Les derniers indicateurs économiques français signalent un effondrement de l’activité…

Les chiffres de Markit, qui préfigurent la conjoncture française, viennent d’être publiés ; vous les trouverez ci-dessous.

Disons le tout de suite, ils sont horribles.

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«  (Boursier.com) — Les indices flash PMI Markit pour la France sont une fois de plus décevants en octobre. L’indice flash composite de l’activité globale se replie à 48 points (48.4 en septembre), un plus bas de 8 mois. L’indice flash de l’activité des services se replie à 48,1 (48,4 en septembre), un plus bas de 8 mois également, et celui de la production manufacturière à 47,6 (48,4 en septembre), son plus bas de 2 mois. Enfin, l’indice flash de l’industrie manufacturière, à 47,3 (48,8 en septembre) est aussi sur un plus bas de deux mois. Tous les indicateurs sont inférieurs aux attentes.

Les affaires nouvelles enregistrent leur plus forte baisse depuis seize mois, cette tendance se traduisant par une accélération des suppressions de postes et de la baisse de l’activité, explique l’économiste Jack Kennedy. S’efforçant d’obtenir de nouveaux contrats dans un environnement commercial extrêmement difficile, les entreprises procèdent en outre à la plus forte réduction de leurs tarifs depuis cinq ans, ce malgré une nouvelle hausse de leurs coûts au cours du mois, ajoute-t-il.

L’Indice PMI est le fruit d’une enquête menée auprès des acheteurs de la région concernée. Il est établi à partir de données d’enquête recueillies auprès d’un large panel d’entreprises opérant dans l’industrie manufacturière et le secteur des services. Selon Markit, l’indice PMI a acquis la réputation exceptionnelle de fournir l’indication la plus actualisée possible sur ce qui se passe réellement dans l’économie du secteur privé, résultat obtenu par le suivi de l’évolution de variables telles que les ventes, l’emploi, les stocks et les prix. Ces indices sont largement utilisés par les gouvernements, les financiers et les banques centrales. Un niveau supérieur à 50 points signale une expansion économique. »

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Alors que les chiffres européens témoignent d’une très légère amélioration surprise, les chiffres français, eux, pointent dans le sens de l’enfoncement. Cet enfoncement touche aussi bien le secteur manufacturier que les services et, surtout, il se poursuit dans les indicateurs avancés. Il  semble bien que les firmes françaises cherchent à préserver leur part de marché par des baisses de tarifs, ce qui,  certes, pèse sur les prix, mais surtout impute les marges bénéficiaires. Qui dit amputation de bénéfice aujourd’hui  dit licenciements demain.

Tout ceci est particulièrement malvenu car il ne faut pas oublier que, normalement, beaucoup de facteurs ont joué dans un sens qui aurait dû être positif :

  • Volte-face du pouvoir socialiste qui s’est recentré et tient un discours plus favorable aux affaires
  • Arrêt de la politique d’austérité, celle-ci est maintenant en roues libres avec l’accord tacite des autorités européennes
  • Tendance à la baisse de l’euro qui a normalement commencé à améliorer la compétitivité
  • Chute des prix de l’énergie qui équivaut à une ristourne fiscale. 

Malgré tous ces éléments positifs, la conjoncture française continue de se dégrader dangereusement. Heureusement que Draghi a promis de nouvelles largesses monétaires pour palier un début de resserrement des liquidités ; si Draghi n’avait pas pris cette initiative, les taux d’intérêt français auraient pu montrer une tendance au renchérissement. Il ne faut pas oublier que la crédibilité du gouvernement sur la question de la réduction des déficits est très faible et que si, en plus, la croissance redevient négative, les doutes peuvent réapparaître sur le marché des capitaux.  Nous pensons qu’il n’y a pas péril en la demeure car les taux directeurs américains et allemands sont orientés à la baisse, mais ceci ne sera peut-être pas éternel. Tout en restant favorable, la situation sur le marché des capitaux pourrait évoluer dans un sens défavorable à la France.

Nous avons, il y a peu, écrit un article dans lequel nous expliquions que la seule véritable solution était de décréter un moratoire des réformes. Il faut faire une pause et cesser d’inquiéter les Français. L’instabilité règlementaire et fiscale constitue, à notre avis, le vent contraire le plus puissant. Il ne sert à rien de tenir un discours recentré favorable aux entreprises si, dans le même temps, on continue de menacer les citoyens. A cet égard, les exemples récents de menaces sur les professions libérales, l’amputation des allocations familiales, les épées de Damoclès sur la propriété immobilière, tout cela contribue à une frilosité. Et quand nous disons frilosité, c’est pour être modérés car, en réalité, ces réformes gouvernementales maladroites suscitent colère et ressentiment.

