Le retour du matricule des policiers, la fausse bonne idée de 2014?

A compter du 1er janvier 2014, policiers et gendarmes porteront un “numéro d’identification individuel ” sur leur uniforme. Une promesse du candidat Hollande visant à améliorer les relations police-citoyens mais qui ne fait pas l’unanimité. 

Le retour du matricule des policiers, la fausse bonne idée de 2014?
Après avoir abandonné l’idée de la remise d’un récépissé après chaque contrôle, dispositif souhaité par de nombreuses associations, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a tranché pour le retour du matricule, abandonné il y a une vingtaine d’années et suggéré par le défenseur des droits Dominique Baudis en octobre 2012.

Les sept chiffres de la discorde? Vingt ans après son abandon, le matricule des policiers et gendarmes fait son retour. A partir du 1er janvier, le port du “numéro d’identification individuel” redevient obligatoire.

Une mesure loin de faire l’unanimité. Les policiers dénoncent une “stigmatisation” de leur travail tandis que les associations regrettent l’abandon par l’Intérieur de la remise d’un récépissé après chaque contrôle.

Policiers français portent désormais un no matricule sur l’uniforme ou le brassard pic.twitter.com/hF7IRqG2FB

— Gilles Klein (@GillesKLEIN) January 2, 2014

Comment se présente ce matricule?

Chaque fonctionnaire va recevoir un numéro à sept chiffres imprimé sur une bande blanche, visible dans la nuit. Les policiers le porteront sur la poitrine – pour ceux en civil, il sera visible sur leur brassard – et les gendarmes scratchés sur l’épaule.

En tout, 24 000 policiers et gendarmes sont concernés. Le raid, le GIGN et les services de renseignement en étant dispensés.  

Pourquoi le remettre en vigueur maintenant?

C’était l’une des promesses du candidat à la présidence de la République François Hollande. Cette mesure est censée améliorer le lien police-citoyens en luttant contre les contrôles d’identité abusifs, notamment les contrôles au faciès.

L’idée, en fait, avait déjà été évoquée par le Défenseur des droits. Dans son rapport remis en octobre 2012, Dominique Baudis estimait que “dans une société démocratique, tout fonctionnaire de la sécurité dans l’exercice de ses fonctions doit pouvoir être identifié”.

Comment signaler un abus?

Concrètement, un citoyen qui estime être victime d’un abus de la part d’un agent devra mémoriser son matricule et le joindre à tout recours. Une plainte au pénal pourra être déposée ou un signalement effectué sur la nouvelle plateforme de l’IGPN, la police des polices.

Mais, souligne le collectif Stop le contrôle au faciès, dans la pratique, la personne victime d’un contrôle d’identité abusif n’aura pas le temps, ni l’occasion, de noter le numéro affiché sur un uniforme. Quant au matricule, comme vérifier que chaque agent le porte ou ne le dissimule pas au moment du contrôle?

Pourquoi les policiers et gendarmes y sont opposés?

Autres détracteurs du numéro d’identification individuel: les policiers et gendarmes eux-mêmes qui y voient le signe d’une “stigmatisation” de leur travail.

Chose assez inédite, tous les syndicats de police, toutes tendances confondues – gardiens de la paix, officiers et commissaires – se sont prononcés contre cette mesure le 13 décembre dernier en rejetant le projet d’arrêté relatif aux sept chiffres. Leur avis n’avait qu’une valeur consultative, mais il a donné le pouls du malaise qui touche les forces de l’ordre sur le sujet.

“Cela peut les blesser, les démotiver et les démobiliser. Les policiers, rendent déjà compte et quand ils fautent, ils sont sanctionnés. Le ministère de l’Intérieur a cédé au lobbying de certaines associations”, estime Jean-Claude Delage, secrétaire général d’Alliance (2e syndicat des gardiens de la paix).

“On doute que l’identification des policiers soit déterminante dans le rapprochement police-population”, argue Mohamed Douhane, secrétaire général adjoint de Synergie (2e syndicat des officiers).

