« Manuel Valls et son programme économique… Un vaste enfumage ! »…

Etonnant que tous les “projets” soient à échéances longues, c’est à dire sans être sur d’être encore au gouvernement, au moment de mettre en pratique les résolutions. Charles Sannat nous décrypte bien mieux que je ne saurai le faire, le discours de M.Valls.

Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

Encore une fois, il ne s’agit pas, dans les lignes que vous lirez, de tomber dans la critique facile mais d’essayer de prendre du recul par rapport à l’immédiateté de l’information et de remettre les choses en perspectives.

Le discours de politique générale de notre nouveau Premier ministre m’a laissé une étrange impression. Disons-le, Manuel Valls ne manque évidemment pas de talent politique mais cela ne fait pas tout car il ne faut pas confondre « la communication » et le « fond ». Valls, comme tous les autres,« sait » communiquer et utiliser les médias. Valls, comme tous les autres, n’a jamais réglé un seul problème.

Impossible d’être contre !

L’étrange impression provient du fait qu’il est impossible de dire objectivement que le discours du Premier ministre était mauvais. C’est même plutôt le contraire. C’était « globalement » bon. Difficile de dire également que l’on est contre ce qui a été dit, à commencer par son introduction « trop de souffrances, pas assez d’espérance, telle est la situation de la France ». Je ne peux que partager cette analyse, tout comme l’exigence de « vérité » et « d’efficacité ».

Impossible encore d’être opposé à la disparition des charges sociales sur le SMIC, enfin des charges patronales, ce qui aura pour résultat de faire baisser le coût du travail.

Impossible d’être contre l’idée de baisser certaines cotisations payées par les salariés (au SMIC et les autres) afin de faire augmenter le salaire net reçu à chaque fin de mois.

Impossible de refuser une baisse des impôts sur les sociétés qui devraient passer à 28 %…

Impossible de ne pas être favorable à la maîtrise de nos dépenses publiques à travers la suppression des Conseils régionaux et la réduction du nombre aussi bien de communes que de régions.

Ce programme est relativement ambitieux. Ambitieux comme l’objectif affiché de réussir à faire de la croissance tout en réduisant les déficits sans faire d’austérité tout en faisant de la relance…

De quoi être très sceptique !

Justement, c’est à partir de là que l’impression de tout cela devient étrange. J’utilise le mot étrange car je ne veux pas, par honnêteté intellectuelle, condamner à l’avance un homme et une volonté d’action publique avant que l’échec soit avéré. Je n’aime pas condamner a priori mais toujours a posteriori car c’est la différence entre la démocratie et la dictature, entre la liberté et l’arbitraire et je l’ai vertement reproché à Manuel Valls dans le cadre d’une affaire qui n’était pas économique et plus du tout humoristique d’ailleurs. Je ne condamnerai donc pas Valls ni sa politique avant de voir ce que cela donnera ; en revanche, je suis sceptique.

Sceptique sur la réalité du contenu de correctif budgétaire qui sera fait cet été alors que les Français seront en vacances et que ce sera vraisemblablement à ce moment-là que le gouvernement décidera d’annoncer « courageusement » toutes ses mesures qui vont vraisemblablement nous ruiner et nous coûter très cher à nous, contribuables, tranquillement en train de bronzer, ce qui ressemble bigrement à une immense opération d’enfumage et de communication.

Sceptique sur des baisses de dépenses étalées sur plus de deux ans et qui seront forcément justes mais où, a priori, on voit bien que c’est la branche famille qui est ciblée puisque les baisses de charges sur les salaires ne se font que sur cette enveloppe-là.

