Le PSG menace de bétonner trois cent hectares de terres historiques

Site d’une grande richesse géologique, le domaine de Grignon (Yvelines) est un 199210_10151138652703007_1078856069_nlieu de recherche historique agronomique, poumon vert de bonnes terres. Mais l’Etat veut vendre le terrain, sans doute au club de football Paris-Saint-Germain. La résistance grandit contre ce nouveau gaspillage de terres.

Que vaut un château Louis XIII face à la promesse d’un vestiaire pour stars du football ? Combien de fossiles du lutétien pour une place de parking où rivaliseront les grosses cylindrées ? À Thiverval-Grignon (Yvelines), la terre pourrait bientôt se changer en pelouses synthétiques, et les tubes à essai en crampons.

C’est sur ce site, en grande partie consacrée à l’enseignement agricole depuis la création de l’Institution royale agronomique en 1826, que le club de football Paris Saint-Germain (PSG) nourrirait son prochain rêve de grandeur : après avoir constitué l’une des meilleures équipes de football du monde, le Qatar, propriétaire du PSG depuis 2011, veut désormais investir dans un nouveau centre d’entraînement.


18 terrains de football, un stade de 5.000 places et le parking correspondant, des boutiques, peut-être même un hôtel et des restaurants… Après avoir vu son rival lyonnais inaugurer « OL Land », son nouveau stade, il y a quelques semaines, le PSG compte faire démonstration de sa toute-puissance dans le championnat français : une enveloppe de 300 millions d’euros serait consacrée à ce projet, selon les informations du journal Le Parisien en décembre dernier. Soit 15 fois plus que le centre d’entraînement lillois, le dernier-né en la matière.
« Il n’y a aucune information, je n’en peux plus ! »

À l’étroit dans son cocon de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), où l’agrandissement est rendu impossible par la présence d’un camp militaire, le PSG aurait donc jeté son dévolu sur Grignon. L’information reste, pour l’heure, au conditionnel, tant les parties prenantes se font discrètes sur le sujet. Si le club parisien n’a pas répondu à nos sollicitations, le ministère de l’Agriculture se contente de confirmer que « le PSG est intéressé et a consulté le dossier », et qu’aucun autre acquéreur ne s’est manifesté. L’entourage du ministre, joint par Reporterre, l’assure : « Il n’y a pour l’heure aucune offre ni aucun compromis de vente signé. » Le site de France Domaine, service de l’État chargé de la gestion de ses biens immobiliers, n’indique aucune « cession en cours » ni « cession à venir » dans les Yvelines, où se trouve le domaine de Grignon.

Contacté par Reporterre, le député de la circonscription, David Douillet (LR), souligne le silence des autorités sur le sujet : « Il n’y a aucune information, je n’en peux plus ! » Proche du maire de Poissy, Karl Olive, il soutient une solution dans cette ville située dans le nord du département. Mais, pour la commune de Thiverval-Grignon, le match est déjà plié : « Il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas comprendre que ce choix semble ne plus faire de doute , était-il écrit dans le journal municipal de décembre, reste à savoir quand l’annonce sera faite. »

Le maire, Rémi Lucet, qui se dote actuellement d’un golf contesté, y prépare déjà ses administrés : « Acceptons-le sans crainte, sans nous fermer », exhorte-t-il dans son édito du même mois. « C’est un jeu à plusieurs bandes entre élus locaux, avec une grosse lutte d’influence pour récupérer le pactole du PSG », commente un élu d’une commune voisine.

