Des milliers de tonnes de faux produits bio écoulées en Europe

Voici un article tiré du Canard enchainé, numéro du 22 aout 2012, et une information dont personne n’a vraiment parlé alors que la situation est plutôt grave! Des milliers de tonnes de faux produits bio ont été écoulés en Europe dont en France, ce qui renforce le fait que pour avoir du bio, il faut directement s’adresser aux producteurs plutôt que d’aller dans des commerces qui pour le coup, se sont fait avoir eux aussi!

Organic Food© Inconnu

Comme si les fraudes n’existaient pas, la réglementation européenne autorise désormais toutes les dérives.

C’est une affaire dont la presse n’a pas fait ses choux gras. En décembre, la police italienne a démantelé un énorme trafic de faux produits bio. Les margoulins, soupçonnés d’être liés à la mafia, avaient trouvé la combine: acheter en Roumanie des céréales et des fruits secs bon marché, transformés en produits bio grâce à de faux documents, et revendus quatre fois plus cher à des grossistes qui n’y voyaient que du feu. Neuf pays européens, dont la France, ont profité de ces marchandises pleines de pesticides, dûment étiquetées « bio ».

Depuis cinq ans que durait le trafic, des milliers de tonnes de faux produits bio auraient ainsi été écoulées pour un paquet d’oseille, au moins 220 millions d’euros. Parmi les fraudeurs, cinq dirigeants italiens d’entreprises agroalimentaires et ça ne s’invente pas – deux responsables d’organismes de certification censés contrôler la filière bio…

Question : quelles quantités de céréales, pâtes alimentaires, farine de froment, raisins secs ou huile de tournesol faussement bio les consommateurs français ont-ils ingurgitées ? Huit mois après ce joli coup de filet, on n’en sait que pouic. Comme d’habitude, la Répression des fraudes, dont la mission est de traquer les tricheurs, est dans les choux. Incapable d’apporter la queue d’une précision. Au ministère de l’Agriculture, on parle de 7 000 tonnes importées en deux ans.

Ça la fiche mal quand on sait que 32 % du bio qui est dans notre assiette est importé. Même si les prix sur l’étiquette sont de 20 à 50 % plus élevés, les ventes de bio, chez nous, ont quadruplé en dix ans.

Pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or – un marché annuel de 4 milliards – , les tenants français de l’agriculture biologique font valoir que leur filière est archi contrôlée.

« AB », ah bon ?

Au fait, comment ça marche, les contrôles du bio en France ? Neuf organismes certificateurs sont chargés de repérer les tricheurs parmi les 22 500 producteurs et 7 400 transformateurs qui arborent le fameux logo « AB ». Ces gendarmes du bio épluchent les dossiers de candidature et renouvellent, ou pas, les licences octroyées pour un an. On compterait chaque année une petite centaine de suspensions ou de retraits de licence. Dans sa chasse aux filous, la Répression des fraudes intervient en deuxième ligue, sur les étals. Ou plutôt sur le papier, parce qu’elle n’a pas les troupes suffisantes pour veiller au grain. D’ailleurs, quand on demande le nombre et le résultat des contrôles à la chef de cabinet du patron, responsable de la com’, c’est silence radio.

Mais, qu’on ne s’y trompe pas, la vraie menace qui pèse sur le bio, ce n’est pas la fraude mais une entourloupe parfaitement légale, et même encouragée par l’Europe : le bio « industriel ». Un oxymore inventé par de puissantes coopératives agricoles liées aux géants de l’agroalimentaire.

Une nouvelle réglementation, pondue par Bruxelles, a rendu possible cette dérive. Quand vous achetez votre poulet bio, vous n’imaginez pas un instant qu’il ait pu être élevé dans un poulailler de 25 600 places. C’est pourtant ce qu’autorise, depuis 2009, le logo « AB » revu par la Commission européenne. Et, du côté des pondeuses bio, il n’existe aucune limite de taille pour les ateliers.

Privilège du bio, les poulets profitent toutefois, dès leur âge adulte, d’un parcours extérieur où ils peuvent s’ébattre en journée sur… 40 cm2 chacun. Mais la promiscuité leur tape sur les nerfs, et ils sont souvent « ébecqués » pour ne pas s’étriper. Enfin, le poulet bio a désormais droit, une fois par an, à des antibiotiques et, sans aucune limite, aux traitements antiparasitaires.

Poulet ou pigeon ?

Autrefois, la réglementation imposait qu’au moins 40 % du menu des volailles soit cultivé dans la ferme. Aujourd’hui, l’éleveur bio n’a plus à se décarcasser pour faire pousser lui-même blé ou maïs : il peut acheter toute la pitance à l’extérieur. Exit, le sacro-saint « lien au sol »qui garantissait la traçabilité et une transparence sur le contenu de la gamelle.

