CICE : la (vraie) France des assistés !….

Un peu de publicité pour un média. Une fois en passant n’est pas coutume puisque, au niveau de l’information c’est, l’uniformisation générale. Haro sur les ceuss qui ne pensent pas, comme les ploutocrates le voudraient. FAKIR c’est le nom du journal en question, qui ne fait pas dans la langue de bois, qui est en vente dans les kiosques au prix de 3€ le numéro ou sur son site. Vous savez que la presse se porte mal, (on se demande bien pourquoi !) malgré les millions d’argent public injectés chaque années. Pour qu’un journal continue sa mission, il lui faut les moyens de travailler et, ce sont les abonnés et lecteurs de la version papier, qui le lui permettent. Je vous propose l’extrait d’un article qui vous donnera une idée du contenu. Soutenons “les vilains petits canards” qui écrivent noir sur blanc, ce que les zélites ne veulent pas que vous sachiez. Il y a de l’humour, ce qui ne gâche rien. Vos avis sont les bienvenus. Partagez !

Vingt-deux milliards. 22 000 000 000. C’est un métier, que de faire sentir l’énormité d’un chiffre comme ça. Que ça ne reste pas une abstraction
avec plein de zéros. Que ça prenne corps, un peu, jusqu’à chez vous.

Je serais informaticien, là, je fabriquerais un « convertisseur de CICE ».
Vous entreriez le nom d’un métier.
« Infirmier », par exemple.
C’est la débâcle dans les hôpitaux, on le sait tous, les patients qui attendent des nuits aux « urgences », d’autres où le personnel apporte son propre papier toilette, les établissements parisiens qui épuisent leurs salariés, bref, une Sécu au bord de la crise de nerfs.
Donc, embaucher des « infirmiers », qui est contre ?
J’ai regardé sur « infirmiers.com », c’est environ 1 828 € brut en début de carrière, allez, 2 000, soit 32 000 par an avec les cotisations patronales.
En bien, ça fait 625 000 infirmiers.
Voilà ce qu’on pourrait recruter avec les vingt milliards du CICE.
Mais vous avez raison : il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Avec mon convertisseur ultra-perfectionné, chacun pourrait se faire un mix à lui, ses embauches idéales : instits, animateurs pour le périscolaire, auxiliaires pour les vieux, cheminots, inspecteurs du travail, contrôleurs des impôts, etc.
Cette manne, ces vingt milliards, constitueraient un vrai bol d’air pour le tissu social, pour des services publics aujourd’hui sous asphyxie. Alors que là, ils n’ont servi à rien ou presque…

Vous saisissez, maintenant, l’énormité de ces vingt milliards ?

Il faut vous l’écrire en chiffres, peut-être, avec tous les zéros ?
20 000 000 000 ?
Non ?
Ça ne vient toujours pas ?
Alors, je vais convertir en autre chose.
En ministères.
J’ai consulté le budget de l’Etat pour 2016.
Le coût du CICE c’est, pour cette année :
7,3 fois le budget de l’ « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » (2,7 milliards).
7,3 fois aussi le budget de la « Culture » (2,7 milliards).
2 fois le budget de l’ « Ecologie, développement et mobilité durables » (9,1 milliards).
2,4 fois le budget de la « Justice » (8,2 milliards).
33,3 fois le budget de « Sport, jeunesse et vie associative » (0,6 milliard).
36 fois le budget des « Médias, livres et industries culturelles ».
50 % du budget de la « Défense » (39,6 milliards).
30 % du budget de l’ « Enseignement scolaire » (67 milliards).
Vous le pigez, désormais, que c’est du lourd, ces vingt milliards ? Que ça peut rebattre les cartes complètement ? Qu’un gouvernement qui dirait : « Bam, notre priorité, c’est l’Ecologie », d’un coup d’un seul, il pourrait en tripler le budget, avec ces vingt milliards… et avec des effets sans doute plus significatifs sur l’emploi !

Il faut mesurer ici le paradoxe.
Le gouvernement (« les gouvernements », on devrait dire, tant l’alternance ne change pas grand-chose à ces choix politiques), le gouvernement compte sur un « effet de levier ». En gros, en donnant un euro d’aide au privé, ça va démultiplier les énergies, et à force d’investissements, d’embauches, de croissance, de tout ça, à la fin, ça fera des petits, ça produira dix euros dans le PIB.

Mais on assiste à l’inverse : l’effet de levier est remplacé par une évaporation. Chaque euro mis dans la machine devient dix centimes à l’arrivée. « Reconstitution de leurs marges » oblige… Ah qu’en termes galants ces choses-là sont mises ! En moins codé, ces subventions sont passées par profits et profits, se muent en dividendes pour les actionnaires, ou en rétributions pour les patrons.

