A Bagnaia, on partage tout, la propriété a disparu, et ça marche

Il y a parfois des solutions intéressantes auxquelles nous devrions nous intéresser un peu plus… Le modèle de société dans lequel nous vivons n’a rien de réellement bon, les valeurs qui nous sont inculquées depuis des décennies sont toutes plus ou moins biaisées. Mais le véritable souci, ce n’est pas ce modèle de société qui nous est présenté comme étant idéal, c’est qu’aucune alternative ne nous soit présenté, alors que des solutions, il y en a! En voici une qui peut redonner espoir à ceux qui espèrent changer de manière de vivre un jour…

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Depuis trente-cinq ans, la communauté de Bagnaia, en Italie, vit selon des principes de collectivisation des terres et des richesses, d’autonomie alimentaire et de partage du travail. Une expérimentation sociale et agricole qui bouscule les fondements de notre société de consommation.


Sur la terre rouge de Sienne, la Comune di Bagnaia est un projet hors du commun, et presque utopique. En trente ans, un réel exemple d’expérience de vie sociale basée essentiellement sur l’autonomie, la collectivisation de la richesse, l’égalité et la solidarité, a été mis en place.

Bagnaia, c’est aussi une ferme, menée selon les principes de l’agriculture biologique, atypique de par ses objectifs de production et son fonctionnement. Fortement imbriquée dans le projet de la Comune, son premier objectif est de produire non pas pour générer un revenu mais pour nourrir les habitants du lieu.

La Comune ou le « Vivere assieme » (Vivre ensemble)

La Comune di Bagnaia est née de l’émergence des idées des années post 68, dans l’objectif de créer un lieu collectif le plus autonome possible permettant de se libérer des contraintes du libéralisme et de la consommation de masse.

Aujourd’hui, elle regroupe vingt-cinq personnes (enfants et adultes), et chacun des adultes a fait le choix d’« investir » dans la vie communautaire en se libérant de la propriété individuelle. Pour rejoindre la Comune di Bagnaia, on ne peut posséder ni propriétés ni argent ; tout est légué à la communauté.

Ainsi, ils ont réussi à mettre en place un système économique, poussé à l’extrême, au sein duquel l’ensemble des richesses sont mises en commun et sont ensuite redistribuées. Les richesses proviennent essentiellement des ventes des produits de la ferme, des revenus des habitants travaillant à l’extérieur et des dons et legs.

Les richesses mises en commun sont ensuite redistribuées aux habitants sous la forme d’« argent de poche » : environ 200 euros par mois et 900 euros par an par habitant pour un mois de vacances. La quasi-totalité des autres besoins étant déjà pris en charge par la communauté : la nourriture, un logement dans la grande ferme rénovée, les dépenses d’essence, les visites médicales et frais de santé, la facture téléphonique, l’université pour les enfants…

Ainsi, grâce au système de collectivisation, chaque habitant dispose d’un habitat, d’un cadre de vie, d’un confort et d’infrastructures qu’il serait difficile d’acquérir dans un cadre strictement individuel.

Décisions par concensus

Les décisions sont prises selon les principes du consensus, c’est-à-dire qu’il est nécessaire que l’ensemble des membres se soient mis d’accord avant qu’une décision soit validée. Plus précisément, il faut que personne ne s’oppose à la décision, sachant qu’il est possible de ne pas être d’accord mais d’accepter tout de même la décision vis-à-vis de l’intérêt collectif.

Dans le cas d’une opposition, la proposition est repensée afin que chacun des membres y trouve son compte. Ce système semble donc plus abouti qu’un simple vote à la majorité, car par défaut, ce système laisse toujours une minorité insatisfaite.

A Bagnaia, une réunion est organisée chaque semaine et rassemble l’ensemble des habitants autours des sujets du moment. Une réunion extraordinaire annuelle est tenue afin de discuter des grandes orientations comptables et des dépenses à prévoir le long de l’année à venir.

Les repas du midi et du soir, pris collectivement, favorisent l’échange et le dialogue au quotidien. Chaque individu a un rôle à jouer dans la Comune, en tant que cuisinier, femme ou homme de ménage, gestionnaire… Les tâches s’effectuent à tour de rôle et selon les dispositions de chacun ; ainsi l’ensemble des habitants participe à la vie de la communauté.

Outre cette vie collective, la Comune di Bagnaia, c’est aussi un projet de recherche d’autonomie. Des panneaux solaires produisent tout au long de l’année plus d’énergie que ce que la ferme ne consomme. L’hiver, le bois coupé et récolté permet de chauffer la bâtisse.

L’eau de pluie est recueillie dans un petit lac artificiel et utilisée pour irriguer les cultures. Une source offre aux habitants une eau potable. Outre la problématique énergétique, cette recherche d’autonomie tend aussi à satisfaire les besoins alimentaires de la communauté grâce à sa production agricole.

Agriculture et autonomie alimentaire

Dans un contexte italien où l’auto-suffisance alimentaire ne semble pas une priorité, sachant que les supermarchés regorgent de nourriture bon marché, le projet de Bagnaia consiste à produire au maximum la nourriture qui est consommée sur place par les habitants.

De ce fait, ce système de production agricole s’inscrit dans le projet social de la Comune et la recherche d’autonomie. Ici, l’agriculture n’a pas pour objectif premier de générer un revenu, mais de produire un produit sain et de qualité tout au long de l’année.

Cela bien évidemment afin de diminuer les dépenses alimentaires, mais surtout de rester au plus proche des valeurs de la communauté : respect de l’environnement et de l’homme ; cela leur permet notament de s’affranchir autant que possible du système de consommation de masse.