“On pense également que le contexte ne s’y prête pas, avec une montée des violences contre les forces de l’ordre depuis une vingtaine d’années”. Le matricule “pourrait aussi être utilisé comme un facteur de déstabilisation des policiers notamment dans les quartiers sensibles”, prévient-il.

Article complet sur Lexpress.fr

Benji

11 Commentaires

  1. H.S :

    i24news est une chaîne franco-israélienne récente (juillet 2013).

    http://www.i24news.tv/fr/results?search=justicier+anti
    France: des justiciers “anti-quenelle” arrêtés

    Après avoir traqué leurs victimes sur internet, ils ont mené des actions punitives à Lyon et à Villeurbanne

    Six personnes ont été déférées mardi au parquet de Lyon pour avoir participé à deux expéditions punitives contre des personnes qu’elles accusent d’avoir fait un geste controversé dit de “la quenelle” sur internet, a-t-on appris de source judiciaire.

    Ce geste controversé, popularisé par l’humoriste déjà plusieurs fois condamné, Dieudonné, est jugé antisémite par de nombreuses associations anti-racisme.

    Une quarantaine de personnes ont participé à un commando punitif visant ​l’employé d’un restaurant du VIIe arrondissement à Lyon, selon le quotidien lyonnais “le Progrès”. Ils ont provoqué des bousculades, jeté des pierres et des gaz lacrimogènes avant d’être repoussés par des agents de sécurité, samedi 21 décembre.

    Une deuxième expédition s’est déroulée dimanche 22 décembre, au soir, à Villeurbanne. Un groupe de six personnes à battu et enfermé un homme dans le coffre d’une voiture après l’avoir été traqué sur internet.

    Les six personnes déférées sont soupçonnées d’avoir participé aux deux actions commando.

    Le parquet a ouvert une information judiciaire pour “violences et infraction à la législation sur les armes”, “provocation à un attroupement armé” et “violences volontaires aggravées”.

    Accusée sur les réseaux sociaux d’être à l’initiative de cette action, la Ligue de Défense Juive a nié toute participation.

  2. Où est le problème?

    Ne dit-on pas que, “celui qui agit pour le bien de tous n’a rien à cacher”.

    Et pas seulement dans la police,… dans toutes les administrations, ils devraient en être ainsi.

    Mare que certains petits fonctionnaires profitent d’un anonymat administratif pour assouvir leur petitesse, voir plus!

    L’anonymat et la dissolution des responsabilités qui va avec, est la plus belle porte ouverte que la collectivité peut offrir aux néfastes.

    “Dans l’ombre point de lumière”.

  3. Si les policier sont si exaspérés que ça, ils n’auront qu’à rejoindre la manif « Jour de Colère » le 26 janvier ;o) et voilà tout, …et en plus ils seront les bienvenues :0)

  4. Et qui aura le numéro 0000000 ? Le Ministre, ou le Président ?

    Sans rire, il y en a qui manquent de cohérence ; d’un côté ils s’énervent contre ce qui rappelle les heures sombres, tout ça … Et de l’autre, ils numérotent. Comprenne qui pourra …

  5. Qui aura le fameux numéro 666 ? Mr Valls faisant le gendarme !

  6. Rien que du normal: quand on ne nous demandera plus d’avoir des plaques sur nos voitures pour les PV, quand on ne nous menacera plus de nous pucer, quand on cessera de nous traquer via nos GSM, cartes de banques et consorts, on en reparlera ! ces gens ont plus de droits que nous, ils doivent donc avoir plus de devoirs et travailler en toute transparence 8

  7. En quoi est-ce un facteur de déstabilisation, un signe de stigmatisation pour un gardien de la paix ?

  8. Si ils ont rien à se reprocher je ne vois pas ou est le problème, ça limitera les abus et ceux qui se sentent emplit de pouvoir 😉 messieurs les policiers à la botte du gouvernement pour lui protéger les fesses.

  9. Enfumage. Essayer de retenir un numéro sans espaces pas découpés par tranche de deux. on a déjà du mal a retenir un num de téléphone a dix chiffres. .
    Encore un piège a cons façon valls. ou autre conseiller. Surtout a la va vite dans une bousculade, au milieu d’un contrôle un peu chahuté.

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