Permaculture: tous savoir sur les plantations

Un peu de douceur & d’harmonie avec l’Art de (se?)cultiver de Georges Donskoff (source:site d’Urantia Gaïa)

Par le Passeur.

Second volet de l’article consacré à la permaculture, et plus particulièrement la culture en buttes, voici quelques indications pratiques concernant les cultures les plus répandues. Par rapport au premier article, on précisera qu’une fois la butte réalisée, un apport local adapté à la culture plantée peut être réalisé dans les couches de surface, de même qu’un paillis abondant.

Les notions d’arrosage indiquées ici concernent des cultures traditionnelles en terre. En ce qui concerne la culture sur buttes (ou sur tumulus), une fois la butte en place, rappelons que l’arrosage devient très faible, voire nul si le « réservoir » est empli des pluies d’hiver et de début de printemps.

 

Quand cueillir un légume ou un fruit ?

 

Les fruits et légumes se cueillent tôt le matin avant la montée du soleil, à moins d’un besoin pressent où la consommation suit immédiatement la récolte.

Ceux que l’on souhaite conserver quelque temps seront récoltés trois à cinq jours après la pleine Lune, de même que les plantes condimentaires et médicinales à sécher.

L’aménagement du potager sur buttes ou en culture traditionnelle.

Afin de favoriser l’équilibre général du potager, ne le nettoyez pas trop, voire pratiquement pas, surtout pour la culture en buttes, mélangez-y des fleurs et surtout, plantez du Raifort (ou radis de cheval) aux quatre coins, qui assainira le lieu par ses émanations subtiles. Le Raifort aime un sol riche et frais et peut par ailleurs se récolter tout l’hiver comme condiment. Il possède en plus des vertus anti scorbut.

 

Les solanacées : un soleil chaleureux, de l’eau fraîche et du compost très, très jeune.

 

Tomates

 

Les écoles sont variées et les idées reçues fréquentes…

• Plantation en terre : en plein soleil. Le tuteurage est nécessaire mais plusieurs types de tuteurage sont possibles. L’un d’eux consiste à laisser courir le plant à l’horizontale sur un treillis peu élevé de type « Gantois », le ferraillage des dalles en béton, que l’on dispose en arceaux.

On peut également tuteurer à la verticale de plusieurs manières : sur tuteur unique séparé des autres de 60 cm, sur tuteurs reliés par deux en V inversé, sur plusieurs tuteurs reliés en arc de cercle en forme de tipi. Cette dernière méthode, par exemple sur une culture en tumulus (selon le même principe que la butte), donne sur peu d’espace une belle production, elle est donc très adaptée aux petits potagers. L’ombrage réalisé n’est pas un problème, le mûrissement se faisant par la chaleur et non par les rayons du soleil comme on le croit souvent.

En fonction des conditions climatiques, prévoir les semis le plus tôt possible et espacés dans le temps ou variés en taille, afin de bénéficier de vos tomates sur une longue période. Planter profondément et butter généreusement en cours de culture pour favoriser le chevelu racinaire.

Parmi les idées reçues sans discussion, pincer les gourmands (rameaux partant à l’intersection de deux autres) est plus que discutable. L’idée au départ est de ne pas épuiser la plante par de trop nombreuses ramifications, tout en favorisant les premiers bouquets floraux. Le problème est que tout rameau pincé, donc détruit, représente autant de fleurs et par conséquent de fruits qui ne naîtront pas. A l’arrivée on aboutit au résultat inverse de celui escompté. Pour ma part, je n’ai jamais pincé les gourmands et j’ai toujours eu de belles récoltes au feuillage plus abondant qui ainsi favorise la fraîcheur au sol.

A savoir que les tomates apprécient toutes sortes de déchets organiques non compostés à leur pied ainsi que des écorces.

Tomates séchées

Dans de bonnes conditions climatiques, au Sud par exemple, elles se récoltent jusqu’aux premières gelées, mais interrompent leur mûrissement si la température est trop faible. Dans ce cas, les tomates vertes peuvent faire de bonnes confitures.

