Kokopelli: A quand la dissolution du GNIS?….

On peut se demander à quoi sert ce GNIS, si ce n’est à défendre les intérêts des semenciers. A t-on besoin d’une instance de ce genre pour très mal nous apprendre, ce que nous savons depuis la nuit des temps? Le bon sens paysan a fait ses preuves, la diversité ne peut engendrer que la pérennité des semences.  Souvenons nous de l’amende de 450€, infligée à ce paysan qui a vendu des tomates non inscrites sur le “fumeux” catalogue ! Ecoutez les chroniques d’Olivier de Robert conteur ardéchois, à propos des tomates hors catégories, ça en dit long sur la bêtise technocratique de ces “experts” d’occasion, pour qui l’uniformité et le sans gout, est gage de profits, pour les grands groupes, sans aucune considération pour le consommateur. On ne peut que soutenir Kokopelli dans son combat.

Connaissez-vous les tomates anciennes ? Image/ http://www.coursesetsaveurs.com/

Le GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences) est intervenu récemment, deux fois, relativement à l’arrêt de la Cour d’Appel de Nancy concernant le procès Kokopelli-Baumaux. Une première fois, le 25 septembre 2014, avec son communiqué de presse intitulé “Vente de semences : l’arrêt de la Cour d’Appel de Nancy clarifie la situation!”; une seconde fois, lors d’une conférence de presse à Paris, le 26 septembre 2014, au Pied de Cochon.  Le premier communiqué a, depuis lors, discrètement disparu du site officiel du GNIS, par un coup de baguette magique et virtuelle: faut-il en déduire que la situation de la vente de semences n’a pas été aussi clarifiée que cela par l’arrêt de la Cour d’Appel de Nancy?

Nous tenons, tout d’abord, à préciser que cela fait près de 20 années (depuis la création de Terre de Semences, dans l’Allier, en 1994) que nous sommes harcelés par ces agents d’un organisme hybride au sein du Ministère de l’Agriculture; un organisme qui représente, avant tout, les intérêts de l’industrie semencière Française, donc, en fait, les intérêts de l’industrie semencière mondiale car ainsi que nous l’avons amplement démontré, une poignée de multinationales contrôle aussi bien les semences commercialisées dans le monde entier que les milliers de variétés (ou clones) enregistrées dans les catalogues nationaux du GNIS, tant au niveau des plantes potagères que des plantes de grande culture (14).

Cela fait de très nombreuses années que nous dénonçons les agissements du GNIS (1) et cela fait presque 10 ans que nous avons dénoncé l’ineptie de ses Catalogues Nationaux (8). En février 2013, nous avons dénoncé le fait que Madame Clément-Nissou, ancienne Directrice des Relations Internationales du GNIS, était en charge, à Bruxelles, de la rédaction de la nouvelle directive sur la commercialisation des semences dans l’Union Européenne. A cette occasion, nous avons d’ailleurs proposé la dissolution, purement et simplement, de cet organisme parasite qu’est le GNIS. (2)

Lors de la conférence de presse du GNIS du 26 septembre 2014, M. Burgaud (3), l’actuel Directeur des Relations Extérieures, a été envoyé aux charbons sur une mission suicidaire, à savoir commenter la victoire de Kokopelli qui persiste dans son illégalité. M. Burgaud a balbutié des argumentations bien embrouillées avec force moulinets de mains – qui laissent d’ailleurs à penser que personne, vraisemblablement, ne voudrait être à sa place, en ce moment – pour tenter de convaincre les journalistes présents que si la Cour d’Appel de Nancy n’a pas condamné Kokopelli, c’est que personne ne lui a demandé de le faire! Cette déclaration, pour le moins étrange de la part de M. Burgaud, représente-elle vraiment la position officielle du GNIS? Pour mémoire, la société Baumaux a demandé à la Cour de condamner Kokopelli pour ses activités illégales, sur un fondement de droit civil, et cette procédure a duré neuf longues années, à savoir depuis décembre 2005. Et il y a fort à penser que Philippe Baumaux ait été fortement encouragé par le GNIS, à cette époque, pour entamer cette procédure en justice à l’encontre de Kokopelli.

L’Union Française des Semenciers (4), quant à elle, considère que c’est une “conclusion politique”, c’est-à-dire que la Cour d’Appel n’a pas voulu nous condamner. «Toutefois, l’UFS s’interroge sur la mise en application de la législation puisqu’au final l’Association Kokopelli n’est pas condamnée pour la vente illicite de variétés non inscrites. En effet, la Cour reconnaît à l’Association Kokopelli “des motifs propres” justifiant cette activité de vente illégale… L’UFS ne comprend pas cette application personnalisée, pour l’Association Kokopelli, de la réglementation relative à la commercialisation des semences ni les motivations de ce jugement».

Quant au chroniqueur de la France Agricole, Ronan Moinet, il reste très modéré (12): «La durabilité de la réglementation sur les semences sera à trouver dans une évolution de ce cadre réglementaire, pour permettre à tous les types d’agriculture de bénéficier de leur espace de liberté».

C’est sans doute, aussi, ce que la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, pensait en 2008 (5) lorsque Kokopelli fut condamné par la Cour de Cassation suite à l’attaque du GNIS (qui fut débouté) et l’attaque de la FNPSP, l’ancêtre de l’actuelle UFS: «J’ai dit clairement qu’il fallait réfléchir à un éventuel dédit de l’Etat, pour que l’association n’ait pas à payer et surtout à un amendement pour régler le problème. Nous en avons discuté avec Jean-Louis Borloo. L’association Kokopelli participe à la préservation de la biodiversité, du patrimoine et des semences anciennes: c’est intéressant, mais de ce point de vue, notre droit est mal fait».

