les AMAP disent NON à la Ruche qui dit oui

Il semblerait que “La ruche qui dit oui” n’est pas une solution aussi idéale que cela, et si des Anonymous (véridique) ont décidé de se mettre en lutte contre cette alternative qui n’avait pas l’air si mal que cela, ils ne sont pas les seuls à s’élever contre cette ruche qui réserverait plus de piqures que de gentilles abeilles  inoffensives…

Légumes

Le “frelon” Parisien exterminateur de la petite paysannerie continue ses ravages !

Depuis plusieurs années, des groupes de consom-acteur-actrices se sont regroupés pour aider au maintien ou à l’installation de paysans (AMAP , ACAPE , centres de réinsertion, etc…), mais depuis peu cette mouvance semble s’essouffler.

Par contre, de nouveaux moyens de distribution ont vu le jour, via internet comme “La ruche qui dit oui”.

Grâce à la médiatisation énorme dont a bénéficié cette nouvelle formule, l’engouement auprès de celle-ci a bien pris. En effet, la presse laisse supposer aux lecteurs qu’il s’agit de distribution de paniers en vente directe, alors que c’est une plate-forme logistique qui prélève près de 20 % du chiffre d’affaires aux paysans adhérents à ce système.

Un apiculteur à 90% en vente directe, distribuant dans 10 lieux d’AMAP  a dit « NON » aux sollicitations d’une « ruche qui dit oui » (1) près de chez lui ! Pourquoi ?

Tout d’abord par tromperie pour le consommateur, qui pense acheter un produit en vente directela-ruche-qui-dit-non-150×134, alors qu’il s’agit de manière très subtile d’une vente par 2 intermédiaires : le propriétaire de la ruche qui prend 10% TTC sur le CA réalisé et 10% TTC pour une start-up parisienne qui grossit à vue d’œil (40 salariés, dont les créateurs sont tous diplômés de hautes écoles de commerce).

Ensuite par éthique, car rémunérer en dividendes  les actionnaires de cette entreprise commerciale de plus de 500 ruches qui sont ni plus ni moins que Xavier Niel (Président de Free), Marc Simoncini (co-fondateur du site de rencontres meetic.fr), Christophe Duhamel (co-fondateur du site marmitton.org). Les grandes enseignes de la distribution l’ont compris avec les « drive » les consommateurs cliquent sur internet pour commander leur alimentation industrielle. Ils répondent à une réelle demande : de plus pousser le caddie, ne plus perdre de temps à faire ses courses.

Quels prix pratiqués par les producteurs qui se lancent dans cette aventure ?
– soit le même prix qu’en contrat AMAP, et faire payer le consommateur 20% plus cher, le prix à payer pour choisir ce qu’il veut quand il veut !
– soit s’aligner sur le prix du marché en vendant moins cher ses produits de 10 à 20%, c’est ce que certains producteurs en AMAP ont malheureusement  commencé à subir comme pression, c’est toujours la même histoire !
Petit rappel : les grandes et moyennes surfaces prennent une marge brute de 27% en moyenne sur un produit alimentaire (intégrant la gestion des stocks et du personnel salarié, inexistant ici)

Origines des produits : on parle proximité des produits qui viennent parfois de très loin par l’intermédiaire de transformateurs ou d’artisans (et non des paysans). La gamme des produits n’est pas qu’alimentaire (crème solaire).

Alternative possible : créer de nouvelles AMAP, alors que l’offre des paysans producteurs bio continue de croitre, la demande stagne, profitant à des intermédiaires qui se sucrent sur leur dos. Faire circuler cette information auprès des amapiens qui pourraient être séduits sans être totalement informés par ce nouveau type de « drive » préfigurant  le nouveau i-commerce du 21ème siècle, sans changer les mêmes pratiques capitalistiques du marché.

