Il y a une vie hors du travail

L’époque où Voltaire affirmait dans Zadig que « le travail éloigne de nous trois grands maux: l’ennui, le vice et le besoin » est désormais révolue. Il n’est, aujourd’hui, plus approprié de se mettre coûte que coûte au travail. Dit autrement, travailler moins pourrait permettre d’améliorer ses conditions de vie, sachant que moins de travail améliore indiscutablement la manière dont on travaille. Surannée est donc devenue la croyance que la discipline ne saurait être acquise que par le travail. Ringard est devenu le dogme de la vertu atteinte par le travail. Bref, le travail ne constitue plus, dans nos sociétés post modernes de 2015, la condition sine qua non de l’épanouissement personnel.

Tout d’abord, que l’on nous épargne l’argumentation fallacieuse et autres clichés selon lesquels la réduction du temps de travail augmente le chômage du fait de l’alourdissement des charges des entreprises. Les percées technologiques fulgurantes actuelles combinées à la robotisation progressive de notre économie plaident au contraire pour une diminution radicale du temps de travail, qui permettra aux salariés de pouvoir exprimer leur créativité et leur inventivité. Une certitude: il n’est plus nécessaire aujourd’hui de travailler de longues heures pour être productif. Tout le contraire même, car le raccourcissement des heures de travail agira favorablement tant sur la motivation des salariés que sur leur enthousiasme, avec évidemment des retombées positives sur leur productivité. Sachant que la robotisation et les technologies permettront de maintenir le niveau de vie des salariés tout en leur permettant de travailler nettement moins.

Pour autant, la problématique fondamentale n’est pas tant celle de la productivité que celle qui consiste à s’interroger si, d’un point de vue moral ou simplement humain, nos sociétés modernes et démocratiques doivent encore s’accommoder d’une situation où certains travaillent de longues heures pendant que d’autres sont purement et simplement privés de tout emploi. Anomalie – voire monstruosité pour les chômeurs – qui peut être résolue par

un partage équitable du travail, à travers la courroie de transmission de la réduction du temps du travail. Je suis, pour ma part, certain que les jeunes générations ne valorisent plus leur existence à l’aune de ce qu’ils produisent. Excellente augure pour notre avenir proche, pour notre qualité de vie et pour notre épanouissement affectif et intellectuel que les jeunes d’aujourd’hui (et que de plus en plus de moins jeunes) se soient affranchis de ce culte nauséabond de la productivité.

Ce rêve du travailleur et du salarié chargés de moins d’heures de travail n’est à l’évidence pas récent. Keynes préconisait la semaine de travail de quinze heures (dont il voyait l’avènement pour 2030), solution pour parvenir au plein emploi et clé pour atteindre à cette « bonne société » qu’il appelait de ses vœux. La réduction drastique du temps de travail était également une composante essentielle de la future société communiste décrite par Marx. John Stuart Mill lui même plaida de manière répétitive pour une société qui laisserait davantage de place aux loisirs, afin de s’éloigner de l’ »Evangile du travail ». Tous ces penseurs, en leur époque respective, rêvaient donc déjà d’une société qui travaillerait moins grâce aux techniques modernes, et qui parviendrait ainsi à l’harmonie et au bonheur.

Nous en avons, aujourd’hui, les moyens technologiques. C’est donc un monde différent et des promesses nouvelles qui se profilent à l’horizon, car la réduction du temps de travail permettra à chacun de saisir des opportunités, de laisser exprimer sa créativité, tout en étant incontestablement plus efficace au travail. Aujourd’hui en 2015, il est indispensable de travailler moins pour travailler mieux.

Source : Michel Santi

A lire sur le même sujet, la série sur l’idéologie du travail et la crise du capitalisme

 

 

Ender

13 Commentaires

  1. RETOUR VERS LA PAUVRETE GENERALISEE:

    -D’OU VIENT LA MONDIALISATION?
    http://www.youtube.com/watch?v=spqsfb6oBc8&feature=youtu.be

    -COMMENT L’UNION EUROPEENNE ORGANISE LA CHOMAGE EXPLOSIF?
    http://www.youtube.com/watch?v=Ix8h6amfFW0&feature=youtu.be
    (article 32 et 63 du traite sur le fonctionnement de l’union europeenne)

    -Constatez par vous-meme.En marron,L’industrie Francaise en 1968 puis en 2008
    http://img4.hostingpics.net/pics/477702Industrie.jpg

    -L’ARNAQUE DE L’EUROPE DEMASQUEE(et les aveux de Montebourg)
    http://www.youtube.com/watch?v=GHQ3MTE2tlc

    -ETIENNE CHOUARD SUR L’UPR ET L’ARTICLE 50 DU TUE
    http://www.youtube.com/watch?v=CzzEu2VnRmw

    -LA FRANCE….TROP PETITE !!!??(et l’elargissement sans fin de l’UE)
    http://www.youtube.com/watch?v=PD_jn7kFh6M&feature=youtu.be

    -QUITTER L’UNION EUROPEENNE CE N’EST PAS ISOLER LA FRANCE
    http://www.youtube.com/watch?v=7Ihya7cls8w

    -HUMOUR….SORTIR DE L’UNION EUROPEENNE….DUPONT-AIGNAN LA REPONSE
    http://www.youtube.com/watch?v=6pfrROAhwSs&feature=youtu.be

