Arrêt des liens commerciaux entre Kiev et rebelles: vers une escalade du conflit? …

L’évolution de la situation dans le Dombass. Ça ne s’arrange pas et le risque d’escalade est grand. En seconde partie d’article, la situation dans le Dombass par ceux qui y sont présents.

En presque trois ans de guerre, jamais les combats entre séparatistes pro-russes et soldats ukrainiens sur la ligne de front n’ont interrompu les liens commerciaux reliant Kiev et l’est rebelle.

Jusqu’à mercredi: poussé par des militants ayant organisé le blocus d’une voie ferrée reliant l’est rebelle au reste du pays, le président, Petro Porochenko, a décrété l’arrêt de toute livraison de marchandises aux régions séparatistes.

Pour Kiev, il s’agit aussi de riposter à la saisie début mars d’entreprises ukrainiennes par les séparatistes pro-russes, qui agissaient eux-mêmes en représailles au blocus.

“La décision que nous avons dû prendre n’est pas facile”, a déclaré mercredi Petro Porochenko.

“A cause des personnes menant le blocus et les terroristes (nom donné par Kiev aux rebelles, ndlr), l’Ukraine a perdu ses entreprises et, malheureusement, cela crée une toute nouvelle réalité”, a-t-il estimé.

Cette rupture soudaine des liens commerciaux entre Kiev et ses régions rebelles a suscité l’inquiétude aussi bien à Bruxelles qu’à Moscou concernant une éventuelle flambée de violences dans l’est du pays, où un conflit entre Kiev et les séparatistes russes fait rage depuis avril 2014.

Pour l’ambassadeur de l’Union européenne, Hugues Mingarelli, la décision de M. Porochenko “ne va pas vers” une réconciliation entre Kiev et les rebelles, tandis que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé qu’elle allait “à l’encontre du bon sens”.

“De telles actions, qui visent à isoler des régions entières du pays, vont mener à une escalade des tensions”, a pronostiqué Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, que Kiev et les Occidentaux accusent de soutenir les séparatistes, ce que Moscou dément.

 – Le blocus continue –

Pour les militants ukrainiens à l’origine du blocus des trains qui transportaient notamment du charbon venu de l’est, la décision de Petro Porochenko représente une victoire.

“Nous saluons la décision du président”, a déclaré à l’AFP Serguiï Akimovitch, un des chefs du mouvement, auquel participent des vétérans de guerre, des nationalistes et des élus d’opposition.

Pour autant, pas question de lever le siège. “Nous n’irons nulle part et nous allons continuer” à bloquer la voie ferrée, a affirmé M. Akimovitch.

Après avoir plusieurs fois dénoncé ce blocus qui a provoqué en Ukraine une importante pénurie de charbon, les autorités ukrainiennes ont finalement décidé d’intervenir et ont arrêté le 13 mars de nombreux activistes.

Des manifestations ont aussitôt éclaté à travers l’Ukraine, poussant le gouvernement à céder en partie aux demandes des militants, qui sont contre tout commerce entre Kiev et les séparatistes.

Mais c’est surtout la saisie d’entreprises ukrainiennes par les séparatistes qui a poussé Petro Porochenko à rompre les liens commerciaux avec l’est.

“Tant que l’Ukraine pouvait taxer ces entreprises situées en territoire rebelles et obtenir grâce à elles des devises étrangères, cela valait la peine de les protéger”, avance le magazine Novoïe Vremia.

Dès fin février, les autorités rebelles ont saisi les locaux de dizaines d’entreprises ukrainiennes mais aussi des mines de charbon, dont certaines appartenant au milliardaire Rinat Akhmetov, l’homme le plus riche d’Ukraine.

La perte de ces entreprises coûte “des milliards de dollars” au pays, a estimé M. Porochenko.

L’Ukraine, désormais privée de charbon, uniquement disponible en zone rebelle et dont dépend son industrie, a dû également prendre des mesures d’urgence face au risque de crise énergétique majeure.

 – Importer de Russie –

Les autorités séparatistes affirment que l’arrêt des liens commerciaux avec Kiev n’aura aucun impact sur la vie des habitants de l’est rebelle.

Dans la république autoproclamée de Donetsk, plus de 84% des importations viennent de Russie, a ainsi affirmé le chef rebelle Alexandre Zakhartchenko.

Le commerce avec la Russie sera renforcé, a-t-il promis. “Il y aura certaines difficultés mais le processus est déjà enclenché et il se développe de manière intense”.

Sur un marché de Donetsk, Igor vend des biscuits venus de Russie. La plupart des habitants n’achètent que des produits russes, affirme-t-il.

“En général, on ne ramène rien d’Ukraine, la plupart des importations viennent de Russie”, explique le vendeur de 22 ans.

A ses yeux, le blocus peut être facilement résolu: “les gens sont comme des cafards, ils s’adaptent à tout”, déclare-t-il.