(1) La ruche qui dit oui  = Vente par internet, sans engagement, les consommateurs viennent chercher leurs victuailles chez un particulier (responsable de la ruche) très souvent sans croiser le producteur, qui n’est pas obligatoirement paysan ni bio, mais souvent transformateur ou artisan.

par AMAP Bio Devant – Courbevoie

 

Source+infos supplémentaires sur Aquitainedecroissance.org

 

Benji

37 Commentaires

  1. Au milieu de Levallois-perret, rue de villiers, il y a une tres belle ruche au pied de la DCRI :. 🙂

    les poulets se nourrissent a la ruche?

  2. UN GRAND MERCI AUX ANONYMOUS ! qui veillent
    quant aux KO- nards de CON-sommateurs qui rechignent à pousser un caddie, rechignent à faire leur course (alors qu’ils n’ont plus besoin de chasser, de dépecer, de planter…. )et de fait en passant par le NET, favorisent l’achat VIRTUEL donc la disparition du fric liquide !

    devant tant de feignantise je peux toujours attendre le jour où ils descendrons dans la rue.

  3. J’ai entendu, il y a quelques jours à la radio, un des dirigeants de cette ruche, et ses propos m’ont hérissé le poil ! donc je suis d’accord avec les Anonymous.

  4. Moi j’avais regardé l’an passé parceque plusieurs petits magasins avaient ouvert près de chez moi…Déjà, j’étais sidéré par les prix…ensuite, la provenance, et au final quand j’ai appris que c’était un coup de Xavier Niel…j’ai dit Basta !

  5. J’ai dit NIET à la « Ruche qui dit oui ». Nous en avons déjà parlé l’an dernière ici même de cette fameuse « ruche » attrape-gogos, et à cette occasion je vous avais alerté sur l’arnaque de ce système. A l’époque, je m’étais inscrit dans une « ruche » située près de mon domicile et c’est en voulant passer ma première commande que je suis tombé sur le cul en constatant les tarifs appliqués !

    Un simple exemple : Le kilo de bourguignon était à plus de 25 € !! Justifications de la propriétaire de la ruche : « Nous sommes en négociation avec le producteur pour qu’il revoit ses tarifs à la baisse, mais il nous oppose des frais de conditionnement et de transport (le producteur/transformateur était situé dans une autre région !!) Inutile d’en dire plus, vous aurez compris qu’il faut boycotter cette enseigne.

    Il existe un peu partout en France des regroupements de paysans/petits producteurs (AMAP ou autres systèmes) qui proposent des aliments frais, de qualité et issus d’une production locale. De plus, les prix pratiqués sont raisonnables et équitables pour le client comme pour le producteur. Pour ceux qui vivent en centre ville et/ou n’ont pas accès à ce genre de distribution, les marchés « classiques » restent quand même un bonne alternative. On y retrouve encore quelques petits paysans qui vendent une production locale (viande/volaille, légumes, fromage, œufs, etc), mais il faut savoir les repérer au milieu des margoulins qui revendent des productions industrielles sur nos marchés. Les étals qui proposent des tomates en hiver, des produits exotiques ou encore une variété démesurée de produits, présentés dans des cagettes « made in X ou Y », sont à fuir …

    M.G.

    • @ mouton grain, au sujet des petits paysans sur les marchés, je peux t’assurer que ce n’est pas partout le cas, en tout cas pas ici, j’en ai déjà parlé dans un autre post il y a quelques jours.
      En plus, il est avéré maintenant que beaucoup d’entre eux pour produire plus ont la main lourde en ce qui concerne les produits “phytosanitaires” que nous dénonçons ici. j’en ai eu plus d’une fois la preuve… aussi je ne m’y fierais pas sauf si je connais bien le paysan pour être allée chez lui et avoir vu comment il cultive !

      • Je suis d’accord avec toi GDP. Les authentiques paysans, qui cultivent naturellement, sans intrants, se comptent sur les doigts d’une main … 🙂

        M.G.

