Les “food stamps” au coeur des débats aux USA

Près de 50 millions d’américains vivent grâce aux bons alimentaires, une aide sans laquelle la plupart ne pourraient pas manger, une triste image de cette Amérique qui se veut le symbole du capitalisme, de la réussite et de la richesse absolue.

Le Congrès se divise comme à chaque session parlementaire sur le budget et le plafond de la dette.

La tension est de retour au Congrès en ce début de session parlementaire. Une fois de plus, démocrates et républicains s’accrochent sur le montant des coupes à infliger au programme de food stamps (coupons alimentaires). Le sujet est sensible : ce programme est censé permettre à un maximum d’Américains dans le besoin de se nourrir et, par la même occasion, permettre aux agriculteurs américains d’écouler leurs surplus.

La Chambre des représentants, à majorité républicaine, a fait voter les coupes, jeudi 19 septembre, malgré l’ire des démocrates et la menace d’un veto du président Barack Obama. Le texte voté réduit l’ampleur du programme de 40 milliards de dollars sur les dix prochaines années. Il oblige par ailleurs les bénéficiaires sans enfant mineur et âgés de 18 à 50 ans à trouver du travail ou de s’inscrire à un programme de formation pour en profiter. Les républicains serrent également la vis en voulant imposer des tests anti-drogue aux bénéficiaires et couper l’accès au programme à toute personne qui aurait gagné à la loterie. Il serait par ailleurs interdit de dépenser les food stamps chez les marchands d’alcool. 

Qualifiée “d’insulte faite aux pauvres” par un éditorial du New York Times, cette décision est motivée, selon les républicains, par le fait que ce programme, qui coûte 80 milliards d’euros par an, est devenu ingérable et trop dispendieux. La baisse du taux de chômage, même si elle résulte surtout de sorties massives des sans-emploi des statistiques, est également brandie en argument pour limiter la générosité de ce programme.

Pour l’opposition, il est temps de procéder à une réelle évaluation de l’efficacité de ce programme : permet-il de sortir, et dans quelles proportions, les Américains de la pauvreté ? En limitant la période pendant laquelle un foyer peut bénéficier de food stamps à trois mois, les républicains souhaitent remettre les Américains sur le marché du travail. Les démocrates estiment au contraire la réduction des food stamps brutale et “sans cœur”, et sont décidés à lui faire barrage lors du passage du texte au Sénat.

LA PAUVRETÉ EN HAUSSE

Ce vote intervient quelques jours après la publication des chiffres de la pauvreté par le Census Bureau : celle-ci touche 15 % des foyers américains, soit 46,5 millions de personnes, pas loin du record de ces vingt dernières années. Selon les chiffres du département de l’agriculture, 47,7 millions d’Américains bénéficient de food stamps, soit 5,5 millions de plus qu’en 2009. Si la loi passe telle quelle, elle exclut 3,8 millions de personnes du programme, selon les calculs du bureau du budget au Congrès.

Le sort des food stamps est par ailleurs étroitement corrélé à l’élaboration du farm bill, qui donne, pour cinq ans, les orientations de la politique agricole américaine. Et les dissensions autour des food stamps freinent son élaboration depuis déjà plusieurs mois. La Chambre avait échoué à trouver un accord en juin. Déjà, à l’époque, la Maison Blanche avait menacé de veto tout texte qui taillerait dans ce programme. La mouture actuelle du programme des food stamps expirant le 30 septembre, trouver un compromis satisfaisant devient urgent. Au-delà des coupons de nourriture, un échec des tractations pourrait aboutir à une hausse dommageable des prix des matières premières, pénalisant un peu plus les foyers modestes.

Article complet sur Le Monde

Benji

8 Commentaires

  1. faudrait qu’ils se dégraissent le cerveau les étatzuniens … comme certains zeuropéens !! ce système est cuit … en direction “carbo” … et carbo c’est cancérigène !!