Dans les rues de cette bourgade rurale d’un millier d’habitants située à l’ouest de la plaine de Versailles, on reste dans l’expectative. « Il faudrait pouvoir peser le pour et le contre, mais nous n’avons pas trop d’informations sur le sujet pour l’instant », explique Stéphane, qui habite la commune depuis 1995. Habituée du centre équestre que le domaine héberge, Audrey se dit inquiète : « Selon ce que j’ai pu en lire, je ne vois pas comment le site garderait son charme ouvert sur la nature. »
Le célèbre classement des universités dit de Shangaï

Une seule chose paraît acquise actuellement : le départ du site des centres de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) et d’AgroParisTech. Des générations d’ingénieurs ont pourtant fait leurs études et mené des recherches à Grignon. « J’y ai passé de belles années en tant qu’ancien de l’Agro », dit le directeur de cabinet de Stéphane Le Foll. Mais aucune de ces institutions ne figure dans le célèbre classement des universités dit de Shangaï. C’est dans ce contexte qu’est né il y a une dizaine d’années le projet de cluster scientifique et technologique de Saclay, qui vise à regrouper jusqu’à 25 % de la recherche scientifique en une seule entité, à 20 kilomètres au sud de Paris.

Créée officiellement en décembre 2014, l’université Paris-Saclay « paraît offrir les meilleures chances de figurer rapidement au sommet de cette élite mondiale, notamment par la somme de ses performances en termes de publications scientifiques », argumente Jean-Claude Thoenig, directeur de recherche émérite. De cette motivation découle donc le déplacement des instituts agronomiques, validé par un vote en conseil d’administration d’AgroParisTech en mars 2015. « Le déménagement est prévu pour septembre 2020 », dit-on au cabinet de M. Le Foll. Mais le projet est fortement contesté.

Source et article complet sur Reporterre

 

Benji

Un Commentaire

  1. Après avoir acheté le PSG , le Quatar avec les pétro-dollars du Cheikh ( cher et pas casher ) Tamim bin Hamad Al Thani va bien acheter le Domaine de Grignon pour investir davantage dans les loisirs footballistiques pour, par la suite avoir un fort retour sur investissement ( Pour financer et armer ses protégés ( voir extrait ci-dessous ). L’histoire de France, la nature dans notre pays ne l’intéresse pas ! Ils ont des pays artificiels qui n’ont pas ou très peu d’histoire, et la nature chez eux se restreint à du sable à l’infini, quelques oasis et des puits de pétrole ou de gaz ! Ils ont même bouleversé la vie et les habitudes millénaires des magnifiques Bédouins ( des gens très hospitaliers ) et des pêcheurs côtiers qui vivaient très bien dans leur désert et dans leurs petits ports, et qui faisaient du commerce avec leurs caravanes. Maintenant certains sont sédentarisés dans les villes, travaillent dans le pétrole ou le gaz, mais n’ont plus la vie de Liberté qu’ils avaient avant !

    EXTRAIT ( Wikipédia )
    Selon deux articles, l’un paru dans le Daily Telegraph en septembre 2014, et l’autre dans Le Monde le 17 novembre 2015 (ce dernier étant un point de vue écrit par les historiens Sophie Bessis et Mohamed Harbi), le Qatar serait, avec l’Arabie saoudite et la Turquie, l’une des principales sources financières et militaires de l’extrémisme islamiste.

    Le 4 mars 2014, David Cohen, sous-secrétaire américain au Trésor, chargé du combat contre le financement du terrorisme, a révélé que le Qatar, pourtant un allié américain de longue date, finance depuis de nombreuses années le Hamas.

    Le 8 mars 2014, Nouri al-Maliki, ancien Premier ministre irakien, a accusé l’Arabie saoudite et le Qatar de fournir un soutien politique, financier et médiatique aux groupes d’insurgés comme Daesh, Front al-Nosra, Al-Qaïda, etc., allant même jusqu’à « acheter des armes au bénéfice de ces organisations terroristes » pour conclure en droit international que : « Ils attaquent l’Irak, via la Syrie, et de manière directe, et ils ont déclaré la guerre à l’Irak »

    Le 8 octobre 2012, Yves Bonnet, ancien patron de la DST a affirmé : « On n’ose pas parler de l’Arabie saoudite et du Qatar, mais il faudrait peut-être aussi que ces braves gens cessent d’alimenter de leurs fonds un certain nombre d’actions préoccupantes […] Il va falloir un jour ouvrir le dossier du Qatar, car, là, il y a un vrai problème. Et je me fiche des résultats du Paris-Saint-Germain.»

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