  6. Bonjour à tous,

    Je suis réfèrent dans une amap depuis pas mal d’années… Sans vouloir tomber dans une polémique inutile,
    il est important de bien marquer les différences entre le concept Amap et ruches. L’Amap c’est bien plus qu’un panier bio, local et de saison, c’est des citoyens qui s’impliquent, des rencontres et des visites chez nos producteurs afin de comprendre, des actions pour les aider… Ca n’a tout simplement rien a voir avec la ruche qui ne garanti pas des aliments non traités (phytosanitaires vous vous souvenez?) et qui grâce à la médiatisation énorme dont a pu bénéficier cette nouvelle formule, la ruche et la presse laisse supposer qu’il s’agit de distribution de paniers en vente direct, alors que comme l’explique l’article des moutons, c’est d’abord une plate-forme logistique qui prélève près de 20 % du chiffre d’affaires aux paysans adhérents à ce système dont: 10% pour le gérant d’une ou plusieurs ruches, 10% pour la “start-up” parisienne de Mr Neil et Simoncini et ses diplômés de hautes écoles de commerce.

    Tout cela, comme d’habitude, aux détriments des producteurs. La ruche se fait payer à l’avance alors qu’en AMAP c’est le producteur qui bénéficie d’une trésorerie pour son activité. Et vous n’êtes pas sans savoir que la vie de producteur/agriculteur/eleveur n’est pas tous les jours une partie de plaisir…

    Dernier point, non sans importance, la traçabilité des produits BIO est totale en AMAP par l’existence d’un contrat qui lie producteur et consommateur précisant les engagements de chacun et où le prix à payer est le juste prix, celui qui permet au paysan d’exister ou plutôt de “survivre”.

    «Que ta nourriture soit ton premier médicament!»
    Hippocrate

    • Très juste. Il est effectivement important de rappeler qu’en AMAP, la somme versée par le client pour réserver ses paniers (3, 6 ou 12 mois d’avance) sert entre autres de « garantie d’achat », mais c’est surtout une avance de trésorerie indispensable pour le producteur, afin qu’il puisse assurer sa production dans de bonnes conditions financières …

      🙂 M.G.

  7. Et bien moi, je n’aime pas trop le système de payer les paniers à l’avance, d’ailleurs c’est très ségrégationniste parce que tout le monde ne peut pas payer ses courses 3 mois à l’avance, nos salaires ne nous sont pas versés avec 3 mois d’avance.
    Plus j’y pense moins j’aime, c’est dommage parce qu’il y aurait beaucoup plus de personnes à adhérer si justement on pouvait acheter avec eux ce qu’on veut en fonction de nos besoins et pas en payant d’avance.
    dommage, je continuerai d’aller sur les petits marchés bio.

    • Bonjour lahdo, vous n’avez pas compris le fonctionnement du système Amap 🙂

      Techniquement vous ne payez pas vos paniers “à l’avance”, à travers le contrat vous vous engagez en début de saison a payer par chèque le producteur, qui ne touche les chèques des adhérents que en fin de mois.
      Vous n’êtes donc prélevé qu’en fin de mois du montant des 4 paniers que vous aurez récupéré pendant le mois. Une distribution par semaine pour les raisons logistiques que vous imaginez. Le contrat n’apporte donc qu’une sécurité financière dans le temps au producteur, à aucuns moments vous n’avancez l’argent. Ca ne serait pas acceptable.

      Je ne pense pas que ce système soit “ségrégationniste”, adhérer à une Amap c’est une démarche citoyenne, vous n’êtes plus juste qu’un consommateur lambda sans visage, sans responsabilités sur ces choix mais qui râle lorsqu’il apprend par les médias classiques (une référence!) que la qualité de la nourriture vendue en grandes surfaces, sur les marchés est hors de contrôle… Ici, vous vous impliquez, vous rencontrez des êtres humains comme vous qui prennent en main leur santé et celle de leurs proches. Vous consommez de manière plus juste, vous aidez des producteurs locaux qui bossent a vous fournir des produits de très hautes qualités et non traités. A vous de choisir.

      ps: je vous rappelle que nous sommes tous bénévoles dans l’Amap, nous n’avons “malheureusement” pas une équipe de “chargés de com”, comme à la ruche, pour communiquer sur nos activités.. 😉

    • Dans l’amap où j’ai mes habitudes, on paye en faisant plusieurs chèques, un par mois par exemple (en fonction des contrats).

