« Où sont passés les 1 000 milliards prêtés par la BCE aux banques ?… »

Capture2Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

Le 14 janvier dernier, dans l’édito du Contrarien, je m’interrogeais sur où était passé notre pognon ! Aujourd’hui, nous progressons parce que c’est le magazine L’Expansion qui se pose la question puisque cette fois la Commission européenne de Bruxelles s’apprêterait à demander « aux banques européennes ce qu’elles ont fait des 1 000 milliards d’euros prêtés récemment par la BCE. L’heure des comptes a enfin sonné »…

On va donner des sous aux banques pour relancer l’économie !

Voilà ce que dit L’Expansion un brin naïf tout de même, on voit que les élections européennes approchent à grands pas !
« L’heure des comptes a enfin sonné : la Commission européenne s’apprête à demander aux banques ce qu’elles ont fait des 1 000 milliards d’euros libérés par la BCE en décembre et février, à l’occasion des deux opérations de refinancement à trois ans. Ces dernières, qui avaient pour but de relancer l’économie et d’inciter les banques à continuer à financer les États en achetant de la dette, n’ont visiblement pas eu l’effet escompté. »

Évidemment que cela ne pouvait pas avoir l’effet escompté et la raison est assez facile à comprendre. Lorsque la BCE met en place ce plan d’aide aux banques pour 1 000 milliards d’euros, personne ne croit un seul instant que ce sera pour « financer » l’économie. L’objectif unique était de sauver les banques d’une déroute financière totale sur fond de bilans monumentaux (« too big to fail » cela veut surtout d’abord dire trop gros !) et évidemment de permettre, dans un marché de dupe

, aux banques de financer les États en achetant les obligations émises par nos pays surendettés en empochant la différence. Comment croyez-vous que les taux d’intérêt puissent être orientés à la baisse alors que les dettes des pays n’ont jamais été aussi élevées ?

Dans le langage policé de L’Expansion, cela donne le texte suivant :

« Il faut dire que financièrement l’affaire était plutôt juteuse pour les banques, qui ont emprunté à 1 % auprès de la BCE pour refinancer des États avec des taux compris entre 3 et 6 %. Les établissements espagnols notamment se sont jetés sur cette aubaine : ils ont acheté 32 milliards d’euros d’actifs publics en janvier et 22 milliards en décembre. Mais désormais les tensions sur les taux des obligations d’État des pays fragiles ont refait surface, et remettent donc en cause l’utilité de l’opération. »

Mais il s’agit ici d’un secret de polichinelle ! Tout le monde a bien compris la mécanique et, disons-le, elle arrange bien sûr tout le monde. Alors venir accuser les banques de s’enrichir grâce à un système concocté exprès pour qu’elles puissent le faire et ainsi améliorer leurs bilans sur le dos des contribuables européens, en douceur et sans avoir à signer de gros chèques, c’est un peu fort.

Pourquoi maintenant ?

Reprenons. Les banques vont mal et les États doivent emprunter pas cher. La BCE refile 1 000 milliards d’euros à 1 %, les banques reprêtent ces sous-là aux États en empochant 4 % des 1 000 milliards, ce qui revient à leur donner directement 40 milliards d’euros mais avec cette méthode-là c’est beaucoup plus discret et l’on peut crier que tout va bien, que la crise est réglée et que les bénéfices des banques sont de retour. Les États sont financés et les taux baissent… Youpi tralala, là encore, on peut dire que les États sont sauvés et la crise de l’euro derrière nous.

Et là, patatras, il faudrait faire une enquête ?

« Selon une information du Monde, Michel Barnier, le commissaire au marché intérieur, aurait demandé au président de l’Autorité bancaire européenne, Andrea Enria, de s’intéresser à l’usage qu’ont fait les établissements financiers de ces prêts bonifiés. Il a aussi déposé un amendement à la directive européenne sur les liquidités bancaires qui «impose aux banques d’isoler les profits qu’elles ont réalisés en investissant dans des titres rémunérateurs les liquidités à faible coût de la BCE, et oblige que ces bénéfices ne puissent être inclus dans le calcul des bonus». »

La proximité des élections européennes peut donc et doit être notée car sans nul doute cette annonce est du meilleur effet. Se montrer « méchant » avec les banques c’est toujours populaire ! Mais ce n’est pas tout. Il y a probablement un petit jeu de mise sous pression des banques afin que ces dernières continuent de jouer le jeu. Quel jeu ? Celui de financer des États en faillite pour maintenir les taux au plus bas et reculer le moment de l’inévitable. Ensuite, il serait également bien que les banques financent un peu plus l’économie réelle en augmentant les crédits aux PME qui est en chute dramatique. Hors sans financement, notre tissu d’entreprises se meurt.

Mais n’ayons point trop d’inquiétudes. Normalement, nos banques ne craignent pas grand-chose, elles sont bien trop grosses pour faire faillite et tiennent fermement les rênes des différents pouvoirs.

Finalement, les banques ne sont pas si solides !

