Des sans papiers écartés de l’hébergement d’urgence

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Plusieurs instructions écrites de préfectures, auxquelles « La Croix » a eu accès, demandent au 115 de ne plus mettre à l’abri les étrangers en situation irrégulière.

Un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (cada).

Freddy MULLER /  Reservoir Photo Un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (cada).

Alors que s’ouvrait hier une concertation nationale sur l’avenir du droit d’asile, les associations de lutte contre l’exclusion haussent le ton.

Accueillir sans distinction chaque SDF en demande d’un refuge, quel que soit son statut administratif, l’endroit d’où il vient, qui il est. Ce grand principe oblige les services de l’État. Selon le code de l’action sociale et familiale, « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». Le droit prévoit en outre une continuité de la prise en charge. Le Conseil d’État, dans une ordonnance du 10 février 2012, a même hissé cet accueil inconditionnel au rang de liberté fondamentale. Le gouvernement, quant à lui, a affirmé sa volonté de rester sur cette ligne à plusieurs reprises, notamment lors du comité interministériel de lutte contre les exclusions, le 21 janvier dernier. Certaines administrations, pourtant, demandent aux associations gestionnaires de structures de procéder à une sélection.

50 676 nuitées en hébergement d’urgence en Gironde

En Gironde, la situation de l’hébergement est très tendue. Dans ce département, le 115 a géré 50 676 nuitées en hébergement d’urgence durant le seul premier semestre 2013, soit deux fois plus que sur l’ensemble de l’année 2012. Pour réduire la demande, la préfecture entend également faire un tri, ce qui ne manque pas de détériorer les relations entre ses services et les associations.

Voici les instructions, livrées dans un courriel envoyé le 13 janvier 2013 par l’administration aux organisations de solidarité : « Sont exclues d’une orientation vers l’insertion, les personnes (…) sans titre, titulaires d’un titre inférieur à un an ou d’un simple récépissé de demande de titre et les travailleurs migrants saisonniers sans emploi et sans ressources pouvant prétendre à des aides dans un autre État de l’UE. » Concrètement, une famille rom de Roumanie, précaire, vivant dans un campement, un migrant en règle mais présent depuis peu, ou un autre en phase de renouvellement de son autorisation au séjour ne seraient pas pris en charge dans une structure d’hébergement d’urgence. Sollicitée, la préfecture n’a pas souhaité réagir.

L’Etat menace de supprimer les subventions

Le principe d’accueil inconditionnel et de continuité de prise en charge est également mis à mal à la sortie des centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada). La réglementation européenne exige en effet que les personnes qui n’ont pas obtenu la protection de la France quittent les structures spécialisées pour laisser place à d’autres demandeurs. Mais beaucoup d’associations ne veulent pas se plier à cette règle. De leur point de vue, si les familles, les principales concernées, sont mises à la rue, elles ne trouveront pas de place dans l’hébergement classique en composant le 115, et la continuité de l’accueil sera rompue.

Dans le Maine-et-Loire, un rapport de force s’est engagé entre les services de l’État et les organisations gestionnaires. Le préfet, François Burdeyron, l’écrit noir sur blanc dans un document officiel daté du 22 avril 2013 et adressé aux gestionnaires de Cada : « Je vous demande de me saisir (…) lorsque vous êtes embarrassés par des situations précises de personnes déboutées dont l’OQTF (NDLR : obligation de quitter le territoire) a été notifiée et qui se maintiennent dans les dispositifs d’hébergement que vous gérez avec les dotations versées par l’Etat. » Avant de mettre en garde : « Dans le cas contraire, je me verrai contraint de diminuer les subventions des opérateurs. »

Des associations qui contestent moralement ces méthodes

Contacté par La Croix, François Burdeyron confirme sa position en expliquant que les sans papiers n’ont pas davantage vocation à être accueillis dans les centres d’hébergement généralistes. Le représentant de l’État craint en effet un phénomène d’appel d’air. « Le code de l’action sociale ne s’applique pas s’il rend inopérant la gestion de la présence des étrangers en France. Par ailleurs, il n’y a pas lieu de proposer une place dans une structure de réinsertion sociale à des personnes qui ont vocation à quitter le territoire. Tout juste peuvent-elles demander une mise à l’abri, à condition qu’il reste des places », considère-t-il.

Source et suite de l’article sur la-croix.com

Benji

10 Commentaires

  1. Sujet bien complexe et délicat.
    Les solutions miracles n’existent pas. Aider un maximum de familles avec des enfants me semble de première importance.
    De nos jours, avec la conjoncture, la misère, la pauvreté sont en constante augmentation. Personne n’est à l’abri d’un “gros coup dur”. La solidarité est primordiale et elle peut se manifester de différente manière.
    L’état menace de supprimer les subventions, évidement, les caisses sont vides..
    (Combien ont coûté les festivités du 14 juillet dans notre belle capitale ??)
    Concernant les assoc, on voit ce que ça donne avec l’article
    précédent. (“Elle retrouve son appart occupé par des familles”). Nous ne pouvons malheureusement pas accueillir toute la misère du monde.

    • ” Nous ne pouvons malheureusement pas accueillir toute la misère du monde. ”

      certes, mais quand on exporte la misère chez les autres, tôt ou tard, nous aurons à la supporter car: ” tu subira ce que t’auras fais aux autres “

      • Toujours la même rengaine de culpabilisation du peuple hôte.

        La finance internationale est apatride même si elle rêve d’une capitale mondiale à Jérusalem.

        • ce sont des faits et rien que des faits les ignorer ne changera rien.
          que fait l’armée française au Mali en Cote d’ivoire, en Afghanistan elle n’a pas bombardé la Libye et elle n’arme pas les rebelles en Syrie ?
          bombarder des populations civils c’est quoi pour vous c’est de les nourrir les aider a se développer c’est cela n’est ce pas ? la finance apatride se sert de vos armées, donc innocentes pour vous ?

  2. La Belgique pour sa part, fait semblant d’enrayer l’adage, “Belgique terre d’accueil”.

    Mais lorsqu’on y regarde de plus près les communes sont contraintes d’avoir des “QUOTAS” d’immigrés, sans quoi, leurs subsides se voient diminuer voire supprimer, ce qui entraîne des répercutions financières pour leur fonctionnement, travaux, payements divers etc etc. !

    Ce ne sont pas ces gens, qui ne font que profiter d’un “système”, qui sont à blâmer, mais bien les politiciens qui permettent au système d’offrir de tels possibilités !

  3. Comme le dit le proverbe : ” Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours. ”

    Pour sortir ces gents de misère, il me semble prioritaire avant toute chose de les rendre autonome.
    Les accueillir en France pour en faire ds assistés ne peux leur être qu’extrêmement négatif pour leurs avenirs.

  4. Les nôtres avant les leurs

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