Non, les foules ne sont pas dangereuses, elles sont même le lieu d’expression privilégié des sentiments les plus nobles

La psychologie des foules introduite dans le champ des sciences sociales par Gustave Le Bon au 19ème siècle véhicule volontiers la vision de classe d’un monstre irrationnel et manipulable, la proie des passions les plus viles, comme les élites bourgeoises se sont toujours figurées le peuple et ses manifestations de colère. Plus près de nous, la foule est souvent réduite à ses formes d’expressions les plus caricaturales, à travers les supporters et le hooliganisme. Cependant, les actions violentes ont la plupart des temps été des réactions à des phénomènes de répression ou d’inégalités (comme dans le cas des épisodes révolutionnaires), et comme le révèle une étude de l’université de St Andrew, c’est avant tout l’appartenance et l’identité sociale qui guident le comportement des personnes à l’intérieur d’un groupe, loin de l’image passionnelle et irréfléchie…

Là où les gens se rassemblent règne un instinct grégaire irrationnel qui conduit facilement à de la violence, du vandalisme, à la révolution et à d’autres formes de troubles sociaux. Cette vision domine depuis des années notre perception du comportement de masse, mais selon une étude récente de psychologie sociale, cette idée serait totalement fausse.

Le psychologue français du 19ème siècle Gustave Le Bon a décrit le comportement de masse comme une paralysie cérébrale : « (L’individu) n’est plus lui-même et devient un automate (…), un barbare, un grain de sable parmi d’autres grains de sable que le vent attise à volonté ».

Bien que cette vision domine encore notre conception du comportement des foules, une étude psychologique récente jette un tout autre regard sur ce phénomène. Les individus en groupe n’abandonneraient pas leur rationalité et leur conscience d’eux-mêmes, mais se définiraient plutôt selon des considérations rationnelles sur base des personnes qui les entourent. Leur identité sociale définirait comment ils vont se comporter ensuite.

Selon Stephan Reicher, de l’Université de St Andrews, la nouvelle théorie est étayée par les données disponibles au sujet des troubles sociaux des 30 dernières années – des conflits raciaux aux Etats-Unis dans les années 60 aux troubles plus récents en Angleterre et en France. Les facteurs sous-jacents les plus importants ont toujours été l’inégalité socio-économique et un sentiment largement répandu d’abandon par l’ordre établi chez certains groupes sociaux.

Selon Reicher, les masses ne se comportent donc pas de manière irréfléchie ou irrationnelle. Au contraire, les individus qui appartiennent à un groupe déterminé se sentent suffisamment lésés pour se tenir la main et réagir ensemble. Ensuite, ils agissent en accord avec les membres de leur groupe.

Ce schéma explique aussi pourquoi des foules sont souvent prises de panique lors de cas d’urgence. Ainsi, bon nombre de personnes sont mortes pendant les attaques du 11 septembre parce qu’elles ont traîné dans les bâtiments du World Trade Center  – un exemple typique de confusion de masse selon le psychologue spécialisé dans les catastrophes John Leach.

Clifford Stott, chercheur auprès de l’Université de Leeds, a étudié la mentalité des hooligans et est arrivé à une conclusion similaire. Des groupes de supporters de football sont devenus violents pendant les Coupes du Monde de 1990 et 1998 après avoir eu l’impression d’être visés par la police locale. Par contre, les supporters écossais sont restés, malgré leur consommation excessive d’alcool, particulièrement calmes parce que la non-violence faisait partie de leur identité de groupe.

Sur base des conseils de Stott, les autorités portugaises ont essayé, pendant les Championnats d’Europe de 2004 d’appliquer une tactique de gestion des foules moins susceptible de donner lieu à des conflits grâce à laquelle elles ont pu éviter presque tout trouble. Depuis cette époque, le modèle d’identité sociale est devenu la base des stratégies de la police lors des compétitions de l’UEFA. Dans différents pays, cette pratique s’est aussi appliquée en dehors du football.

En conclusion, les résultats de Reicher, Leach et Stott montrent que de forts sentiments de collaboration et d’altruisme – appelés par le psychologue social John Drury « résilience collective » – sont la norme lors de situations qui mettent la vie en péril. Des crises transformeraient des groupes de personnes étrangères les unes pour les autres en « foules psychologiques » exprimant un sentiment d’appartenance.

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Ender

12 Commentaires

  1. Si une personne est avertie, ayant par exemple lu le livre de Gustave Le Bon ou ayant déjà expérimenté un mouvement de foule qui s’est mal terminé, elle est donc consciente qu’elle peut se retrouver (à nouveau) dans une situation de foule. Ne va-t-elle pas réagir alors différemment ?

  2. Je me permets une petite dédicace pour tous ces gros nazes qui ont voté FN hier…

    • La pauvre elle chante contre le nationalisme, sans se rendre compte qu’elle fait du coup parfaitement le jeu du mondialisme dictatorial qui veut exactement que les français aient honte d’être français, tout comme elle l’est cette pauvre fille !

    • Encore une fausse-arna-bobo-anti-France. Qu’elle aile voir ailleurs si c’est mieux !

      Putain, heureusement qu’on est fier du Bordeaux et du camembert ! Connasse !

      Oh ça y est je m’énerve ! 🙂

      • Zaza est magnifique, franchement je l’adore.
        Et cette chanson est tellement de circonstance,…, je ne pouvais pas rater ça !
        J’étais sûr que ça vous plairait les gars.
        Dans le mille Emile !

        • Elle s’est surtout trompée d’adversaire avec sa chanson de merde. Un peu comme Yannick Noah, le mec qui fait une chanson contre le FN parce que MLP a dénoncé son évasion fiscale… Quelle bande de tocard !

          • Cette “chanson de merde”, comme tu dis, a été ecrite en 1974 par Renaud.
            Ce fut un succès plébiscité par la jeunesse et ce malgré la censure.
            Cela dit, bien que cette chanson soit quarantenaire, je constate que son thème central est indémodable.
            Comme quoi: “Elle a pas tellement changé la France…”

            • ha ha ! Raison de plus !

              Renaud, le soixante-huitard attardé qui n’a rien compris au fonctionnement de ce monde. Cela ne m’étonne même pas !
              Et parce que la jeunesse, déjà manipulée à l’époque par les Cohn Bendit & Co, l’a plébiscité, ça serait devenu une bonne chanson ?

              Pauvre France…

  3. Évidemment que les foules ne sont pas dangereuses car tous les jours nous vivons en groupes, dans le métro, dans la rue,…

    En fait le danger ne vient pas des foules mais des manipulateurs de foules, des dirigeants. La principale technique de manipulation est de faire peur avec un objet de l’esprit, ainsi les Allemands n’avaient pas peur des Juifs. Ils avaient peur d’une idée, d’un préjugé qui a été inventé par les dirigeants NAZIS.

    La technique majeur de manipulation des groupes c’est d’inventer une peur d’un danger imaginaire et ensuite de leur proposer de les protéger. Mais ce qui fait l’efficacité de cette technique est surtout le fait de présenter le danger comme étant global.

    La peur annihile toute réflexion, donc si dans les médias vous entendez des propos tels que “c’est la fin de l’histoire” “ce sera la guerre” “ce sera la fin du monde” méfiez vous cela signifie que l’on essaye de vous manipuler.

  4. Message à la France du non-formatage!

    Debout la France! (Réponse à Lou Davoy.)

    ♥♥

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