  8. Bon, ça a quand même le mérite d’exister, non ?

    Et vous parlez finance sans comprendre ce que coûte ce genre de système à mettre en place !!

    (et là, c’est le patron qui vous parle !!)

    Les serveurs : c’est pas gratuit !
    Les employés : c’est pas gratuit !
    Les Locaux : c’est pas gratuit !
    L’électricité : c’est pas gratuit !
    etc, etc …

    Alors, certes 20 % c’est peut-être un peu élevé … je ne sais pas …

    Voyons voir ce que dira la cour des comptes (pour rappel : ils avaient déjà épinglé la SPA)

    • Dis donc Capitaine patron, le principe des AMAP et autres ventes directes n’est-il pas également, hormis le fait de se procurer des produits sains, d’éviter les intermédiaires qui se gavent sur la bête ? Comme dit plus haut, ce sont des bénévoles qui gèrent l’organisation des ventes, parfois accompagnés des producteurs eux-mêmes, et les locaux sont souvent mis à disposition par un producteur ou un bénévole et parfois même par la commune. Conclusion, soit on copie bêtement le système de distribution classique, soit on opte pour une réelle vente directe avec une véritable collaboration entre producteurs et consommateurs …

      https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif M.G.

      • Crois-moi, je connais bien les AMAP et leur indisponibilité !!

        Y’a en une à côté de chez moi, avec une liste d’attente longue comme le bras …

        Mieux que les AMAP, tu connais “La Louve” ??

        (Je te laisse faire tes recherches )

        • Oui, j’ai vu ça. Une coopérative de consommateurs. Participatif ? sans aucun doute, mais le client-travailleur s’y retrouve-t-il niveau qualité ? Il faudrait pouvoir juger sur pièces …

          M.G.

        • Captain,

          Oui il y a une longue liste d’attente à l’Amap, mais la faute à qui? Rappelons que 4% de la surface agricole était consacrée à l’agriculture biologique contre 10% en Italie et même 20% en Autriche. Il faut plus de producteurs se remettent à une agriculture plus “traditionnelle”… Ceci dit, il y a chaque saison, de nouveaux arrivants et des départs, ne consommez que de saison semble être contraignant pour certains..

    • Un seveur mutualisé chez ovh coute 40 € par an avec le nom de domaine.
      200 giga de disque c’est plus que largement suffisant.
      Le cout est ridicule.

  9. Moi, j’ aitrouvé une solution à tous ces problèmes:
    http://www.parcelterminal.com/
    http://www.parcelhome.com/micro-pack-station/?lang=fr
    http://www.locktin.com/
    http://www.drlocker.com/product/parcel-grocery-fridge-laundry-locker
    https://www.oz-ebox.com.au/
    http://www.coldway.com/
    http://anywherefridge.com/#who-says
    http://pakebo.de/
    Ce n’est peut-être l’idéal mais ça peut rendre service à beaucoup de monde.Par contre vous aurez remarqué l’abscence des français.Pourtant, ce n’est pas faute d’ avoir demandé et expliqué l’ intérêt!

  10. j’avais voulu en gérer une, mais quand j’ai étudié le business model j’ai dit non ! Du coup je me suis lancé dans la production et je distribuerais moi meme sans passer par ce type de réseau

  11. +1
    Et qu’on arrête de mettre abeilles et ruches à toutes les sauces !
    Qu’on les observe, qu’on les aime, qu’on les aide !
    Pensez aux fleurs mellifères bientôt. 🙂

