Le «bazooka» de la BCE qui secoue l’Allemagne

Il y a trois ans, c’étaient la Grèce en quasi-faillite et la solidarité dont il fallait, ou non, faire preuve à son égard qui divisaient l’Allemagne. Aujourd’hui, c’est la Banque centrale européenne (BCE), qui est devenue « le » sujet de discorde outre-Rhin. Et, encore une fois, c’est de solidarité qu’il s’agit. D’une certaine façon.

Des militants de l’AfD (libéraux, anti-euro)

C’est en effet sur la politique, dite « non orthodoxe », de soutien aux pays de la zone euro en crise, affichée par l’institution de Francfort – et tout particulièrement son plan de rachat de dettes publiques, dit « OMT », annoncé à l’été 2012 et détaillé à l’automne de la même année – que se cristallisent désormais les tensions.

Le paysage politique allemand renvoie pourtant une image de relatif unanimisme. Ce que traduit la large majorité dont bénéficie Angela Merkel : à la tête de sa « grande coalition », formée par la CDU, la CSU bavaroise et le Parti social-démocrate, la chancelière est quasiment assurée du soutien de plus de 500 députés sur les 631 que compte le Bundestag. Les Verts, bien qu’étant dans l’opposition, approuvent par ailleurs généralement sa politique européenne.

Mais cela ne reflète qu’imparfaitement les débats dans l’opinion allemande. En l’occurrence, dans ce pays si policé, ce sont surtout les économistes qui se sont lancés dans des échanges enflammés ces derniers mois. L’heure n’est plus à la confrontation entre personnes mais entre écoles de pensées.

RACHETER DES OBLIGATIONS SOUVERAINES D’UN PAYS

Les « pro-BCE » sont les premiers à s’être mobilisés. Ils l’ont fait après que des personnalités allemandes ont porté plainte devant la Cour de Karlsruhe : elles contestent la légalité du programme OMT à l’aune de la Constitution allemande et de ses prescriptions en matière de contrôle des questions budgétaires par le Parlement.

Le programme OMT – aussi baptisé le « bazooka » – de la BCE doit permettre à celle-ci de racheter des obligations souveraines d’un pays, sans montant limite prédéfini, sous réserve que le pays concerné ait demandé assistance.

Il n’a, pour l’heure, pas été mis en œuvre. Mais sa seule annonce par Mario Draghi, le président de la BCE, en juillet 2012, a contribué à détendre les rendements des emprunts d’Etat des pays les plus fragiles de la zone euro. La Cour de Karlsruhe rendra son jugement en 2014.

Deux économistes allemands réputés, Beatrice Weder di Mauro (université de Mayence) et Marcel Fratzscher, président de l’Institut pour la recherche économique (le DIW) à Berlin, ont lancé à l’été 2013 un appel pour soutenir cette politique de la BCE.

Jugeant « le débat allemand beaucoup trop univoque », l’appel a été lancé hors des frontières afin, explique M. Fratzscher, que les Allemands, y compris le président de la Cour constitutionnelle, comprennent qu’« une énorme majorité d’économistes dans le monde soutient la politique de la BCE ».

FOURNIR DE L’ARGENT AUX BANQUES DES PAYS DU SUD

L’appel a recueilli 246 signatures, dont 16 émanent de Français comme Patrick Artus (Natixis), Agnès Benassy-Quéré (présidente du conseil d’analyse économique), Daniel Cohen (Ecole d’économie de Paris) et Elie Cohen (CNRS, Sciences Po).

« Certes, le programme de la BCE comporte des risques, notamment que les pays qui bénéficient de ces rachats retardent les réformes structurelles nécessaires, mais les avantages l’emportent et on ne les met pas assez en avant », estime M. Fratzscher. « La BCE fait son devoir : elle fournit de l’argent aux banques des pays du sud de l’Europe pour que la crise de liquidités ne se transforme pas en crise de solvabilité », ajoute-t-il.

Mais l’épargnant allemand peut-il se fier à un appel signé par de si nombreux « étrangers » ? C’est, très vite, sur ce terrain que s’est placé Hans-Werner Sinn, président de l’institut IFO de Munich : il a fait remarquer qu’un quart seulement des signataires étaient Allemands – en fait, 79 sur 246 travaillent dans un institut allemand.

APPEL DE 136 ÉCONOMISTES ALLEMANDS

Dans la foulée, les « anti-BCE » se sont mobilisés à leur tour. Le 11 septembre, le quotidien conservateur, et eurosceptique, Frankfurter Allgemeine Zeitung a publié un appel de 136 économistes allemands qui jugent « non conforme au droit et économiquement erronée » la politique de la BCE.