Nous exigeons, en effet, “un espace de liberté”, mais qui soit clairement en dehors de toute réglementation. Nous exigeons que toutes les semences de variétés en pollinisation ouverte du domaine public soient exclues de toute législation Européenne, ou autre, que ce soit pour le don, pour l’échange ou pour la commercialisation.

Lors de cette conférence de presse, M. Burgaud précise: «je ne peux pas vous dire pourquoi l’Etat Français ne passe pas son temps à poursuivre Kokopelli sur le fait qu’il vend de manière illégale des semences de variétés non inscrites». Nous répondons à cela que sans doute l’Etat Français – tout comme la Cour d’Appel de Nancy, et tout comme le GNIS – sait pertinemment que de nombreuses sociétés semencières ne sont pas dans la légalité, à cet égard; la société Baumaux, en premier, ainsi que nous l’avons précisément démontré, par des constats d’huissier, dans nos conclusions devant la Cour.

Quant aux explications pathétiquement embrouillées (3) de M. Burgaud concernant les activités de “collectionneurs” Allemands échangeant des semences avec des “collectionneurs” Français, ou, qui pis est, de “collectionneurs” Allemands échangeant des semences avec des “collectionneurs” Ukrainiens – une éventualité très peu probable, actuellement, eu égard aux bombes “libératrices” qui circulent dans le ciel Ukrainien et qui massacrent impunément les populations civiles – activités d’échanges qui susciteraient une potentialité d’intervention, au travers des frontières, en raison de risques sanitaires avérés, bla, bla, bla, bla… devons-nous rappeler que l’inscription au catalogue, et l’autorisation de commercialiser des variétés par le biais de cette inscription, n’ont strictement rien à voir avec l’innocuité sanitaire des semences et qu’il existe une législation spécifique à ce sujet, qui s’applique indépendamment de la législation sur la commercialisation des semences ? Jusqu’à quand ces confusions vont-elles être entretenues? Quand le GNIS avouera-t-il, enfin, que ce catalogue n’a qu’une seule vocation : assurer une production agricole STANDARD, dont seuls les marchés internationaux se contentent, mais que plus personne ne veut aujourd’hui en France et en Europe? Rappelons, de plus, que c’est l’agriculture mortifère que le GNIS représente qui est la source de la destruction de la biosphère et non pas les semences de variétés anciennes potagères. Pouvons-nous convier tous les agents du GNIS à consulter un état très récent de la contamination des eaux en France publié, le 29 septembre 2014, par l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse? (6)

«On retrouve 150 pesticides différents dans les rivières et leur nombre ne faiblit pas. C’est le cas en particulier pour les plus fortes concentrations qui se retrouvent dans les zones de grandes cultures comme le bassin de la Saône et les zones de viticulture et de maraîchage en Bourgogne dans le Mâconnais et le Languedoc-Roussillon. Parmi les pesticides, ce sont les herbicides qui font porter le plus lourd tribut à la vie aquatique. Les invertébrés y sont très sensibles. Le glyphosate (Roundup) se retrouve dans trois quarts des rivières et figure en tête des ventes avec plus de 4 000 tonnes/an sur les bassins Rhône-Méditerranée et Corse. Il dépasse localement jusqu’à 200 fois la norme pour l’eau potable dans les cours d’eau. Des pesticides interdits depuis 10 ans sont toujours là et se retrouvent dans un quart des analyses en rivières. Si leur concentration baisse bien globalement, on en retrouve encore 36 différents (comme les triazines), et leur concentration connait des ressauts en période d’épandage dans les zones viticoles du Languedoc-Roussillon, de Bourgogne et du Beaujolais, ce qui ne permet pas d’exclure une utilisation encore actuelle.»

M. Burgaud, peut-être l’Etat Français ne poursuit-il pas Kokopelli parce qu’il est bien trop occupé à essayer de découvrir quels sont les coupables «de l’utilisation encore actuelle de pesticides interdits depuis 10 ans»?…….

[…]

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Auteur Dominique Guillet Président de Kokopelli

Source Blog-Kokopelli-semences

En 2008 le site Imposteurs à décerné le vélot d’or à Dominique Guillet. On aimerait savoir quelle est leur position, six ans après, alors que nous apprenons que la commission Barroso, va autoriser de nouveaux OGM… Merci à Bruijitafr

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Volti

2 Commentaires

  1. Cette année j’ai fait pousser des Tomates Kokopelli https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_good.gif dans mon rez-de-jardin dans des sceaux en plastique, et effectivement rien à voir avec celle du commerce (même bio); même avec un manque d’ensoleillement (je devais déplacer mes sceaux au fil de la journée https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif).

    Bien pleines, juteuses et savoureuses mais avec l’eau qui reste dans la chair quand tu les coupes (pas de marécage dans l’assiette)https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_good.gif.

    Va juste falloir que je prépare mes plants un peu plus tôt l’an prochain, même si c’est des tardives. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

    • Tomates tardives
      cela veut dire le temps que le pied va prendre pour donner (80 à 100 jours)
      et non le fait quelle doivent etre semer plus tard ou plus tot!

      si tu veux en avoir plus tot, voir tres tot, sème aussi de la tres Précoce (42 à 55 jours) du genre edouard que je préfere à la stupice

      sera moins savoureuse qu’une tardive mais te permet, si tu te démerde bien d’en manger dès mi-juin ^^

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