L’OFFSHORE POUR LES NULS – Comment ouvrir un compte numéroté au Liechtenstein en 13 minutes

Vu que le « blanchiment d’argent » est actuellement dans le collimateur de l’union européenne et plus particulièrement le Luxembourg, et vu également que ceux qui ont du pognon planqué là-bas ont jusqu’au 01 janvier 2015 pour trouver une autre planque, on va leur donner le mode d’emploi ici!

Un ordinateur et un téléphone. C’est avec cet arsenal qu’un journaliste du site du magazine d’information économique et sociale Alternatives économiques s’est lancé dans l’ouverture d’un compte au Liechtenstein.

En se faisant passer pour l’héritier d’un cadre d’une multinationale qui aurait reçu des rémunérations importantes sur un compte à Jersey, le journaliste commence par une simple recherche sur Internet. En tapant « héritage »,  « offshore » et « paradis fiscal » sur un moteur de recherche, le journaliste est facilement tombé sur un « un cabinet conseil » basé au Royaume-Uni et spécialisé dans « la constitution de sociétés offshore et internationales ». Contact pris par un formulaire lambda, un interlocuteur, M. X pour l’occasion, le rappelle dès le lendemain matin.

Cette discussion a eu lieu le 9 avril 2013 et a été enregistrée « à l’insu de l’interlocuteur, directeur d’une société basée au Royaume-Uni, créée en 2006 et qui cible des contribuables français à travers son site internet, facilement accessible à partir d’un moteur de recherche », précise le site, qui livre la retranscription intégrale de l’entretien.

Son interlocuteur l’invite rapidement à oublier « la perspective de déclarer cet héritage au fisc français » pour régulariser sa situation. « On travaille aujourd’hui avec le Liechtenstein et on peut vous mettre en relation avec un gestionnaire de fortune qui vous permettrait… voilà de songer à des placements sans risque à long terme sur le marché obligataire », poursuit M. X, « chef d’entreprise respecté, encore invité en 2011 à animer le petit-déjeuner d’un Medef local de l’ouest de Paris sur la façon dont les entreprises peuvent utiliser l’offshore », précise le site.

BLANCHIR SON ARGENT EN SIX ETAPES

« A aucun moment pourtant je ne lui indique que je voudrais contourner la loi fiscale, c’est bien lui qui me le propose spontanément à plusieurs reprises », note le journaliste d’Alternatives économiques. « Pourquoi le Liechtenstein ? » l’interroge-t-il ensuite. Parce que la Suisse n’est plus aussi sûre qu’avant depuis que la justice helvète « collabore » davantage avec la France, explique le conseiller. « A l’inverse, au Liechtenstein pourra m’être ouvert un compte numéroté géré par un gestionnaire de fortune, où le nom n’apparaîtrait pas. Et M. X d’imaginer pour moi mes futurs achats de villas en Turquie, en Espagne ou en Floride », décrit le journaliste.

Quels sont les risques encourus par M. X ? Selon Alternatives économiques, il « avait prétendu qu’il ne risquait rien en restant basé au Royaume-Uni, mais devait prendre garde à ne pas démarcher physiquement des clients sur le sol français ». Le patron du site internet « France Offshore », qui proposait le même type de services en France, avait été mis en examen le 19 décembre dernier pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée.

Le site de l’ICIJ, le réseau de journalistes à l’origine des Offshore Leaks, avait de son côté publié une carte interactive, sobrement intitulée : « stash your cash », pour expliquer comment blanchir son argent en six étapes : choisir son paradis fiscal , créer une identité secrète, ouvrir un compte en banque, transférer l’argent, investir l’argent, et enfin dépenser l’argent. Chaque étape est détaillée, avec avantages et inconvénients. Simple comme trois clics.

Source: bigbrowser.blog.lemonde.fr

5 Commentaires

  1. Le mieux je pense ce sont les endroits où les banques blanchissent et stockent leur argent, l’ile de Jersey par exemple, ou y’avait même eu une affaire de réseau pédophile et la journaliste voulant enquêter la-bas s’est faite jeter et interdite de séjour.

    Donc je pense que c’est le bon plan, personne n’a apparemment le droit de fouiner là-bas 😀

  2. du caviard cet article . et apres les ministres font semblant de faire la gueule quant ou leur demande de devoiler leurs  » richesses . vous pensez bien qu’avec ce systeme ils n’en ont rien a foutre . ils ne delarent que ce qu’ils veulent .

  3. Ah merci!
    Je me demandais comment j’allais faire!

  4. Ces histoires de blanchiment me font un peu rigoler. Ca me rappelle, en vrac :
    – Les histoires de « mugu » ; il y est toujours question d’un magot mystérieux à récupérer sans payer d’impôts …
    http://www.youtube.com/watch?v=Z7vB8cw6jTE
    – mon beau-frère belge dont le papy aurait eu du fric planqué au Luxembourg (« net d’impôt », évidemment), mais apparemment pour la succession c’est un sacré foutoir, que ce soit pour le partager ou le récupérer. Pas moyen de s’entendre entre eux, et de récupérer les sous sans risquer d’attirer l’attention du Fisc, apparemment. PTDR. Soit il est « mytho », soit il est pas sorti de l’auberge …
    – Ces braqueurs et escrocs qui réussisent un gros coup, échappent à la police … pour se retrouver à nourrir les poissons des Bahamas, parce qu’ils sont tombés sur des margoulins là-bas.
    Bref. Outre le fait que pour accéder à des circuits fiables d’évasion et de blanchiment, le ticket d’entrée ne doit pas être bon marché, il doit falloir aussi avoir le bras assez long (relations, pouvoir personnel, etc) pour inspirer le respect et ne pas se faire piquer son magot.
    Quand on se met hors-la-loi, on échappe à certaines de ses contraintes, mais on doit se protéger soi-même …

  5. Merci pour l’article ! Je ne savais pas quoi faire des trois milliards d’euros que j’ai touchés avant hier hérités de la vieille tante Birgitt d’Allemagne…

    Benji, tu m’as sauvé, pour te remercier, tu auras droit à… toute ma gratitude. Désolé, je ne peux pas plus, j’ai pas le sou tu sais :'(

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