L’échange qui a été fait avec l’Allemagne d’un délai dans le rééquilibrage budgétaire contre des réformes fondamentales est une imbécilité. D’une part parce que ces réformes ne produiront aucun résultat avant longtemps ; d’autre part qu’elles sont inadéquates pour résoudre les problèmes français et enfin parce qu’elles empoisonnent le climat social et politique. Jamais on n’a vu pareille accumulation d’erreurs comme celles que l’on connait depuis 2012. Une austérité à contretemps, une pause dans l’austérité qui en est une tout en en n’étant pas une, un recentrage politique déstabilisant, et maintenant des réformes qui inquiètent le corps social alors qu’il n’en perçoit pas le bénéfice.

Récemment, Ségolène Royal s’est mise en face de la fille de Jacques Delors pour défendre la politique gouvernementale. Elle a fait un constat qui est très juste : « tout cela, c’est parce qu’il n’y a pas de résultat ». On ne peut pas mieux parler. La politique de Hollande et de Valls ne donne aucun résultat. Les erreurs, les contretemps, d’une politique imposée par l’étranger sont tellement énormes que les Français sont découragés.

Source : le blog à Lupus

Ender

18 Commentaires

  1. Pas d’inquiétude; il y a plein de gens qui veulent remotiver les chômeurs https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yes.gif

    http://tinyurl.com/k9onsc6

    • Pas besoin de les remotiver, ils vont bientôt être motivés à descendre dans la rue.

      • Je pense que la tendance va se globaliser; d’où la nécessité de faire venir l’Ébola sur les continents européens et américains, afin de dissuader les gens de descendre dans la rue par peur de la contamination; le problème sera alors aussi que les gens auront peur de se rendre à leur travail, ce qui pourrait entraîner un effondrement de l’économie, notamment dans les grandes villes à cause de la promiscuité des transports en commun.
        Mais ce serait une excellente occasion de grève généralisée…

        • Quand on a tout perdu, on a plus peur d’Ebola, de l’EIL, d’Obama de Poutine…. On a même plus peur de perdre la vie, je crois. Il vaut mieux mourir debout que vivre à genoux, au moins on aura essayé.

  2. Il suffit juste d’inverser les classements pour qu’on apparaisse comme étant les meilleurs en tout …
    C’est plutôt une bonne nouvelle je trouve !

  3. Je ne comprends pas, la situation de 2008 apparait être un gouffre bien plus grand, et tout nous prédit, une chute encore plus phénoménale…nous avons encore de la marge…Alors que rien n’aura été pire, semble-t-il, qu’aujourd’hui !

    • En 2008 c’étaient les institutions financières (banques, assurances, fond de pension etc…) qui étaient en faillites.
      Du coup les états se sont fortement endettés pour sauver ces banques. L’afflux d’argent en 2008 a été colossal et comme les politiques n’ont absolument pas changé les règles qui ont permis l’effondrement de 2008, ces mêmes institutions ont profité de cette aubaine pour s’engager encore plus sur les produits dérivés car c’est de l’Argent facile à court terme. Résultat la bulle actuelle sur ces produits dérivés (CDO, CDS etc…) est bien plus importante qu’en 2008.

      En même temps l’activité s’est contracté car 2008 a été la meilleure excuse pour ces mêmes institutions et les multinationales de se restructurer (licenciements, délocalisation etc….).
      Les états se sont endettés et ont mis en place une politique d’austérité un peu partout et dont la Grèce à été le premier pays fortement impacté (laboratoire de l’Europe comme ils disent). En parallèle, la réelle économie a fortement été touchée en 2008, d’où les nombreux licenciements dans tous les secteurs et l’explosion du chômage et des liquidations d’entreprises.

      La France n’est pas le seul pays touché bien sûr, mais les médias n’en parle pas trop.

      En gros, pour résumer. Depuis 2008 :
      1. les banquiers se sont gavés,
      2. l’économie a pris un énorme coup; on parle de déflation maintenant.
      3. les états se sont très fortement endettés et n’ont plus aucune marge de manœuvre…même pire, ils sont devenus esclave des détenteurs fiduciaires qui prêtent cet argent. On fait de la dette pour rembourser la dette maintenant.
      4. La planche à billets n’a jamais été aussi active (pour stabiliser les marchés financiers) et c’est très dangereux car ne sert pas l’économie réelle et impose un risque de dévaluation terrible des monnaies.

