Référendum : 6 mois après, le site à 365 000 euros est toujours vide…

Bonne pioche de Guillaume Champeau du magazine Numérama, qui se demande, où en est le site sensé recueillir les opinions des citoyens, sur des propositions de référendums. Pas très engagés les citoyens?

Six mois après sa mise en ligne, le site officiel censé permettre aux citoyens de se prononcer sur des propositions de référendums n’a toujours pas accueilli la moindre proposition. Un bug ? Non, un vide aussi attendu qu’espéré par ceux qui ont imaginé le dispositif.

Vous l’aviez déjà oublié. Nous aussi. C’est le fait de lire ce jeudi matin qu’en Suisse, “la gauche brandit la menace du référendum” pour s’opposer à une loi sur le renseignement, qui nous a rappelé l’existence du site internet ouvert début janvier par le gouvernement français, pour mettre en place l’insultant référendum d’initiative partagé, qui aurait dû s’appeler le référendum d’initiative verrouillée.

Ca nous a surtout rappelé ce que devait être une démocratie, qui en France en a surtout le nom mais pas les institutions (on rappellera s’il en est besoin que la démocratie n’est pas réductible à l’élection, voire que cette dernière peut être anti-démocratique).

Six mois après son lancement que tout le monde a déjà oublié, le site internet du référendum d’initiative partagée (RIP), qui a coûté plus de 365 000 d’euros à concevoir (!), reste une coquille vide. Il y a toujours zéro proposition de loi référendaire déposée, ce qui n’est guère surprenant, puisque tout l’objet du RIP était d’enterrer le risque (menace ultime en démocratie) que le peuple ne soit amené à s’exprimer sur des questions qu’il juge importantes :

On rappellera que le RIP, qui a été imaginé pour éviter un véritable “référendum d’initiative populaire”, ne peut être amorcé que si au moins 185 députés et sénateurs déposent une proposition de loi référendaire sur le site internet prévu à cet effet. Lorsqu’un texte est ainsi publié, les personnes inscrites sur les listes électorales ont 9 mois pour venir la signer. S’ils sont au moins 10 % à soutenir la proposition, ce qu’ils doivent faire publiquement en voyant leur nom et leur commune affichée sur le site (peu importe la confidentialité des opinions, c’est juste un droit de l’homme), le Parlement doit alors l’examiner dans les 6 mois qui suivent, c’est-à-dire un an et demi après le dépôt de la demande initiale. Et c’est seulement si le Parlement n’a pas rejeté la proposition ou ne l’a pas examinée que le référendum doit être organisé.

L’Etat avait prévu 1,8 millions d’euros de budget de fonctionnement annuel, pour traiter trois propositions de référendums par an. Nous en sommes à la moitié de l’année, et toujours aucune proposition n’a été déposée. Faisons ici le pari qu’il n’y en aura toujours aucune en fin d’année.

Auteur Guillaume Champeau pour Numérama

Voir aussi:

L’Etat n’ose même plus parler du livre “1984” et se censure ! (note: Plutôt que de parler censure, voyons y, une erreur de date de parution, du fameux livre d’Orwell)

Riposte graduée : la Hadopi envoie toujours plus d’avertissements

Mozilla augmente ses primes pour la découverte de failles

 

 

 

Volti

16 Commentaires

  1. Corruptio optimi pessima, “la corruption de ce qu’il y a de meilleur est la pire”.

  2. Rest In Peace (or in pieces,as you like!)

  3. un référendum, c’est mieux qu’un sondage ?

    (parce que le sondage de mai 2005, c’était pas terrible…)

    • +1
      Pathétiquement vrai.

      Et donc depuis, nous sommes officiellement en dictature! Certes, pas d’un homme identifiable, mais d’un système d’hommes.

  4. Je ne savais même pas qu’il y avait un site ! le silence des Français, ils sont sans doute rares à savoir qu’il existait, n’est pas extraordinaire, un certaine méfiance à l’égard du gouv* personne n’a envie d’être fliqué ! une manif’ c’est différent car il y a du monde cela préserve l’anonymat.

  5. Depuis quand le peuple à la parole et peut décider ? Le peuple a voté « NON » au dernier référendum de 2005, c’est pas compliqué de voir que les avis du peuple n’arrangent pas les affaires de certains, donc je ne crois pas que ce site verra le jour.

    Dans la constitution Française le peuple est souverain, si tout était normal, le peuple seul devrait décider des lois et projets qui engagent la France et leur avenir.

    Ce site n’est qu’une fausse promesse électorale de plus faite par François Hollande qui ne verra pas le jour, donner la parole au peuple est trop, comment dire… démocratique !

  6. Il serait cruel pour la crédibilité de nos gouvernants de comparer leur site d’initiative populaire au site de pétition de la Maison Blanche qui, lui, fonctionne de façon tout à fait citoyenne.
    Sur “We The People”, il y a des réactions de l’Administration. Un coup d’oeil enfonce définitivement le dispositif socialiste :
    (Clic)

  7. Quand on regarde le code html, ce n’est même pas propre !!
    Sur la page https://www.referendum.interieur.gouv.fr/contenu/comment-ca-marche
    il a des fermetures de balise en trop…

  8. J’ignorais aussi la présence de ce site ! Côté publicité, ce n’est pas le top et ça se comprend.
    Ersatz de démocratie n’est pas démocratie. (Non je ne vous la ferais ni en Anglais ni en Latin ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_mail.gif)

  9. La France propose un outil numérique comme unique moyen de faire passer ses opinions officiellement. Déjà ce n’est pas très “professionnel” que d’envisager la solution internet comme la seule possible. La France si avide de savoir tout sur tout le monde devrait savoir mieux que quiconque le nombre de personnes ayant l’accès à l’internet et donc offrir les moyens à TOUS les français de pouvoir donner leur opinion autrement qu’au travers d’une machine, le cas échéant.
    Ce site internet prouve seulement que la France a voulu faire un coup de com, un flop monumental mais bien prévisible.

  10. hahah
    je cite “6 mois après, le site à 365 000 euros est toujours vide…”

    Ils ont blanchis 365 000 euros .
    .
    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yes.gif

  11. Plusieurs fois on nous a demandé notre avis au niveau national, parfois sans publicités, sur plusieurs sujets. Imaginez tous les gens confiants qui ont répondus en expliquant leurs souhaits soit brièvement soit de manière explicite et argumenté. Le résultat ne tenait aucun compte du dépouillement des avis. C’était aussi sérieux qu’un référendum, quoi. Alors pourquoi s’investir sur ce site officiel.
    Des solutions existent dans tous les domaines de la vie et elles sont bloquées depuis aussi longtemps qu’elles existent et ceux qui veulent les promouvoir sont pourchassés. A quoi servirait-il d’aller sur ce site? Mais il est peut être là pour donner le change !

Les commentaires sont clos.