Personnellement, je place une petite spirale de cuivre (faite avec du fil électrique rigide dénudé) sous la racine au moment du semis. En cas de maladie dite du « cul noir », assez fréquente, un apport en calcium est nécessaire, sous forme de cendre de bois par exemple ou de roche calcaire pulvérisée (Dolomie) ou mieux encore, de coquilles d’huitres pilées. Mélanger un peu de cendre à la terre au moment du semis n’est donc pas une mauvaise idée.

A noter que les tomates de petite taille (tomates cerise) sont plus résistantes aux maladies que les autres car proches des tomates sauvages. Elles sont par ailleurs succulentes et sont toujours un plaisir à croquer sur la plante.

• Arrosage : un gros arrosage favorisera une grosse production. C’est pourquoi la culture en butte lui est particulièrement favorable.

• Récolte : selon les variétés, de Mai à Octobre voire jusqu’aux gelées.

 

Pommes de terre

 

En voilà une qui a besoin de soleil mais aussi d’écarts prononcés de température, dans les 14° de différence entre le jour et la nuit pour produire ses tubercules. C’est pourquoi une culture bien ensoleillée en moyenne montagne lui convient parfaitement bien.

Comptez environ 5 kg de production moyenne pour une grosse pomme de terre plantée et un peu plus de 1 kg pour une petite. Un sol un peu sablonneux lui apportera la silice dont elle a besoin. Versez un bon verre de sable de rivière sous chaque plant et il saura vous en remercier.

• Plantation en terre : 30 cm entre les plants d’une même ligne – 80 cm entre les lignes.

Plantée en Décembre, la récolte se fera en Mai.

Plantée en Mars, la récolte se fera en Août.

Plantée en Juillet, la récolte se fera en Novembre.

• Arrosage : le soir uniquement si la feuille se fane quand le soleil est au zénith.

• Récolte : on les déterre lorsque la tige à séché.

 

Aubergines et Poivrons

 

• Semis en terre : Planter en-dehors du froid, en plein soleil. Sa culture est idéale sur buttes. En culture traditionnelle, faire une fosse autour du pied pour recevoir les matières organiques et l’eau d’arrosage.

 

 

• Arrosage : espacé mais régulier et abondant en sol humifère, plus fréquent et moindre en sol dépourvu.

• Récolte : les poivrons, pour leur richesse nutritive, méritent d’attendre au moins le début de changement de couleur si ce n’est la pleine maturité. Les aubergines sont à cueillir quand elles atteignent la taille que vous désirez.

 

Cucurbitacées : un soleil chaleureux, de l’eau fraîche et du calcaire.

 

Courgettes et concombres

 

• Semis en terre : prévoir un diamètre d’un mètre au moins autour de la plante dont les larges feuilles demandent un peu de place. Le concombre est un grimpeur qui s’éloignera des parasites du sol par ses vrilles et donc nécessitera en plus un tuteurage de deux mètres de haut, à l’abri des vents.

• Arrosage : quotidien, de l’ordre de 7 à 10 litres par jour et par pied en cours de production en culture traditionnelle. La culture sur buttes est donc fortement recommandée.

• Récolte : le cornichon n’est rien d’autre qu’un petit concombre. Donc, le cueillir suivant l’usage, mais la digestibilité augmente avec la maturité. On peut donc cueillir à maturité – fruit jaunissant – si l’on écarte les graines et la peau pour consommer cru ou légèrement cuit.

Pour ce qui est de la courgette, il n’est pas rare d’en cueillir une par jour et de belle taille sur un même plant, sa croissance étant très rapide. Ne pas laisser un gros fruit trop longtemps sur la plante, il ne fera que durcir jusqu’à devenir immangeable, au détriment des autres.

Courges (citrouilles, potirons, etc.)

