Construire une maison en terre crue

Une idée qui peut sembler bête mais pourquoi pas s’imaginer vivre dans une telle maison un jour? Couts de construction minimes, isolation autant phonique que thermique idéale, également pour certains une solution de secours face aux prix “classiques” de la construction actuelle, surtout si on compte la difficulté d’emprunter à des taux avantageux ou le fait de la crise… Bref, c’est une solution à prendre en compte pour un résultat qui peut être très satisfaisant en cas de besoin.

cob_home_porchSource de l’image: terra4cotta.unblog.fr

Déjà, il convient de bien définir de ce quoi nous parlons, car il existe plusieurs types de constructions dans le domaine:

C’est le plus vieux matériau de construction du monde. Tombée en désuétude, la terre crue revient sur le devant de la scène dans l’habitat écologique. Normal : elle est disponible en grande quantité, elle possède un excellent bilan énergétique (peu de transport, pas de transformation…).

C’est aussi, avec la paille, l’un des matériaux les plus économiques. La terre crue présente également des propriétés acoustiques et hygrométriques intéressantes. Son principal inconvénient reste sa mise en oeuvre qui réclame du temps, de la main-d’oeuvre et du savoir-faire. Plusieurs techniques existent :

  • La bauge. Débarrassée de ses cailloux, la terre crue est malaxée avec de l’eau et des fibres végétales (parfois animales) qui maintiennent la cohésion.
  • Le pisé. Terre argilosablonneuse tamisée puis humidifiée, elle est mise en oeuvre par lits successifs entre deux banches, elle est ensuite recompactée au pilon.
  • Les adobes. Ce sont des briques de terre crue réalisées à partir de terre mélangée avec des fibres végétales, puis versées dans des moules. Elles sont séchées au soleil.
  • Les BTC (blocs de terre comprimés). Réalisés à partir d’une terre type pisé légèrement humide, ils sont comprimés à l’aide d’une presse puis stockés sous bâche.
  • Le torchis. C’est un mélange de terre et de fibres mis en oeuvre entre une ossature en bois.

Source: construiresamaison.com

Maintenant, entrons dans le vif du sujet:

Pourquoi ne pas construire une maison en terre crue ?

Si les maisons en terre ont prouvé leur efficacité tout au long des siècles et demeurent un habitat majeur dans le monde, notamment dans les pays en voie de développement, pourquoi avoir abandonné cette technique ancestrale de construction en France ?

Les avantages de construire une maison en terre crue

Bien sûr la révolution industrielle et technologique a permis de construire des maisons très rapidement en améliorant le confort des habitants mais on se rend compte aujourd’hui que les matériaux utilisés depuis 150 ans sont nocifs pour la planète (déchets, pollution,…) tant dans leur fabrication, que leur mise en oeuvre ou utilisation et qu’il est urgent de changer nos habitudes en matière de construction de maison avec l’utilisation de matériaux écologiques comme les maisons en terre crue (techniques du cob, de la bauge, du torchis) par exemple qui présentent de nombreux avantages :

– avantages écologiques d’une maison en terre crue : matériau naturel que l’on trouve en abondance; associé pour la construction à d’autres ressources naturelles telles que l’eau (peu) ou le soleil; pas de transport; pas de cuisson ; aucun procédé de mise en oeuvre mauvais pour l’environnement.

– facilités de mise en oeuvre; développe l’entraide sociale; on trouve de la terre de partout; possibilités architecturales infinies d’une maison en terre; maison personnelle qui ne ressemblera à aucune autre.

– moyen de reprendre contact avec la nature, atout esthétique indéniable de la maison en terre.

– une maison en terre est respirante : il faut lui associer des enduits de finition à base de chaux.

– en auto-construction, une maison terre est économique.

– très bonnes isolations phonique et thermique de la terre.

Construire une maison en terre : le test de la sédimentation

Construire une maison en terre crue nécessite de connaître la teneur en argile de sa terre ; pour que la terre soit un bon liant, elle doit contenir entre 15 et 35 % d’argile, le reste de la terre étant constitué généralement, en teneurs variables, de sable, de limon et de graviers.

Les pellicules d’argile gonflent quand elles sont mouillées et se rétractent en séchant, se liant ainsi les unes aux autres et formant un corps solide.

Il existe une technique simple pour determiner le pourcentage des différents élements composant votre terre, le test de la sédimentation :

  • prélevez plusieurs échantillons de terre dans des endroits différents, à une profondeur d’au moins 50 cm, au-dessous de la couche arable du sol, dans le sous-sol; le sous-sol est facilement reconnaissable à sa couleur beaucoup moins sombre (orangé, rose, gris) que celle de la couche arable et à la difficulté que vous éprouverez quand vous creuserez; éliminez les cailloux et réduisez les grumeaux;
  • remplissez de moitié de terre des bocaux en verre étiquetés de l’endroit d’où proviennent ces échantillons;
  • ajoutez une cuillérée à café de sel pour accélérer la sédimentation de l’argile;
  • finissez de remplir les bocaux avec de l’eau claire;
  • remuez énergiquement pendant au moins 20 secondes;
  • installez les bocaux sur une surface plane et attendez entre 2 heures et 48 h que la sédimentation soit complète (l’eau est redevenue claire;
  • procédez à l’évaluation de vos échantillons; si l’eau redevient claire immédiatement après avoir secoué votre bocal, ou en moins d’une demi-heure, votre terre ne contient pas d’argile et est donc inadaptée à une construction de maison en terre, il vous faudra trouver de la terre argileuse ailleurs :
  • au fond du bocal, vous apercevrez le sable grossier et les agrégats
    le limon et le sable fin constituent la deuxième couche
  • vient ensuite l’argile, puis tout en haut du bocal l’eau.
  • faites des marques sur le bocal pour déterminer les différents pourcentages des éléments constitutifs de vos échantillons ;
  • si votre terre contient trop d’argile, il faudra ajouter du sable et des agrégats ; et vice versa, ou trouver de la meilleure terre pour votre contruction de maison en terre.

Vous pouvez également évaluer la teneur en argile de votre terre et de sa capacité à être utilisée efficacement dans une construction de maison terre en façonnant une boule la moins humidifiée possible et en la laissant tomber par terre :

  • si la boule s’écrase sur le sol en s’aplatissant, c’est qu’il y a trop d’argile;
  • si la boule s’effrite, c’est qu’il y a trop de sable ; la boule de terre ayant une teneur appropriée en argile et agrégats restera intacte.

Source: maison-construction.com

Benji

19 Commentaires

  1. Qu’en est-il de l’acceptation de permis de construire des maisons en auto-construction en terre, bois, bottes de pailles et matériaux de récup ???

    Quelqu’un a-t-il connaissance d’une banque acceptant de financer un projet d’auto-éco-construction basée sur ces techniques ?

  2. pour le permis de construire ?????? parcours du combattant dans l’état actuel des choses …. mais comme nous le pensons tout va sauter….dans les années à venir….

    voir aussi les kerterres…..

  3. Il y à quelques années je suis tombé ébahis devant celle ci qui à été bâtie au pays de galles
    http://www.simondale.net/

    C’est réfléchie,construit avec courage et bon goût mais surtout beaucoup d’huile de boude !!
    ça fait vraiment rêver
    bonne journée

  4. Pour ceux qui seraient interessé pour l habitat fluvial (et de passage a anvers)

    L’association(qui touche a tout)” convoi exceptionnel” situee : sluis (ecluse) houtdock, quartier eilandje

    demander madame belga (capitaine du rafiot “tenace”)

    nomade sedentario uno tetto per tutti e ognuno

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