RELOK : un projet systémique pour relocaliser l’économie?

Puisqu’il faut toujours des idées, des concepts novateurs, des propositions qui permettent d’avancer, voici un concept intéressant pour relocaliser l’économie. Qu’en pensez-vous? Est-ce possible d’appliquer une telle idée et d’obtenir des résultats?

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La relocalisation est un enjeu phare de notre siècle, tout comme la gestion de l’énergie et des transports, dans le but de rendre notre société tout simplement viable et pérenne pour les générations futures.

2010-2020 est assurément une décennie charnière voyant l’émergence d’une prise de conscience collective au sujet du réchauffement climatique et plus globalement d’une transition nécessaire de nos modes de vie. Seulement passer d’une ère de mondialisation et de consommation à outrance à une ère de responsabilité globale ne se fera pas d’un claquement de doigt. Notre société devra faire de grosse concessions qui ne seront pas possible sans que cette prise de conscience collective soit totale.

Dans ce cadre je vous propose un projet systémique (pouvant s’appliquer partout) ayant pour but de relocaliser l’économie, baptisé sobrement RELOK (désolé pour le manque d’imagination marketing). Avant de le détailler, voici une infographie, parce qu’un schéma vaut mieux qu’un long discours

:

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Pourquoi relocaliser notre économie ?

La relocalisation possède 2 atouts indéniables pour un territoire :

  1. créer des emplois
  2. limiter les transports de marchandises

La question de l’emploi est une évidence, si on achète des biens produits à l’étranger, seul le distributeur emploie localement. Si toute la chaîne de production est locale, les emplois le sont aussi, CQFD. En relocalisant il est évident que les flux de marchandises seront moins distants, en conséquence l’intérêt écologique est là aussi une évidence.

Mais si relocaliser est aussi avantageux, pourquoi ne l’a-t-on pas fait plus tôt ?

Tout simplement parce que financièrement il est plus profitable de fabriquer des produits dans des pays à bas de coût de production afin de pouvoir être compétitif. De là est né la mondialisation, délocalisant sans cesse vers les pays les moins chers, étant bien souvent aussi les moins respectueux des normes environnemental. Cette mondialisation a donc des avantages non-négligeables : offrir au consommateur des produits peu chers en sacrifiant sur l’autel du dieu croissance tout respect : 1 de notre planète, 2 des conditions de travail.

Au final le monde s’est développé et c’est une bonne chose, mais maintenant que nous voyons bien que nous ne pouvons pas continuer ce modèle productiviste capitaliste sous peine d’un réchauffement climatique incontrôlable et donc au final de l’atteinte au fondement du bien-être acquis par notre société. Réagir maintenant c’est ne pas revenir en arrière, et pas l’inverse.

Tout l’intérêt du projet RELOK est de faire en sorte que produire localement soit plus avantageux pour un territoire (pour son peuple) que de produire à l’autre bout du monde, en prenant en compte tous les paramètres dont celui de notre responsabilité en tant que citoyen, faisant partie d’un système Terre global.

En une phrase : RELOK propose une régulation du capitalisme en vu de le rendre responsable.

RELOK : une relocalisation RESPONSABLE !

La responsabilité est un concept moins évident mais tout aussi important dans ce projet puisque c’est son moteur : rendre notre consommation responsable. Les conditions de productions ne sont pas les mêmes dans un pays peu développés, pour s’en convaincre voir par exemple le reportage effarant sur les tanneries du Bangladesh : aucun retraitement des eaux putréfiées de produits chimiques utilisés dans cette industrie d’un autre âge, Dakka est la ville la plus polluée au monde. Cela n’empêche de grands groupes commerciaux de vendre ces produits sur notre territoire. Nous les achetons donc sans trop se poser de questions. Parce que c’est loin, parce que ce n’est pas notre problème. Parce qu’il faut bien qu’ils travaillent eux-aussi. Certes, mais est-ce qu’on peut en 2015 continuer de se voiler la face ainsi et taire notre responsabilité ?

En relocalisant la production via un projet comme RELOK nous nous engageons (nous le peuple, nous citoyens, nous humains) à produire de manière responsable (éco-conception, respect de normes environnementales et respect de la santé du travailleur) et contrôlée. L’avantage de RELOK est de nous donner le pouvoir d’établir nos propres règles. Les industriels ou producteurs devront s’y conformer pour pouvoir vendre leurs produits en monnaie (M) (voir schéma).

