À Roquevaire, l’eau « vitale » est gratuite

C’est avant tout une belle histoire, puisque certaines multinationales aimeraient rendre l’eau complètement privatisée, privant l’ensemble des citoyens d’un accès à celle-ci sauf s’ils paient pour cela. C’est d’ailleurs ce qu’a prétendu le PDG de Nestlé il y a quelques années: “l’accès à l’eau ne fait pas partie des droits de l’Homme“. Du coup, le village de Roquevaire propose l’eau gratuite, ou presque, 30M3 d’eau pour un simple euro, incroyable! Quant on sait que dans certaines villes françaises, le mètre cube d’eau dépasse les 4 euros!!!

dt165_aubagne_ruisseau_cmSource de l’image: Detoursenfrance.fr

Trente mètres cubes d’eau potable pour un euro ! C’est le prix dérisoire que payent chaque année les habitants de Roquevaire, dans les Bouches-du-Rhône, suite à une décision de la municipalité. Celle-ci considère que l’eau est un bien commun de l’humanité, et que chaque habitant de la commune doit pouvoir accéder gratuitement à l’eau « vitale ». Mais l’avènement, en 2020, de la métropole d’Aix-Marseille-Provence risque de bouleverser cet équilibre.Cet article a initialement été publié dans le journal L’Âge de faire (voir sa présentation à la fin de l’article).

Le 19 décembre 2011, le conseil municipal de Roquevaire, une ville des Bouches-du-Rhône, approuvait à la quasi-unanimité une délibération instaurant une « tarification solidaire et responsable de l’eau ».

Cette tarification progressive se compose de trois tranches : l’eau « vitale », qui correspond aux trente premiers mètres cubes, puis l’eau « utile », jusqu’à cent vingt mètres cubes, et, enfin, l’eau de confort. « Considérant que l’eau potable ne doit pas être une marchandise source de profits injustifiés, mais qu’elle est un bien commun de l’humanité », l’équipe municipale estime que ses administrés doivent pouvoir accéder gratuitement à l’eau vitale.

« Quand on a commencé à étudier ce projet, on s’est vu opposer tout un tas de réglementations, de décrets, de lois… On a compris que nous n’avions pas le droit de pratiquer la gratuité, explique Yves Mesnard, maire (PCF) de la commune depuis 2008. Plutôt que de partir dans un interminable combat devant le tribunal administratif, on a choisi de faire plus simple : fixer un prix dérisoire. » Ainsi, depuis le 1er janvier 2012, pour les trente premiers mètres cubes d’eau potable, les Roquevairois déboursent… un euro ! Cette quasi-gratuité, accompagnée de tarifs avantageux pour les volumes suivants, n’a pas entraîné de hausse de la consommation moyenne. Au contraire : alors que la population a augmenté entre janvier 2012 et décembre 2013, la consommation globale d’eau a légèrement baissé.

Une régie municipale créée en 1925

« Notre chance, c’est que nos ancêtres ont bien travaillé », glisse le maire. Roquevaire a toujours eu une relation un peu particulière à l’eau. Les habitants avaient en effet, dès le début du XXe siècle, réalisé un forage qui alimentait les fontaines du village. La commune a ensuite créé sa propre régie. Depuis 1925, c’est elle qui assure le captage, le traitement et la distribution d’eau potable à Roquevaire, puis dans trois autres villages de la commune, Lascours, Pont-de-l’Étoile et Pont-de-Joux. Soit un peu moins de 9000 habitants pour environ 4300 abonnés.

Dix agents et un ingénieur assurent le fonctionnement de la régie, qui gère notamment les 92 kilomètres du réseau de distribution. La gestion communale de l’eau a déjà montré, ici ou ailleurs, ses vertus : cela revient moins cher que de la confier à un groupe privé, et le réseau est souvent beaucoup mieux entretenu [1]. Lorsque la nouvelle équipe municipale arrive à l’hôtel de ville en 2008, elle s’aperçoit que cette régie est bénéficiaire. Dès lors, pourquoi ne pas en faire profiter les administrés ? « On ne paie pas la ressource. Or, en tant qu’élus, on n’est pas là pour faire du pognon, mais pour faire fonctionner une commune », rappelle Yves Mesnard.

Source et suite sur Bastamag

 

 

Benji

3 Commentaires

  1. Enfin une commune qui ne voit pas que le profit et il n’y a pas que l’eau qui est un bien commun de l’humanité, la Terre aussi et chaque habitant devrait recevoir une parcelle de terre dés sa naissance pour subvenir à ses propres besoins vitaux et y construire une maison car la planète Terre appartient à tous les humains et pas simplement à ceux qui s’en sont emparés injustement sans aucune répartition équitable avec le reste de l’humanité.

    Aujourd’hui on nous demande de nous endetter pour acheter de la terre ou de travailler pour acheter notre eau mais à l’origine tous ces bienfaits nous étaient donnés par la nature. Il n’y a vraiment que l’homme pour voler, posséder et faire payer à ses frères humains ce qui leur revient de droit depuis toujours mais aujourd’hui tout cela n’est plus du tout légitime.

  2. Cette eau n’est pas gratuite. Les habitants la paient dans leurs impôts locaux.
    Avoir de l’eau propre, toujours disponible au robinet, et traitée en aval avant d’être rejetée dans un cours d’eau, tout cela a un coût.

    Si la communauté de commune ne leur permet pas de continuer à fonctionner comme actuellement, les habitants devront veiller à ce que la commune baisse les impôts locaux.

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