Les Guaranis demandent au Brésil de les tuer plutôt que de les expulser

© Inconnu
Suite à l’avis d’expulsion d’un tribunal brésilien, un groupe de 170 indiens Guaranis a décidé d’écrire au gouvernement de Brasília afin d’affirmer qu’ils préfèrent la mort à l’exil. Ce peuple souffre déjà d’un taux de suicide considérable dû à la spoliation de leurs terres ancestrales. Le département des affaires indiennes jure qu’il tente de renverser le jugement, mais n’a toujours pas été en mesure de sanctuariser les terres des Guaranis.

Il y a des moments où le stade du désespoir est dépassé depuis longtemps. Un groupe de 170 Guaranis, une population d’indiens du Brésil forte de 46.000 individus, a écrit au gouvernement de Brasília pour lui signifier qu’ils souhaitaient être exécutés sur place plutôt que d’être encore expulsés de leurs terres ancestrales.
“Nous voulons mourir et être enterrés avec nos ancêtres ici-même, ont-ils écrit, c’est pourquoi nous demandons au gouvernement et au système judiciaire de ne pas ordonner notre éviction, mais d’ordonner notre mort collective et notre inhumation ici. Nous demandons, une fois pour toutes, que notre massacre soit ordonné et que les tracteurs creusent de grands trous pour ensevelir nos corps.”

Un taux de suicide extrêmement élevé

Loin d’être une mascarade, cet appel est pris très au sérieux car les Guaranis, de l’aveu même du ministère brésilien de la santé, ont un taux de suicide 19 fois plus élevé que le reste de la population. Il faut bien dire qu’ils souffrent expulsions et sont souvent contraints de survivre comme ils le peuvent le long des routes dans des camps de fortune.
Il existe pourtant un département des affaires indigènes au gouvernement brésilien, la FUNAI, chargée de traiter ce genre de problèmes, mais elle n’a pas encore été en mesure de délimiter un territoire sanctuarisé pour les Guaranis. Elle dit souhaiter casser l’avis d’expulsion mais cela nécessite que le territoire ancestral de ce peuple soit d’abord officiellement circonscrit.

Une tâche indélébile

Pour l’instant, ces 170 indiens sont considérés comme des intrus sur les terres d’un fermier qui n’hésite pas à employer la force pour les déloger. Il a ainsi engagé une troupe d’hommes de main qui harcèle brutalement les Guaranis, au point que deux d’entre eux aient péris suite à des blessures par balles.

Stephen Corry qui dirige Survival International, l’organisation internationale qui a fait circuler l’information, s’est indigné que “l’histoire du Brésil est marquée d’une tâche indélébile : l’extinction des Indiens du Brésil. Il est révoltant de constater que les mêmes abus qui ont été commis durant l’époque coloniale soient cautionnés par le système judiciaire brésilien actuel. L’appel déchirant des Guarani de Pyelito ne peut être plus clair : la vie sans leur terre est emplie de tant de misère et de souffrance qu’il ne sert à rien de vivre. Le Brésil doit agir avant qu’un autre de ses peuples ne soit anéanti.”

Benji

Un Commentaire

  1. Une goutte de + dans le vase de l’obsolescence de l’homme…

    Merci pour l’info !

    … malheureusement demain ce sera oublié….

    D’ailleurs qu’est-ce que cela vous fait, Benji, Volti, de voir passer sous vos yeux autant d’infos révoltantes depuis tant d’années ?

    De voir que pour la plupart, nous ne pouvons rien faire ?

    De tout le travail que cela vous prend pour trouver la vérité, qui reste caché aux yeux des 99% !!!

    Vous avez du courage ! Et je souhaite pour le futur de ce blog, qu’il contribuera à débloquer certains trolls !

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    Z.

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