Les trois bombes financières qui pourraient exploser cet été

Aux Rencontres économiques, experts, patrons et gouvernants n’ont pas masqué leur inquiétude, notamment pour l’Europe. Retour sur trois bombes financières qui pourraient exploser cet été.

Christine Lagarde aux rencontres d'Aix (c) DR

Christine Lagarde aux rencontres d’Aix (c) DR

On sait s’amuser, aux Rencontres économiques d’Aix. Ce Davos provençal, qui a rassemblé experts, grands patrons et gouvernants de la planète du 5 au 7 juillet, s’est conclu en chansons avec l’artiste sénégalais Youssou N’Dour. L’économiste Jean–Hervé Lorenzi, organisateur de l’événement, et l’académicien Erik Orsenna ont également poussé la chansonnette. La veille, les participants étaient aussi très détendus au Théâtre de l’Archevêché, où ils ont apprécié le Rigoletto de Verdi.

Mais, cette année, la fête a été un peu gâchée. Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie, a piqué une colère contre “les patrons qui doivent respecter les politiques”, après avoir été critiqué par le PDG de Saint-Gobain. Et derrière leur apparente décontraction, les économistes n’ont pas caché leur pessimisme, notamment à propos de l’Europe. “La crise de la zone euro n’est pas terminée. Le plus grave n’a pas encore eu lieu, s’inquiète ainsi Charles Wyplosz, professeur à l’Institut des hautes études internationales et du développement de Genève. Les dettes publiques ne sont pas soutenables et les bilans des banques n’ont pas été vraiment nettoyés”. Les récentes turbulences financières ont relancé les inquiétudes. “La zone euro est la seule région du monde dont la croissance est à l’arrêt”, a rappelé Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). Décryptage de ces bombes financières qui pourraient tomber sur le continent.

Cote d’alerte sur les dettes publiques

Ils sont presque tous d’accord. A Aix, les experts en finances publiques comme Anna Kinberg Batra, qui a présidé la commission des Finances au Parlement suédois, Jared Bernstein, ancien conseiller du vice-président américain Joe Biden, ou l’économiste italien Francesco Giavazzi ont dénoncé les effets dévastateurs des politiques d’austérité en Europe. “Les Européens ont appliqué ces coupes budgétaires au plus mauvais moment, alors que leur économie n’était pas sortie de la récession. Le résultat, c’est plus de récession, plus de chômage et plus de dette”, a déploré Charles Wyplosz. La veille, Peter Bofinger, membre du conseil indépendant des économistes d’Angela Merkel, la chancelière allemande, avait déjà enfoncé le clou : “Les dirigeants européens sont en train de prendre conscience que leurs politiques de restriction budgétaire ont mené à la récession. Prenez le Portugal : c’est le bon élève de la zone euro, qui a appliqué rigoureusement les plans d’économies prônés par la Commission. Trois ans plus tard, il va beaucoup plus mal”, déplore ce keynésien, l’un des rares, en Allemagne, à tenir ce discours. Même les agences de notation, que les Européens ont cherché à rassurer en lançant ces politiques de -rigueur, sont inquiètes : “Nous constatons un certain découragement face aux politiques d’austérité, qui ont eu peu d’effet sur la réduction du déficit et de la dette. Il y a un risque d’explosion sociale”, confie, hors micros, Jean-Michel Six, chef économiste à Standard & Poor’s.

Alors que faire ? Certains experts ont suggéré la suspension sine die du pacte de stabilité européen, donc des objectifs de réduction des déficits, jusqu’au retour réel de la croissance. “Il faut supprimer toute restriction budgétaire lorsque l’activité économique est déprimée”, avance Jared Bernstein. Interpellé sur cette proposition, Pierre Moscovici a botté en touche, en réclamant simplement “plus d’attention portée à la croissance et à l’emploi” dans les politiques européennes.