Sceptique alors que le Premier ministre annonce dès 2014 des mesures majeures pour 2018 ou 2020 ! Ce qui est certain, c’est qu’à cette date-là Manuel Valls ne sera plus Premier ministre. Peut-être président de la République (peu probable) et plus vraisemblablement membre de la future opposition… et « éléphant » du PS. Comment peut-on accorder de l’importance à des mesures qui sont annoncées pour après l’actuelle mandature ? C’est aussi absurde que de dire « promis, en 2300 après J.-C., la France ne sera plus en déficit ». Il n’y a rien de crédible ni de courageux là-dedans… il y a tout au plus un bel exercice de style en communication politique, ce que fait cette administration hollandouillesque depuis le début.

Sceptique sur la « transition énergétique sera l’une de mes priorités » avec une loi qui sera présentée « avant l’été » et qui comprendra l’objectif de limiter le nucléaire à 50 % de la production d’électricité d’ici à 2025 et la réaffirmation des objectifs de réduction de « 30 % de notre consommation d’énergie fossile d’ici 2030 et de 40 % de nos émissions de gaz à effet de serre à la même échéance »… Je fais partie de ceux qui sont opposés au nucléaire, pas en raison de cette énergie en soi, l’énergie nucléaire me va très bien, mais en raison du fait qu’elle est tout simplement très dangereuse et qu’une catastrophe à la Fukushima sur notre sol réduirait sans doute notre nation à plus grand-chose. Nous avons trop peu d’espace géographique et en cas de catastrophe nucléaire d’ampleur, c’est tout simplement la France qui comme pays serait menacée de disparition. Mais comment réussir à faire moins d’énergie nucléaire et moins d’énergie fossile en même temps ! Le solaire c’est très bien, l’éolien c’est super, mais pour le moment cela ne nous rend pas autonome énergétiquement parlant.

Sceptique encore sur l’assouplissement éventuel dans l’application de la nouvelle réforme sur les rythmes scolaires, un assouplissement certes, mais avec « ni retrait, ni report, ni libre choix. L’assouplissement vise à l’application pleine et entière du texte du 24 janvier 2013 qui cadre la réforme des rythmes scolaires »… En clair, vous avez sous les yeux l’exemple même de détournement sémantique où le mot « assouplissement » est utilisé pour masquer en réalité la plus grande des rigidités… Alors là encore, comment donner crédit à ce type de communication.

La désagréable sensation qu’il ne s’agit encore une fois que d’un coup de communication !

Ce soir, Valls reçoit plein de coups de fil et de SMS. « Bravo Manu, super discours. » « Impec Manu, tu les as tous bluffés. » « Génial Manu, la droite l’a dans le baba. » « Bien joué Manu, les écolos sont neutralisés… » Mais rien, rien de concret si ce n’est que vous découvrirez certainement cet été que ce que l’on vous donne dans la main gauche éventuellement en 2016 on vous le prendra de façon deux fois plus forte dès la fin 2014… Augmentation d’impôts et baisse d’impôts de l’autre. J’augmente, je baisse, j’augmente, je baisse, je ne dis pas quand j’augmente, mais je communique très fort quand je baisse… Les Français seront donc endormis par une communication savamment orchestrée.

Nous avons à affronter une situation financière historiquement catastrophique. De cela, malgré l’exigence de « vérité », pas un mot n’a été dit. Il faut juste tenir nos engagements budgétaires ce qui veut tout dire et rien dire. Relancer la croissance ce qui veut tout dire et rien dire, ne pas opposer austérité et croissance ce qui veut tout dire et rien dire.

Au bout du compte, Manuel Valls a certes bien parlé mais encore une fois, il a parlé pour ne rien dire, ce qui en soi est déjà un exercice difficile. Il y a trop de contresens, d’ambiguïtés, de mensonges et de manipulations. Le discours prononcé par Manuel Valls, j’en ai bien peur, porte en lui dès à présent les germes d’une déception qui pourrait s’avérer redoutable. Car ne vous leurrez pas. Les impôts ne peuvent pas baisser en même temps que les déficits. Ce que veut faire le gouvernement, c’est donner l’illusion. Les classes moyennes seront laminées car seules elles peuvent « payer ». Alors elles paieront le médecin, elles paieront la Fac, elles paieront encore plus de tout mais l’État fera prendre le maximum de ces décisions par des tiers, la commune qui augmente telle taxe, l’université qui augmente tels droits d’inscription, la région qui applique tel impôt, etc.

