La privatisation rampante de la Sécurité sociale….

Cela pourrait être une bonne nouvelle et d’ailleurs on va nous le faire croire mais c’est une décision politique dramatique qui enterre les acquis sociaux de l’après-guerre. Un formidable retour en arrière du temps où l’universalité des droits et l’égalité des citoyens étaient encore un idéal à atteindre.

L’assemblée nationale vient de voter la généralisation obligatoire de la complémentaire santé pour tous les salariés. Bravo, très bien, les salariés vont être mieux couverts de leurs dépenses de santé… ??

En réalité cela va entrainer :

– le désengagement accéléré de la sécu

– l’ouverture d’un vaste marché aux sociétés d’assurances (encore la finance) qui vont couvrir ces risques

– une prise de contrôle des professionnels de santé par les assureurs

– une prise de contrôle par les assureurs de ce qui est bon de soigner ou non et à quel coût

– un pouvoir des employeurs sur leur salariés : selon l’entreprise la couverture ne sera pas la même

– une inégalité grandissante entre ceux qui -salariés- auront divers degrés de couverture et ceux -non salariés- qui n’auront que la sécu de base (voire la CMU)

– c’est à dire une organisation à l’américaine

Et où est l’économie ?

Les entreprises vont payer au moins la moitié de ces “nouvelles” cotisations et les salariés le reste tandis que les charges qui financent la sécu pourront continuer à baisser : bel affichage…

Pour 1000€ versés au régime obligatoire de sécurité sociale combien reviennent aux patients ?

Pour 1000 € versés à ces complémentaires combien reviendront aux patients ? aux actionnaires ? aux publicitaires ? 

Ah oui, c’est vrai les “mutuelles” n’ont pas d’actionnaires… mais pour combien de temps ? Et où passent les marge alors ? Bientôt on nous expliquera, au nom de l’harmonisation européenne et au nom de l’égalité entre assureur et mutuelles, que ces dernières doivent changer de statut pour rejoindre les premiers.

Tout se met en place.

L’exonération de charges sur les contrats individuels de protection sociale pour les TNS (Loi Madelin)

Les complémentaires santé d’entreprise qui sont commercialisées aux PME et TPE.

Les profits records des assureurs et l’augmentation continue de leurs primes sont déjà en place (avec des dépenses en salaires et sponsoring hallucinant et non démocratiques)

La fusion des complémentaires santé (assureurs ou mutuelles) est déjà engagée.

La prise de contrôle des professionnels est déjà engagée (réseaux).

La remise en question du libre-choix de son professionnel est déjà engagée (remboursement différencié).

Autres dangers :

Le risque de fusion des données de santé avec celles d’autres contrats d’assurance est réel.

Le risque de ne pas être couvert lorsqu’on n’est plus salarié est réel.

Le risque d’être moins bien couvert ou de payer beaucoup plus cher une fois en retraite est réel.

Le risque d’être soigné selon ce que l’assureur décide est réel et existe déjà aux USA, cela s’appelle le Managed Care. En Suisse, une consultation démocratique nationale a rejeté cette évolution en 2012. En France les socialistes (de gauche ? ah bon) prolongent l’évolution d’un système sous la pression des assureurs.

Alternative ?

Pourquoi ne pas simplement obliger les entreprises et les salariés à cotiser plus à la sécurité sociale pour que celle-ci couvre mieux ??? Ça ne couterait pas plus cher aux entreprises et aux salariés, sauf à considérer que l’on est couvert selon sa cotisation et selon son risque, c’est à dire à segmenter et individualiser les cotisations et les prestations.

Conclusion

On assiste malheureusement bel et bien à une privatisation de la Sécu

Je pense qu’elle s’inscrit dans une dynamique mondiale qui pousse la finance à trouver d’autres marchés.

Dans une société post-industrielle ou le service est la principale source de richesse et après l’eau, l’énergie, les transports ou les communications, gérés par les états qui ont été privatisés ; ce sont donc les protections sociales qui deviennent la cible : l’assurance perte d’emploi, les retraites complémentaires, l’éducation, et maintenant la sécurité sociale.

Il est incroyable que la “gauche” se laisse leurrer par le fait qu’il s’agit de “mutuelles” ! S’agit-il de retour d’ascenseur pour les politiques financés ? S’agit-il d’opportunité de négociation et de pouvoir pour les syndicats des grandes entreprises ? Il me semble que seuls les communistes se sont opposés.

