Ils se lancent dans l’éco-hameau et cherchent des volontaires

Ils proposent leur maison et leur terrain en partage pour fonder une coopérative d’habitants

«Comment allons nous vieillir ? Seuls ou avec les autres ? De manière plus solidaire ou repliés sur nous-même ? » C’est à ces questions existentielles que Pierre et Jacqueline Fayaud ont longtemps réfléchies avant de se lancer il y a deux ans le projet d’éco-hameau de la Fosse du Loup.

À 74 ans et 67 ans, les deux retraités, ont décidé d’ouvrir encore un peu plus leur terrain et leur maison, en bordure du village de Cozes, aux vents de l’amitié.

 

Déjà habitué à organiser de grandes soirées l’été sur leur verte propriété, le couple veut faire de cet endroit un lieu encore plus humain.

Avec le projet de coopérative d’habitants, Pierre et Jacqueline Fayaud ont décidé de mettre en commun leur grande maison de 200 mètres carrés, construite en 1978 et leur terrain d’un hectare.

Divisé en parts sociales, le lieu deviendra une propriété collective quand six nouvelles familles viendront vivre avec eux. « L’objectif c’est que notre maison actuelle devienne une bâtisse collective où l’on fera à manger, la lessive, où l’on recevra nos amis, la famille, et plein d’autres activités en commun » explique Jacqueline Fayaut.

Écologie collective

Pour que chacun puisse garder sa part d’intimité, toutes les familles, ainsi que Pierre et Jacqueline, construiront leur propre habitation de 40 à 60 mètres carrés autour de l’îlot central. Sur le lieu-dit de « La Fosse du Loup ».

 

« On aimerait que ces nouveaux bâtiments soient construits avec des matériaux écologiques et renouvelables » précise Pierre FayaudCar dans Eco-hameau, il y a le préfixe éco, ce projet collectif ne se pense pas sans une volonté farouche de développer un nouveau mode de vie plus respectueux de l’environnement.

 

Recyclage des eaux de pluie et usées, panneaux solaires, isolation thermique en laine de chanvre, toilettes sèches, sont autant de projets pour la future communauté. Des projets qu’il faudra discuter ensemble.

Point également essentiel : l’autosubsistance alimentaire. Constitué en association depuis 2 ans et regroupant une vingtaine de personnes, le collectif « Ecozâmo » est sur le point d’acquérir un terrain agricole de 840 mètres carrés, jouxtant la propriété des Fayaud. Il ne manquerait plus que l’accord de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER.)

« On aimerait en faire une terre de maraîchage pour vivre d’une agriculture paysanne » explique l’ancien fonctionnaire du département. « Le mieux serait qu’un jeune agriculteur vienne s’installer avec nous ».

Trouver des candidats

Pour le moment, les travaux d’aménagement avancent bien. Chaque week-end les membres de l’association viennent aider à préparer le terrain. Un parking sous les arbres a été aménagé. Un cabanon et une cuve pour récolter les eaux de pluies et usées sont en cours de finalisation.

S’ils sont nombreux à adhérer au projet et mettre la main à la pâte, ils sont encore peu à vouloir venir vivre l’aventure de la coopérative d’habitants.

Guy et Marie-Claire, deux vieux copains des Fayaud, 70 et 68 ans, adhérents de l’association, sont tentés par l’aventure mais hésitent encore.

 

« L’écologie en commun ça part d’une super-idée mais avant de nous lancer on aimerait qu’il y ait des jeunes qui adhérent également. Ce serait bien que ce ne soit pas seulement un truc de vieux » explique Guy. « Et puis avant de prendre des parts sociales sur la coopérative, il faut que l’on vende notre ferme ici à Tanzac, ce n’est pas si évident ».

L’association prospecte donc encore pour trouver les cinq autres familles qui viendront vivre à la Fosse du Loup.

