Que chacun se fasse son opinion avec le temps, entre coups de comm’ et projets sérieux, entre coups de bluff et coups de coeur, les propositions des candidats sur la dette devraient être au centre du débat, à croire que la dette n’est finalement pas une priorité… Déjà, peut-on réellement aborder le sujet sans parler de la loi Pompidou-Rotschild de 1973 puisqu’elle est à l’origine de la dette et des intérêts que nous remboursons depuis des décennies déjà? Peut également faire un programme sans expliquer la situation économique réelle en Europe? Partant du principe que chacun fait partie du système, lequel est le moins pire puisqu’il n’y en a pas vraiment de meilleur que les autres parmi « les gros candidats ».
La dette publique française s’élève à 1 700 milliards €, soit 26 005 € par habitant. Elle représente 85% du PIB. Chaque année, l’Etat verse 50 milliards € rien que pour rembourser les intérêts.
Quelles sont les propositions des 10 candidats à la présidentielle pour résorber la dette et réduire les dépenses publiques ? Inventaire.
Les candidats sont tous d’accord pour faire peser les réductions de dépenses sur les ménages les plus aisés et les grosses entreprises.
Nicolas Sarkozy, candidat UMPPoursuivre la politique du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux sauf dans l’école primaire et maternelle. Déficit 0 en 2016 sur une prévision de 0,5% de croissance en 2012 et 2% les années suivantes.
Les collectivités territoriales doivent aussi participer à l’effort de réduction de la dette.
Création d’un fichier national des fraudeurs fiscaux.
Imposer les exilés fiscaux
Impôts :
Augmentation du taux marginal le plus élevé de l’impôt sur le revenu passant de 41% à 44% ou 45% pour les plus aisés.
32 milliards € de recettes déjà votés, prélevés sur les ménages les plus aisés et sur les grosses entreprises.
CSG augmentée de 2 points sur les revenus financiers.
Plafonnement des niches fiscales.
Augmentation de la TVA de 19,6% à 21,2%.
Imposition des exilés fiscaux à hauteur de ce qu’ils auraient payé en France : 3,5 milliards € de taxe sur les exilés fiscaux.
Un impôt minimal pour les grosses sociétés dont le siège social se trouve en France.
Modulation de l’impôt dur les sociétés en fonction des stratégies de croissance.
La fin de certains avantages entre sociétés mère et fille.
Eva Joly, candidate EELV
« Le désendettement ne peut être le seul objectif de l’Europe ».
« Il faut réduire l’endettement sans créer une austérité insupportable ». Eva Joly souhaite une Europe fédérale avec des ressources propres qui assureraient de grands projets : reconversion écologique, autonomie énergétique.
Revenir sur la modernisation de l’armement nucléaire
Couper dans les dépenses publiques notamment dans la modernisation de l’armement nucléaire qui représente 16 milliards € sur plusieurs années. Elle prévoit 30 milliards € par an à la réduction du déficit.
Impôts :
Augmenter les ressources fiscales en luttant contre les paradis fiscaux : 8 milliards €.
Fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu, prélevé à la source.
Remplacement du quotient familial par un crédit d’impôt forfaitaire.
Instauration d’un impôt planché pour les multinationales de 17%.
Suppression de niches fiscales sans effets économiques.
Création de deux nouvelles tranches d’impôt sur le revenu de 60 % pour les revenus supérieurs à 100 000 euros par an et de 70 % pour les revenus supérieurs à 500 000 euros par an.
Suppression de l’exonération des heures supplémentaires.
François Bayrou, candidat MODEM
Pour réduire la dette, il faut supprimer le déficit en jouant sur les dépenses. La France est le pays du monde qui dépense le plus. « L’année prochaine et celle d’après, nous ne dépenserons pas un euro de plus que cette année sauf harmonisation des salaires des fonctionnaires en fonction de l’inflation. »
Bayrou est favorable à la règle d’or.
