L’Individu, l’Etat & la Décroissance – Déchoir le capitalisme…

Titre initial :
L’Individu, l’Etat & la Décroissance – Chapitre 5 : Déchoir le capitalisme.

Après avoir laissé de côté les utopies fondées sur une mutation spontanée de l’état d’esprit commun, il apparaît que les données de la prochaine situation seront plus implacables.

La réduction de la capacité énergétique de notre civilisation heurtera de plein fouet une masse de consommateurs inchangée.

Pour reprendre la comparaison avec le « Triangle du Feu », il s’agira de faire face à une diminution du combustible sans diminution du comburant, ce qui nécessitera obligatoirement d’agir sur le troisième composant de la réaction chimique, l’activateur, c’est à dire le capitalisme.

Nous pourrions certes imaginer que ce système socioéconomique périclite de lui-même dès lors que les éléments constitutifs de la croissance viendront à se raréfier, mais ce serait sans doute faire preuve d’un optimisme peu crédible dans la mesure où le capitalisme s’exprime par le biais d’intérêts particuliers et procède de la domination d’une classe humaine sur une autre.

Par l’effet de la propagande de la pensée unique, ce système ne paraît pas pouvoir être éradiqué et, de l’avis général, sa disparition semble plus relever du rêve éveillé ou du délire de comptoir que d’une possibilité réelle.

Tout au plus de légers correctifs sont évoqués, voire poursuivis par une action politique visant la redistribution d’une partie des profits des possédants vers les non-possédants. Ces pseudo-recherches de palliatifs ne sont naturellement que des duperies destinées à adoucir la tendance revendicative habituelle des peuples face aux inégalités trop visibles. (…)

Contester le capitalisme semble donc une entreprise insurmontable, pour tout dire impossible, et pourtant l’homme a vécu pendant des siècles en dehors de ce régime, sans que nous puissions affirmer que tous les modes de vie antérieurs à son apparition furent détestables.

Plusieurs idées fausses, largement répandues dans l’opinion publique et entretenues par la pensée unique, lui sont favorables et aident incontestablement à sa durabilité. La plus notoire consiste à assimiler le capitalisme à la propriété, et faire débuter celui-ci avec l’essor de la civilisation et le passage humain de l’état de chasseur-pêcheur-cueilleur à celui d’agriculteur-artisan.

Ainsi dès l’instant où l’individu aurait commencé de posséder un outil de travail et de vendre à autrui les produits de son activité, il aurait initié un processus capitalistique… On comprend aisément dès lors que le capitalisme soit considéré comme indissociablement lié à la civilisation humaine et qu’il ne puisse être contesté comme faisant partie intégrante de l’organisation socio économique. (…)

Pour déchoir le capitalisme de son emprise et de son rôle d’activateur intempestif de la combustion économique, il suffirait pourtant d’une action législative non violente et non coercitive mais de nature « abolitionniste », comme le seraient d’ailleurs toutes les mesures adoptées pour établir la société anti-autoritaire.

Il s’agirait en l’espèce d’abolir la loi scélérate permettant au capitalisme d’exister, à savoir la loi garantissant les transactions argent/argent. (…)

Dans notre système actuel de « capitalisme d’état », l’Etat est non seulement l’allié du Capital, mais également son garant juridique. Ce fait majeur est rarement évoqué et chacun à tendance à considérer comme une donnée acquise et quasi naturelle la fiduciarisation massive de l’économie. Or le capitalisme ne peut exister ni se développer sans juridiction financière.

Mais qu’est ce qu’une juridiction financière ? C’est tout simplement la légalisation par le pouvoir étatique d’une utilisation dévoyée de la monnaie, à savoir « la finance ». A l’origine, la monnaie a été créée pour faciliter les échanges de marchandises. Dès lors la loi reconnaissait une dette d’argent en seule contrepartie d’un bien, en d’autre termes l’argent ne pouvait circuler qu’en situation d’achat ou de vente de bien matériel, un paiement différé étant toujours possible, mais en seule garantie ou réserve de propriété d’une marchandise.

Le dévoiement commence non pas à partir du moment où l’argent se met à circuler contre de l’argent, mais à partir du moment où la loi garantit cette circulation. Expliquons nous bien : lorsqu’une personne vend de l’argent à une autre personne, c’est à dire qu’elle lui remet une somme en numéraire avec promesse de remboursement d’une somme supérieure, nous sortons d’un contexte monétaire pour entrer dans un contexte financier, et c’est cette phase qui constitue l’essence même du capitalisme.

Mais pour être viable, ce système doit être légal, c’est à dire que l’Etat doit garantir la transaction par la Loi. Dans un système purement monétaire la loi ne garantit que les transactions argent/marchandise. Dans un système financier, c’est à dire capitaliste, la loi garantit également les transactions argent/argent.

Afin de déchoir le capitalisme de son emprise, il convient donc qu’il n’existe plus de loi garantissant les transactions financières ainsi définies. Chacun constatera que cette mesure est simple et non coercitive et qu’elle se démarque ainsi radicalement de la pratique du Capitalisme d’Etat qui nous inonde chaque jour d’innombrables règlement, décrets et arrêtés.

De la sorte aucune activité financière ne serait interdite et chacun pourrait s’adonner au commerce de l’argent à ses risques et périls, la seule différence avec le régime actuel résidant dans le fait qu’aucune loi, ni aucun tribunal ne serait fondé à protéger les acteurs ou trancher les litiges issus de leurs transactions. Et c’est cela qui ferait la différence et sonnerait le glas du capitalisme, plus sûrement et plus pacifiquement qu’une révolution armée, ce dont les antiautoritaires ne veulent pas.

 

Pour lire la totalité de l’article de Christian Laurut, publié par médiapart.fr, cliquer ICI

Auteur : Christian Laurut

Source : blogs.mediapart.fr

Article relayé par : kannie pour TerreSacrée

Volti

2 Commentaires

  1. “il suffirait pourtant d’une action législative non violente et non coercitive mais de nature « abolitionniste »” ?????

    Ca existe ça ?

    Qui peut avoir un intérêt dans un telle démarche ?

    • Oui, mais les gens n’ont pas assez de culture historique ou de sens déductifs pour savoir pourquoi on appelait la monnaies de la ferraille.

      C’est quand l’État viendras chercher les endetter pour les mettre dans les camps de travail que les gens se demanderont si la focalisation sur les camps de travail Allemands n’était pas un cache sexe pour banqueroute frauduleuse.
      Peux-être qu’un jour on apprendras que d’ancien politicien et banquier ont financé toute cette pollution mémorielle.

      J’espère juste que cet fois les diplômés qui sont du côté obscur de la force et qui constituer sa force de persuasion
      Pour des noble valeur comme l’égoïsme, la peur et la soumission seront pourchasser et condamner.

      En fait, c’est la questions existentielle du futur qui s’annonce; qui va remplacer la police ? Les extrémistes nationaliste, les milices privé ou les chevaliers errant ???

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