Ainsi, par exemple, de Carrefour (le premier bénéficiaire privé, derrière La Poste et la SNCF) : 120 millions de CICE. De quoi soutenir l’envolée des dividendes : + 25 % depuis 2012, 517 millions d’€, soit 62 % des bénéfices. De quoi aider aussi un nécessiteux, le PDG, dont le salaire double, de 3,7 à 7 millions d’€.

Ainsi, également, de Casino, qui touche 97 millions de CICE et qui réduit ses « frais de personnel » d’à peu près autant. Tandis que la « rémunération des dirigeants », elle, ne connaît pas la crise : +12,5 % entre 2014 et 2015.
Ainsi, enfin, pour conclure le tiercé de la grand distrib’, de Auchan : 88 millions d’€ de CICE. Les dividendes versés à la famille Mulliez ont quasiment triplé : 200 millions en 2015, contre 67 en 2014.

Sa marge de manœuvre budgétaire, François Hollande l’aura donc consacrée à ça.
A rien.
Mais c’est à cela, justement, qu’on découvre la puissance d’un dogme : qui va songer, aujourd’hui, à stopper cette mesure ?

Notre dossier sur la France des assistés est à lire intégralement dans Fakir n°78, actuellement en vente sur notre boutique et dans les kiosques !

Voir aussi

:

L’Insee : « Ca va mieux ! » (pour les riches)

CETA : Fakir publie son premier sondage !

Lagardère, l’incompétent (4)

Vive l’esclavage !

 

 

Volti

6 Commentaires

  1. “soit 32 000 par an avec les cotisations patronales”, il faut rappeler que celui qui bosse rapporte lui meme les 50% de “charges patronales”. Ce n’est pas le patron qui ramene.

  2. par le lien “vive l’esclavage”, on est renvoyé vers l’extraordinaire film “Queimada”, que l’on peut

    très facilement visionner en streaming sur internet…..

    et si un dessin vaut mille mots, combien de mots peut valoir un film d’exception ???

    pessimiste ou optimiste ? chacun jugera…..https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_good.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_rose.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cry.gif

  3. Merci pour l’info. Pas facile de trouver des journaux “lisables”(invention de mot pour l’occasionhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_smile.gif)… Le monde diplomatique c’est pas mal non plus.

  4. En fait, le titre exprime faussement les choses.

    “La France des (vrais) assistés.”

    Le plus marrant, c’est que ce sont ces privilégiés qui viennent traiter les chômeurs et les RSIstes, d’assistés…

    A méditer pour celles et ceux qui vont aller se choisir des Maîtres aux prochaines Zélections, qui décideront de l’utilisation de leur argent, impôts et taxes…
    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

  5. (… La générosité des entreprises françaises envers leurs actionnaires s’explique, non par la croissance des profits, mais par… une conjoncture difficile.

    Les entreprises françaises sont plus généreuses que l’an dernier avec leurs actionnaires. Alors qu’elles paient traditionnellement 75 % de leurs dividendes au deuxième trimestre, la société de gestion britannique Henderson a calculé que les sommes qu’elles ont versées sur cette période ont bondi de 12,4 % par rapport au deuxième trimestre 2015, pour atteindre 35,3 milliards d’euros. Cela fait de la France l’un des pays d’Europe où la croissance des dividendes a été la plus forte au dernier trimestre, après les Pays-Bas.

    «Quasiment neuf sociétés sur dix parmi celles retenues pour l’étude ont maintenu ou augmenté leurs dividendes», relève le gestionnaire. Une générosité qui s’explique, non par la croissance des profits, mais par… une conjoncture difficile. «Les entreprises ont bien compris que les investisseurs, pénalisés par des taux d’intérêt très faibles, étaient friands de rendement: un bon dividende les attire plus qu’avant et est un fort soutien pour le cours de Bourse», analyse Roberto Magnatantini, responsable des actions mondiales chez Syz Asset Management. D’où la tentation de distribuer une part de plus en plus importante des bénéfices, «d’autant que dans un monde de croissance faible et de grande incertitude, les entreprises ont moins d’opportunités pour investir», relève le gestionnaire de Syz. …)
    http://minu.me/dza3

    Pour moi cela signifie que les entreprises n’ont pas de projet d’investissement et préfèrent donc verser des dividendes. Pourtant, nous sommes dans un contexte de taux bas, de matières premières pas chères, de gain de productivité résultant des progrès techniques la seule chose qui semble manquer, c’est la consommation.

    Combien de temps avant un effondrement total ?

    Part des micros-entreprises dans les créations d’entreprises

    http://minu.me/dza4

    défaillances d’entreprises

    http://minu.me/dza5

    Cotisants retraités et rapport démographique du régime général le linéaire du rapport démographique ne présage rien de bon

    http://minu.me/dza6

    Évolution en % de la population Française par tranche d’age attention 61 et + échelle de droite

    http://minu.me/dza7

    Pour relativiser les mêmes données en individus

    http://minu.me/dza8

     

    **MODÉRATION**
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    Merci de s’en souvenir !

    Édit :
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