Tout cela permet de faire du poulet bio en système « intégré », pour le plus grand bonheur des monstres coopératifs qui ont investi le créneau. Comme Terrena (4 milliards de chiffre d’affaires annuel) ou Maïsadour (1,2 milliard), filiale du géant suisse de l’agrochimie Syngenta. Simple exécutant,l’éleveur bio se contente d’engraisser en quatre-vingt-un jours des volailles qui ne lui appartiennent pas, nourries avec des aliments fournis par la coopérative. Comme son cousin industriel, le poulet estampillé « AB » se goinfre désormais de soja importé, certes bio, mais qui peut contenir jusqu’à 0,9 % d’OGM sans perdre son label. Un aliment hypercalorique moins cher que le maïs ou le blé. Sauf qu’en s’approvisionnant à bas coût sur les marchés internationaux on n’y voit pas toujours plus clair sur la qualité du produit. Il y a quatre ans, Terrena s’est fait refourguer par les Chinois 300 tonnes de tourteaux de soja bio contaminé à la mélamine…

La qualité aux fraises

Le consommateur, lui, ne décèle aucune différence sur l’étiquette quand il achète son poulet bio. Le gallinacé élevé dans une ferme traditionnelle, où il picore ce qui pousse sur place, et la volaille produite en élevage intensif ont droit au même logo « AB ».

Avec les fruits et légumes bio, au moins, il ne devrait pas y avoir de mauvaises surprises. Eh bien, si ! Grâce à l’Europe, on peut produire hors-sol dans des serres géantes. La mode du bio a même gagné la province de Huelva, en Espagne, l’usine à fraises de l’Europe, avec 7 000 hectares de serres qui produisent toute l’année. « Un des plus gros maraîchers du coin, qui faisait de l’intensif, produit aujourd’hui des fraises bio en exploitant les mêmes immigrés et avec quasiment les mêmes techniques agricoles dans les mêmes serres », raconte Philippe Baqué, coauteur du décapant livre La bio entre business et projet de société. Au lieu de plonger les racines dans du gravier ou de la laine minérale, on utilise du sable, isolé du sol par une enveloppe en plastique, le tout irrigué au goutte-à-goutte. Et rebelote : aucune différence de logo entre une tomate bio cultivée en plein champ par un producteur local et une autre élevée hors-sol et hors saison.

C’est bio comme l’antique !

Via: Sott.net

Benji

50 Commentaires

  1. la première des choses a faire, c’est d’acheter le canard tous les mercredi !!!
    le reste n’est que fioriture …

  2. Vous aussi, prenez part au mouvement !

    http://www.brujitafr.fr/article-vous-aussi-prenez-part-au-mouvement-109859650.html

    Comment un arbre peut-il compenser le bilan carbone d’un blog ?

  3. Il est impossible qu’un poulet tienne sur 40 cm2 !
    C’est la surface d’un sous-verre !

  4. A mon avis on peut très bien faire du Bio hors-sol local et dans le respect de tous avec en prime un rendement très élevé : http://fr.myeurop.info/2011/12/16/des-legumes-bios-et-du-poisson-sur-les-toits-de-berlin-4108

  5. Rien de tel que d’avoir son propre potager bio, quelques poules et du temps pour vivre

    • Superbe, tout à fait d’accord, juste y ajouter un peu de tchernobyl et de fukushima pour la couleur la nuit, plus facile de se repérer.

    • quelques m2 suffisent pour cultiver nos propres légumes et pour accueillir quelques poules,bien meilleur au gout et pour notre santé, que du plaisir!

      • Et en plus ses poules vont vous permettre de diminuer votre production d’ordures ménagère. Puisque au lieu de faire du compost avec vos déchets de cuisine ou les faire brûler dans cdes incinérateurs rarement aux normes ,elles vont s’en nourrir et elles adorent cela . Malgré tout un compost dans lequel elle peuvent gratter et y trouver des micro organismes ne les déranfgears pas non plus.

        • très bien dis je dirais même que l’avenir sera celui où chacun se prendra en charge pour ce nourrir au lieu de polluer la planète pour faire venir du bio d’autres pays

  6. Un questionnaire sur l’avenir de l’agriculture mis en ligne
    dans les pays de l’union européenne pendant 3 jours!
    On croit rêver…

  7. l industrie alimentaire met sa tète sur le billot en trichant sur le bio,un retour en force des petits producteurs locaux s imposera naturellement,mort à ces crétins d industriels mafieux

  8. Véritable honte cette affaire sans être une grosse surprise, et preuve supplémentaire que la pieuvre mafieuse est bien un outil du NOM.
    J’ai expérimenté avec succès le nourrissage de poussins avec une alimentation à base de spiruline ! Faites passer l’info.

