De l’UCK aux néo-nazis Ukrainiens, la stratégie du chaos “made in CIA”

Les néo-nazis qui se sont emparés du pouvoir à Kiev sont les derniers représentants d’une longue liste de mouvements insurrectionnels soutenus, financés et organisés par l’occident et plus spécifiquement Washington. Le première mouture de cette nouvelle forme de déstabilisation fut le mouvement Serbe “Otpor” qui aboutit à la destitution de Milosevic en Serbie. Partout, la CIA appuie les mouvements et les groupes extrémistes, même lorsqu’il s’agit de néo-nazis, comme c’est le cas en Ukraine, ou des djihadistes mafieux, comme au Kosovo. Sa stratégie : créer le chaos…

La réunion quadripartite consacrée au dossier ukrainien qui s’est tenue jeudi dernier à Genève a laissé une impression assez contradictoire.

D’un côté, les émissaires de la partie atlantiste ont tout fait pour redorer le blason des milices putschistes de Kiev jusqu’à nier la forte présence de mouvances néo-nazies aussi bien place Maïdan que bien au-delà de celle-ci. D’un autre côté, en tout cas sur le plan formel, toutes les conditions avancées par la partie russe ont été exaucées. Or, si elles avaient été respectées – une issue qui semble relever de la science-fiction – l’Ukraine de l’Est aurait d’emblée connu des jours bien meilleurs. Mais justement, comment croire aux plus grands spécialistes des guerres subversives dont les intérêts géopolitiques, clairement définis par Zbigniew Brzezinski, ne diffèrent en rien du plan Rosenberg d’avant 1940.

Et en effet, les évènements qui se sont produits dans la nuit du 19 au 20 avril, c’est-à-dire la nuit de Pâques, montrèrent bien que les engagements US ne valaient pas un sou. Un commando armé ultérieurement identifié comme étant celui de l’organisation néo-nazie Praviy Sector a mitraillé un groupe d’opposants pro-russes armés de bâtons. Quatre personnes au total ont été exécutées. Le bilan aurait pu s’alourdir si la milice d’autodéfense du Donbass n’avait pas riposté en abattant deux agresseurs armés jusqu’aux dents. Qu’aurait-on dit s’il s’agissait de forces russes dont on a tendance à voir l’ombre omnisciente et surtout omnipotente un peu partout sans pourtant arriver à mettre la main ne serait-ce que sur un seul militaire russe ?

Comme la politique du Kremlin privilégie la diplomatie à la place des sanctions, des ripostes franches et nettes à la place des guerres subversives, les provocations se multiplient. Je vous renvoie à la fort intéressante analyse d’Alain Benajam, directeur du Réseau Voltaire, intitulée « La drôle d’aventure ukrainienne des USA ». Il y fait état, photos révélatrices à l’appui, de la mise en scène aux prémisses tragiques et au dénouement comique qui a eu lieu à l’aérodrome de Kramatorsk. L’opération dite anti-terroriste lancée par le Président ukrainien par intérim, Tourtchinov, sous-entendait la participation de séparatistes pro-russes parfaitement équipés et armés de fusils d’assaut AK 100 « dont seule l’armée russe serait en possession ». Or, la réalité du terrain fut bien autre : enfourchant un engin dont la vétusté paradoxale renverrait selon l’auteur aux années 50, le général Vassili Kroutov, nommé deux jours avant les faits directeur adjoint des services spéciaux ukrainiens, devint témoin de l’exécution de quatre gardiens (tous des habitants de Slaviansk) des huit défendant Kramatorsk. Le char du Hollandais rampant n’a pas poussé son opération anti-terroriste à plus loin. Il fut encerclé par un groupe composé d’ados et de femmes et guidé par une babouchka réprimandant haut et fort les agresseurs. Pour parfaire cette scène à la limite ridicule, une certaine partie de la foule secoua Kroutov et ses pantins avant que ceux-ci ne disparaissent d’eux-mêmes. En dehors du fait que selon les médias occidentaux la babouchka devrait sûrement être un soldat russe déguisé, on se demandera bien entendu qui est à l’origine de ces tirs. Bien que cela ne soit pas officiel, il y avait là encore des protagonistes à l’arrière-plan qui se sont manifestés en même temps que M. Kroutov. Personnellement, ça me rappelle la tactique déployée en février par les putschistes place Maïdan, une tactique par ailleurs utilisée lors des manifs vénézuélienne et qui est à replacer dans le contexte de l’instrumentalisation des mouvances radicales ainsi que des opérations sous fausses bannières.