 

« Je comprends que certains aient un peu les pétoches » explique Pierre Fayaud. « On se demande tous si on va bien s’entendre. Il serait d’ailleurs étonnant qu’on soit d’accord sur tout, mais je crois que le conflit se règle souvent mieux de manière collective. Le projet a également un coût. Je pense que le tout représente 100 000 euros. Ce n’est pas facile pour tous. »

Suivant la philosophie de Pierre Rabhi, l’association espère installer les six familles d’ici 1 an et demi. Les coopératives d’habitants sont aujourd’hui favorisées par la loi ALUR soutenue par Cécile Duflot et votée en mars 2014.

 

Source : Sudouest.fr

 

Benji

33 Commentaires

  1. Généreuse initiative,voila,bonne chance .
    Vous remarquerez que je ne suis pas cynique ok.
    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

  2. Bonsoir, 🙂
    Bravo !
    J’irai les rencontrer la prochaine fois que je passerai près de là. L’avenir est là.
    Depuis des années, nous sommes un groupe “en affinités” qui avons la même idée mais il y manque encore quelques ingrédients. 🙂

  3. C’est toujours pareil lorsqu’on évoque la cohabitation, la communauté ou le partage, la question qui revient souvent est: va-t-on arriver à s’entendre et à se respecter, sans être obliger de se disputé ou de se justifier?

    Je parle de ça en connaissance de cause pour avoir vécu longtemps en communauté et aujourd’hui je peux vous dire que j’apprécie ma tranquillité et mon intimité.

    Je ne dis pas que le partage sur un lieux de vie commun est impossible, simplement il faut arriver à trouver des gens de confiances qui respectent les règles du savoir vivre ensemble ou en communauté ce qui n’est pas une mince affaire car vous avez toujours une brebis galeuse pour mettre la zizanie au sein de l’organisation.

    De plus il faut bien connaître les personnes pour faire un minimum confiance, proposer au premier venu une cohabitation n’est pas une bonne solution, la confiance se voit dans les actes ce n’est pas quelque chose qui se voit au premier abord même si la personne parait sympathique, de plus, une fois que les gens sont installés, la cohabitation peut vite devenir invivable si ça ne colle pas.

    • la chance ? de vivre comme ces deux guguses et le proposer aux autres ?
      Bof .
      https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

    • Tout est dit.
      Mais malgré tout, il est certain qu’il existe des personnes aptes à vivre dans une confrérie de partage désintéressée,….. mais c’est chose très rare .

      Ceci dit , six familles sur 1 hectare avec extension de 8, 4ares de futur potager et 200m2 habitable c’est vraiment peu et cela risque de rendre la promiscuité très difficile à long terme.

  4. Quelque chose m’échappe dans cette initiative…
    Ce couple est propriétaire du terrain… Si on construit sur un terrain -encore faut-il avoir un permis- Il faut au préalable avoir acheté le morceau de terrain, sinon le logement n’appartient pas vraiment à celui qui l’habite…

  5. Pour ce couple, c’est assez simple… Ils sont chez eux, ils aiment la compagnie et s’ennuient un peu seuls…Peut-être en ont-ils un peu marre de bosser seuls…

    Pour les gens avec qui ils espèrent partager les lieux, c’est différent… Cela ne va pas être facile de trouver le profil recherché…On comprend que les candidats hésitent… Ils ne vont pas débarquer comme ça avec leur valise… et leur fric…

  6. mieux vaudrait y mettre des tiny house sur leur terrain, c plus écolo, ça prend moins de place et on peut les déplacer!

  7. je comptais mettre mon 2eme com, ici, un du genre : Génial! belle initiative.
    Et à la lecture des qqles messages précédents…
    pessimisme…

    Franchement? nous ne souhaitons pas tous vivre de manière plus humaine?
    Au pire, pour papi et mamie si ils sont vraiment chiant au bout d’un moment…avec l’age…il y a des solutions.

  8. On est sûr qu’il y aura des fayots à manger… 😉

  9. Pour lire l’article dans “Sud Ouest”, il faut être abonné…

    Circulez, les sans-dents… Des jeunes, oui; des bonnes volontés, oui; des gens cools qui acceptent les règles communautaires sans rechigner, oui… Mais avec pécule…

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