« On pourra supprimer le déficit pour 2016 si on inscrit la règle d’or dans la constitution. »
Impôts :
+1 point de TVA qui sera absorbé par les circuits de distribution donc pas d’affolement des étiquettes.
20 milliards € d’économies sur les niches fiscales en trois ans.
Augmentation des tranches supplémentaires de l’impôt sur le revenu de 50% pour ceux qui par part gagnent plus de250 000 € par an.
Jean-Luc Mélenchon, candidat Front de gauche
Dans un premier temps, le candidat demandera un audit citoyen des finances publiques. Pour payer la dette, la Banque centrale européenne (BCE) doit nous prêter à 1%. Si elle refuse, nous ferons un emprunt forcé auprès des banques françaises. Pour se financer, elles se tourneront vers la BCE qui leur prêtera à 1%. L’Etat devra donc payer 1% d’intérêt sur ses nouveaux emprunts pour ses dépenses supplémentaires.
Taxer les « riches »
Impôts :
Création d’un nouveau barème d’impôt avec 14 tranches contre 5 aujourd’hui de manière à lisser l’effort.
Taxer les gros revenus pour payer la dette.
Obligation de détention de titres de la dette publique par les institutions financières.
Philippe Poutou, candidat NPA
« Il faut annuler la dette car elle est illégitime. Les réformes fiscales et les cadeaux aux plus riches ont conduit à cette situation (142 milliards € par an). L’Etat ne peut se financer auprès de banques centrales mais auprès des marchés financiers et à des taux très importants. Il faut mettre en place un audit de cette dette. 95% de la dette va dans la poche des capitalistes. »
Exproprier les banques
« Il faut arrêter le paiement des intérêts de la dette. L’idée n’est pas d’être méchants avec les riches mais plutôt de répondre à des urgences sociales. Cet argent doit aller du côté de la population. Il faut exproprier les banques. L’outil bancaire doit être au service de la population. Il faut enlever les moyens de nuire aux financiers et spéculateurs ».
Nathalie Artaud, candidate LO
« C’est à la bourgeoisie de payer la dette de l’Etat. Ce dernier doit remplir ses caisses car c’est au nom de cette dette que l’on économise sur les hôpitaux, qu’on supprime des postes dans l’Education nationale. C’est donc au nom de la dette qu’on nous impose des privations sans nom. »
Supprimer les cadeaux aux riches
« Il faut nationaliser les banques, sans indemnités, et les exproprier ainsi que les fusionner en un seul établissement de crédit. Au prétexte de sauver les banques, on sauve leurs actionnaires. »
« Supprimer les dépenses au profit des plus riches : cadeaux fiscaux, exonérations y compris de cotisations sociales. »
Jacques Cheminade, candidat Solidarité et Progrès
Le remboursement de la dette n’est pas une nécessité en soi. Il faut recréer les conditions de reprise de l’économie pour qu’à terme, les dettes légitimes puissent être remboursées. Faire le tri entre les dettes illégitimes et celles qui ne le sont pas. Il faut créer une commission d’enquête parlementaire qui examine la dette. Il faut un retour aux banques nationales qui s’aident entre elles pour réaliser de grands travaux en Afrique notamment et « revitaliser le lac Tchad » (sic).
Impôts :
50% sur les successions par enfant à partir de 180 000 € et 75% au dessus de plusieurs millions €.
Nettoyage des niches fiscales : 10 à 20 milliards.
Répression de la grande fraude fiscale : 15 à 20 milliards.
+2 points de CSG : 10 à 15 milliards.