La Cooperative della Comune di Bagnaia est la structure officialisant l’existence de la ferme auprès des institutions. La ferme est une partie indépendante de la Comune di Bagnaia, sa comptabilité est gérée de telle sorte qu’elle soit toujours excédentaire.

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Benji

19 Commentaires

  1. Super ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_good.gif …bon on la démarre quand la notre en France entre ME là ? https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yes.gif

    • ce fut proposer ici plusieurs fois mais les gens avaient presque tous des excuses pour ne rien faire , souvent des excuses bidon .

      j’ai perso acheter en fin d’année un grand terrain , avec bois rivière prairie , j’ai proposer a pas mal de gens un bout de terre pour y faire leur culture elevage si ils le voulaient et bien étrangement personne n’a voulu(pourtant toutes ces personnes disent vouloir un coin de terre pour y faire leur jardin elever des poules etc ) , je crois que les gens n’ont pas de courage en france pour ce genre de choses ou du moins pas temps que ce genre de projet soit deja actif .

      j’ai meme rencontrer un mec qui galere qui disait rever d’avoir un terrain a lui pour cultiver et faire les marchés , je lui propose de la terre en lui disant , comme ça tu peux avoir de l’argent de coté pour te payer ton propre terrain , et ben nada , ça fait 4 mois que je lui rabache et il fait rien et trouve des excuses a la con pour pas le faire .

      • En effet quand l’article parle de collectivisation, il nous montre un exemple où très peu de personnes (25), mutuellement responsables les unes envers les autres, arrivent à gérer leurs biens en commun simplement comme une grande famille. Je trouve cela très bien mais absolument pas représentatif de ce que pourrait faire une population entière, naturellement imparfaite. La collectivisation à l’échelle d’un pays a déjà été essayée à plusieurs reprises (exemples inutiles, je pense) et on retombera sur des beaux parleurs, des tire-au-flanc qui font bosser les autres “au nom du peuple”, puis une terreur pour mâter les insoumis. Certes, il y a quelque chose à faire aujourd’hui face à la déviance individualiste et consumériste. L’idée de communautés responsables est une approche intéressante. Mais de là à la collectivisation totale, comment dirais-je…

        • Exactement ! Tu m’ôtes les mots de la bouche… Heu… Du clavier.

          Rien qu’en France, nous avons déjà un modèle plus ou moins collectiviste avec la sécurité sociale, les différentes allocations (Familiales, Chômage, maladie, logement…), l’AME et autres… Curieusement, ça ne marche pas aussi bien que ça.

          Peut être que ce modèle ne peut fonctionner que pour de petites communautés (à l’échelle d’un village au maximum), où il est plus simple d’identifier et de virer un profiteur.

          • Je saute le pas dès que j’ai terminé ce que j’ai à faire ici! Le blog avant tout, une fois que je considèrerai que mon travail n’est plus nécessaire ou que je dois réellement passer à autre chose, je saute le pas. Bien sur, cela se fera peut-être un peu sur le tard, mais je n’ai pas encore terminé ce que j’ai fini par prendre pour “une mission”, même si ce terme peut choquer, je le reconnais.
            Mouton résistant à proposé une vidéo: https://lesmoutonsenrages.fr/2014/07/10/on-respire-les-moutons-on-respire/
            Moi je trouve ça assez génial comme vie, car concrètement, est-il réellement plus malheureux que nous? Je ne crois vraiment pas, bien au contraire, ses valeurs sont surement plus saines et importantes que les nôtres.
            Quand au projet du dessus, cela reste une vie en collectivité, et même si cela peut aider, je ne garanti pas le fait qu’un vieil ours solitaire comme moi parviennent à supporter tout le monde… Pourtant, l’idée me plais, mais j’aime bien voir les gens lorsque j’en ai envie, pas quand eux le décide, et je n’aime ni m’imposer, ni que quelqu’un s’impose dans ma vie…

  2. Une expérience très intéressante également en Espagne à Marinaleda commune de 2700 habitants aux environs de Séville. A voir et à suivre….

  3. bonjour

    En cette période ou les trois éléments vitaux sont touchés de plein fouet, mon épouse (50 ans) et moi même (60 ans) avons acquis un petit lieu (6000m2) habitable ( 4 couchages dans un premier temps) qui peut accepter 2 personnes supplémentaires en caravanes (grand hangar pour abriter les caravanes)….Les acquis : pas d’emprunt sur le dos…(mis à part la dette (de 30.000 euros contactée par des politiciens corrompus et pourris) que chacun d’entre nous à sur les épaules).
    Un poêle rocket stove à finir d’installer….l’isolation (laine de bois) du petit bungalow (50m2) à finir …..un rucher couvert de 8 ruches à déménager courant de l’année ….toilettes à composte en cours de réalisation ainsi que phyto épuration
    Les objectifs permaculturel à court termes (10 ans): jardin, verger, auto construction de 2 kerterres et une ou 2 yourtes ou tout autres constructions dans le respect de la terre

    Nous mettons ce lieu à la disposition des générations futures et de toutes personnes qui à envie d’un mode de vie simple respectueux du vivant….partage des charges (eau et électricité en parts égales)

    attention : notre modeste expérience de vie en communauté nous à appris qu’à partir du moment ou une personnalité politique déjà en place s’introduit dans toutes initiatives qui ne va pas dans son intérêt l’échec est assuré à plus ou moins longue échéance

    • ce lieu se trouve dans le Chers (18)

    • Bonsoir GentilBombus,

      Tu devrais retransmettre cette proposition sur le Forum.

      Nous sommes de plus en plus nombreux à initier des offres pour construire un Autre Monde.

      En fait, nous sommes à même de créer un maillage sur tout le territoire.

      Nous avançons…

  4. Banania, y’a bon !

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