Révélation : un document interne confirme la rentabilité du site de Florange

C’est un des sujets préféré des médias et des politiques en ce moment, une catastrophe au niveau emploi qui ,nous est servit en soupe durant la grande messe, et ô surprise, ce site est un des plus rentables d’Europe du nord… Quelle surprise!!! Plus sérieusement, on est ENCORE pris pour des billes avec cette affaire là!

Il s’agit d’un document interne au groupe sidérurgique dont la CFDT a obtenu une copie. On y découvre un schéma technique mais évident : Florange est l’un des sites ArcelorMittal les plus rentables d’Europe du Nord.

Contrairement aux arguments développés par ArcelorMittal lors de l’annonce de la fermeture de la phase liquide de Florange, les courbes présentées sur ce graphique prouvent que le site mosellan est tout à fait compétitif.

C’est un document explosif sorti tout droit des tiroirs d’ArcelorMittal.

Les courbes comparent le prix de revient de la bobine d’acier fabriquée dans les 5 usines de la division Nord : Gand, Brême, Dunkerque, Liège et Florange. Le graphique montre que le site lorrain se situe  dans la moyenne. L’acier produit n’est ni le moins cher, ni le plus cher. Mieux, le document montre que si l’acier lorrain accuse un surcoût de 24€ / tonne dû au transport des matières premières, ce surcoût est annulé grâce aux excellentes performances des usines de la vallée de la Fensch.
Florange est avec Gand, l’usine intégrée la plus rentable de la Division Nord d’ArcelorMittal.

© Claude Mangin France Télévisions Lorraine
© Claude Mangin France Télévisions Lorraine
L’analyse de ce schéma confirme, chiffres à l’appui,  les conclusions du rapport  Faure

Rendu au Ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg le 27 juillet 2012, le rapport Faure  avait conclu à la viabilité du site de Florange notamment en raison de sa position géographique (“les atouts du site intégré de Florange, idéalement localisé par rapport à ses grands clients”), la qualité de l’acier produit (“qui se distingue par la technicité des aciers à haute valeur ajoutée produits par ses chaines à froid “)  et soulignait que ” la présence d’un site sidérurgique intégré à Florange a un sens économique et industriel “.

Des arguments que la direction du groupe avait balayé d’un revers dans son communiqué du 1er Octobre 2012 dans lequel ArcelorMittal justifiait la fermeture de la phase liquide par ces mots : “Différents facteurs sont  à l’origine de cette situation – en particulier, la position géographique car 400 km séparent le site de Florange du port le plus proche, ainsi que la capacité limitée de production du site qui impacte de manière négative les coûts fixes.”

Ce document arrivé le 12 décembre 2012 entre les mains de la CFDT est donc une bombe car c’est la 1re fois qu’ArcelorMittal reconnaît noir sur blanc la rentabilité effective du site lorrain.

Benji

8 Commentaires

  1. Avec ça, les veaux vont peu être enfin comprendre ce qui se passe, on peu rêver.

  2. Rien d’étrange; ils veulent revendre une équipe qui gagne sauf que la crise mondiale vient perturber et brader le prix de revente. Les perspectives de croissance sont faibles et les clients sont pas pressés d’acheter au prix fort.
    Mais aussi pourquoi liquider une équipe qui gagne ?
    He bien, simplement pour se faire du blé mais dans quel but?
    Le proprio doit faire partie d’un groupe mondialiste, souvenez-vous des invités de Denver, depuis, une bande de riches se préparent à qlq. Chose de secret , mais quoi?

    • Non, c’est plus simple!
      La production d’acier est plus rentable au Brésil(pour l’instant), là oú Mital a investi dans des méga usines.
      Alors, Mital ferme et surtout, Mital refuse de vendre.
      Ceci afin d’éviter de subir une concurrence futur, qui serait préjudiciable à son monopole.

      Il l’a dit, il préfère démanteler que de vendre.
      C’est clair!
      Et en plus, le gouvernement sociotraîte c’est soumis.

  3. Le plus fort c’est Liège en fin de courbe et chez nous ça ferme aussi!

  4. Question: C’est quoi la courbe en noir?

  5. Sans vouloir jouer les troubles fête, Je pense qu’il manque quelque chose d’essentiel dans ce graphique finalement.
    Il manque les courbes des sites en Inde, en Chine, au Brésil…
    Comparer les courbes des sites les moins rentables n’a pas vraiment de sens. Par exemple comparer Liège et Florange qui sont tout deux condamnés… on sait tous qu’ils sont rentables mais moins compétitifs.

    Ceci dit, ma famille y a passé sa vie et je suis d’avis que la sidérurgie a encore de l’avenir et qu’elle doit être maintenue à tout prix pour des raisons stratégiques. Elle doit être nationalisé (ou sous conglomérat publique européen c’est encore mieux) avec une véritable politique douanière qui la protège.

    Mais pour en revenir à ces courbes, ce qui intéresse Mittal c’est pas de savoir si le site est rentable mais quel site va lui rapporter le plus.

    Vous ne le savez peut être pas mais Liège fut un bassin minier puis sidérurgique depuis plus de 200 ans et une région de maitrise du métal depuis 1 millénaire. Ce fils de chienne indienne a décidé lui de mettre cette compétence historique à la poubelle sans se retourner tout en emportant avec lui les brevets liégeois dont la réputation n’est plus à faire. Il reste en gros 2000 salariés Mittal à Liège + sous-traitants + intérim… cela représente environs 10.000 personnes. Sur une ville comme Liège historiquement liée à ce secteur, je vous raconte pas le bain de sang. A l’époque de mon grand père, 200.000 travailleurs s’activaient pour Cockerill Liège. Il fallait affréter des cars chaque matin venus de toutes les régions pour amener les travailleurs.
    Le bougre n’est pas idiot. Comme à Florange il y va par morceaux avec la complicité de ces gesticulateurs syndicaux qui sont restés longtemps aveugles à ce qui se tramait et qui agitent tout le monde quand le spectacle est quasiment terminé. Mais tous savent qu’une sidérurgie non intégrée n’a absolument aucun avenir. Ce qui ne les empêchent pas de se féliciter quand ils disent avoir sauvé un morceau de l’activité.

    Encore une fois, c’est la nationalisation qui est nécessaire. Et je vous parle de nationalisme à la sauce Marine la connasse mais de nationalisation prolétaire, de propriété collective ou publique si vous préférez. Entre travailleurs européens avec la force qu’un groupe collectif européen pourrait avoir.

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