Un article de Brice J, publié par blogs.mediapart.fr et relayé par Kannie pour  SOS-planete

Volti

5 Commentaires

  1. Cela fait quelques années qu’on ne se sent plus “patients” mais “clients”, “amène-fric”, “vache à lait”.

    Il ne reste plus que la carotte “sociales” dans “sécurité sociale”.

    Et malgré l’appui des études concernant certaines médecines alternatives, il n’y a pas de nouveau plan.

    La kinésithérapie n’est toujours qu’à peine remboursée ici en Belgique. Bref, toutes ces médecines où à l’arrivée il n’y a pas ordonnance et ce que cela implique, c’est-à-dire :
    Achat de médicaments, argent, société pharmaceutique, argent, traitement, argent dans la longueur…

  2. Cela fait 10 ans que je ne paye plus la “sécu», votre sécu est une société privée de droit privé semblant faire une mission de service public: ce qui intrinsèquement est faux! C’est simplement la “sécu”, “RSI” “MSA” sont des assureurs privés relevant du secteur banque assurance code des assurances, qui pour le service “sécurité sociale” applique un sous-code celui de la sécu… Vous êtes déjà client mais obligatoire et contraint. Allez voir un autre assureur et vous paieraient 1600€ par an pour être bien mieux assuré. Les risques/peurs invoqués dans l’article sont légitimes mais la libre concurrence vous garantit un choix européen… Dix ans de combat que vous retrouveraient à « quitter le rsi Leduc Michael » sur internet et You tube. J’aide les personnes en difficulté financière avec le RSI et l’URSSAF

  3. La chienlit ♫♫

    Remplacer une chienlit par une autre profitable pour une couche de la population aisée les oisifs?

    A l’arrivée de la gestion informatique en 1969 20% des employés d’une Caisse Sécu
    dans les environs de Paris n’ont pas reçu de salaire. C’était la faute aux ordinateurs!!
    Eh ben non: C’était des employés au noir non répertoriés au ministère. Rien n’a filtré dans la presse.
    Tous ces ministères s’affaissent, le dynosaure ne peut plus se porter, il va crouler.
    (il s’affaisse depuis la chute de l’empire Romain).

    La privatisation en RFA a plutôt réussi

    Bobologie
    80% des dossiers étaient des bobos♫

    Plein tarif c’est 500 balles par mois (gouttes dans le nez, suppositoires et autres panacées)
    Part personnelle 500 euro par an de ma poche c’est 300 balles par mois
    Part personnelle 800 euros par an de ma poche c’est 200 balles
    Par personnelle 1000 euros c’est 150…

    Je vous entends… Quelle horreur!
    Vous placez la part éco sur votre livret d’épargne, vous gaspillez pas!
    mille balles économisées à la fin de l’année – Une opération de 2000€ sera remboursée 1000€.
    Capito?
    1040€: c’est quarante balles – Mèèèèè – si vous ne demandez rien, vous avez un bonus: un mois
    et même deux pour les abonnés anciens fidèles et économes qui n’ont rien réclamé.

    Résultat: le nombre de dossiers patients à baissé des trois quarts – oui Madame. Ouf
    Traitements soit disant coûteux doivent avoir l’agrément (du plus efficace et moins onéreux).

    Tous les patients sont satisfaits des caisses maladies privées depuis plus de trente ans.

    Comment voulez-vous que les Français fassent ça?

    Les Français addicts

    La société française est monstrueuse – Les Français consomment plus de suppos que le reste de l’Europe ou les Ricains!
    Un sur deux est farci de tranquilisants et de somnifères! Cinq fois plus qu’aux Pays Bas. 80% de dossiers à charge.

    La transparence du corps médical et de la pharmacopée est au programme.

    Bonne convalescence à 80% des lecteurs.

    Et toc!

  4. LA SÉCU EST DÉJÀ UN ORGANISME PRIVÉ !!! C’est pas faute de l’avoir déjà noté dans un précédent article !

    Mais bon l’observation est bonne, la part principale se réduit pour laisser de plus en plus de place aux mutuelles. Étant en interne, je vois déjà de nouvelles orientations professionnelles, comme une part de plus en plus importante accordée à la prévention au dépend des remboursements sur la branche maladie…

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