  2. hahahaha
    Ils appellent cela VIVRE..
    Près de 50 millions d’américains vivent grâce aux bons alimentaires..
    En France sont plus malin, faire une grève OK,mais la grève de la FAIM..
    Croire que rien acheter empêche les exploiteurs de s’enrichir hahahaahahah.
    C’est juste qu’ils sont encore la,oui,encore la,pas pour faire du bénef ,juste pour nous empoisonner.
    ,sortie ce soir,à tantôt peut être?

  3. Commentaire

    Ecrit par Bogdan Calinescu

    Il y a quelques années, j’avais publié une étude qui comparait les systèmes redistributifs en France et aux Etats-Unis. Les conclusions auxquelles j’arrivais étaient complètement à l’opposé de ce qu’on avait tendance à croire en France : l’Amérique est très loin de la société « ultralibérale » qu’on invoque ici pour nous faire peur. Les dépenses sociales sont plus élevées en Amérique où l’on redistribue environ 5 % du PIB alors que la France ne redistribue « que » 2.7 % du PIB. Les Américains ne sont pas vraiment des laissées pour compte qui meurent de faim dans la rue. Ce sont bien des assistés malgré la mise en place du programme Workfare par le président Clinton au milieu des années 1990. C’est ce que montre aussi Nicholas Ebersstadt dans ce livre qu’on pourrait traduire en français par « Une nation de profiteurs ».

    L’auteur, économiste, démographe et Senior Fellow à l’American Enterprise Institute, recense les données depuis environ 50 ans dans un pays où les dépenses sociales sont passées du tiers du total des dépenses gouvernementales aux deux tiers aujourd’hui. Les transferts sociaux s’élevaient à 24 Milliards de dollars en 1960 et atteignent 2.400 milliards de dollars en 2010 : 100 fois plus ! (A titre de comparaison, les dépenses militaires s’élèvent à 700 Mds de dollars). Ces transferts ont augmenté presque deux fois plus vite que le PIB par habitant. Parmi ces aides sociales figurent le « Income Maintenance Benefits », « Medicaid », « Medicare », « Social Security » et le « Unemployment Insurance Compensation ». Entre 1960 et 2010, les dépenses sociales sont passées de 19 % du total des dépenses fédérales à 43 %. Les aides contre la pauvreté représentaient environ 650 Mds de dollars en 2010 après une augmentation moyenne de 7 %/an depuis 1960. Environ 49 % des Américains bénéficient d’une aide au logement alors qu’ils n’étaient que 30 % dans les années 1980.

    Pour l’auteur, l’Amérique a fait une nouvelle Déclaration de… Dépendance. Plus de 50 programmes sociaux font profiter les Américains des largesses de l’Etat fédéral, donc de l’argent des contribuables… Très intéressant aussi le fait que les deux tiers des 100 comtés où la population reçoit le plus d’aides sociales ont voté pour des candidats républicains et non pas démocrates. Ceci montre que la redistribution massive n’a pas de couleur politique….

    Environ 50 % des Américains bénéficient d’une aide sociale et elle représente en moyenne 7 200 dollars par personne. Environ 35 % des Américains reçoivent des aides sous forme d’argent ou de biens. Cette situation a rendu la population dépendante, assistée et moins motivée pour travailler et entreprendre.

    A Nation of Takers


    Comment contrôler une population par la dépendance

    • “Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.” Benjamin Franklin

    • Si j’ai bien compris, être profiteur c’est être un voleur.
      Non, oui à ouai peut-être bien.
      Vu qu’ils font la guerre partout dans le monde c’est assez plausible, ce sera le tour à Bachar de passer à la caisse…

      • C’est un commentaire pris sur un site , seul les données ont de l’importance.
        En aucun cas l’opinion et ou l’analyse de l’auteur m’importe
        surtout Cette situation a rendu la population dépendante, assistée et moins motivée pour travailler et entreprendre.
        Alors que c’est une manipulation qui est à l’origine de cet état de fait souligné par mon commentaire en gras et centré en bas !

        Comment contrôler une population par la dépendance

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