Sauf qu’une nuance beaucoup plus intéressante transparait dans le cas de Kramatorsk : le scénario n’est plus inculpable à tel ou tel régime que l’on veut dénigrer, Ianoukovitch ayant quitté l’Ukraine. Il s’agit en fait, exactement comme cela se fait dans les parties d’échec, d’acculer l’adversaire au mur. En l’occurrence, il fallait provoquer un bain de sang qui aurait poussé le Kremlin à dépêcher ses troupes dans l’Est du pays. Cette éventualité est d’autant plus prévisible que beaucoup de Russes s’expliquent mal la stratégie de Poutine qu’ils jugent excessivement attentiste dans la situation présente. Or, si le Président russe donne feu vert à l’introduction de ses troupes, l’OTAN introduira immédiatement les siennes ce qui correspond à la demande de Mme Timoshenko et de ses sbires. Les mercenaires de Blackwater élargiront leur marge de manœuvre, un facteur qui sur fond de conflit exacerbera le chaos tant voulu par la CIA.

 

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Ender

7 Commentaires

  1. Publié précédemment sur “ago”:
    Une chose m’interpelle : c’est bien beau d’imaginer une guerre d’invasion contre la Russie, mais avec quelle armée ?

    L’armée américaine, à part le « carpet bombing » n’a pas beaucoup évolué depuis la dernière guerre, je dirais même qu’au niveau d’envoyer des troupes au sol, cette armée est devenue quasi inexistante.

    Les troupes U.S. n’ont l’habitude de débarquer qu’après avoir construit les casernements en mis les journaliste accrédités en place

    Alors ou trouver une armée capable de rivaliser avec les 500.000 militaires Russes sur leur propre terrain ?

    Perso, je n’en vois pas et la technique du « carpet bombing » ne sait pas fonctionner contre la Russie, ce n’est pas la Libye quand même ! smiley

    Et il en est de même pour les dissidents Ukrainiens, quelle troupe militaire pourrait être mise en œuvre pour les déloger des bâtiments administratifs après les « pseudos » accords de Genève ?

    L’armée Ukrainienne ? le pouvoir en place à Kiev n’a aucune confiance en cette armée

    Les factions d’extrême droite ? ils auront les cosaques Ukrainiens face à eux qui ne les apprécient VRAIMENT pas du tout smiley

    Blackwater ? apparemment, ils ne sont plus très chaud à jouer dans cette guerre contre des civils, on est pas en Afghanistan !

    L’armée américaine ? on ne va pas s’étendre sur cette possibilité farfelue smiley

    L’O.N.U. ? ok, je sors ! smiley

    Alors qui ? sinon reprendre des discussions, d’adulte cette fois, avec Poutine.

    A mon avis, le fédéralisme est déjà installé de facto en Ukraine.

    Il ne reste plus qu’a trouver une narrative pour qu’Obama puisse raconter sans rire que c’est lui qui a gagner, comme en Syrie smiley

  2. Suite:
    Bon, il reste « les sanctions » mais à part interdire les champs Elysée et le shopping à Londres aux oligarques Russes, c’est pas vraiment efficace.

    Pour ce qui est de la « guerre » économique, il suffira de « dédollariser » plus rapidement le commerce international et ce seront les américains qui tomberons les premiers !
    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/creer-un-fonds-monetaire-eurobrics-150911

    Et puis, il y a la Chine qui, quoique très discrète, n’en reste pas moins dans le camp d’en face et qui pourrait pourrir la vie des Américains du coté du Japon ou en balançant quelques centaines de milliard de bond du trésor américain à chaque période de solde !

    • Ce qui nous sauve surtout c’est la chance que les russes ne soient pas des « va-t-en guerre » comme les Franco-sionistes ou les Amerloques, sinon ce serait déjà la WW3 depuis belle lurette ; à grands coups d’armes nucléaires, voir même pire à « antimatières » …
      [- je crois qu’on peut tous remercier l’inventeur du jeu d’échec quoi] http://j.bol.perso.infonie.fr/echec.html

    • Il leur reste l’intimidation par attentat sur Très Haute Personnalité.

      Depuis Saddam-Hussein et Kadhafi, on sait avec certitude, qu’il ne recule pas devant le meurtre des plus hautes instances des pays adverses.
      …Et ça, en pleine lumière et à la vue de tous!

      Quand sera-t’il cette fois-ci?

      Pour rappel : La 1°guerre mondiale débuta par l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Attentat_de_Sarajevo
      -“Cet événement est considéré comme l’élément déclencheur de la Première Guerre mondiale qui eut pour conséquence la défaite, la chute et le démembrement des Empires russe, austro-hongrois, allemand et ottoman”.

      Etonnant, non!
      Et ça,.. 6 mois après la création de la FED.

  3. ATTENTION, propagande France 24 (aout 2008) ; …Ah les visionnaires, « quand même ! » (“Les Américains ne devraient pas perdre leur temps avec le bouclier anti-missiles”) et pourtant… http://observers.france24.com/fr/content/20080825-revue-blogs-russes-guerre-nucleaire-pologne-etats-unis-georgie-missile

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