Surprise, cet article révèle aussi – alors que, je vous le rappelle, la crise est finie et que Hollandouille voit très clairement venir le retournement) – « qu’il semblerait que les banques françaises, qui ont encore des problèmes de liquidité, soient allées lourdement au guichet de la BCE, juste derrière les espagnoles et les italiennes, explique Christophe Nijdam »…

Allez, dormez tranquilles puisque c’est ce que l’on exige de vous.

Préparez-vous, l’hiver vient et restez à l’écoute.

À demain… si vous le voulez bien !!

Charles SANNAT

« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes »

Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com.

Article de l’Expansion ici

Article du Contrarien « ou est passé votre pognon » de janvier 2014

Source: Le contrarien

 

Benji

27 Commentaires

  1. Les Banques n’ont aucun jeu à continuer à jouer je crois.

    L’illusion n’est plus, mais de toute façon, le courage des peuples non plus.
    La Grèce, faisant figure de cobaye Européen, et affichant plus de douze manifestations jours, ne bouge pas du trou dans lequel le système fiduciaire l’a profondément enfoncée.

    L’argent quitte la vieille Europe et la plus si jeune Amérique, pour s’en retourner vers l’ancestral extrême orient. L’argent suit la pauvreté, car elle se nourrit d’elle; là où la main d’oeuvre est moins cher, où les droits de l’Homme et du travail moins présents, le Dieu-Argent, Mammon puise pouvoir et force.

    Le troisième millénaire verra une dictature mondiale du travail. Je ne sais guère comment l’on fera pour s’en sortir avec des armées de Drones et des CRS lobotomisés… Il faudra être nombreux, mais ça aussi, le système travaille à résoudre cette “faille” en nous désunifiant, en cassant la fraternité, le social et l’Humanité.

    Ca sent mauvais.

  2. Les Danois appellent à voter aux Européennes, non non, ce n’est pas hard, si si c’est le monde tel qu’il est, si si l’Europe c’est réellement ça, non non pas d’abstention, si ils nous poussent autant à voter c’est bien évidemment pas parce qu’ils ont déjà tout vérrouillé hein, il reste surement le bon vote anti système quelque part, c’est beau de rêver =_=

    • De toute façon… on a bien compris que quel que soit le vote, le résultat est déjà prévu. Ils (EUX, ceux qui dirigent vraiment le monde) n’auront qu’à corrompre les élus, si jamais ce ne sont pas ceux déjà “sous-contrôle”.

        • Si, au secours !

          • Personne ne viendra…., tout est sous contrôle, le reste n’est qu’illusion. Une part de rêve qui permet d’accepter l’inaceptable, de laisser ce petit truc qui permet a non autyres les esclaves d’accepter notre sort et de leurs dire merçi……Spartacus au secours, ahh, la république romaine a eu sa peau….l’Europe aura la notre ( je n’ai pas l’ambition d’être Spartacus, même pour exister quelques secondes sur le net^^^^), exister , n’est-ce pas “futile”^^^^^^, le système nous écrasera tous comme de vulgaires M., ….^^^^^

      • Je me tue à le dire..

        • Des Milliards virtuels sur même pas 1 GIGA de disque Dur..
          Ils peuvent en inventer des Milliards de milliards que c’est le même disque dur.
          Rembourser un disque dur c’est facile …

  3. “Varus, rend moi mes Légions” dixit JC ( le romain , pas le nazaréen), Europe rend moi mes milliards…..pourrais ton dire maintenant.

  4. Ils ont servi a gonfler un peu plus la bulle et a offrir des bonus a ces c……s de banquiers.

    • Ce CAHUZAC sacrifié sur le bucher ,une victime expiatoire de l’inquisition financière,hahahaha,et les AUTRES ??,la fameuse liste dont on entend plus parler?

  5. Danton cul par dessus tête de con

  6. Le 25 mai je suis assesseur… putain fait chier… en Belgique c’est obligatoire… 3 recommandés avec menace parce que j’avais pas répondu “Oui je serai là ça va, lachez-moi dudju…
    Puis j’aprends qu’une amie qui n’en pense pas moins est aussi obligée d’être là… bon soyons positifs… on va se foutre de la gueule du monde … la journée sera longue… mais on va se foutre de la gueule du monde :).

  7. ok… “menace” avec un “s” c’est mieux… puis quand j’ouvre les guillemets…

  8. et aussi “j’apprends” avec 2 “p”… bon ok J’APPRENS à me relire ou je sors…

  9. Grand marabout 3.0.1

    ce qui n’existe pas,ne peut pas disparaitre..

    tout ces pseudo millions milliards distribué ou sois disant économisé par les états sont un prétexte pour préparer les populations, a faire de même 1 peu +,en citant LEUR exemple comme bénéfique dans une auto satisfaction généralisé comme ils ont coutume de faire dans le reste

    l’état fait des efforts de budget!
    > on entends ça partout dès qu’un politicien l’ouvre pour s’aérer les dents!

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