La dangereuse explosion du travail au noir

À qui la faute exactement si de plus en plus de français trichent? Au manque d’honnêteté en général des citoyens? Ou de patriotisme? Que nos politiques ne nous parlent pas d’honnêteté, de patriotisme ou de devoir civique alors que justement, ils sont le plus mal placés dans le domaine pour donner des leçons. Les gens en ont marre de payer pour que des banques soient sauvées, ils en ont marre de payer pour des sociétés privées, ou encore pour financer des politiques qui servent des intérêts qui ne sont pas ceux du pays qu’ils sont censés diriger. Bien sur, ils nous est interdit d’encourager quiconque de travailler au noir ou au gris, tout comme de tricher sur ses déclarations, mais reconnaissons-le, c’est maintenant une chose justifiée (pour se préparer à toute éventualité si les prévisions se vérifient) pour les uns, et juste une manière de survivre pour les autres…

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Les récentes réformes fiscales dans le champ des services à la personne ont renchéri le coût du travail de 12 %.

Un raz de marée. Selon le dernier baromètre O2-Market Audit réalisé fin novembre, un Français sur trois déclare travailler ou avoir travaillé au noir, contre seulement 13 % en 2008. Ce n’est pas le seul chiffre choc de ce sondage. Sont ainsi payés «au black» plus de la moitié des baby-sitters et des aides scolaires, un tiers des salariés dans le domaine des tâches ménagères, ou encore 42 % dans l’accompagnement des personnes âgées.

«Cette tendance est préoccupante», juge Guillaume Richard, le PDG et fondateur de l’entreprise de services à la personne O2, le leader du marché. Près de 20 % des sondés déclarent recourir au «travail gris» (variante du travail au noir qui revient à ne déclarer que quelques heures travaillées) contre 2 % seulement il y a cinq ans. Les derniers chiffres officiels corroborent d’ailleurs cette dérive. Les Urssaf, qui collectent les cotisations sociales, ont observé un effondrement de 8 % des heures déclarées par les particuliers employeurs début 2013, tandis que le nombre de particuliers employeurs n’a baissé que de l’ordre de 1 % à 2 % selon la Fédération des particuliers employeurs (Fepem). Bref, les ménages déclarent moins d’heures et payent la différence au noir.

Hausse des coûts de 12 %

Particuliers employeurs comme salariés s’y retrouvent, chacun pour des raisons différentes. Côté particulier, la réduction des avantages fiscaux attachés au travail à domicile – suppression du régime au forfait en 2013, abaissement du plafond des niches fiscales en 2012, retour sur l’exonération de 15 points de cotisations patronales en 2011 – a renchéri le coût du travail de 12 % en deux ans. Une note qui pourrait encore grimper… «Après la disparition du forfait cette année, nous allons subir un second coup de massue avec le passage de la TVA de 7 % à 10 % au 1er janvier», prévient déjà Charles Dauman, le directeur général de la société Shiva.

Ces mesures pénalisent aussi les employés. Moins d’heures déclarées équivaut à une retraite plus basse à terme et une fiche de paye inférieure dès à présent, avec les problèmes d’accès au logement et au crédit que cela peut poser. Mais s’ils choisissent de ne pas déclarer toutes leurs heures, c’est afin de ne pas dépasser le seuil de revenu qui leur bloque l’accès aux aides sociales. Ou encore, pour d’autres mieux lotis, afin d’échapper à l’impôt sur le revenu.

Les particuliers comme les salariés sont enfin d’autant plus incités à se tourner vers le travail au noir qu’ils ne perçoivent pas les risques. Juridiques et financiers pour l’employeur: son salarié peut l’attaquer aux prud’hommes, où il a toutes les chances de l’emporter. Même inconscience côté salarié, dixit les entreprises de services à la personne qui, peinant à recruter, rivalisent d’ingéniosité pour dénicher les bons candidats. O2 a mis sept mois, il y a un an, pour recruter 100 femmes de ménage à temps plein malgré la voiture de fonction, le téléphone portable et la mutuelle que l’entreprise avait mis dans le panier…

Source+infographie: Le Figaro

Benji

8 Commentaires

  1. Ils vont y remédier en nous débarrassant du SMIC ^_^

  2. Sarcasme :

    Pierre Moscovici a intérêt à dire que du coup ça tire à la baisse le chiffre officiel du PIB et qu’au final ça va pas si mal.

    La droite pourrait dire que c’est une forme de désobéissance fiscale pour que l’argent ne rentre pas dans les caisses (et éviter les charges)

    (Désolé c’était tentant…)

  3. le gris ou le black ont un avantage economique majeur, les liquidités ne pouvant aller sur un compte (ou alors faut être un sacré boby) elles se retrouvent réinjectées dans l’économie réelle sans passer par la case banque ( ça aussi ça les agasse)et rapporte de la tva donc au final même l’état n’est pas perdant du moin pas tant qu’il voudrait nous le faire croire.
    Quid des charges de la sécu des retraite du chômage. Hé que l’état se démerde à gérer convenablement l’argent qu’il rackette et il pourra ensuite donner des leçons au français en attendant le systeme D est vitale pour pas mal de français

  4. mais bordel , faut TOUS travailler au noire ; il n’y as que ça qui peu vous rendre libre en ce moment . MERDE aux banques , a ces politicards pourris , a ce système corrompu . et croyez moi vous ne risquez pas grand chose si vous ne faites pas de fausse facture avec TVA . et puis , ont ne peu pas tondre un œuf , alors arrêtez d’avoir peur .

  5. Quoi de plus logique, dans des pays où tu dois travailler 3 à 4 heures pour payer un autre travailleur !

  6. PTDR. Le secteur des services à la personne est un secteur d’avenir, qu’ils disaient … Et ils font tout pour le plomber. Du technocrate dans toute sa splendeur.
    N’empêche : Combien de gens qui se sont fait sucrer le permis sont obligés de travailler au black (essayez de vous faire embaucher sans permis) ? Sur les 300 000 estimés, il doit déjà y en avoir pas mal.

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