A leur tête, deux habitués des plateaux télé : Hans-Werner Sinn et Bernd Lucke. Economiste de l’université de Hambourg, ce quinquagénaire a quitté la CDU pour fonder, au printemps 2013, le parti anti-euro Alternative pour l’Allemagne (AfD) – qui a raté de peu son entrée au Bundestag en septembre (il a récolté 4,7 % des voix aux législatives alors qu’il en faut 5 %).

Qu’un économiste aussi peu charismatique que M. Lucke aille jusqu’à fonder un parti pour défendre ses idées en dit long sur le rôle que pensent devoir jouer les économistes allemands dans le débat public. « Ils sont convaincus que, fondamentalement, l’homme est un pécheur et qu’il leur appartient d’édicter des règles pour le remettre dans le droit chemin », ne cesse de s’étonner un haut fonctionnaire français.

Mais les signataires de cet appel hostile à la politique de M. Draghi sont plus divisés qu’il y paraît. Certes, tous estiment que la BCE et l’Allemagne, principal contributeur au Mécanisme européen de stabilité – créé pour venir en aide aux pays en difficulté dans la zone euro – prennent des risques inconsidérés, et que la zone euro, telle qu’elle est actuellement, n’est pas viable.

En revanche, ils n’en tirent pas tous les mêmes conclusions. M. Lucke est pour la suppression de la monnaie unique européenne qui, dit-il, « n’apporte rien à l’Allemagne et nuit aux autres pays ». Quoi qu’il s’en défende, il est contre la construction européenne actuelle. En France, on le qualifierait de « souverainiste ».

Source et article complet: Le monde via Fortune de souche

Benji

6 Commentaires

  1. Pour bien se pénétrer de l’Esprit de Noël
    Voici ce matin en ouvrant le journal
    cette “invitation”

    “BAZOOKA”

    La BCE…(ce joli nom) pour des crapules de BANKSTERS

    tire au lance-roquettes sur l’ALLEMAGNE

    connaissant la mentalité de ce peuple

    ils vont donc répondre en passant à la contre offensive
    (légitime sous peu -cour de Karlsruhe)

    Ils vont donc passer tous les pays qui soutiennent les VOYOUS-et les banques Françaises en sont la tête de pont (con)

    AU LANCE-FLAMME

    Une mise en garde pour les p’tits Français quiont toujours eu une guerre de retard

    ne regardez pas par la fenêtre pour voir si les “tigres”
    arrivent
    vissez vos yeux sur votre compte en banque…

    VOUS N’ÊTES PAS CLIENT DE VOTRE BANQUE

    VOUS LEUR CONFIEZ VOTRE PAYE,VOTRE RETRAITE,VOS ALLOCS…

    RIEN DE DEPOSE EST A VOUS

    Alors

    REVEIL AU NEZ…

    ça va SONNER

    non,vous n’avez pas SAISI

    C4 VOUS

    QUI ALLES ÊTRE ……………SONNES

    mais comme vous êtes nombreux à “avoir la tête dans le cul”

    BON NOËL…et surtout…

    BONNE ANNEE

    PS:!!PS!!!AH?AH AH!!!

    Vous venez au monde nu comme un ver

    à votre mort:vous repartez nu comme un ver

    Vous ver….rez que pour cette”belle histoire”

    “ils” ont mis les petits plats dans les grands

    pour vous “permettre”

    D’ANTICIPER

  2. Bonjour les moutons. Bon réveillon à tous, malgré tout… Bien que la photo qui illustre ce papier soit déjà un frein à toute forme de plaisir !

  3. Une boîte pesant lourd coule , une politique economique faite par des capricieux avide de pouvoirs et obsedés par la fausse monaie…et ne voulant surtout pas que TOUT le monde sache que leurs politique ne beneficie qu’à eux…les coupables.
    Cette boîte voulait faire association avec une autre , en faussant les comptes et en manipulant les rentabilités à court et long terme.Mais heureusement qu’un ancien client avertissa le futur associé de ne pas traiter avec ses voleurs…c’est pourquoi sans fond ,ni argent à voler , l’entreprise qui use de mauvaise manières à ses jours compté avant de faire un maxi redressement aux frais comme d’habitude des comtribuables …10% de leurs sous …sans pré-avis.
    Dans une agence de cette boîte appelé belgique je crois , hier après-midi leurs système de carte bancaire ne marchait plus , panne total de toutes les cartes ,toutes marques confondue ! la galère dans les magasins …imaginez vous pas de liquidité dans les caisses …pour rendre la monaie…
    Peut à peut…

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