Ce discours et la politique de Valls seront sans doute une grande illusion, et lorsque l’illusion disparaît et que la réalité apparaît crûment… les réveils sont toujours douloureux.

Préparez-vous car rien ne changera.

Restez à l’écoute.

À demain… si vous le voulez bien !!

Charles SANNAT

« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes »

Ceci est un article ‘presslib’, c’est -à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, firecteur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com.

Source ici

Volti

8 Commentaires

  1. Bonjour.
    Conscient de cette énième arnaque, un exercice de style bien triste quand on pense à tous ceux qui vont plonger dans le panneau.L’Europe, ils la veulent et ils l’auront, c’est un malheur pas un tour de magie !

  2. Bien résumé… de l’enfumage, c tout à fait ça!!! L’étau se ressert… jusqu’à quand les moutons vont accepter ça…. ça, c une autre histoire!!!!

  3. Ah pour ça, c’est sur qu’il en a des amis dans les merdias, la Vallseuse « Léon Blum le retour »,: http://www.alterinfo.net/notes/I-Tele-au-service-du-Premier-ministre_b6509150.html

  4. Moi je serai un peu moins septique (mais bien plus fosse-septique) sur coup là : « C’est aussi absurde que de dire « promis, en 2300 après J.-C., la France ne sera plus en déficit » ; …Car en 2300 la France n’existera certainement plus du tout, donc ça reste crédible quoi !

    • …au rythme où ça va là, je sais même pas si en 2300 il restera quelque chose de cette civilisation d’ailleurs !

      • Je suis complètement de ton avis. J’ai l’impression que l’humanité danse sur la bombe qu’elle a allumée, la danse de la patate chaude….pour trouver qui va éteindre la mêche. Et plus la danse dure plus la mêche se consume.

        Tout est une question de ressources terrestres. La base de notre vie, de notre modernisme, de notre sociėté, c’est ce que nous prenons à la terre directement et indirectement. Et la terre ne peut donner que ce qu’elle possède. Aujourd’hui presque tout lui a été pris, elle ne peut plus fournir ce que nous lui exigeons. La logique voudrait que la démographie baisse pour limiter, voir adapter la consommation au potentiel productif de la terre.

        Mais ce n’est pas le cas, la démographie est encouragée malgrès la malnutrition et la misère de certains peuples. Notre société est basée sur la croissance, ce qui exclue l’enraiement de la démographie.

        Donc, on voit bien que nos gouvernants rament à contresens de l’évidence.

        Rien ne sert de croire encore à une politique rédemptrice. Ce que la nature a mis a la disposition gratuitement à chaque être de la terre est aproprié par certains . Ils se sont organisés pour préserver leur butin qu’ils ont volé à l’humanité.
        Leur avidité ne leur permet pas de se rendre compte qu’il est déja trop tard pour éteindre la mèche.
        Peut-on croire que justice soit faite, je le pense sans pouvoir l’affirmer.
        Louis 14 lorsqu’il a émis les billets de banques a assujetti ce principe d’une loi concernant les usurpateurs. La peine de mort pour çeux qui usurpent l’argent. Aujourd’hui, l’usurpation de l’argent, les usurpateurs fond des pieds de nez à nos gouvernants, ils ont le pouvoir.
        La justice humaine, les lois et les autorités n’ont plus prise sur ces agissements.
        Pire, ces usurpateurs sont infiltrés dans les systèmes gouvernementaux et sont à l’origine des lois leur permettant de poursuivre , voir de faire prospérer ce sinistre manège.

        On peut ne pas croire aux écrits bibliques, mais il est surprenant de lire des paroles de Jesus disant que que les riches n’iront pas au paradis…..

        .

  5. La France éternellement liée à ISRAËL.

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