    -QUITTER L’UNION EUROPEENNE,L’ARTICLE 50 DU TUE C’EST QUOI??
    http://www.youtube.com/watch?v=Yhr2ZLu3ivc&feature=youtu.be

    -Pour lire l’article 50 du TUE:
    http://www.upr.fr/lupr/article-50-du-traite-sur-l-union-europeenne

    -PROFESSION DE FOI UPR:
    http://www.upr.fr/wp-content/uploads/2014/05/Profession-de-foi-UPR-EP2014-France-metro.pdf

  2. Té ça me rappelle Descartes l’article.
    Il a quand même passé la majorité de sa vie à se reposer (quand il était jeune les curés qui l’avaient en charge lui ont permis de se lever quand il le souhaitait et pas dès les matines…), sans cela il n’aurait pas écrit le discours de la méthode, de même à se lever de bonne heure pour faire plaisir à une reine il en est mort le gars…

    • Descartes c’était un membre de la classe dirigeante donc il lui fallait convaincre les classes populaires de travailler

      • Bah à l’époque ils pouvaient se battre en duel, et faut dire que le petit Néné il avait une paire de balloches assez conséquente pour avoir besoin d’une brouette en vue de les déplacer, c’est pas comme maintenant où bon nombre se cachent derrière “les forces de l’ordre” pour faire un discours sur leurs projectives perso…

        Domi, renseignes toi à minima stp, la lutte des classes c’était avant, maintenant c’est eux contre le monde, dont toi, moi et X millions d’européens…
        Que tu sois frustré je le conçois mais regardes au delà de ta personne stp.
        Fais pas ton troll https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

  3. réduction du temps de travail !

    texte vers image

  4. Le travail tel que nous le connaissons n’a rien de naturel. L’être humain s’est transformé en robot sous l’autorité d’un patron (la majorité des cas), avec un devoir d’obéissance, dans le but de gagner un argent qui n’a d’importance que celle que le système lui donne, dans le but de pourvoir à ses besoins et, si possible, aux envies que le système lui dicte.

    La réduction du temps de travail qui permettrait de vivre dans de bonnes conditions me parait être un leurre.
    Il faudrait pour cela que:
    – chacun revoit à la baisse ses besoins et ses envies,
    – la somme des charges de deux personnes à mi-temps soit vraiment égale, voire inférieure, aux charges d’une personne à plein temps (c’est à vérifier mais cela m’étonnerait)
    – que chacun ait de quoi subvenir à ses besoins de lui-même (jardin, artisanat…) en pratiquant le troc notamment…

    • +1

      Sans compter que:
      “-que chacun ait de quoi subvenir à ses besoins de lui-même (jardin, artisanat…)”
      C’est aussi une forme de travail et pas des moindre!

  5. C’est comme le temps qu’on passe à l’école … Pourquoi passer autant d’heures à s’emmerder grave alors qu’on a les moyens de vraiment s’instruire et d’approfondir les sujets qui nous intéressent autrement qu’en écoutant des profs blasés et sans imagination

  6. J ai un certain malaise avec cet article qui part du principe que le travail c’est chiant et sans intérêt, comme s’il était admis que être blasé par son taff c est la normalité et bien du moment qu on se partage la tâche.. mouais diviser le travail ça a jamais rien donné de bon il me semble

    Bref à une époque on essayait encore de défendre un certain savoir-faire. Je me demande ce qu on peut espérer maîtriser et realiser avec 15h de pratique par semaine. Déjà qu on est plus spécialisé dans rien ou sur des trucs inutiles (lui il maîtrise le logiciel pourri de l entreprise et tous les bugs qui vont avec).

    Le truc se serait plutôt d améliorer la qualité, limiter les intermédiaires parasites et laisser les gens s organiser (limiter les process à la con ou les décisions arbitraires des mecs qui sont là que 15h par semaine :). Compter les heures on s en fout en fait.

  7. Pédigrée de ce (Gros Con de) Santi :
    “J’ai été pendant sept ans Cambiste (devises) et Trader (métaux précieux et matières premières) à Genève, avant d’être patron d’une salle de marché dans une banque française installée en Suisse. De 1993 à 2006, j’ai créé et dirigé deux sociétés financières actives dans la gestion de patrimoine à Genève. Pendant cette période, j’ai fondé et j’ai participé à la gestion de plusieurs plusieurs fonds de placement (hedge funds).

    De 2006 à 2013 inclus, j’ai été conseiller (à titre indépendant) de Banques Centrales de pays émergents et de fonds souverains. J’ai également été pendant plusieurs années Professeur de Finance à Genève. En outre, j’ai été membre du World Economic Forum, de l’IFRI et suis membre qualifié de l’ONG « Finance Watch ».

    Aujourd’hui, je suis directeur financier et directeur des marchés financiers chez Cristal Capital S.A. à Genève.”

    Source Site Web

    Ce type n’a jamais réellement travaillé pour produire quoi que ce soit. C’est juste un parasite du monde de la haute finance (hedge funds , et j’en passe).

    Et il vient expliquer que le travail ça se partage alors que les compagnies , qu’il massacre à grande coups de réorgs (restructuration) , liquident leurs employés à tour de bras en automatisant à outrance la production (en autre) , tout cela pour faire converger les bénéfices dans ses poches (et celles de ses acolytes).

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