  9. La seule façon d’avoir garantie du produit que l’on consomme est le circuit court . Dommage pour les produits exotiques à moins que nos amis nous les apportent comme deuxième cadeau quand ils viennent nous rendre visite. Rien ne vaut les fruits, légumes de saison cultivés dans son jardin, à défaut il y a les échanges, les amap,les marchés, les petits producteurs non structurés, les réseaux courts quoi ; qui deviennent solidaires et permettent de trouver ce qui manque dans les assiettes et encore plus en moments partagés.
    Si le consomm’acteur le décide il peut montrer et essaimer le bon sens, c’est déjà un joli commencement …

  10. Chez nous, presque tous nos fruits et légumes sont des produits de notre jardin.
    Mais pour les oranges et citrons, … me faut aller chez le maraîcher du coin.
    Il est certifié bio, mais avec ce que je viens de lire, …
    Même si je ne doute pas de sa bonne foi, je me pose des questions.
    Par quoi remplacer les agrumes ??

    • bonne kestion la spiruline kristine, la spiruline !

        • Je suis d’accord.C’est une solution pour les populations qui manquent cruellement de protéines (60% dans la spiruline, vitamines A,E,B,B1,B2,B3,B4,B12, calcium, Magnésium, Fer et j’en passe..), aide à la désintoxication, facile à produire dans des conditions difficiles mais ici aujourd’hui… vue la quantité de protéines consommées quotidiennement … En cure alors ou pour ceux qui savent équilibrer leurs menus !

        • Oui, bon produit pour les anciennes colonies françaies, anglaises où l’on fait encore crever les gens de faim grâce à nos mulinationales performantes à la gestion excel … et à la corruption perpétrée par notre cher (très cher même !) corps diplomatik !

          • Oui, mais anciennes colonies ou autres, partout où on peut rapidement aider les gens à arrêter de crever de faim, la spiruline est une solution facile et immédiate à mettre en oeuvre !

            • Un paliatif sans doute, une solution non !

              Il faut un plan à long terme et chasser l’intrus occidental. En tant qu’occidental on est mal placé ! L’exemple des ong est saignant, à titre individuel on ne peut rien avec les organisations on est pire que le mal.

    • Faites des recherches sur Permaculture, dans le morvan par exemple, on peut faire pousser des mangues, des abricots, des citrons, etc,etc…Plein d’infos sur cette culture. Bonne recherche.

      • Notre terrain est cultivé en permaculture. On a un citronnier, mais on ne récolte que 5 à 6 citrons par saison 🙁
        Et ce n’est vraiment pas assez pour notre consommation !
        Il m’en faudrait beaucoup plus.

  11. Encore une preuve que pour faire l’Europe (comrompu cela s’entend), il faut défaire la France.

    J’avais bien plus confiance dans le NF que dans les nouvelles norme décidé a Bruxelle.

    Combien de temps vont il nous imposé une europe dont le peuple n’a pas du tout envie ! en tout cas pas celle presenté dans l’article !

  12. Voici exactement ce qui pousse dans mes belles jardinières en pierre ;du persil, des salades,du thym,des fraises,de la verveine,de la menthe,des carottes.c’est vraiment beau .en ce moment la menthe est en fleur et mes fraisiers sont une variété qui fait des belles fleurs toutes rouges !

  13. Bonjour.Depuis qu’on le dit qu’il faut s’approvisionner directement chez le producteur bio et à la ferme. C’est votre meilleur garantie d’origine pour être sûr de ce que vous consommer. N’engraissez plus tous ses intermédiaires, ses sociétés de transport, d’import/export etc . Sortez
    juste à quelques kilomètre de votre domicile une ou deux fois par mois et venez nous voir dans nos fermes plutôt que d’encombrer les parking des centres commerciaux . Venez vérifier dans nos champs ce que l’on y fait et produits. C’est pas par hasard si il existe encore des marques privées bio comme Nature et Progrès. Cette association nationale contrôle elle même ses prodcuteurs sous mention avec 12 ou 14 cahiers des charges bio. En plus le contrôle est participatif. Des producteurs, des transformateurs et consommateurs participent aux enquêtes pour attribuer ou poursuivre l’autorisation de produire sous la mention et la marque Nature et Progrès. Par contre nous ne sommes que quelques 2500 adhérents et 800 producteurs regroupés en une vingtaine de groupe départementaux ou régionaux. Reseigner vous, informez vous sur ces alternatifs qui prônent depuis bientôt 50 une autre agriculture pour d’autre paroduits alimentaires ou pas. http://www.natureetprogres.org/.