      BILAN : les bulles sur tous les actifs ont grossi (immobilier, bourse, crédit à la consommation, matières premières etc…). Et si la bourse subit une correction, ce à quoi tout le monde s’attend, c’est la faillite pour tout le monde et les états seront incapables d’y faire face et seront obligés de prendre l’argent là où il en reste comme par exemple sur les comptes des citoyens ou sur certains actifs comme l’immobilier.

      J’espère ne pas avoir été trop long…et ne pas m’être trompé surtout.

      • 2008 crise dû aux banques
        la prochaine sera la crise dû à la finance

        • Perso je ne voie pas de différence car banques d’affaires et banques de dépôt ne font plus qu’une en grande majorité et que ce sont elles avec les fonds d’investissements (acteurs de 2008 aussi) qui font la pluie et le beau temps sur la finance…avec leur trading haute fréquence entre autre (représente plus de 50% des transactions maintenant)
          Perso c’est kif kif bourricot.

  4. l’élevage intensif de politiciens de basse cour nuit gravement à la colère croissante et au PIB

  5. Classe politique parasite…
    Préparez vos hachoirs…

  6. Vendredi 24 octobre 2014 :

    Budget : François Hollande et Matteo Renzi refusent d’amender leurs projets.

    Mercredi soir, la Commission européenne a envoyé un courrier à cinq pays – Italie, France, Autriche, Slovénie et Malte – pour leur demander des explications sur leur projet de budget 2015. Jeudi soir, les questions économiques n’étaient pas au menu du Sommet européen. C’est au programme de ce vendredi matin. Mais dès jeudi, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi et le président français François Hollande ont réagi, tous deux sur la défensive, mais dans des styles très différents…

    Le jeune et bouillant Italien a choisi d’aller au clash avec le président sortant de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et de publier les reproches de Bruxelles avec un tweet : «openeurope». Matteo Renzi s’est ensuite lancé dans une diatribe sur la nécessaire transparence, la publication des données, de toutes les données, y compris pour savoir «combien on dépense dans ces palais bruxellois, ce qui sera très drôle» !

    François Hollande a, lui, évoqué une lettre «administrative», «très banale», qui ne méritait pas d’être publiée et qui s’inscrivait dans un dialogue continu entre Paris et la Commission européenne.

    http://www.lesechos.fr/monde/europe/0203885854449-budget-francois-hollande-et-matteo-renzi-refusent-damender-leurs-projets-1057139.php

    Rappel :

    La France et l’Italie sont en faillite.

    Mais surtout, la France et l’Italie sont deux très gros contributeurs au budget européen. Ce sont elles qui financent le plus (avec l’Allemagne) l’énorme machin « Union Européenne ».

    Si la France et l’Italie tombent, tout le château de cartes européen tombe avec elles.

    ET DONC la Commission européenne ne peut rien faire contre la France et l’Italie, sinon la Commission européenne se suicide.

    Dette publique de la France : 2023,668 milliards d’euros, soit 95,2 % du PIB.

    Dette publique de l’Italie : 2168,855 milliards d’euros, soit 133,8 % du PIB.

  7. ouais mais bon …
    pépère,quand il va à Bruxelles,il serre le fessier au maximum

    -c’est pour ça qu’il est tout rouge,le président,dis Papa?
    -oui,surtout quand il est debout,assis c’est supportable mais incommode

    -dis papa,c’est le même président qui parlait sous la pluie,eh ben dis donc!
    en plus il avait ses lorgnons tout mouillés,c’est vraiment trooopp ‘injuste
    povre calimero !!!!
    non je déconne on s’en fout,de ses muscles fessiers
    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif

    • en plus court?

      les films pine-amax présente:
      le président à Bruxelles(tous publics)

      ou

      la soubrette est une mature(+50 ans)
      filmé en blabla-vision technicolor

  8. Je vois la lune plutôt que le doigt : je vois surtout des courbes liées ensemble. La France suit le mouvement. Et c’est bien le problème : la France n’est plus qu’une suiveuse aujourd’hui. Aucune audace, aucune inventivité, aucune autonomie. Et ce n’est pas de l'”audace” libérale de Macron que je parle, qui est justement l’audace dans le suivisme.

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