Marine Le Pen, candidate Front National
« Depuis 1973, la France a payé 1 400 milliards € d’intérêts sur un total aujourd’hui de 1 700 milliards €. Avant cette date, c’est la Banque de France qui finançait l’emprunt sans l’intérêt. Le monopole des marchés financiers a directement contribué à l’appauvrissement du peuple Français. La France dépense plus qu’elle ne gagne en fonctionnement. »
L’austérité n’est pas la solution
« Une dette fondée sur des déficits de fonctionnement n’est pas possible. Grâce à la monétisation, je vais réserver chaque année 45 milliards € de remboursement au capital de la dette, 45 milliards € aux intérêts de la dette et 10 milliards € que je vais investir dans l’économie. L’austérité est en train d’effondrer notre économie. »
« Les classes moyennes vont voir leurs impôts allégés. En fait le chômage est à la base de tous les maux et en particulier celui de la dette. »
« Les économies : l’immigration coûte 70 milliards € par an, on verse 20 milliards € à l’UE qui ne nous en rend que 13 milliards €, la fraude sociale est estimée à 20 milliards € par an par un rapport parlementaire ».
Impôts :
« J’augmente la part supérieure de l’impôt sur le revenu de 41% à 46%. Je prévois la suppression des avantages fiscaux des grands groupes (niche Copé), j’intègre le calcul des œuvres d’art dans la déclaration sur l’ISF ».
Nicolas Dupont-Aignan, candidat Debout la République :
« La dette est liée au déficit et ce dernier est lié à l’effondrement des recettes fiscales du fait de la perte d’un million d’emplois industriels en 12 ans. Il y a des gaspillages, bien sûr, mais le gros de la dette s’explique par les délocalisations. Mon combat politique est de mettre en œuvre un protectionnisme intelligent qui permette de sauver les emplois industriels de notre pays. »
Rétablir le pouvoir de la Banque de France
« Les fausses mesures de réduction de dépenses aboutissent à une récession aggravée, à un effondrement des recettes fiscales et des déficits élevés. Il faut aussi éviter de passer par les marchés financiers pour éviter de payer des taux d’intérêts trop élevés. Il faut aussi rétablir le pouvoir de la Banque de France et sortir de l’euro qui crée la dette. La BCE prête aux banques à 1% et les banques prêtent à entre 3% et 20%. Pour sortir de la spirale de l’endettement, il faut donner envie d’investir en France ».
Impôts :
Une tranche supplémentaire à 50% ou 55% pour ceux qui gagnent plus de 300 000 €.
Diviser par deux l’impôt sur les sociétés des PME TPE qui réinvestissent en France.
François Hollande, candidat PS :
« Réduire la dépense, oui mais pas dans l’Education nationale (+60 000 postes en 5 ans), ni dans la police et la gendarmerie (augmentation de la violence depuis 5 ans), ni dans la justice (manquements dans l’application des peines) ». François Hollande souhaite faire un acte de décentralisation : compétences renvoyées vers les régions et agglomérations pour plus d’efficacité.
Déficit 0 en 2017
« Il conviendra que les collectivités locales fassent aussi des efforts, avec une réforme de la fiscalité locale. Les dépenses de fonctionnement des collectivités locales ne peuvent être financées par l’emprunt. Si nous allons trop vite, nous allons casser la croissance. Les dépenses publiques, toutes administrations confondues ne peuvent dépasser 1% par an. L’effort de redistribution se fera sur les ménages les plus aisés et sur les plus grosses entreprises. »
Impôts :
« Supprimer les niches fiscales des grandes entreprises ce qui n’a pas rapporté en termes d’investissements (elles ne payent que 10% d’impôt sur les sociétés). 75% d’imposition pour ceux qui gagnent plus d’un million€ par an ».
Source: lecri.fr
Mais c’est du grand n’importe quoi cet article, j’hallucine TOTAL.
On croirait que l’UMP fait plus de choses pour résorber la dette que les autres partis, mais c’est totalement FAUX !!! Vous mettez des lois qui n’ont AUCUNE conséquence sur le remboursement de la dette, faut savoir de quoi on parle franchement !
Regardez : dans l’augmentation de la TVA de 19,6 à 21,2%, tout va à la baisse des charges patronales et au transfert de charge de la Sécurité Sociale…
Il n’y a PAS UN SEUL EURO de tout l’argent récolé qui ira au remboursement de la dette…
En Allemagne, ils ont mis 2% mais ils sont peut-être un peu plus « socialiste » dans ce pays là…
Je m’excuse de le dire, mais l’article est vraiment très approximatif.