    Merci de votre attention. Président du groupe N et P 21

    A bon entendeur.

    • Est ce que dans le Var, je pourrais trouver une ferme Nature et progrès??
      Merci Vaudray ♥♥

      • Bonjour Voltigeur, Voici toutes les adresses de producteurs sous mention N et P dans le Var. Désolé pour la mise en page, j’ai fait un copier/coller depuis le site de N et P.

        Cordialement
        83 LE JARDIN DE PAULINE ASSOCIATION CAROLINE BENNING Fruits, Maraîchage 401 D CHEMIN DES GRAVETTES 83220 LE PRADET 04 94 08 09 47
        83 GAEC LES VALLONS DENIS CAREL Elevage Caprin, Elevage Ovin, Produits laitiers . 83136 LA ROQUEBRUSSANNE 04.94.86.97.71
        83 BRUNO CAYRON Fruits, Maraîchage LE CAYRE DE VALJANCELLE QUARTIER DES POUDASPRES 83170 TOURVES 04 94 69 50 19 http://www.lecayre-bio.com
        83 CHRISTIAN & JOCELYNE CHARLIN Fruits, Maraîchage 1601 CHEMIN ST AUGUSTIN LES VANNES 83260 LA CRAU 04 94 57 73 57
        83 LES TERRES LONGUES GFA JEAN FRANÇOIS CUSSET Maraîchage CHEMIN DU PLAN 83630 MOISSAC BELLEVUE 04 94 70 51 27
        83 JOËLLE DUC Elevage Caprin, Produits laitiers FROMAGERIE DES MONTAUDS PLAN CAVALIER 83590 GONFARON 04.94.78.33.64
        83 OSHUN SARL JEAN PIERRE MATHONNET Crèmes, baumes, huiles 865 AVENUE DE BRUXELLES ZA LES PAYES JEAN MONNET NORD 83500 LA SEYNE SUR MER 04 94 04 26 63 http://oshun.pro/
        83 VINCENT MOUTTE Apiculture 101 CHEMIN DES POISSONNIERS 83270 ST CYR SUR MER 04 94 24 92 17
        83 TOMELEA GEORGE SCHEMBRI Crèmes, baumes, huiles, Savonnerie d’hygiène 223 AVENUE ESTIENNE D ORVES 83500 LA SEYNE SUR MER 04 94 94 15 47 http://bleu-olives.com/
        83 CREA’ COSM FRANÇOISE SIREUILLE Crèmes, baumes, huiles CHEMIN DU PEBRE D’AÏ 83136 ROCBARON 04 94 04 26 63

    • êtes vous celui qui envoie pas d’information à Vilma ?

      • Bonjour Liliane,

        Si Vilma à habiter Dijon très longtemps et militer à N et P voir créer le groupe en Côte d’Or. Oui, je la connais bien et reçois de ses nouvelles régulièrerement par messagerie internet.

        Cordialement

  14. Moi je préfére que la mafia italienne gagne des millions voir des milliards avec du faux bio ,plutot qu’avec la drogue ou en prostituant des jeunes filles kidnappées en Albanie .
    Le plus drole c’est de voir que des millions de gogos qui pensent qu’un produit est meilleur à la langue pcq qu’il est bio se sont fait baiser bien profond …des millions de connaisseurs ont achetés ces produits ,pas un n’a pu détecter la fraude avec ses papilles ,il a fallut que la justice intervienne aprés plusieurs années …il a fallut attendre des années pour réagir ,frauder 700 000 tonnes de faux bio ,il n’y avait que 5 mafieux impliqués dans la fraude pour reussir un tel coup ,voila pourquoi personne n’a rien vu plus tot ….
    De plus si vous achetez des oeufs bio francais ,je connais 3 paysans qui possédent de grands batiments pour produire des oeufs ” bio” et quand ils demandent au technicien de la coop comment faire si l’année en céréales bio est desastreuse ,réponse du technicien ” vous en faites pas on a trouvera bien ailleurs qu’en bio ” …
    Et je vais étre méchant mais vu la gueule ,le profil du consommateur bio moyen ,fonctionnaire ,surdoué expert en environnement et en bonne conscience ,tjrs pret à defendre des secteurs bidons comme les intermittents et les panneaux solaires ,vous faites une cible de choix c’est un honneur de vous baiser la gueule !.

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