Zone euro : Les rats quittent le navire

Si eux aussi quittent le navire, c’est que le Titanic commence à prendre l’eau de toute part…

Tribune libre de Thibault Doidy de Kerguelen*

Après les banques, voici qu’un des plus importants fonds souverain du monde et qu’une des plus grosses compagnies d’assurance vie d’Europe se désengagent…

Nous évoquions, il y a quelques jours, les entreprises qui quittaient les banques européennes, soit pour des banques américaine, soit pour des banques « maison ». En fait, le phénomène prend de l’ampleur. Mais plutôt que de vous parler d’entreprises, ce qui donnerait l’impression de se répéter (et très certainement la cause en reste la même, les algorithmes !), je vais évoquer avec vous aujourd’hui deux cas qui me semblent différents, et relativement inquiétants par la conjugaison des faits.

Tout d’abord, évoquons un pays. La Norvège. Le fonds souverain de Norvège, 600 milliards de dollars (3 693 267 088 651 NOK), excusez du peu, qui a perdu un petit 2% sur le second trimestre 2012, vient d’annoncer par la voix de son directeur Yngve Slyngstad un certain nombre d’arbitrages et de repositionnements. Le maître-mot est « poursuivre la réduction de son exposition au risque européen ».

  • Le fonds de pension norvégien s’est déjà débarrassé de son papier portugais et irlandais.
  • Il n’est plus exposé aux risques souverains italien et espagnol qu’à hauteur de 6 milliards de dollars.
  • Désormais s’engage à brève échéance la réduction de l’exposition aux risques souverains français et britannique.
  • L’Allemagne est en observation.

Yngve Slyngstad a été clair, les pétrodollars norvégiens quittent la zone euro.

Des arbitrages pour se repositionner où ? Principalement au Brésil et en Inde que le fonds souverain norvégien voit comme les grands potentiels de développement pour les années qui viennent. La Chine ? Hélas, l’engagement de NBIM y a déjà atteint le plafond autorisé par les autorités chinoises pour la détention de dette nationale par des fonds étrangers. Et puis les États-Unis que la Norvège ne voit pas s’écrouler, contrairement à son challenger européen. La Norvège, qui a toujours pris soin de rester en dehors de la « construction » européenne mais n’avait pas hésité à y investir ses pétrodollars, ne croit plus en l’euro ni en l’Europe et retire ses billes le plus vite possible.

Le deuxième cas que je souhaitais évoquer avec vous est celui de Swiss Life. L’assureur-vie a complètement modifié son allocation obligataire ces derniers mois. « En mai et juin, nous avons vendu pour 7,8 milliards de francs en obligations d’Etat de la zone euro«  a déclaré Thomas Buess, son directeur financier. Le portefeuille d’obligations d’État s’élève à 35,114 milliards d’euros à la fin juin. Compte tenu des transactions effectuées en fin de trimestre, la part des obligations souveraines françaises chute de moitié, par rapport à la fin 2012, pour passer à 8%. Celle des obligations allemandes chute de 12 à 4%, celle des obligations néerlandaises de 5 à 3%. Et si la part des titres britanniques est inchangée, celle des obligations suisses grimpe de 25 à 26%. Par contre, Swiss Life a massivement investi dans les obligations d’État américaines. Leur part a bondi de 2 à 18% du total.

Clairement, Swisslife se désinvestit de la zone euro.

Voilà deux cas différents, avec des repositionnements différents, mais dont les arbitrages ont en commun de sortir au maximum de la zone euro. Nous ne sommes pas sur des spéculateurs, nous sommes sur deux acteurs majeurs ayant tous deux des surfaces importantes et se plaçant à moyen terme. Donc qui évaluent le risque autrement qu’au travers du prisme d’un algorithme. À votre avis, ça sent le roussi ou c’est une impression ?

*Thibault Doidy de Kerguelen est l’expert fiscaliste des Nouvelles de France. Il anime le site MaVieMonArgent.info.

Source: Nouvelles de France

Benji

16 Commentaires

  1. il est très beau ce rat !!!

    ici un humain sans commentaire …

    http://flpdt.f.l.pic.centerblog.net/gyin1dxg.jpg

    qui parle de la beauté humaine ? quand aux vrais beau ils sont pourrie à l’intérieur … (95%)

  2. Un tournant dans la crise ? La petite phrase discrète qui pourrait indiquer un énorme changement de stratégie de l’Allemagne sur la BCE

    http://www.brujitafr.fr/article-un-tournant-dans-la-crise-la-petite-phrase-discrete-qui-pourrait-indiquer-un-enorme-changement-de-st-109367821.html

  3. Dans cette affaire aucun dirigeant européen n’est libre de ses choix. Rappelons que le président de la BCE est un ancien de chez Goldman Sachs et que c’est Goldman Sachs qui a manipulé les dirigeants grecs pour qu’ils truquent leurs statistiques économiques C’est donc le mafieux de GS qui dicte sa loi aux Européens depuis les USA et la GB, les choix à faire. L’objectif est de garder l’Europe sous contrôle et surtout l’Allemagne. Et gare aux dirigeants qui ne feraient pas les bons choix concernant la Syrie… Leur pays seraient immédiatement sanctionné par les agences de notation. Rappelons que pour pouvoir se réunifier, l’Allemagne a dû abandonner son DM au profit d’un Euro qui n’est qu’un dollar déguisé puisque toute émission d’Euros se décide à la banque fédérale américaine…

  4. Rappelons que la Norvège produit du gaz et du pétrole, deux matières premières qui doivent obligatoirement être négociées en dollars américains ce qui permet aux USA d’être livrés gratuitement puisqu’ils paient avec une photocopieuse à dollars… C’est pour cela que la Norvège n’est jamais entrée dans l’Europe : interdiction absolue des Anglo-Saxons. Tout comme ils interdisent à la France, d’exploiter les énormes réserves de pétrole découvertes au large de la Guyane et qu’ils voudraient s’approprier celles découvertes en Syrie, au Liban et en Grèce… Quant à la Suisse, elle ne fait, elle aussi, qu’obéir aux maîtres puisqu’elle a consenti à révéler à la mafia de New York les noms des personnes qui ont planqué leur oseille à Genève ou à Zürich…

    • He oui au lieu de s’unir contre ses personnes pour enfin sortir de cette crise euro on desuni . Diviser pour mieux regnier voila ce qu’ils font aider la grece pour qu’elle puisse forer et sortir de la crise et par la meme l’europe derange les etats-Unis car ils perdraient leurs pouvoirs sur nous et les profits biensur

  5. L’état des choses ne tient pas compte du fait que l’Italie et l’Espagne qui sont bien moins endettées que les USA et la GB sont obligés de payer des taux d’intérêts énormes alors que USA et GB, assis sur une photocopieuse à billets peuvent faire ce qu’ils veulent… Ton article sort d’une agence de notation américaine dont l’objectivité ne vaut pas une roupie

  6. La chancelière Angela Merkel réclame un nouveau traité pour l’Union européenne et tente de convaincre ses partenaires, selon l’hebdomadaire Spiegel à paraître lundi.

    http://www.brujitafr.fr/article-merkel-reclame-un-nouveau-traite-pour-l-ue-109420814.html

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