Et il est là justement cet article, pour mettre à jour leurs « solutions » à la gomme!! 😉
Si on me prouve que ce n’est pas une grosse magouille, et de droite bien sur qui a sacrifié l’économie de notre pays pour garder le pouvoir le plus longtemps possible.
De toute façon, quoi qu’ils disent, il n’y en a pas un qui fera réellement quelque chose… Aller à l’encontre des cartels bancaires, des riches des privilégiés?? C’est une belle utopie, ce sont des paroles pour se faire élire! De toute façon, le mouton de base si il a sa bière et son match de foot à la télé le soir il sera content…
Regardez sarko, plein de promesse, et il en a tenu aucune dans son mandat, par contre la prochaine fois « il va changer » (selon ses dire bien sur)…
la politique politicienne qui ne s’occupe pas de la population ça me gave, tout comme cette campagne à 2 balles qui n’apporte aucune réponse concrète…
Moi c’est décidé, je boycott !
C’est encore les propositions de Cheminade que je trouve les plus intéressantes. L’impôt sur les successionns est à mon avis un bon moyen de redistribuer les cartes économiques, limiter les dynasties de richards (plus de justice sociale; pour être riche il faut le mériter, pas hériter) et faire « tourner » de l’argent bloqué en patrimoine.
Et nettoyer les ‘miches fiscales’: y en a qui vont se faire rouler dans la farine! Décidément, tout cela nous promet des lendemains bien croustillants…Nous dit-on…
Bof… Leurs promesses n’engagent que ceux qui y croient, alors …
la ou tu as tout faux c’est que les grand riches leguent en general leur bien a leurs enfants de leur vivant par le biais de SCI , holding , etc .
ceux qui vont encore en patir seront les classes moyennes , qui n’ont pas les moyens de magouiller dans les hautes spheres .
tes parents decedent , tu devras payer 50 % de la valeur de la maison que tu as surement aidé a construire avec eux . donc tu la vent pour payer et tu repar a zero … c’est ça qui te plais ? ben pas moi .
La 1ère chose de sérieux à faire est un audit de la dette.
Je remarque que seul JL Mélenchon et le FdG le proposent.
M’est avis que des surprises de tailles attendent ceux qui s’en occuperont, si le FdG sortait vainqueur de la présidentielle.
Les gouvernements précédents, et notamment le dernier auront surement du souci à se faire.
Place au peuple !
On a déjà la Cour des Comptes, on n’a pas besoin d’un nouveau comité d’audit/commission d’enquête. Voilà, je viens de faire une économie 😉
La cour des comptes, c’est pas celle qui valide les comptes de campagne truqués de Balladur et Chirac ?
Non mais je cauchemarde !
Nous prêtons des milliards aux banques pour leur éviter la faillite à un taux de 0,25 à 1%, argent levé sur les marchés à des taux variant de 3 à 5%.
La différence c’est nous qui la payons déjà, puisque ce différentiel vient s’ajouter au poids de la dette !
Pour que ces racketeurs de bancksters nous le re-prêtent à un taux de 4 à 5%.
On ne nous prend pas, on nous laisse pour des couillions !
Les dernières aides de décembre 2011 et février 2012, sont replacées tous les soirs auprès de la BCE à un taux de 0,25%. Ces sommes colossales (1000 milliards d’euro) ne rentre pas dans le circuit commercial, puisque la population a la trouille du chômage et ne veut pas faire d’emprunts.
La dette est un mode de domination des banquiers sur les états. Charge aux états de collecter l’argent en pillant les peuples. Tout comme les seigneurs envoyaient leurs sbires. Nous revenons à la vitesse grand V vers le Moyen Âge. Et si le peuple ose se révolter….et bien ce sera la guerre….dont aucun candidat ne parle….sauf Cheminade qui est le plus honnête.