Les énormes corporations, initiatrices de la concentration industrielle, occupent alors les rôles d’intermédiaires en amont (vente de semences et d’intrants) et en aval (stockage et commercialisation des récoltes).

En ce qui concerne le consommateur, ces nouvelles semences entraînent indéniablement une augmentation des taux de molécules toxiques contenues dans les aliments et, bien sûr, dans l’environnement. Par exemple, les fruits issus de ces semences hybridées contiennent bien plus d’eau et ont un goût beaucoup moins prononcé. D’après des tests de TCA (Troubles du Comportement Alimentaire) chez les rats, on se rend compte que ces rongeurs sont sensibles à ces semences hybridées. Sans nul doute, la qualité nutritionnelle des aliments issus de semences hybrides est fortement impactée. D’ailleurs, Res Communis vous invite à lire son précédent article, intitulé Pesticides toxiques : la face cachée de l’agriculture biologique
Source : Variétés hybrides : tests sur le comportement alimentaire des animaux de laboratoire

Un crime contre la biodiversité

Jadis, les artisans de la Terre adaptèrent les plantes à leur environnement. A travers l’Histoire, des millions de variétés, toutes espèces inclues, ont ainsi été développées.

Or, après 1945, le recyclage des usines d’explosifs et d’armes hautement chimiques va rendre l’inverse envisageable. En effet, l’idée nouvelle est désormais d’adapter l’environnement pour permettre aux plantes de produire autant que possible. Mais comment procéder ? Tout « simplement » en apportant les intrants chimiques soi-disant nécessaires à la croissance des végétaux. Dès lors, cela sous-entend donc l’usage des engrais et des pesticides, qui sont désormais devenus incontournables pour éradiquer les nuisibles et « protéger » ces plantations réalisées par l’agriculture conventionnelle.

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Source Res-Communis

Volti

17 Commentaires

  1. Sur les marchés ruraux on en voit aussi de plus en plus sur les étalages ….. avec de plus en plus de cons sommateurs en face pour les acheter ….. des tartes dans leurs gueules à ces incultes “qui vont sur le marché parce que c’est qualitatif et local”, et qui, finalement, repartent avec la besace pleine de plants hybrides F1 pour remplir leur potager qu’ils croient naturels …..

  2. Ils ont se qu‘ils ont semé…. rien ne les empeche du jour au lendemain de semer leur propres semences.
    Des représailles…. surement … mais c‘est la population la plus armée de france car aussi chasseur.
    A moins que de génération en génération leur couilles soient elle aussi passées en f1

  3. Trop beau, trop joli pour être vrai, au sens produit naturel .

    Un produit trop beau trop brillant sans défaut, sans tache, ne peut-être que suspect.

    Et puis quand on regarde le coeur, il est blanc ou vert, ce qui signifie que c’est un produit qui a été ramassé prématurément, donc de qualité nutritive et dégustative médiocre;

    Et un autre moyen de le savoir, c’est de lire sur les emballages la provenance.

    Pas compliqué de ne pas se tromper!
    mais bon, c’est certain le brillant attire, genre miroir à alouettes.

  4. Et la faute aussi au con-sommateurs qui veulent des produits d’été en plein hiver. Même en magasin bio les tomates sont toujours présentes.
    Un jour j’en ai fait la réflexion à un commerçant lui reprochant gentiment de présenter des poires du Kenya ou de ne je sais plus où, outre-mer, ainsi que d’autres produits venant de pays lointains. Il m’a répondu que si les consommateurs ne trouvaient pas en bio chez lui ce qu’ils ont l’habitude de trouver dans les grandes surfaces, ils se fourniraient ailleurs, donc il suit la demande, un peu à son corps défendant, mais il n’est pas un philanthrope mais un commerçant…
    Maintenant, à Bio*monde où je me sers, les produits sont locaux, ou, en plein hiver viennent d’Italie toute proche. Malgré tout je trouve tout à fait anormal de manger : tomates, courgettes, aubergines, donc produits d’été, au mois de décembre. Même bio, ils ne peuvent être cultivés que sous serre et ce n’est pas le top pour la santé.
    Il y a tant et tant de légumes d’hiver pourquoi cet engouement pour des légumes d’été ? j’avoue ne pas comprendre.

  5. “à Bio*monde” aussi que des hybrides, d’Italie, d’Espagne et même de France, presque toute l’année !!

  6. les humains suivent le même chemin que les fruits, un standard et puis c’est tout…

  7. Bonsoir
    Il y a une dizaine d’années je suis partie en vacances d’été en oubliant la tomate prévue pour mon pic-nic sur le rebord de ma fenêtre en plein soleil tout l’après midi.
    Lorsque je suis revenue, après presque 2 mois, la tomate s’était conservée nickel (!! ?) juste un peu ridée seulement, pas du tout pourrie ni confite par la chaleur derrière la vitre, et les graines avaient germées à l’intérieur !
    Elle avait du être irradiée déjà il y a 10 ans pour ne pas se décomposer.
    De ce jour, je mange des tomates Bio.

  8. Pour combattre l’uniformisation et les F1 :

    https://kokopelli-semences.fr

    Graines à diffuser largement

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