  12. Bonjour à tous,
    Je connais et les AMAP et les ruches et ce ne sont pas, a mon sens, des modes de consommation à opposer. Déjà, les producteurs ont le choix d’adhérer ou pas a ces systèmes et personne ne les oblige. Certains ont décidés par exemple d’ouvrir leur propre boutique à la ferme ou des boutiques partagées : les alternatives existent. De plus, je connais un certain nombre de producteurs qui sont très contents de la Ruche et à qui cela permet de vivre de leur travail.
    Les AMAP ont une dimension sociétale qui est importante en partageant les risques avec les producteurs et cela est particulièrement louable. D’autant plus que c’est un fort engagement de ceux qui gèrent l’asso. Par contre, c’est un mode de consommation qui ne peut correspondre à tous car il faut, par exemple, penser son alimentation autour de de que l’on reçoit chaque semaine.
    Bref, une diversité d’accès à des produits de qualité existe et c’est tant mieux !

  13. Bonjour,

    Je suis légèrement dépitée de constater cette gueguerre AMAP/RUCHE.
    J’ai pratiqué les deux : environ 3 ans à l’AMAP, 3 ans à la RUCHE.
    J’apprécie les 2 systèmes et pourtant je suis passée à la RUCHE et sans regret.

    – Pas assez de disponibilité pour la remise des légumes 1 fois par trimestre (et oui, ce n’était pas possible à l’époque, pas besoin de me justifier ici)
    – Pas assez de choix de produits. Je souhaite éviter au maximum les supermarchés même bio.
    – A court d’idée quand il fallait cuisiner des blettes pendant 4 semaines de suite
    – beaucoup de gaspillage : je n’arrive pas à suivre le rythme du 1/2 panier hebdomadaire, donc poubelle !

    > donc l’AMAP c’est super, mais voilà, cela ne correspondait pas à mes pratiques, disponibilités.

    Les points forts de ma RUCHE (je ne sais pas pour les autres) :

    – acheter des produits très divers quand j’en ai besoin/envie
    – être bénévole quand je peux, quand je veux pour la distribution
    – rencontrer les producteurs sur leur exploitation
    – poser des questions liées à mon quartier, prêter des trucs via une page Facebook
    – participer à du crowfunding pour soutenir un producteur qui cherche à se développer
    – prendre plaisir à échanger avec tout le monde (producteur, bénévole, gestionnaire de la Ruche, nouveau venu, curieux)
    – avoir des ristournes sur les expo (convention avec le lieu de distribution)
    – pouvoir bénéficier d’un super brunch le dimanche matin avec des produits de la RUCHE sans me ruiner (mis en place par le gestionnaire)

    Voilà, la Ruche c’est aussi cela.
    C’est un choix qui correspond à mon mode de vie actuel.

  14. Je confectionne des petits crackers à base de légumes, de graines germées, d’herbes et épices que je déshydrate pour en conserver tous les nutriments.
    Je ne peux pas me permettre le coût d’un label bio et pourtant tous mes ingrédients sont bio, locaux au maximum et de saison et aucun magasin bio ne veut les prendre. J’ai 61 ans et je suis heureuse de pouvoir donner une chance à mes produits à travers 4 Ruches avec lesquelles je travaille (moins de 40km autour de chez moi) …. tout n’est pas à jeter dans les Ruches. Elles ont au moins le mérite d’exister et de permettre aux clients de manger plus local et de saison que les grandes surfaces.

    • Bonsoir,
      Les expériences partagées sont toujours intéressantes. 🙂
      Je dirai que celle de ceux qui m’entourent et la mienne vont dans le sens de cet article. La Ruche qui dit oui me semble répondre davantage à un mode de vie citadine et de nombreux produits y sont locaux à une autre échelle, en tout cas dans la région où j’habite.
      Peut-être aussi s’agit-il d’une question de choix de la “reine” de chaque Ruche …

  15. Mubatile a tout a fait raison, il faut développé une diversité d’accès à des produits et privilégier les circuits courts.

