L’armée ne voit pas comment supprimer 24.000 postes sans fermer des sites

Une

François Hollande ne veut pas de fermeture de régiments ou de bases aériennes. Un casse-tête.

Le passage du discours n’a pas eu les honneurs des médias, mais il a fait grand bruit dans les rangs. Le 24 mai dernier, dans le cadre de l’Institut des hautes études de la défense nationale, l’IHEDN, François Hollande a confirmé les 24.000 suppressions de postes prévues par le Livre blanc de la défense entre 2016 et 2019. Pour ajouter aussitôt qu’elles se feraient sans… fermer de sites. Stupeur à l’état-major, obligé depuis de revoir sa copie, ce qui ne va pas sans poser de gros problèmes.

« Par rapport aux sites d’implantations militaires dans l’Hexagone, un sujet toujours sensible pour les personnels concernés, pour les élus des territoires, j’ai demandé qu’une attention particulière soit portée pour que nous puissions maintenir une présence partout sur le territoire et éviter des fermetures de sites », a déclaré le chef de l’Etat. Ajout improvisé pour essayer de faire passer la pilule dans une communauté militaire dont le moral est au plus bas ? Même pas : les phrases prononcées figurant dans le texte écrit du discours, il s’agit bien d’une volonté affirmée.

Il n’en a pas fallu plus pour que le ministère de la Défense gèle les plans dans les cartons et que les propos de François Hollande soient analysés à l’aune des municipales de mars 2014. Dit autrement : pas de vagues avec les élus locaux avant un rendez-vous politique qui s’annonce très difficile pour la majorité.

La pire des solutions

Le hic, c’est que personne au sein de la Grande Muette ne voit comment supprimer 24.000 postes autrement qu’en fermant des régiments ou des bases aériennes. « C’est irréaliste sans cela », confie un bon connaisseur du dossier. C’est d’ailleurs le schéma qui prévalait jusqu’au discours du 24 mai à l’IHEDN. A ce stade, rien n’ayant filtré sur les implantations sur la sellette, chacun y va de sa supputation : côté armée de terre, on cite le plus souvent Charleville-Mézières, Bitche, Gap ou encore Valence. Pour les aviateurs, les bases de Luxeuil, Orange, Dijon, Rochefort ou encore Saintes…

On en est là. Bien obligé d’obéir à son chef suprême, l’état-major réfléchirait selon nos informations, à un plan B. Puisqu’il ne faut rien fermer, alors on va réduire les effectifs unité par unité : une compagnie en moins par ci, une autre par là… Les militaires appellent cela de « l’échenillage », mais ils sont bien décidés à faire que cela ne se produise pas car pour eux cela serait la pire des solutions. Non seulement l’effort porterait en majorité sur les troupes opérationnelles, alors que la volonté est de dégraisser le soutien. Mais qui plus est, les unités combattantes en sortiraient affaiblies. « C’est sûr que cela pose des difficultés supplémentaires », reconnaît laconiquement un cadre du ministère. Bien décidé à ne pas rendre les armes comme cela, Jean-Yves Le Drian compte mettre le sujet au menue du prochain conseil de Défense, arguments à l’appui. « Evidemment qu’il faudra fermer quelques sites », abonde un officier général. A condition que François Hollande change d’avis.

Source: lesechos.fr

Benji

13 Commentaires

  1. Faire pareil, voire mieux avec moins.
    Ou alors, recentrer la professionalisation sur les troupes de la Légion étrangère et des forces de soutien en limitant notre capacité de projection au strict nécessaire à la protection de NOS intérêts et priorités de sécurité. (Que le reste du monde se dé….e). Notre protection peut être garantie par la dissuasion et une armée de conscription, soutenue par une réserve et une garde nationale.
    La période de conscription étant un service civil ou militaire d’un an au service de la nation.
    Les réservistes intervenant dans leur spécialisation régulièrement tout au long de périodes de mobilisation au service de la communauté (éducation, santé, justice, administrations publiques,…)
    La garde nationale composée des réservistes du service militaire (professionnels et conscrits).
    J’oubliais de préciser : pour toutes et tous, citoyennes et citoyens)

  2. La conscription? Avec les joyeux drilles qu’on a en banlieue?
    Non cette option n’est plus réalisable

    • Ben justement,j’approuve FENRIR,l’esprit de camaraderie et d’entraide sera à son plus haut niveau au service des gens dans un contexte difficile,ben oui les banlieues aussi et surtout.

      • Mais oui, bien sûr! Vous vivez sur quelle planète?

        • il y avais toute sorte de gens quand j’ai fais mon service,des calmes,des brutes,des paysans,des fils de…,un mélange de tous les horizons et on est devenus potes.

          • Ok, tu as fait ton service militaire. C’est bien! Moi aussi.
            Mais il n’a pas dû t’échapper que la structure de la société Française actuelle est fondamentalement différente.

            • Bien sur,mais les gens n’ont pas changer eux,ca reste des humains qui cherchent à vivre dans une société la plus humaine possible.
              Les différences nous enrichissent et son partage crée des liens entre toute sorte de gens.
              C’est pas en laissant des jeunes sans travail ,dans des HLM ou ils glandent sans but,sans utilités et recherché par la répression que c’est mieux.
              Faut leur donner un but ,un idéal et les responsabiliser au service des autres,avec un apprentissage,un encadrement etc etc

      • Un peu comme chez Al-Qaida en somme?

        • 1000% d’accord avec Rouletabille.
          De plus, j’évoquais avant tout un service nationale civile.
          Tout le monde n’est pas apte à avoir une formation militaire.
          L’objectif étant de mettre les individus en situation, avec un cadre, des limites et avant tout donner l’éducation à la vie en société qui manque à beaucoup.

  3. Les casernes vont devenir des lieux de détention surveiller par des militaires, vous y voyez pas comme ça ?

  4. Des gars vont peut-être être envoyés en mission à l’étranger.

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