 

• Semis en terre : tous réclament beaucoup de soleil, d’eau et de calcium. Semer sur la ligne deux graines tous les 50 cm et écarter les lignes de 1,5 à 2 mètres.

On peut laisser courir les plants sur plusieurs mètres en les dirigeant hors du reste du potager, grimper sur une clôture ou une haie, couvrir un tas de compost, etc.

Fleur femelle (à gauche) et fleur mâle (à droite) d’une courge d’Hubbard. Noter l’ovaire à la base de la fleur femelle.

La plante comporte des fleurs mâles et des fleurs femelles : la fructification n’aura pas lieu sans rencontre des deux par le pollen. Les fleurs femelles sont reconnaissables à la présence d’un ovaire à la base de la fleur. Les fleurs mâles sont près de dix fois plus nombreuses que les fleurs femelles ! Si l’on manque d’abeilles, on peut donc favoriser soi-même la pollinisation.

• Arrosage : très régulier.

• Récolte : à maturité il se forme des filaments liégeux blancs sur le pédoncule et la couleur change d’intensité du jaune vers l’orangé. Cueillir le matin après la rosée, au sécateur. Stocker sur étagères à l’ombre mais dans un lieu ventilé et attendre six semaines avant de donner, vendre ou consommer.

Melons jaunes

Melons.

 

• Semis en terre : culture idéale sur buttes. Planter en plein soleil en séparant les plants de 60 cm au moins et prévoir de les laisser un peu courir. Mettre une tuile sous le melon durant sa croissance. A éloigner des concombres !

• Arrosage : en dehors de la butte, réclame de l’eau.

• Récolte : l’attache de la queue montrera des signes de détachement; dès lors, cueillir après la rosée matinale.

 

La diversité…

Carottes

 

• Semis en terre : elles aiment un sol sablonneux et se plantent en rangs serrés. Préférer les variétés au bout pointu (signature de la silice) plus proches des variétés sauvages, plutôt qu’au bout rond.

• Arrosage : éviter l’excès d’eau.

• Récolte : dès que la taille vous convient, au fil des jours.

Note : la graine de carotte est une excellente condimentaire pour les bouillons, alors, réservez quatre ou cinq beaux sujets de votre plantation pour laisser monter à graine (maturité en été). Séchez-les soigneusement et conservez-les en pots de verre.

Poireaux

 

Semis en terre : plantation dense (+/- 10 à 15 cm entre les pieds; 60 à 100 pieds au mètre carré en sol très humifère) et en lignes serrées en plein soleil. C’est une culture très adaptée à la butte. Personne n’y pense, mais on peut réutiliser le poireau récolté en le coupant 4 cm au-dessus de la racine et en le replantant au ras du sol. Ou bien encore en ne l’arrachant pas au jardin mais en le coupant de même.

• Arrosage : un bon arrosage de temps en temps.

• Récolte : à la taille qui convient. Comme il est semé dense, les premières récoltes serviront d’éclaircissage.

Oignons

 

• Semis en terre : en plein soleil, serré, de l’ordre de 60 oignons au mètre carré, ce qui assurera un meilleur rendement. Très adapté à la butte, il apprécie un sol d’alluvions enrichi par exemple de marc de raisin.

• Arrosage : comme les poireaux, un bon arrosage de temps en temps, sans excès.

• Récolte : lorsque le feuillage se couche naturellement au sol, on peut arracher les plants et laisser sécher la plante entière sur place ou sur claies grillagées sous abri ventilé, 10 à 15 jours. Ce temps est nécessaire à la fermeture du collet avant d’enlever la « paille ».

 

Céleris

 

Plantation en terre : plusieurs repiquages possibles dans l’année. Culture idéale en buttes. Séparer les plants de 15 à 20 cm.

Arrosage : sa racine pivotante et profonde lui permet de larges volumes d’eau de loin en loin.

Récolte : à cueillir feuille par feuille comme l’oseille.