Présentation complète du projet sur Eco-revolution.fr

 

Benji

17 Commentaires

  1. Une autre raison à la délocalisation est le transfert des coûts de mains d’œuvre vers les dépenses de carburant.
    en effet, il est plus facile de spéculer sur le prix du pétrole que sur le coût de la mains d’œuvre ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif

    • Une relocalisation serait donc, un mouvement où ceux qui n’ont absolument, rien fassent faire à ceux qui ont absolument tout, ce qu’ils n’ont surtout pas intérêt à faire…Pour l’instanthttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

      ..Le français des villes est trop cher. Comme l’est aussi son homologue des campagnes.
      A l’heure actuel, pour le français, seul son pouvoir d’achat en phase terminale intéresse encore l’industriel.

  2. Je comprends et approuve votre projet.

    Par contre imaginons le nombre d’emplois induits qui disparaitraient dans les pays ou le travail à bas coût est le seul moyen de survie.
    Dans une économie mondialisée où toutes les économies sont imbriqués de manière indescriptible , un ralentissement dans un pays à des effets en cascade dans d’autres.
    Avons nous aujourd’hui les savoirs , les moyens de mettre en œuvre une réindustrialisationn de la France ?
    Le “Capital” qui a su augmenté ses profits par la délocalisation n’a pas intérêt à rapatrier l’industrie en France pour des raisons sociales et de droit du travail , cela serait redonner force aux partis de gauche.

    Au contraire nous voyons une fuite en avant vers de la production de moins en moins onéreuses pour maximiser les profits tant que cela est possible dans les pays d’Europe exsangue financièrement.

    Concernant la partie écologique , le “Capital” s’en moque éperdument , le seul but est le profit.

    Tant que la logique destructrice capitaliste sera au pouvoir dans le monde nous continuerons à aller vers notre perte et ce n’est pas la mascarade de la COP21 qui changera grand chose.

    Merci pour votre article

    Philippe

    • Bonjour Philippe,

      merci d’avoir réagi, votre question est très pertinente et je n’ai pas de réponse concrète, d’ailleurs, qui l’a ?
      Comment savoir, si ce projet est mis en oeuvre, quel sera son impact via l’effet papillon à l’autre bout du monde ? Impossible de le dire mais cela n’empêche effectivement pas d’y réfléchir. Cela dit, est-ce qu’on peut continuer d’accepter de faire produire nos biens en masse dans des pays qui ne respecte ni la santé des travailleurs ni les normes environnementales de base ? Je ne crois pas. Fuir ses pays les fera à coup sûr évoluer vers une meilleure qualité.

      Concernant la relocalisation que le “Capital” ne souhaite pas, j’en suis bien conscient, c’est d’ailleurs le but de ReloK que d’inciter à celle-ci en actionnant le levier de la demande d’une manière qui n’a pas (je pense?) été expérimentée jusqu’ici.

      Je viens de publier plus d’informations sur la “régulation” qui pourrait être mise en place : http://www.eco-revolution.fr/relok/2016/01/03/regulation-reglementation-agricole-et-eco-conception/

      Bien cordialement

  3. …Au mieux une chimère, au pire une escroquerie!

    En l’état ACTUEL des choses:

    -1°) Aucun industriel n’a intérêt à relocaliser; vu le niveau des charges, le coût du travail, les contraintes sociales à la française et les pressions administratives devenues dantesques dans ce beau pays des libertés.

    -2°) Si ré-industrialisation il y a. Elle se fera sans masse salariale à la clef.
    Seuls les robots seront les grands gagnants.

    -3°) Comme on a été assez con pour laisser échapper(entre autre..) le secteur de la conception/réalisation des automates/robots-high-tech.
    Cette mutation profitera donc à d’autres. Cela même qui construiront et équiperont ces hypothétiques usines.
    …Bouahhh double sanctionhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

    3°) Une monnaie locale?…Ouais, un peu comme le franc???
    C’est sûr que cela va avoir un succès fou auprès de la classe politique. Cette classe qui a tout fait pour faire disparaître les monnaies nationales et qui milite pour la disparition de tout support matériel d’échange.

    -4°) Celui qui “fournira/imprimera” la monnaie locale va devenir le nouveau Picsou du coin!!!
    Heureux homme…avec une belle piscine pleine d’argent ayant cours international donné par des gueux, contre du papier fraîchement imprimé en province gauloise.
    …A mon avis c’est lui le grand gagnant dans cette affaire.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

    …Si vous répétez les mêmes erreurs, ne vous étonnez pas que les résultats soient identiques.

  4. Pourquoi pas relocaliser les Paradis fiscaux?
    Ne croyez vous pas que c’est la BASE,pour le reste peut importe ,l’argent n’a PLUS AUCUNE VALEUR puisqu’il suffit d’inscrire des chiffres sur Disque Dur,l’argent monnaie n’existeras plus,inutile d’en créer.
    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

  5. C’est une bonne idée en théorie, mais en pratique, gérer deux monnaies risque d’être compliqué.

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