    A ma connaissance il n’y a pas de “guéguérre” entre Amap et Ruche, les deux systèmes ont leurs avantages et leurs inconvénients, j’ai pu juste constater à maintes reprises ces dernières années que la Ruche bénéficie d’une couverture médiatique non négligeable, avec une étonnante prise de position éditorial délibérée de l’auteur ou du journal en faveur de la Ruche grâce à une fine équipe de chargé de communication (merci Xavier Neil (patron de Free), Marc Simoncini (cofondateur de Meetic). L’Amap n’a pas ce luxe..

    Rappelons que la Ruche est d’abord une plate-forme logistique qui prélève près de 20 % du chiffre d’affaires aux paysans adhérents à ce système et ne garantit pas des produits non traités (phytosanitaires) ce qui diffère fondamentalement d’une amap. Ce sont deux modes de consommation différents mais complémentaires je pense, l’un plus engagé que l’autre auprès des producteurs. Pour ma part, j’ai privilégié une amap avant tout pour la non présence de traitements chimiques dans tous les produits proposés. Quoi qu’il en soit, le but est de rendre l’agriculture local et de saisons ses lettres de noblesses auprès des consomm-acteurs! Nos choix de consommation ont un impact énorme sur l’économie…

  16. Bon, il y a un moment, faut arrêter de casser du sucre sur le dos des gens pour les mauvaises raisons.

    La Ruche est une entreprise qui permet à des particuliers d’acheter des produits en rétribuant au maximum les producteurs et souvent en les rencontrant lors de la distribution.
    Le prélèvement de l’intermédiaire est de 16,7%, soit la moitié pour la plate-forme et la moitié pour la personne qui gère la ruche. Ca laisse une part très importante aux producteurs, sans commune mesure avec ce qui est pratiqué en grande distribution.

    Que l’article mentionne que les grandes et moyennes surfaces prennent une marge brute de 27% en moyenne sur un produit alimentaire montre une vraie mauvaise foi ! C’est oublier de mentionner tous les autres intermédiaires dans le circuit de distribution qui font que le producteur touche souvent moins de 30% du prix HT de vente au public. Soit trois fois moins qu’avec La Ruche !!!

    Bon, résumons… On accuse La Ruche de :

    – représenter 2 intermédiaires et non pas 1 seul (ça change vachement les choses !!!) => l’intermédiaire est La Ruche pour qui le gestionnaire de Ruche et une personne rémunérée pour son rôle (comme un prestataire). Ça fait 1 seul intermédiaire = La Ruche.

    – être une start-up parisienne qui grossit a vue d’oeil : reproche-t-on aux AMAPs de se développer ? Qu’un mode de distribution alternatif aux grandes surfaces se développe constitue un problème ? Dès lors qu’on grossit, on est le mal ? si on raisonne comme ça, ça va être compliqué de les développer, les circuits courts…

    – avoir eu comme premiers actionnaires pour aider le projet à démarrer des entrepreneurs du web ? Les fonds d’investissement de Marc Simoncini et de Xavier Niel investissent chaque année dans des dizaines d’entreprises, c’est ce qu’on appelle des fonds d’amorçage et c’est ce qui permet de créer des entreprises dans un pays où les banques ne jouent plus leur rôle de “preneurs de risques”…

    Quant à moi, oui, je suis un entrepreneur du web et oui j’ai fait partie des gens qui ont mis quelques milliers d’Euros au moment de la création de l’entreprise. C’est l’un de mes rares investissements, en tant que particulier, car j’ai cru au projet et car j’ai envie (encore aujourd’hui) que les circuits courts se développement.

    Ah, l’histoire des dividendes, c’est du pur fantasme. Aucun dividende n’a jamais été versé par l’entreprise aux actionnaires. Pour info, mis à part les entreprises du CAC40 qui veulent stabiliser leur actionnariat, une entreprise qui verse des dividendes est une entreprise qui va mal et qui dit aux gens “tenez, je vous redonne de l’argent car je n’arriverai pas à le faire fructifier”.

