À Garches, un service d’oncologie pédiatrique menacé par des intérêts financiers

La spécificité de cette unité de l’APHP (Assistance publique hôpitaux de Paris), réside dans la liberté pour le médecin dans le choix de la thérapie destiné au patient qui lui est confié ainsi que le droit pour celui-ci de le refuser et/ou de connaitre les autres options. Cette approche, unique en France en oncologie pédiatrique, constitue plus largement une question de fond quant au modèle de santé de demain.

Les dérives « managériales d’entreprises » assignées aux directions administratives des hôpitaux par les agences régionales de santé assassinent la démocratie sanitaire et le libre choix thérapeutique aux seuls bénéfices de la finance via un pouvoir dictatorial médico-politico-médiatico-financier.

Plusieurs dizaines de personnes, dont de nombreuses familles de patients, ont fait état de leur détermination à obtenir le maintien de l’unité dirigée par les Dr Delépine, Alkhallaf et Cornille depuis plus de 25 ans et les moyens de sa pérennisation.

Ces familles sont souvent arrivées après que leur enfant a été dirigé vers les soins palliatifs après échec d’un essai thérapeutique. D’autres après que les parents ont été menacés de mise sous tutelle de leurs enfants s’ils n’acceptaient pas l’essai thérapeutique. Ils sont tous en état de choc, sans parler du stress des patients nocif à leur guérison. En présence de journalistes, tous les parents-intervenants se sont indignés des agissements de la direction, qui refuse l’application de l’accord ministériel prévoyant les moyens liés au service et les grignote chaque jour.

Notamment, la direction refuse le recrutement d’un médecin prévu dans l’accord, et l’arrivée de nouveaux médecins de garde, maintenant volontairement le service en sous-effectif chronique, menaçant de burn-out la plupart des intervenants soignants. Le harcèlement contre les médecins et le détournement des soignants auxquels on propose des postes ailleurs ( « puisque l’unité va fermer ») est l’arme de destruction utilisée par la direction depuis novembre 2011.

Cette situation indigne d’un système de santé qui se veut performant mobilise les élus de tous bords, qui ont soumis le cas à la ministre de la Santé . Malgré les nombreux courriers envoyés par les élus, celle-ci reste sourde et surtout muette. L’association Ametist a purement été renvoyée vers l’ARS sans autre démarche ni retour du ministère. Le ministère se contente de répondre à chacun des courriers par un courrier type indiquant qu’il prend à cœur cette situation.

La situation des enfants, adolescents et jeunes adultes atteints de cette maladie très grave ne semble pas relever des ses priorités.

Les parents et les patients s’indignent de la grave violence faite à de jeunes enfants atteints du cancer et à leurs parents dans la détresse. Ils soulignent être profondément choqués qu’on ne donne pas à leurs enfants toutes les chances d’être sauvés pour des questions de gestion financière, politique et de pouvoir médical.

Carine Curtet présidente de l’association Ametist

Contact Presse : Bernard Frau
Port : 06 63 24 00 66
Courriel : bernard.frau@sfr.fr

Pour signer la pétition demandant le maintien du service, rendez-vous sur ametist.org

Trouvé sur les brindherbe (+vidéo)

Benji

6 Commentaires

  1. J’aimerai rappeler le Code de la Santé Publique:

    Article L1111-4
    Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des
    préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé.
    Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l’avoir informée des conséquences de ses
    choix. Si la volonté de la personne de refuser ou d’interrompre tout traitement met sa vie en danger,
    le médecin doit tout mettre en oeuvre pour la convaincre d’accepter les soins indispensables. Il peut
    faire appel à un autre membre du corps médical. Dans tous les cas, le malade doit réitérer sa
    décision après un délai raisonnable. Celle-ci est inscrite dans son dossier médical. Le médecin
    sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa fin de vie en dispensant les soins visés à
    l’article L. 1110-10.
    Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé
    de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment.
    Lorsque la personne est hors d’état d’exprimer sa volonté, aucune intervention ou investigation ne
    peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la personne de confiance prévue à l’article
    L. 1111-6, ou la famille, ou à défaut, un de ses proches ait été consulté.
    Lorsque la personne est hors d’état d’exprimer sa volonté, la limitation ou l’arrêt de traitement
    susceptible de mettre sa vie en danger ne peut être réalisé sans avoir respecté la procédure collégiale
    définie par le code de déontologie médicale et sans que la personne de confiance prévue à l’article
    L. 1111-6 ou la famille ou, à défaut, un de ses proches et, le cas échéant, les directives anticipées de
    la personne, aient été consultés. La décision motivée de limitation ou d’arrêt de traitement est
    inscrite dans le dossier médical.
    Le consentement du mineur ou du majeur sous tutelle doit être systématiquement recherché s’il est
    apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision. Dans le cas où le refus d’un traitement par la
    personne titulaire de l’autorité parentale ou par le tuteur risque d’entraîner des conséquences graves
    pour la santé du mineur ou du majeur sous tutelle, le médecin délivre les soins indispensables.
    L’examen d’une personne malade dans le cadre d’un enseignement clinique requiert son
    consentement préalable. Les étudiants qui reçoivent cet enseignement doivent être au préalable
    informés de la nécessité de respecter les droits des malades énoncés au présent titre.
    Les dispositions du présent article s’appliquent sans préjudice des dispositions particulières relatives
    au consentement de la personne pour certaines catégories de soins ou d’interventions.

  2. Et c’est à chacun de connaître les lois et de les faire respecter, le concernant, quelque soit l’interlocuteur en face, médecin ou policier ou autre.
    Apprendre à dire NON.

  3. merci à passetec de nous avoir mis les articles du code de santé publique , je les ai enregistrés au cas où !! mais je crains qu’à plus ou moins longue échéance , ils ne servent plus à rien !! nous sommes en dictature de ceux qui nous dirigent et qui sont soumis au lobbying pharmaceutique !!
    nous sommes tous des animaux de laboratoire !!

    • Effectivement je suis d accord avec tes propos, nous allons vers la perte du libre choix pour un traitement ou son refus.
      Pour l’avoir vécu et vis encore, c’est un combat de chaque jours, qui est bien plus épuisant que la maladie elle même à la longue.

  4. Tout est disponible ici:
    http://www.legifrance.gouv.fr/initRechCodeArticle.do
    On peut redescendre des pdf des divers codes juridiques, par exemple
    Code de la Santé Publique
    Code de déontologie de la police nationale ………………

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