Source Orange.Actu via AFP

Rapport de situation hebdomadaire du Donbass (Vidéo) – 18 mars 2017. Publié le 19 Mar 2017

Chaque semaine, Christelle Néant de l’agence DONi Press, en partenariat avec Thom Aldrin d’Eveil Français TV, vous propose désormais une rétrospective en vidéo et en français de la semaine écoulée concernant le Donbass, l’Ukraine et la Russie.

Voici les points abordés lors de ce dernier rapport de situation hebdomadaire effectué le samedi 18 mars 2017 par vidéo conférence :

SITUATION MILITAIRE
00’54” – Bilan des bombardements de l’armée ukrainienne lors de la semaine écoulée
03’45” – Armes lourdes déployées sur le front par l’armée ukrainienne
04’23” – La propagande ukrainienne se prend les pieds dans le tapis avec les provocations des FAU
05’49” – Tentative d’attaque par l’armée ukrainienne depuis la mer
06’28” – Quatre navires de guerre de l’OTAN ont accosté à Odessa

SITUATION POLITIQUE / ACCORDS DE MINSK
07’34” – La RPD et l’Ukraine se mettent d’accord pour un échange des prisonniers au format tous contre tous
08’30” – Le mandat de la MSS de l’OSCE prolongé d’un an
09’03” – Le divorce entre l’Ukraine et le Donbass est consommé
11’32” – Règlements de comptes pas très diplomatiques entre l’Ukraine et la Russie à l’ONU

ÉCONOMIE
13’12” – Future coopération économique et commerciale entre le Donbass et la Crimée

DIVERS
13’54” – Discours de Zakharchenko en Crimée sur la future intégration du Donbass au sein de la fédération de Russie
18’40” – Les citoyens de la RPD se ruent sur les passeports de la république

ÉVOLUTION DE LA SITUATION EN UKRAINE
19’03” – Prolongation de l’état d’urgence énergétique suite au blocus total du Donbass
20’45” – Kiev prend des sanctions contre les banques russes
24’25” – Des mères de soldats ukrainiens morts dans le Donbass exigent la démission de Porochenko

PENDANT CE TEMPS LÀ À KIEV
25’25” – Andreï Paroubyi réécrit l’histoire de l’Ukraine après la révolution bolchevique

27’30” – Conclusion

Source DoniPress

Volti

6 Commentaires

  1. Depuis le début, le régime ukrainien a largement démontré son incapacité à gérer la crise. Il est même le principal responsable de l’escalade.

    • Il serait bon de ne plus employer ce terme “crise”en ce qui concerne ce conflit interieur ukrainien.
      C’est une guerre civile, un gouvernement qui utilise des lances roquettes multiples contre une partie de sa population et qui laisse des groupes de tueurs comme le bataillon azov massacrer des femmes, des enfants et des vieillards, est obligé uniquement pour des raisons financières d’appeler ce qui se passe, une opération anti terroriste. la réalité est que c’est une guerre d’un gouvernement contre une partie de son peuple.

  2. Vers un nouveau Yalta

    (…/…)Chaque étape de la radicalisation de la politique menée par ce monde unipolaire arquebouté sur une période révolue a entraîné une réaction asymétrique de la Russie. L’hystérie qui s’empare tant des médias que des politiques occidentaux est surtout le signe de leur faiblesse et de leur démission morale. Ils ne peuvent reconnaître ni leurs actes, ni leur échec et se drapent dans une dignité d’autant plus affichée qu’elle est maltraitée.

    Le temps n’est-il pas venu d’en tirer les conséquences? L’ère d’un nouveau Yalta est venue, elle se construira avec ou sans nous.


    L’Ukraine prend acte de la séparation du Donbass

    La guerre en Ukraine vient encore une fois d’arriver dans une nouvelle phase, qui cette fois risque de durer longtemps. Ce n’est pas la fin de la guerre, mais c’est la fin d’une guerre. Chaque partie vient de reconnaître l’existence d’une frontière posée par les armes, qu’il devient très difficile de déplacer. Les conséquences économiques et politiques sont en train d’être tirées de part et d’autre, le divorce russo-ukrainien est consommé. (…/…)

    • Il risque d’y avoir une scission de l’Ukraine.
      Si intervention russe il y a, le risque de voir la Pologne réagir et réclamer la partie est de la Galicie qui est polonaise a l’origine est quasiment certain.
      Donc risque de conflit conventionnel entre la Russie avec une partie de l’Otan.

      Le partage de la dépouille ukrainienne ne se fera pas sans pots cassés et la carte mise par Voltigeur a de forte chance d’etre prémonitoire.

  3. C’est en Galicie qu’ont été recrutés la majorité des soldats de la Division SS Galicie dont elle tire son nom.
    Ancienne province de l’empire austro-hongrois pris en partie a la Pologne, il n’est pas étonnant de retrouver beaucoup de mercenaires polonais dans les groupes néo-nazis.

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