    – La ruche ne fait pas que du Bio, car il n’y a tout simplement pas assez de producteurs Bio en France (à peine 4% de la production), ce qui est bien dommage. Cependant, on peut choisir de n’acheter que des produits Bio à La Ruche (il y a juste une case à cocher dans la liste pour faire le tri). Pour ma part, j’achète du Bio et j’essaie de le promouvoir et de l’expliquer via Marmiton car je suis convaincu des méfaits des pesticides et de l’intérêt de la permaculture, mais il y a aussi des gens qui bossent bien sans être certifiés Bio. Ce qu’on appelait il y a quelques années “agriculture raisonnée” n’a pas disparu et les bonnes pratiques ont tendance à s’améliorer. Tout n’est pas tout noir ni tout blanc, heureusement.

    – vendre des produits parfois chers : oui, c’est plus cher qu’en grande distribution. C’est le producteur qui fixe ses prix. Heureusement, de plus en plus, les consommateurs sont prêts à payer plus cher des produits de qualité… et plus cher aussi pour un service, pour avoir le choix de ce qu’ils achètent.

    Voilà de quoi on accuse La Ruche. Franchement, la métaphore du frelon parisien, y’a de quoi se marrer…

    Dans les faits, il est complètement ridicule d’opposer AMAPs et La Ruche. Personnellement, je n’ai pas envie d’avoir un panier avec des produits de saison dont certains que ni moi ni ma famille n’aimons (oui, je revendique le droit d’être difficile et de n’aimer ni le céleri, ni les topinambours, ni le chou-fleur). C’est pourquoi je n’ai jamais adhéré à une AMAP : je veux pouvoir choisir mes produits.

    Personnellement, les seules contraintes que j’ai envie de subir, ce sont 1) celle des saisons 2) que le producteur puisse vivre correctement de son boulot.

    Adhérer à une AMAP est un acte très militant et très honorable, mais si l’on veut VRAIMENT développer les circuits courts, ce sont des solutions comme La Ruche et d’autres formules similaires qu’il faut développer, car ces solutions sont centrées autour des besoins des gens. Ça s’appelle le service et les gens sont prêts à payer pour ça, ce qui fait que les producteurs peuvent pratiquer des prix qui leurs permettent de vivre correctement. Si leurs produits sont bons, ils trouveront des gens pour les acheter plutôt que d’acheter des produits parfois insipides en grande surface.

    En tous cas, merci, c’est sans doute la seule fois de ma vie où l’on m’aura mis dans le camp du “grand capital”, je ne pensais pas que ça m’arriverait un jour !!!!!

    Christophe Duhamel, co-fondateur de Marmiton et actionnaire de La Ruche Qui Dit Oui, et fier d’avoir une action que je crois utile à travers ces deux projets.

    • Merci Christophe pour cette intervention qui permet d’avoir un autre éclairage sur un sujet qui divise énormément, selon les expériences et mésaventures de chacun. Tout ne sera jamais parfait en ce bas monde et des éléments seront probablement à affiner dans ce nouveau genre de distribution “direct consommateur”, notamment certains prix pratiqués, mais aussi le côté réellement local des produits proposés. Mises à part ces considérations, il est évident qu’il faudra défendre becs et ongles toutes les initiatives qui contribueront à offrir aux citoyens des aliments sains, de saison, mais surtout qui permettront de maintenir une production raisonnée à échelle locale, car sans nos paysans nous sommes condamnés …

      M.G.

  17. Et oui… Tout le monde doit s’y mettre pour inviter les consommateurs à redevenir consommacteurs… Et si l’élite des écoles de commerce s’y met aussi, tant mieux.
    Il est affligeant de constater que la plupart des détracteurs de “La ruche” sont des parisiens déconnectés de la vraie vie et tous dépendants aux technologies qu’ils décrient.
    La ruche n’est pas LA solution mais elle participe à sa manière aux changements en cours.
    Alors, certains, au lieu de passer leur temps à dénoncer des situations qu’ils ne pratiquent que si peu, feraient mieux de se mettre à cultiver leur jardin ! D’ailleurs, cette semaine, c’est la bonne Lune pour semer des graines, plutôt que la zizanie.

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