Conséquence de l’inefficacité du serrage de vis budgétaire : le fardeau des dettes publiques a continué de s’alourdir, dépassant largement les 100 % du PIB au Portugal, en Italie et en Grèce (voir graphique). Face à Christine Lagarde, Patrick Artus, le directeur de la recherche et des études de Natixis, a mis les pieds dans le plat : “C’est une illusion de penser que toutes ces dettes seront remboursées. En Europe, un certain nombre de pays ne sont pas solvables”. Gênée par ce sujet explosif, la directrice du FMI a répondu que “tous les pays avancés ne pouvaient pas se retrouver au Club de Paris”, l’instance représentant les créanciers publics des Etats surendettés. Mais, elle l’a admis, son institution planche sur ce dossier, avec la création d’un groupe de travail sur “le traitement des dettes lourdes”. Traduction : comment faire accepter aux bailleurs de fonds d’abandonner une partie de leurs créances. Un point crucial pour beaucoup d’économistes : tant que ces “vieilles dettes”, pour reprendre l’expression de Patrick Artus, ne seront pas apurées, la zone euro ne pourra pas rebondir.

Risque de krach obligataire

Une bombe à plus de 100 milliards d’euros. Selon Natixis, c’est ce que pourrait coûter une hausse des taux de 100 points de base (1 %) aux banques européennes, qui détiennent pas moins de 1.700 milliards de titres publics dans leurs bilans. Depuis le 19 juin, avec l’annonce par le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, qu’il allait réduire ses achats massifs de bons du Trésor, les financiers sont inquiets. Les taux américains ont immédiatement grimpé (voir graphique) et entraîné ceux de la zone euro dans leur sillage. Aux Etats-Unis, où l’économie redémarre (195.000 emplois créés en juin, ce qui a ramené le taux de chômage à 7,6 %), cette tension sur les prix du crédit n’est pas un drame. En revanche, dans la zone euro, qui reste déprimée, le coup est rude. Après avoir exporté leur crise des subprimes, les Américains menacent aujourd’hui de casser la reprise dans le Vieux Continent en cessant de faire tourner leur planche à billets… Au cœur de la vieille ville d’Aix, dans les petites salles de l’immeuble historique de Sciences-Po, où il fait une chaleur étouffante, les experts prennent le risque très au sérieux. “En 1994, l’Europe avait subi une crise obligataire, car la Fed avait remonté ses taux brutalement”, rappelle Michel Aglietta, économiste au CEPII et spécialiste de la finance. Mais aujourd’hui, la réaction épidermique des marchés est irrationnelle. Car la Fed agit de façon beaucoup plus modérée en annonçant qu’elle va arrêter progressivement d’injecter des liquidités”.

Irrationnelle ou pas, une forte remontée des taux ébranlerait les banques européennes, à peine remises de la crise financière de 2008. D’autant que certaines d’entre elles se sont fragilisées en se gavant de titres publics. “Elles ont signé un pacte avec le diable , tempête Charles Wyplosz. Les Etats les ont incitées à acheter leurs dettes en leur promettant de les sauver en cas de crise”. Un deal qui rend les banques plus sensibles à une hausse des taux obligataires, qui diminuerait automatiquement la valeur des emprunts d’Etat dans leurs bilans. “Cela dégraderait leurs ratios de solvabilité et leurs cours de Bourse”, prévoit Michel Aglietta.

Malgré cette épée de Damoclès, beaucoup restent pourtant optimistes. La raison ? Ils croient en -Super Mario. Depuis sa sortie tonitruante de l’été dernier – “l’euro est irréversible” –, qui avait cassé la spéculation, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), apparaît comme un rempart. “Je crois à l’engagement de la BCE d’intervenir en cas de nouvelle crise financière”, confie Laura Tyson, professeur à Berkeley et ancienne conseillère de Bill Clinton.

Source et suite de l’article sur challenges.fr

Benji

19 Commentaires

  1. L’analyse est bonne, mais la touche d’optimisme à la fin de l’article me fait encore bien rire.
    J’adore ce site, c’est une véritable rigolothérapie.
    Je dois avoir un fond légérement sadique pour me marrer devant la fuite de ses petits lapins (crétins) devant la venue du Grand Loup et de Ragnarok.
    Plus cela tarde et pire cela va être.
    Ils n’ont aucune solution pour redresser la barre, et restent donc à prier pour le retour messianique de la Croissance.

    • Pensez vous sérieusement que ce n’est pas là le cap décidé depuis le début ?
      Pour eux tout va bien , ils pourrons profiter plus longtemps des ressources de la planète en réduisant drastiquement la consommation d’environ 70% des gens !
      En n’est en aucun cas un problème de liquidité et , ou de main d’œuvre ; Ce n’est qu’un problème de pérennisation de matière première .