 

 

Haricots blancs ou verts nains (non grimpants)

 

• Semis en terre : culture idéale en buttes. Grouper une poignée de 4 ou 5 graines directement en terre (poquet) et séparer les poignées de 30 à 40 cm.

• Arrosage : le soir si début de flétrissement.

• Récolte : en vert, dès que la taille vous convient. Roux, quand les gousses jaunissent. Blancs, quand les gousses sèchent, récolter en une seule fois et sécher sous abri ventilé.

 

Laitues

 

• Semis en terre : 4 à 5 jours avant la nouvelle lune, ce qui évite que la salade ne monte rapidement en fleur. Prévoir donc un semis par mois à cette période pour une récolte régulière.

Comme la rhubarbe ou l’oseille, la salade, si elle préfère le soleil, peut se contenter de la mi-ombre. Pour ceux qui ont des sols difficiles, à noter que la Rougette de Montpellier a la réputation de ne pas monter et que la Reine des Glaces (ou Iceberg) pousse de tous temps, hiver comme été.

Article complet: urantia-gaia.info

By: llath

Un lecteur du blog

14 Commentaires

  1. 🙂 merci beaucoup pour cet article qui vient à point !! 🙂

    :peace:

  2. Pour les tomates je vous conseille la “rose de Berne” Moyenne, charnue, trés peu de pépin et juteuse. Elle trés rustique et rose fushia.
    Pour les salades la laitue batavia rouge grenobloise et la grosse blonde paresseuse en primeur, feuille vert/jaune (blonde) et lente à monter (paresseuse). :beauty:

  3. Un lit composé d’orties fraîche (préférer les feuilles) + poignée de terre par dessus + pieds de tomates. En faisant cette opération au moment de la plantation définitive, cela chauffe la terre et donne de la nourriture aux plants de tomates.

  4. Y’a trop de contrainte pour qu’on appelle ça de la permaculture.
    C’est juste une culture en sol vivant.
    La permaculture tu fais rien sinon presque rien.

    • Faut quand même planter. Et ensuite les laisser tranquilles qur sol d’herbe folle.
      Cela retient lhumidité et les fruits courent au sol au dessus du lit des herbes folles, chiendent, graminées…
      Seulement un petit effort de préparation. et puis voilà, ça pousse tout seul.

    • hum il y a quand même un travail au départ de conceptualisation en fonction du terrain et la mise en place, le suisse bien connu pour cela à fait pas mal d’aménagement dans sa montagne…

  5. Plein de bons conseils, merKiiiiiiiiiiiii!!!!

  6. Sur le sujet de la permaculture : la bible (avec explications, plans, calendrier, etc…)
    http://senshumus.files.wordpress.com/2008/05/permaculture-2.pdf

    Peut-être même à insérer dans le projet Orphée…
    196 pages – 45 MO

  7. A bouffon : peut-être que si tu avais lu l’article complet, tu aurais vu que c’est le second volet d’un premier qui parle de culture en buttes, qui est bien un procédé de pemaculture. Ce second article est un guide pratique concernant les légumes, ce qui est commun à tous les potagers et il semble qu’un troisième volet soit en préparation sur la biodynamie.

    • C’est pas Feng-shui, c’est pas respectueux de la synergie du biotope, c’est artificiellement crée par l’homme, ça copie pas la nature.
      Va voir les vidéo du jardin japonais du “créateur de la permaculture” et montre nous les buttes…
      lui sa paille, il la coupe même pas à cause de ça:
      http://www.youtube.com/watch?v=Cdb-YY0JG6A
       

      • Je connais ce type de culture dont tu parles, elle n’est possible que sur certaines terres et après de nombreuses années. Et je ne vois pas ce qu’il y a d’artificiel à enfouir du bois mort dans la terre, ce qu’elle fait déjà. Faut arrêter de se bassiner avec des sottises en total décalage avec l’observation de la nature. Maintenant il y a des extrémismes partout.

Les commentaires sont clos.