      Le pire c’est que nous ne sommes qu’à la moitié de la paupérisation !

      • Bonsoir Derdesders,
        je ne crois pas trop à la théorie du complot, ou plutôt, s’il existe une telle organisation qui cherche à mettre en oeuvre son projet de domination mondiale, elle n’est pas la seule.
        Et en l’occurence, si elles existent concrétement, les intérêts et objectifs de ces différentes structures ne sont pas les mêmes, s’opposent et s’annulent.
        La seule résultante commune est cette course effrénée au profit égoîste et au pouvoir.
        L’effondrement systémique mondial qui se prépare ne les arrange pas ainsi que certains semblent le croire.
        Actuellement, ils engrangent des milliards qui ne leurs serviront plus à rien lorsque tout sera “out” et “off”.
        Même leurs armées ne leurs serviront à rien dans le chaos généralisé qui va résulter de cet effondrement.
        La prise de conscience du pillage systématique de la planéte et de l’exploitation des individus au profit d’une infime minorité s’accélére et va les desservir doublement.
        Comme tout système parasitaire, ils dépendent de l’hôte pour survivre.
        La planéte n’est pas encore exsangue, mais elle ne peut supporter encore trés longtemps leur demande sans cesse croissante permettant d’alimenter leur cupidité sans fin.
        L’évolution actuelle, bien plus rapide que l’on croit, des modes de consommation vers la décroissance, provoque un effet de boucle rétro-active qui va s’accélérer et les détruire.
        En effet, moins nous consommons, plus ils doivent vampiriser le système pour avoir leurs “doses”, plus nous nous paupérisons, et moins nous consommons. CQFD
        Le clash est inévitable à moyen (voir court) terme.
        Pour pérenniser le système, il faudrait retrouver une croissance mondiale à deux chiffres, et cela est maintenant impossible.
        Les jeux sont faits. La seule question est la durée de l’acharnement thérapeutique que pourra supporter l’organisme avant que les organes vitaux ne lachent les uns après les autres malgré la mise sous assistance médicalisée.
        Comme Mandela.
        ;0)

      • RAAAAHHHH !!!!!
        P****N de B****L DE M***E !!!!
        Mon com super bien argumenté qui m’a pris deux plombes ne s’est pas enregistré !
        GRRRRR !!!!
        Bon, Désolé Derdesders, je vais m’y remettre sur open office pour copier coller sans risque, et le mettrai en ligne plus tard.
        Le temps de me calmer en papotant un peu, et de le re-rédiger.

        • lire en voyant Lagarde en pantalon blanc (en bikini,je dis pas).
          J’ai rien lus hahahahaah.
          attends je vais voir quand même .
          hahaha,juste au PIF..
          “les Américains menacent aujourd’hui de casser la reprise dans le Vieux Continent en cessant de faire tourner leur planche à billets…”
          Hahahahaah.
          bof ,perte de temps ,aller les gars on s’en FOUT.

        • Alors là !!!!
          J’y pige plus rien ! ? ! ? !
          Mon com disparu viens de s’afficher.
          P****N de B****L DE M***E !!!!
          Je venais presque de finir de le retaper.
          Les mystères de l’informatique ????
          Ou alors, j’ai activé des mots clefs qui ont alertés “les Grandes Oreilles”…..
          Dédé Le Parano en action. MDR

          • Non!! il est resté coincé en attente de validation, sais pas pourquoi! 😉
            désolée ♥♥

            • hé VOLTI ,FENRIR c’est un cas à part .
              Pour notre RDV on remettras à plus tard si tu veut bien ,FENRIR nous surveille.

            • Mouais….
              La DCRI m’a dit aussi ça la dernière fois…
              Suis sûr que les illimunatis ont placés des caméras chez moi, et que les elohim m’observent au travers de mon four micro-onde…
              M’en fous ! Lacherais rien !
              Biz Volti
              ;0D

            • Hey c’est officiel d’officiel, Snowden ou dent blanche est étonné de découvrir la réalité des chemtrails, je pense que certains voudrons le faire dormir, il fera dodo dans la nature…iii

  2. je comprends rien à ce charabia sauf qu’on à pas fini de ce faire enculer p

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